Au moins 260 personnes sont mortes lors de l'attaque du festival techno de Réïm, non loin de la frontière avec la bande de Gaza.
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00:00 Évidemment, vous avez vécu des choses absolument terribles, qu'on va essayer de raconter avec vous ce soir.
00:06 Je voulais simplement savoir, cinq jours après, quelles images vous restez en tête ce soir ?
00:12 Bonsoir. Pour le moment, c'est un peu tous les jours.
00:17 C'est des choses qui se passent tous les jours, en soi des nouvelles, des gens qui ont fait partie avec nous d'une organisation,
00:24 des gens qui étaient avec nous comme DJ, comme organisateurs, qui reviennent, c'est des corps, c'est une terre,
00:30 des personnes sont encore en otage là-bas. Donc c'est très très dur, on n'arrive pas à oublier.
00:35 Tous les jours, ça s'aggrave. On va dire que pour le moment, le samedi et le dimanche, c'était quelque chose.
00:40 Mais là, maintenant, c'est très très dur à encaisser, très très dur à pouvoir parler de plus en plus, parce que ça n'arrête pas.
00:46 C'est quelque chose que les scènes d'horreur continuent.
00:49 J'imagine à quel point ça doit être un traumatisme, mais est-ce que vous êtes en mesure de nous raconter comment ça s'est passé pour vous,
00:57 qui étiez au cœur de cette fête, qui étiez DJ à cette Rave Party ?
01:03 Quand est-ce que vous avez compris qu'il se passait quelque chose de grave ?
01:07 Donc on va commencer par le commencement. Déjà, on ne peut pas trop appeler ça une Rave Party.
01:11 C'est quand même une organisation qui a des licences, qui vend des tickets, qui vend de l'alcool,
01:17 il y avait des bars, il y avait des ambulances, il y avait la police, il y avait l'armée.
01:21 Donc c'est quelque chose de très organisé. Ce n'est pas une Rave Party comme tout le monde rentre gratuit.
01:24 Enfin bref, j'aimerais mettre ce point-là en avant.
01:27 C'est quand même, nous, on a été contractés, on a eu des contrats de travail, il y a des choses qui ont été faites.
01:31 Donc c'est quelque chose de très professionnel. Et aussi, ce n'est pas arrivé que cette nuit-là.
01:35 Il y avait quand même trois jours avant d'autres événements qui se sont produits au même endroit.
01:41 Bref, on a compris, c'était vraiment bizarre parce que nous, on n'est pas habitués à ça.
01:46 Mais pour les Israéliens, ils sont habitués à avoir des roquettes qui arrivent de Gaza et des anti-missiles qui les arrêtent.
01:52 Donc on commençait à voir des choses dans le ciel et ils nous disaient non, non, c'est normal, vous inquiétez pas.
01:56 Jusqu'à ce qu'il y ait eu un moment où le chef de la sécurité monté sur le stage, a pris le micro et a dit là,
02:04 "alerte rouge, il y a des terroristes qui sont entrés sur le territoire israélien".
02:09 Et c'est là où la panique a commencé, où tout le monde a commencé à courir, toutes ces choses-là.
02:15 Comment est-ce que vous, vous avez réussi à vous échapper, à vous extirper de cet enfer-là ?
02:22 Enfin bref, vu que nous, on était quand même des DJ, des gens qui étaient quand même à protéger,
02:29 on nous a envoyés dans une voiture et en fait, la chose qui s'est passée, c'est qu'on a réussi à sortir les premiers,
02:34 mais pas en direction de Tel Aviv, en direction de la maison qu'ils avaient louée pour nous, avec des bunkers à l'intérieur, de l'autre côté.
02:41 Donc à ce moment-là, on a réussi à couper, les voitures sont parties à ce moment-là dans cette direction,
02:47 qui était la direction opposée à ce que les gens voulaient faire.
02:50 Sur ce moment-là, d'autres véhicules sont arrivés, des véhicules militaires venant de Gaza,
02:55 c'est-à-dire des 4x4 avec des mitraillettes sur le dessus, qui sont passés pas loin de nous,
03:00 et commençaient à ouvrir le feu directement sur les voitures qui étaient derrière en fait.
03:03 Donc la chance était qu'on a réussi à passer miraculeusement d'autres DJ dans d'autres voitures,
03:09 ont des impacts de balles incroyables sur la voiture,
03:12 ils ont été obligés de s'arrêter sur des stations-services dans des petits villages,
03:16 se cacher dans certaines choses pour essayer que les voitures ne marchent plus.
03:20 – Vous avez perdu beaucoup d'amis dans cette attaque ?
03:26 – Bien sûr, bien sûr, perdu de vue et perdu pour ceux qui sont décédés,
03:32 mais disons que nous on était là quand même une semaine à l'avance, on était là en préparation,
03:37 on faisait partie de la coordination de l'événement sur le niveau logistique, décoration,
03:43 donc on était déjà là bien avant et on avait fait le repère des lieux,
03:47 on avait coordonné avec l'équipe israélienne la façon dont se passerait l'événement.
03:52 Donc des gens que je connaissais, mais des gens que j'ai beaucoup appris à connaître au moment,
03:57 qui ont fait partie de notre histoire, visite à Jérusalem, sur le lieu sacré, des choses comme ça,
04:03 des gens qui sont devenus des très grands amis,
04:06 qu'on a travaillé ensemble pendant le vendredi, le jeudi et le samedi complètement,
04:12 et d'autres gens que je connais depuis des années,
04:14 des personnes que je connais depuis 10 ans, des gens qui sont dans le mouvement,
04:19 et la scène de la musique électronique, qui ont disparu, qui ont été tués,
04:24 qui ont été massacrés, qui ont été emmenés à l'hôpital,
04:28 beaucoup de personnes qui ne sont pas revenues et je ne sais pas s'ils vont revenir.
04:33 Merci beaucoup, merci à vous d'avoir accepté de témoigner ce soir en direct sur BFM TV,
04:41 on vous souhaite plein de courage pour la suite.
04:44 J'ai une chose encore.
04:46 Allez-y, allez-y.
04:47 J'aimerais vraiment qu'il y ait une possibilité de négociation,
04:51 parce que si ça ne s'arrête pas, il n'y aura pas de possibilité de nos amis de pouvoir revenir.
04:56 J'aimerais vraiment qu'il y ait une possibilité de pouvoir essayer quelque chose.
05:02 Si cette guerre continue, si ces bombardements continuent,
05:05 il n'y aura pas de négociation, il n'y aura rien à faire, on perdra tous nos amis.
05:08 Il faut vraiment ramener la paix, il faut vraiment qu'on puisse avoir tous ces gens qui reviennent à la maison.
05:14 C'est quelque chose, on ne peut pas continuer comme ça.
05:17 Tout ce qu'ils demandent, il va falloir essayer de le négocier.
05:19 C'est quelque chose, des gens ont été brûlés vifs, des enfants ont été décapités,
05:23 des personnes ont été violées, des 300 personnes ont été tuées sur cet événement,
05:28 2 500 personnes se sont échappées, 70 sont encore prisonniers ou peut-être plus.
05:34 Je demande juste la paix, je demande juste qu'il y ait une possibilité de négociation.
05:37 C'est des vies innocentes, c'est quelque chose, je ne sais pas où ça va,
05:40 mais c'est juste le message que je veux dire là maintenant.