• il y a 2 ans
Loui vient de sortir le manga Red Flower chez Glénat. Il raconte son parcours de jeune auteur et ses huit années de travail pour parvenir à se faire repérer par un grand éditeur.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 7h45, on vous écoute sur France Bleu Saint-Etienne Noir sur votre rapport au livre, à la lecture.
00:06 Avez-vous besoin de rencontrer les auteurs que vous aimez ?
00:09 On vous pose la question à l'occasion de la 37e fête du livre de Saint-Etienne, mais
00:12 peut-être que vous êtes aussi adepte des rendez-vous organisés avec les écrivains
00:15 ou les auteurs de BD dans les librairies près de chez vous.
00:17 Racontez-nous ces échanges, pourquoi vous les appréciez au 04 77 10 0 0 10.
00:22 Lui sera justement sous un des chapiteaux de la fête du livre de Saint-Etienne pour
00:26 vous rencontrer.
00:27 Bonjour Louis.
00:28 Bonjour, merci.
00:29 Vous êtes un auteur de manga, on dit mangaka.
00:32 Vous mêlez la culture manga avec des éléments de la culture africaine puisque vous êtes
00:37 franco-ghanéen.
00:38 Votre série de manga, le premier tome vient de sortir, ça s'appelle Red Flowers, c'est
00:42 édité chez Glénat.
00:43 Tout d'abord, comment vous vous sentez avant de vous jeter dans l'arène de la fête du
00:46 livre tout à l'heure ?
00:47 C'est la première fois que je me réveille si tôt.
00:49 Les artistes, on a pris un autre rythme, mais là je suis content d'être là.
00:53 Je découvre une nouvelle ville et je suis enthousiaste.
00:55 Vous me disiez hors antenne que vous êtes un jeune auteur et du coup vous faites des
01:01 salons du livre très régulièrement.
01:02 Il y a quoi ? Il y a du stress ? Il y a de l'excitation avant de rencontrer le public
01:06 ?
01:07 Non, c'est que du plaisir.
01:08 On s'y habitue très vite.
01:09 La première fois que j'ai dû dessiner devant des gens peut-être un peu stressés, mais
01:13 j'ai pris l'habitude depuis.
01:14 Là, c'est juste le plaisir de rencontrer mon lectorat, échanger avec mes lecteurs
01:18 et les rencontres sont exclusivement positives.
01:20 Pourquoi vous avez choisi le style du manga pour raconter vos histoires, Louis ?
01:24 Tout simplement parce que le manga c'est très dynamique.
01:27 On adore.
01:28 C'est pour ça que c'est un succès mondial.
01:29 Les histoires sont pleines de vie, pleines d'énergie.
01:31 Les pages débordent d'aventures et de fantaisies.
01:35 Pour mes récits, c'était le meilleur format pour raconter mes histoires.
01:39 Donc vous dessinez les histoires puisque le manga, on est vraiment sur du graphique.
01:44 Les deux.
01:45 J'écris, je dessine, je raconte mes histoires.
01:47 Vous êtes édité chez Glena, une grande maison d'édition, mais vous aviez déjà sorti
01:52 votre série de manga en auto-édition.
01:54 Est-ce que dans le milieu de la littérature, aujourd'hui, c'est aussi compliqué de sortir
01:58 de l'eau que dans la musique ou le cinéma, Louis ?
02:01 Il faut un petit coup de chance, c'est vrai.
02:03 Mais il faut aussi beaucoup de travail, beaucoup d'investissement personnel.
02:06 Donc oui, en effet, j'ai préféré commencer en auto-édition.
02:09 Je me suis auto-édité, j'ai imprimé, distribué, créé mes propres livres.
02:13 Donc, inspiré de contes, de légendes ouest-africaines.
02:15 Et c'est grâce au succès de cette petite série en deux tomes et grâce au soutien
02:20 des lecteurs que j'ai pu être repéré par une maison d'édition comme Glena.
02:23 Et aujourd'hui, ce qui me permet d'avoir une distribution nationale pour ma nouvelle
02:27 série Red Flower et de passer un peu à l'étape supérieure.
02:30 Ça veut dire que le lectorat, justement, les opinions des auteurs sont essentielles
02:34 pour se défendre auprès des maisons d'édition ?
02:37 Indispensable.
02:38 Parce que mon premier patron, mon premier employeur, ça va être les lecteurs.
02:41 C'est leur avis qui va me dire est-ce que mon histoire est intéressante, est-ce qu'il
02:44 y a une place dans le marché pour mes récits.
02:46 Et ils ont été au rendez-vous à travers deux financements participatifs que j'ai
02:49 fait à l'époque.
02:50 Ça m'a permis de me financer, ça m'a permis de me lancer.
02:52 Et aujourd'hui, c'est grâce à eux que je bosse chez Glena et que je peux signer
02:55 cette série.
02:56 La fête du livre, on en parle ce matin, elle ouvre ses portes justement aujourd'hui.
03:00 Venez nous raconter votre goût pour La fête du livre et ses rencontres directes avec les
03:04 auteurs 04-77-10-0010.
03:05 Est-ce qu'on peut dire aujourd'hui, Louis, que vous arrivez à vivre vraiment de votre
03:11 art, du manga ?
03:12 Oui, je suis assez chanceux.
03:13 Je suis un des quelques auteurs dans le cas où je vis de mon dessin depuis deux ans.
03:18 Et je peux faire ça toute la journée.
03:21 Je n'ai pas besoin d'avoir un travail alimentaire.
03:23 Après combien d'années de sacrifice pour arriver à en vivre ?
03:25 Je me suis lancé il y a exactement huit ans.
03:28 Quand je suis arrivé en France en 2015, j'ai quitté mon Ghana natal pour m'installer
03:33 en France et faire du manga.
03:34 C'est passé par trois ou quatre ans d'entraînement acharné du dessin, dix heures par jour pendant
03:40 quatre ans, suite auquel j'ai fait mon auto-édition pendant deux ou trois ans.
03:45 Et finalement, l'année dernière, en 2022, j'ai pu signer chez Glenna cette nouvelle
03:48 série.
03:49 Donc, presque une décennie.
03:50 Effectivement, ça prend du temps.
03:52 On l'entend bien.
03:53 Le manga, c'est un format court, décliné en série.
03:56 On l'a bien compris.
03:57 Est-ce que ça signifie qu'il faut écrire vite et souvent ?
03:59 Parce que le public est en attente du tome suivant à chaque fois.
04:03 Alors non.
04:04 Ce qui est intéressant en France, c'est que le format n'est pas tout à fait celui
04:06 des Japonais, qui effectivement est très rapide.
04:08 Ils travaillent chaque semaine.
04:09 Ils doivent sortir un chapitre.
04:10 C'est un rythme effréné.
04:11 C'est un rythme qui est très dur à suivre pour la santé aussi.
04:14 En France, on a la chance de pouvoir se permettre un autre format.
04:16 Et donc, on va avoir une parution plus lente, mais du coup, on va pouvoir se préserver
04:20 notre santé.
04:21 On va avoir le temps de se ressourcer.
04:22 Et le lectorat, il est très patient avec nous.
04:26 Ils attendent que notre tome sorte.
04:28 Ils savent qu'on prend le temps de faire les choses bien.
04:29 Louis, vous êtes donc présent sur la fête du livre de Saint-Étienne pour présenter
04:34 ce manga Red Flower.
04:35 Est-ce que c'est surtout pour être visible que vous êtes sur les salons ou il y a aussi
04:39 un enjeu commercial ? On vend beaucoup de livres sur les salons ?
04:41 Les deux.
04:42 C'est surtout une question de visibilité.
04:45 Moi, je suis là pour rencontrer un nouveau lectorat.
04:46 Je n'ai jamais visité Saint-Étienne, donc je découvre la ville, les habitants.
04:50 Mais c'est aussi bien sûr pour vendre du livre.
04:52 Les libraires, ils ont un côté commercial.
04:53 Moi, je suis là pour rencontrer mon lectorat, pour avoir des retours et pour préparer la
04:57 suite, savoir comment les gens se sentent.
04:58 Merci en tout cas, Louis, d'être venu nous raconter votre parcours, ce que c'est aussi,
05:03 ce que c'est le parcours du combattant, en fait, pour sortir de la masse des auteurs.
05:08 Louis Mangaka, auteur de Red Flower.
05:09 Et le public peut venir vous voir à la fête du livre de Saint-Étienne, sous le chapiteau
05:13 de l'hôtel de ville, stand H9 précisément.
05:16 C'est bien noté.
05:17 Belle fête du livre à vous.

Recommandations