La presse change de ton sur la situation en Israël

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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, le changement de ton de la presse vis-à-vis de la situation en Israël.



Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2
Transcript
00:00 En attendant la Cote B, la revue de presse d'Europe 1. Bonjour Olivier Delagarde.
00:06 Bonjour à tous.
00:07 Sur le conflit en Israël ce matin, Olivier, la presse serait-elle en train de changer de ton ?
00:13 En tout cas clairement l'émotion est en train de changer de camp.
00:16 Six jours après l'attaque terroriste du Hamas, les regards sont désormais moins tournés vers les kiboutz martyres
00:21 que sur ce qui est en train de se passer à Gaza.
00:25 Témoins ces gros titres de la presse régionale qui sont, vous savez, d'excellents baromètres d'un climat général Dimitri.
00:31 Gaza, jusqu'où ira l'armée israélienne ? Interroge par exemple le Dauphiné libéré à Grenoble.
00:37 En gros titres, l'Est républicain Nancy se pose des questions autour d'une riposte
00:42 parce que le feu s'abat sur Gaza, constate le Télégramme à Brest.
00:47 Mais l'émotion est véhiculée encore plus efficacement par les images.
00:51 En première page, Libération publie une photo crépusculaire d'un homme au milieu des décombres
00:56 en train de dégager, comme il le peut, le corps de son enfant.
01:00 À notre connaissance, très peu de journalistes sont dans ce territoire totalement isolé du monde
01:04 mais les humanitaires si, et les informations arrivent à passer.
01:08 Du quartier Rimal, considéré comme le cœur battant de la bande de Gaza,
01:12 il ne reste que des immeubles éventrés, écrit Libé.
01:16 Les grands bâtiments universitaires et les mosquées ont été anéantis en quelques jours
01:20 par les bombardements israéliens. Dans la Croix, Mahmoud Inslem,
01:24 qui coordonne pour Médecins du Monde une équipe de 20 personnes sur place,
01:28 témoigne par téléphone, il n'y a aucun abrissure.
01:31 Les plages sont sous le feu des vedettes israéliennes.
01:34 Les 92 écoles de l'ONU n'accueillent que 65% des gens qui cherchent refuge.
01:40 L'hôpital de Gaza a du carburant pour encore quelques jours d'électricité,
01:45 prévient aussi la responsable palestine de MSF dans les échos.
01:49 Et dans le Figaro, Nicolas Barot résume très bien le dilemme qui se pose aujourd'hui à l'état hébreu.
01:55 Les caches d'armes du Hamas peuvent se trouver dans les écoles, dans les hôpitaux.
01:59 Forte de sa maîtrise technologique, l'armée israélienne a su respecter le droit de la guerre.
02:04 Pourtant, le nombre de morts augmente chaque jour à Gaza
02:08 et les photos d'enfants ensanglantés inondent les réseaux sociaux.
02:13 Hier, rappelle le Figaro, l'OTAN a invité l'état hébreu à agir avec proportionnalité.
02:19 En fait, d'un simple point de vue opérationnel, explique aussi un expert,
02:23 Israël a intérêt à maîtriser sa force pour ne pas perdre le soutien de l'opinion internationale.
02:29 - Ne pas perdre le soutien de l'opinion, c'était aussi l'objectif d'Emmanuel Macron hier soir à la télévision.
02:35 - Unité partout, même titre ou presque.
02:38 Pour résumer la locution présidentielle, Macron appelle les français à rester unis.
02:42 - Oui, Macron fait vœu d'unité, annonce Libération.
02:45 Mais le journal souligne tout de même que le président a lancé un coup de griffe,
02:48 sans les nommer aux dirigeants de la France insoumise.
02:51 C'est que leurs propos de ces derniers jours peuvent mettre le feu aux poudres.
02:54 - La vérité, c'est que la France est rentrée dans une zone d'incertitude,
02:57 écrit Cécile Cornudet des Échos.
02:59 Que se passera-t-il demain si des images de violence incriminent, cette fois, Israël ?
03:05 Qui sait ce que peut faire un homme, un groupe, dans les banlieues ou ailleurs sur un sujet aussi émotionnel ?
03:11 Et à la une du Figaro, Vincent Trémolet de Villers enfonce le clou.
03:16 L'unité est-elle possible quand cohabitent sur le même territoire ?
03:20 La société française est une contre-société dont les attachements profonds se contredisent, interroge-t-il.
03:27 Et l'éditorialiste cède la parole à Henry Kissinger.
03:31 Devant le spectacle douloureux des manifestations en Allemagne contre Israël,
03:35 l'ancien chef de la diplomatie américaine a déclaré
03:38 « C'était une grave erreur de laisser entrer autant de gens de cultures, de religions et de concepts totalement différents,
03:46 car cela crée un groupe de pression à l'intérieur de chaque pays. »
03:50 - Pardon, j'ai failli vous empêcher de finir votre phrase. D'un séisme à l'autre, Olivier.
03:55 - Non, et vous allez dire que je cherche encore à vous inquiéter,
03:58 mais c'est le Midi Libre qui l'annonce en titre d'une énorme tsunami.
04:02 Hein ? Quoi ?
04:04 Bon, c'est un exercice. La préfecture va s'exercer à prévenir et évacuer une population en moins de 100 minutes.
04:11 - La préfecture de quel département ?
04:13 - De l'Hérault.
04:15 - De l'Hérault.
04:16 - Voilà. Alors Yannick Philipponat sait bien ce que vous pensez, Dimitri.
04:19 « Un tsunami en Méditerranée, ça peut prêter à sourire », écrit-il, « mais le risque est bien réel.
04:24 Les statistiques montrent que la probabilité d'une vague de plus de 1 mètre en Méditerranée dans les 30 prochaines années est de 100%. »
04:33 - C'est haut, 1 mètre ?
04:35 - Je sais encore ce que vous pensez, ce que pense Pascal Praud.
04:37 1 mètre, c'est une vaguelette !
04:40 Eh bien mon cher Pascal, une vague de 1 mètre, même pour un homme de l'Atlantique,
04:45 ça peut faire des ravages, emporter des voitures et des piétons.
04:48 Bref, il y a une nécessité absolue de sensibiliser les populations côtières à ce type de catastrophe.
04:54 - Un tsunami, c'est 20 mètres, c'est 30 mètres, c'est pas 1 mètre !
04:57 - 1 mètre, ça peut faire des très gros dégâts.
05:00 C'est marqué dans le journal, Dimitri.
05:02 - Je fais confiance aux experts.
05:04 - Comment faire, me direz-vous, pour prévenir ? Eh bien, continuer à écouter la radio.
05:08 On nous permettra de terminer la semaine avec cette information un petit peu auto-centrée,
05:12 mais c'est les échos qu'il annonce dans un long papier.
05:14 Avec 40 millions d'auditeurs par jour, la radio résiste.
05:19 Ce sont les données de Médiamétrie, qui battent ainsi en brèche un certain nombre d'idées reçues, explique Marina Alcaraz.
05:24 Non, la radio n'est pas morte, 7 Français sur 10 l'écoutent quotidiennement.
05:29 Oui, les jeunes l'allument encore, plus de la moitié des 13-24 ans l'écoutent tous les jours.
05:35 D'autant que la digitalisation de la radio est en marche, la radio s'est remarquablement bien adaptée
05:41 aux nouveaux usages, bien mieux que d'autres médias.
05:45 Pascal, bref, vous écoutez Europe 1.
05:47 Non seulement vous avez raison, mais en plus, vous êtes dans le sens de l'histoire.
05:51 - La revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagarde,
05:53 qu'on suit d'ailleurs et on vous regarde beaucoup sur les réseaux sociaux, voyez.
05:56 C'est ça, s'adapter aussi, Olivier Delagarde.
05:58 Merci beaucoup, bon week-end à vous.

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