Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval
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00:00 quasiment trois ans, jour pour jour, après l'attaque terroriste islamiste contre Samuel Paty.
00:05 Je le répète, ce cauchemar qui se répète.
00:07 Un professeur de français a été tué au couteau.
00:11 La toute dernière information qui tombe, c'est que huit personnes sont placées actuellement en garde à vue, dont la Saillant.
00:18 Au regard des éléments qui nous parviennent depuis ce matin, Philippe de Villiers, quel regard vous portez sur ce drame ?
00:28 Je suis comme tous les Français, partagé entre la sidération et aussi la colère.
00:44 Mais en voyant les images, les premières images, je me disais, voilà, le sang, les larmes, à nouveau.
00:57 Mais ces larmes, aujourd'hui, ce soir, elles sont les larmes de toute la France.
01:03 C'est notre pays qui est blessé, qui saigne.
01:10 Et puis ces gorges nouées, ce sont les gorges de tous les papas, de toutes les mamans qui serrent dans leurs bras, cet instant, les enfants qui sont revenus de l'école.
01:25 Et en même temps, en suivant les images et le récit des journalistes, je me suis dit, on est devant sa face tragique.
01:36 D'un côté, la barbarie islamiste, un couteau qui égorge, un cri à l'Akbar qui signe l'acte.
01:53 Et puis en face, une chaise qui vole, dérisoire, geste de courage des hussards noirs de la République, les professeurs qui protègent leurs élèves.
02:05 Les hussards noirs de la République, le mouhette pégui, c'est un compliment, c'est une tradition, la trahison de l'école qui protège, qui élève les élèves, qui les aime.
02:20 Et enfin une question que je me pose, combien de larmes encore ? Combien de drames ? Combien de professeurs assassinés ? Combien de gorges serrées ?
02:42 Combien de coups de couteau est en face de la part de la classe politique ? Combien de coups de menton ?
02:50 Tout à l'heure, Xavier Bertrand disait qu'il a été abordé par un de ses amis qui lui a dit "je ne veux pas faire de politique mais il faut que ça s'arrête".
03:00 Oui, il faut que ça s'arrête.
03:04 On va écouter Emmanuel Macron qui était présent et qui s'est rendu sur place. Il a pu échanger pendant plusieurs heures avec les équipes et il a dénoncé très rapidement la barbarie du terrorisme islamiste.
03:17 Bien, j'ai souhaité avec le ministre de l'Intérieur des Outre-mer et le ministre de l'Éducation nationale être présent dès cet après-midi à Arras, ici, au sein de cet établissement scolaire qui a été frappé une fois encore par la barbarie du terrorisme islamiste.
03:35 Et je veux évidemment avoir une pensée avant tout pour cet enseignant qui, aujourd'hui, a été lâchement et sauvagement assassiné.
03:46 On l'entendra un peu plus tard, ce sont peu au pour les mêmes mots qu'en octobre 2020, après le drame qui a touché Samuel Paty.
03:56 Il préside actuellement, Emmanuel Macron, une réunion de sécurité à l'Elysée. J'ai le souvenir qu'en 2020, il y avait eu un conseil de sécurité.
04:02 Il y a les mots, il y a les réunions, mais on attend les actes. Qu'est-ce qu'on peut faire, Philippe de Villiers ?
04:08 Vous avez noté qu'il y a deux points communs entre Samuel Paty et puis l'assassinat d'aujourd'hui.
04:18 D'abord, c'est un Tchétchène. Que faisait-il sur le territoire français ? On en parlera. Et ensuite, l'agresseur cherchait un prof d'histoire.
04:27 C'est intéressant, c'est symbolique. Ça veut dire en fait, il cherche l'histoire de France pour la poignarder.
04:33 C'est une allégorie, mais aussi parce que le prof d'histoire en question, c'est Samuel Paty.
04:40 Et c'est vrai que quand j'écoute Emmanuel Macron, je me dis mais il s'est mis en chat de GPT.
04:48 En fait, il répète ce qu'il a dit il y a trois ans. Mais entre-temps, il y a eu 1,5 million de migrants supplémentaires.
04:57 C'est-à-dire que tous les problèmes se sont aggravés. On n'a rien résolu.
05:03 Et pour une raison simple que je vais vous dire maintenant, il y a un syllogisme.
05:10 Tant que la classe politique ne voudra pas voir ce syllogisme, nous continuerons à pleurer nos morts.
05:19 C'est l'immigration qui porte le terreau de l'islam.
05:32 C'est l'islam qui porte le terreau de l'islamisme.
05:36 Et c'est l'islamisme qui porte le terreau du terrorisme.
05:41 Si on ne veut pas voir ce syllogisme, on n'a aucune chance de résoudre notre problème.
05:45 Éric Zemmour disait tout à l'heure, sur votre antenne, en empruntant le mot "ajoress" dans une formule dont il a le secret.
05:53 L'immigration porte la guerre de civilisation comme la nuée porte l'orage.
06:01 Voilà, tout est dit.
06:03 Beaucoup de choses à dire et beaucoup de questions à vous poser.
06:07 La première, vous venez de faire une allusion au discours d'Éric Zemmour, mais on pourrait citer énormément d'autres discours depuis 40 ans qui ont alerté sur ces sujets-là.
06:15 Vous, vous avez fait partie de ceux qui se sont fait traîner dans la boue, on peut dire, on peut utiliser ce terme, pour avoir développé ces diagnostics.
06:23 Qu'est-ce que ça vous inspire aujourd'hui d'entendre ce que vous appelez des coups de menton de la part de la classe politique ?
06:30 La deuxième question, ce sera sur cette histoire, vous avez dit on va en parler et je pense qu'il faut en parler, ce moment où cette famille aurait dû être expulsée en 2014 du territoire français,
06:39 et où des associations et des partis politiques ont décidé de mener le combat et à la fin, une instruction ministérielle a empêché cette expulsion.
06:46 Qu'est-ce que vous en pensez ? Et la troisième, vous avez parlé tout à l'heure de "chaises qui volent".
06:50 Qu'est-ce que ça vous inspire ? Moi, j'ai pensé évidemment tout de suite à Arnaud Beltrame.
06:55 Cet héroïsme qui, malgré l'apathie de notre pays et la situation que l'on subit, qui parfois se manifeste de la plus belle des manières, qu'est-ce que ça vous inspire sur l'état de notre société ?
07:04 Je vais commencer par votre troisième question. Moi, j'ai pensé à Henri avec son sac à dos, à Annecy.
07:09 C'est-à-dire en fait, une résistance dérisoire avec les moyens du bord, mais qui fait du résistant à un héros, avec le panache de Cyrano.
07:22 Et ça, c'est français. Et en apprenant ça, je me suis dit tiens, voilà un Israélien.
07:29 Parce que tout à l'heure, Gabriel Kuzel disait une chose très juste. Il disait qu'il y a une différence entre Israël et la France.
07:37 Là, en ce moment, en Israël, on bande les muscles, on se prépare, on va répliquer. C'est la légitime défense.
07:43 Est-ce qu'on est capable, nous, en France, encore, le peuple français, ses dirigeants, de légitime défense ?
07:50 Ou est-ce que simplement, on est dans une sorte de complaisance helvétique, hédoniste, bisounours ?
07:59 On s'apprête à mettre des bougies ?
08:02 Des fleurs, oui.
08:04 C'est la concurrence entre les bougies et les cierges de Saint-Christie avec le pape François, qui à Marseille, il y a 15 jours, disait "la migration va apporter le bonheur".
08:15 Et par rapport à votre question sur tout ce qui s'est passé depuis 50 ans, en fait, depuis le regroupement familial de Giscard, 1974,
08:27 en fait, je m'interroge souvent, je n'ai pas la réponse. Il me semble quand même que j'ai la piste de réflexion que je vous propose.
08:38 Depuis des années, depuis des décennies, nos élites politiques, économiques, intellectuelles, spirituelles,
08:48 face à un peuple qui n'en peut mais, un peuple de paria, qui se laisse écraser parce qu'il fait toujours confiance à l'alternance qui va venir,
09:03 ou un homme politique qui dit "ah, moi j'ai compris, je vous ai compris".
09:08 Eh bien, toutes nos élites, en fait, ont fait de la France, je pèse mes mots, un laboratoire d'expérimentation planétaire du paradis diversitaire.
09:24 Chaque mot compte.
09:27 Aujourd'hui, une fois de plus, au sortir de ce paradis diversitaire, on est à l'enfer.
09:33 On est à l'enfer, c'est-à-dire l'embrasement, c'est-à-dire l'assassinat, c'est-à-dire la barbarie.
09:40 Eux pensent sincèrement que la société multiculturelle, c'est l'avenir de l'humanité, c'est l'homme global, c'est l'homme interchangeable,
09:51 ce qui est possible d'ailleurs, mais qui n'est pas possible sur le plan des racines, sur le plan de la culture, sur le plan de la civilisation.
09:56 Ces gens-là ne croient pas à l'idée même de civilisation, ils n'y croient plus.
10:02 Et le drame d'Emmanuel Macron, c'est qu'il lui reste de sa culture personnelle, lui et Brigitte,
10:11 quelque chose d'ancré, de profondément ancré dans la civilisation chrétienne, mais il n'a plus le courage, il n'a plus l'audace,
10:23 il n'a plus la force de résister à son entourage et de dire maintenant on va sauver la civilisation française.
10:32 Il y a longtemps qu'il aurait imposé à l'école un cours d'histoire de France pour dire aux jeunes élèves,
10:41 vous allez cesser de penser que la charia est supérieure à la France, ce que pensent 60% des élèves,
10:49 un sondage a été rappelé tout à l'heure sur votre antenne, et pour dire aux profs, nous vous avons compris,
10:57 aujourd'hui il y a 56% des professeurs qui font de l'auto-censure, c'est-à-dire qu'en fait ils trient dans l'histoire de France
11:04 ce qu'ils peuvent dire et ne pas dire. Donc le roi soleil ce n'est pas possible, Jeanne d'Arc on n'en parle pas,
11:09 les voix etc. alors sauf si c'est les voix de la petite écologiste, Greta Thunberg qui va être bientôt béatifiée,
11:21 et Saint Louis on n'en parle pas, etc. Comment voulez-vous que ces jeunes enfants qui ne servent à rien de notre pays,
11:32 qui sont prêts à tout accepter, à tout aimer, comment voulez-vous qu'ils deviennent français si on ne leur met pas du feu de France dans les veines ?
11:41 On avance, on va écouter le maire d'Arras qui lui dit qu'il ne faut pas mettre un genou à terre face au terrorisme,
11:49 face à la barbarie, et d'ailleurs le proviseur de cet établissement scolaire, l'établissement Gambetta,
11:55 a décidé demain de garder les portes ouvertes de son établissement. On écoute le maire.
12:00 Je pense que la décision qui a été prise par le directeur d'établissement et soutenue par le président de la République est une bonne décision.
12:08 Il ne faut surtout pas mettre un genou par terre. On est debout, on le dit malheureusement à chaque fois qu'il y a des drames
12:18 qui se déroulent ailleurs, donc il n'y a pas de raison qu'on ne le soit pas quand ça se passe chez nous.
12:25 Notre devoir c'est effectivement d'être présent et demain en tout cas de les aider à accueillir et à libérer la parole.
12:33 Ma question est lourde de sens Philippe de Villiers, mais est-ce qu'on ne l'a pas déjà en France ? Les français n'ont pas déjà ce genou à terre ?
12:41 Je pense que je repense à ce que disait William Golnadel, il disait un petit enfant juif dans une classe où il est tout seul,
12:51 où il reçoit les colibés, il s'en va. Et d'ailleurs vous vous rendez compte qu'il part en Israël et ensuite ses parents le ramènent
12:59 parce qu'ils ne sont plus en sécurité en Israël, c'est tragique. Et moi je pense que si on veut tirer une classe où il y a des gens très différents,
13:10 d'origine très différente, il n'y a qu'une solution, c'est l'embrasement. L'embrasement par le professeur à travers ce qu'on appelait de mon temps
13:17 le cours magistral. Il y a Monsieur Bideau, Georges Bideau qui disait un jour "le cours magistral ne se tolère que s'il est magistral".
13:29 Il faut que le professeur revienne sur son estrade, que les enfants soient en blouse, en uniforme et que le goût des savoirs
13:39 soit aussi le goût des flammes. C'est-à-dire qu'il y a dans notre patrimoine, dans notre littérature, dans notre poésie, quelque chose de puissant,
13:49 quelque chose de profond. La France est née comme un acte littéraire avec la chanson de Roland, il faut qu'on mette ça à la portée des jeunes
13:56 si on veut éviter qu'ils n'aillent se passionner pour Gaza, pour le Hamas. Parce que quand on est un enfant, on veut du feu.
14:08 Et si on ne leur donne pas notre feu à nous, le feu de notre histoire, de notre patrimoine, de nos affections, de nos voisinages,
14:15 alors ils iront chercher ailleurs d'autres affections, d'autres voisinages et d'autres gloires.
14:20 - Pardon, mais j'ai juste une question sur les réactions de nos élites depuis 2012, comme le disait Eliott tout à l'heure.
14:28 En 2012, je me souviens très bien que les médias, les politiques, etc. après Mohamed Merah, parlaient de loup solitaire.
14:35 C'était un phénomène isolé, il fallait s'en inquiéter, mais ce sont des gens très isolés, ce n'est pas un phénomène global.
14:40 En 2015, c'est la grande invention après Charlie, du pas d'amalgame. C'est-à-dire que là, le crime ultime devient non pas l'assassinat à Charlie Hebdo,
14:48 la tuerie, mais le fait d'amalgamer Islam et islamisme, comme vous l'avez fait il y a quelques minutes en faisant votre démonstration sur le syllogisme.
14:55 En 2019, on a des manifestations contre l'islamophobie qui rassemblent des islamistes et la France insoumise.
15:02 C'était l'islamo-gauchisme en action. À l'époque, on est sommé de ne pas dire qu'on appelle ça de l'islamo-gauchisme.
15:08 Il y a même un débat sur le terme, etc. Je ne vous fais pas toutes les étapes, mais plus l'islamisme a frappé sur le sol de France,
15:16 plus il a été compliqué de critiquer l'immigration. Je ne vous parle pas de l'opinion, je vous parle des médias et des politiques.
15:23 De critiquer l'immigration, de critiquer l'islam, de dire que la Commission européenne ou les institutions européennes
15:30 financent des associations de frères musulmans qui font de l'entrisme en Europe, etc. Comment vous l'expliquer et comment on fait pour lutter contre ça ?
15:37 Moi, je pense qu'à la faveur de la discrétion des hommes politiques qui ne voulaient rien voir,
15:50 à la faveur des compromissions de certains d'entre eux, il y a trois mèches qui courent et qui couvent.
16:00 La première mèche, c'est celle qui vient de la mouvance des frères musulmans.
16:13 C'est un nouvel islam politique, puissant, extrêmement habile, et qui répond à la prédiction de El-Karadaoui,
16:25 le grand télécoraniste dont parle Mme Berjot Blaker dans son livre fameux sur le frérisme d'atmosphère,
16:33 et qui dit que l'islam reviendra en Europe. L'islam en a été chassé en 1492 à Grenade et en 1683 à Vienne,
16:47 mais l'islam reviendra en Europe, qui passera du dar et l'arbre au dar à l'islam, terre d'islam,
16:55 par une autre méthode, la prédication et l'idéologie, et en s'appuyant sur ce qu'ils appellent l'état de droit.
17:04 Le coup de génie des frères musulmans, c'est de s'appuyer sur tout le droit, les minorités, la société inclusive,
17:13 le vivre ensemble, l'accueil de l'autre, et naturellement, en fixant l'adversaire, islamophobie, avec un délit.
17:21 Il n'y a pas de délit de judéophobie, il n'y a pas de délit de christianophobie, il y a un délit d'islamophobie.
17:26 Ça c'est la première mèche. La deuxième mèche qui court, et qui couvre, c'est, et on ne la voit pas assez,
17:36 mais elle travaille à l'université, elle est sur les campus, c'est la mouvance décoloniale.
17:42 Vous avez vu qu'en Israël on a parlé beaucoup du colonialisme, un état colonial, etc.
17:49 Et nous on dit, ils disent à l'université, la France a un état post-colonial, il faut punir cet état post-colonial.
17:55 Et donc ce sont les indigénistes, ce sont tous ceux qui colonisent l'université, la pensée universitaire,
18:01 les jeunes sont terrorisés, ils finissent par penser comme ça, et cette mouvance décoloniale,
18:08 elle vient appuyer évidemment l'islam radical, l'islam politique, l'islamisme.
18:14 Et la troisième mèche, j'en termine, c'est évidemment la mèche de l'islamo-gauchisme.
18:21 Cette mèche elle est allumée depuis novembre 2019, la participation de Mélenchon et de sa bande,
18:31 de son groupement, appelons ça comme ça, à la manifestation contre l'islamophobie.
18:39 Où là ils ont crié ensemble avec les islamistes "Allah Akbar".
18:44 Ça ne les a pas heurtés en tout cas, ça n'a pas heurté leurs oreilles, ils étaient contents.
18:49 "Allah Akbar", voilà, Mélenchon où il en est.
18:52 Et donc ces trois mèches en fait, elles peuvent mettre le feu,
18:56 et elles portent l'islamisme radical en France, elles le font prospérer.
19:05 Là vous avez parlé de nos ennemis et de leurs complices, c'est-à-dire leur stratégie à eux,
19:09 les différentes manières d'avoir ces stratégies.
19:12 Moi j'aimerais que vous nous parliez de ceux que vous connaissez presque mieux en réalité,
19:16 c'est ceux qui n'ont pas eu des anticorps, ceux qui ne sont pas ni des islamistes ni des gauchistes,
19:20 mais qui nous ont gouvernés et qui n'ont pas eu des anticorps pour empêcher tout ça d'arriver,
19:23 parce que ce n'est pas arrivé en trois ans.
19:25 Vous avez été ministre sous François Mitterrand dans un gouvernement de droite de Jacques Chirac,
19:28 c'est des gens avec qui vous avez été parfois dans les mêmes mouvements politiques,
19:33 dans le même conseil des ministres, parfois dans les mêmes meetings,
19:35 que vous connaissez depuis très longtemps, que vous avez fréquentés pendant très longtemps,
19:39 même si vous n'êtes pas d'accord avec eux surtout, et même le dernier d'entre eux, Emmanuel Macron,
19:42 qui vous a quand même, vous aviez son oreille pendant assez longtemps.
19:45 J'imagine que vous avez eu des discussions avec lui,
19:48 et que préoccupé comme vous l'êtes par ce phénomène depuis très longtemps,
19:52 vous avez écrit en 2015 un livre qui s'appelle "Les cloches sonnent-elles encore demain ?"
19:55 Vous avez raconté tout ça, vous avez raconté l'antrisme à la Commission européenne
19:58 dans les institutions de l'Union européenne, donc je sais que vous êtes conscient de ça.
20:02 Vous avez rencontré Macron un an et demi plus tard, et que vous lui en parlez.
20:04 Quelle est sa réponse ? Il vous prend pour un fou ? Il vous rit au nez ?
20:08 Il pense que vous êtes catastrophiste ? Ou que vous avez raison mais qu'il ne faut pas le dire ?
20:12 Est-ce qu'il vous dit comme il a dit manifestement à Jordan Bardella
20:15 "J'aimerais bien, mais si on fait ça c'est la guerre civile en France, on ne peut pas se le permettre" ?
20:18 C'est quoi la réaction de ces gens ?
20:20 - Alors, le premier avec qui j'ai eu un vrai débat, c'était mon voisin à l'Assemblée,
20:25 Bernard Stasi, qui avait écrit un livre célèbre "L'immigration, une chance pour la France".
20:31 C'est la formule qu'a reprise Emmanuel Macron au début de l'été.
20:34 "L'immigration, une chance pour la France".
20:36 Et en fait, tous ces gens, je résume, pour prendre de la hauteur par rapport à votre question.
20:45 Tous ces gens, de droite et de gauche, Juppé, l'identité heureuse,
20:53 vous avez le droiteo-islamisme et le gaucheo-islamisme,
21:00 tous ces gens ont laissé s'installer chez nous le choc des civilisations.
21:09 Tous ces gens n'ont pas vu qu'on allait avoir un côte-à-côte et bientôt un face-à-face
21:17 entre deux mémoires, deux visions eschatologiques,
21:22 parce qu'une civilisation, disait Malraux, est toujours adossée à une religion.
21:29 Deux arts de vivre, deux langues, etc.
21:35 Aujourd'hui, la terre de France, à cause de ces gens-là,
21:38 elle porte deux peuples.
21:41 Un peuple fier qui s'installe avec ses fiertés, un peuple neuf.
21:51 Et un autre peuple, un peuple exténué et qui ne sait plus où il habite.
21:58 Entre ces deux peuples, il y a quelque chose d'inconciliable,
22:00 c'est qu'ils n'ont pas la même manière d'habiter le monde.
22:05 Il y a l'ouma, le djihad et la sharia, c'est des vraies différences.
22:10 Et les islamistes profitent de ces trois principes
22:14 pour agrandir le fossé entre eux et nous, pour qu'il y ait le choc des civilisations.
22:20 Ce choc de civilisation vient d'arriver entre Israël et le Hamas.
22:27 Ce choc de civilisation va arriver chez nous,
22:29 car ce que nous sommes en train de vivre, c'est un miroir prémonitoire.
22:34 On continue de décoder ce qui se passe en France
22:37 et de comprendre comment notre pays est incapable de s'unir.
22:42 D'ailleurs, on entendra un peu plus tard dans l'émission
22:45 cet appel d'Emmanuel Macron à rester uni.
22:48 On est unis. Les Français sont unis.
22:53 À 80%, ils sont unis derrière l'idée qu'il faut préserver la France et qu'il faut la sauver.
22:58 C'est les hommes politiques qui ne sont pas unis.
23:01 Parce qu'en fait, ils font des calculs.
23:04 Par exemple, Mélenchon fait un calcul qui est un cynisme électoral
23:07 parce qu'il a besoin de nouveaux électeurs, parce qu'il a perdu son peuple d'ouvriers
23:11 au moment de la désindustrialisation, parce qu'il votait pour Maastricht.
23:15 Mais il y a une grande différence entre le peuple.
23:19 Tous les gens que je rencontre pensent la même chose.
23:22 Il n'y a plus de notion de droite-gauche.
23:24 Là, on est dans la tranchée. On est tous frères d'âme.
23:27 Surtout, puisqu'il vient de se passer en Israël.
23:30 On est tous frères d'âme.
23:32 Et pourtant, vous avez des manifestations, vu que vous parlez de ça.
23:35 Vous avez des manifestations, des milliers de personnes qui sont allées.
23:38 Ce sont des minorités.
23:40 Vous dites 20%. Ça reste effectivement une minorité.
23:43 Mais vous dites qu'il y a 80% de la population en France qui est unie.
23:46 Et 20% restant, ça n'est pas rien dans un pays de 70 millions d'habitants.
23:51 Oui, c'est à peu près la proportion des collabos.
23:53 Je voudrais qu'on écoute Gérard Larcher, puisque cette semaine,
23:59 il est revenu sur la notion de responsabilité.
24:05 En disant que pendant des années, on a mis la poussière sous le tapis.
24:10 Et en soi, nous, responsables politiques, on est tous un peu responsables de ce qui se passe.
24:14 Nous avons été faibles.
24:17 Qui, nous ?
24:20 Nous, collectivement.
24:21 Tous, collectivement, nous avons été faibles.
24:23 Nous avons accepté, en quelque sorte, qu'au prétexte de la religion,
24:26 certains quartiers ne soient plus quasiment "habitables",
24:30 entre guillemets, le mot, parce qu'on serait juif
24:33 ou qu'on ne serait plus de telle ou telle communauté.
24:36 La République, c'est pas ça.
24:38 C'est former une communauté nationale.
24:40 Et là-dessus, nous devons très clairement être intraitables.
24:44 J'ai bien noté qu'à la rentrée, sur des signes vestimentaires,
24:49 pour la première fois, le ministre de l'Éducation nationale avait fait une circulaire claire.
24:53 Ça nous a changé du précédent ministre.
24:56 Est-ce que vous avez la sensation de vous aussi avoir été faible dans votre carrière politique ?
25:00 Pas vraiment.
25:02 Non. Je trouve ça plutôt sympathique.
25:05 Gérard Larcher, moi, je me souviens de lui, j'étais jeune homme politique, en 86.
25:11 Il venait chasser en Vendée chez un ami commun.
25:14 Et il a cette gouille, il a cette verve.
25:18 Il a une certaine humilité pour dire "nous avons été faibles", collectivement.
25:21 "Collectivement", il ajoute.
25:23 "Collectif de la faiblesse".
25:25 Alors, je vais vous dire ce que je pense en l'écoutant.
25:32 Ce que j'ai pensé. J'étais chez Sonia Mabrouk hier matin.
25:35 Avant-hier matin.
25:37 Voilà. Tous ces gens qui aujourd'hui disent qu'ils ont été faibles,
25:42 c'est un premier pas.
25:47 Ils ont été faibles,
25:48 ils ont été faibles,
25:50 ils ont été faibles,
25:52 ils ont été faibles,
25:54 ils ont été faibles,
25:56 ils ont été faibles,
25:58 ils ont été faibles,
26:00 ils ont été faibles,
26:02 ils ont été faibles,
26:04 ils ont été faibles,
26:06 ils ont été faibles,
26:08 ils ont été faibles,
26:10 ils ont été faibles,
26:12 ils ont été faibles,
26:14 ils ont été faibles,
26:16 ils ont installé, favorisé l'invasion migratoire
26:21 en imposant aux Français un changement de peuplement.
26:24 Ils le savaient, ils l'ont fait.
26:28 Maintenant, ils font mine de regretter.
26:31 C'est trop tard.
26:33 C'est presque trop tard.
26:35 Ensuite, ils ont abandonné les Français,
26:38 juifs, chrétiens et autres gaulois réfractaires dans les banlieues,
26:45 qu'on appelle maintenant les quartiers populaires.
26:47 C'est le vocabulaire de Mélenchon, la France insoumise.
26:50 Ils sont partis.
26:52 Ou ils partent, ou ils ont peur.
26:54 Ils vivent dans la peur et ils se sentent étrangers chez eux.
26:57 Et puis, ce faisant,
27:00 ils ont traqué
27:03 et ciblé les lanceurs d'alerte.
27:09 C'est-à-dire quiconque disait
27:13 "Vous êtes en train de vous planter, de planter la France"
27:15 était mis au banc de la société de connivence.
27:20 Je me souviens, c'était rappelé récemment par Mathieu Bocoté,
27:26 il y a deux jours,
27:29 le rapport Aubin.
27:31 Il faut lire ce rapport, il est glaçant.
27:36 En 2004, après il y a eu Georges Bensoussan.
27:46 Il écrit un livre qui s'appelle "Les territoires perdus de la République".
27:52 Il se fait incendier, il a même une procédure judiciaire qui va durer quatre ans.
27:57 Cet homme est admirable,
28:00 d'une grande finesse, d'une grande élégance.
28:04 Donc il va subir, il va devoir supporter les foudres médiatiques.
28:10 Et donc il est mis au banc de la société.
28:12 C'est un paria.
28:14 Et si vous me permettez, moi j'ai commis deux livres
28:19 qui m'ont valu d'être vraiment traité moi aussi en paria.
28:23 "Les mosquées de Roissy" et "Les cloches".
28:27 Alors sur "Les mosquées de Roissy", en deux mots,
28:29 en fait, les services secrets en ont marre.
28:33 Et ils me font appeler, ils me disent "Est-ce que vous êtes prêts,
28:36 est-ce que vous aurez le courage de publier ce qu'on va vous donner ?"
28:39 Et ce qu'ils me donnent, c'est qu'en fait, sous le tarmac de Roissy,
28:44 il y a 40 mosquées, 40 lieux de culte.
28:46 Et toutes les sociétés qui livrent les plats, etc.
28:52 Toutes les sociétés de sécurité sont infiltrées par les islamistes.
28:57 Et là, je ne vous dis pas que le premier journaliste qui m'a interviewé,
29:02 c'est un journaliste célèbre, qui m'a dit "Monsieur De Villiers,
29:04 j'ai une seule question à vous poser, vous êtes sérieux ?"
29:06 Voilà, terminé.
29:08 Et donc en fait, c'est simple, tout tient dans le délit de l'islamophobie.
29:18 Si vous critiquez l'immigration depuis 50 ans,
29:24 vous êtes forcément à l'extrême droite.
29:28 Mais c'est là que tout change depuis quelques jours, depuis une semaine.
29:32 Tout change parce que désormais,
29:36 c'est l'ultra gauche de Mélenchon qui devient le diable.
29:43 Parce que l'ultra gauche de Mélenchon, elle a craché sa valda,
29:47 ce sont des antisémites, des antisionistes et des antisémites.
29:52 Et en fait, ce qu'ils veulent atteindre dans leur antisémitisme,
29:55 c'est l'Occident, c'est une civilisation, c'est l'antifrance.
30:00 – Vous parlez de 2007 et justement,
30:02 moi je voulais qu'on voit cet échange que vous avez pu avoir,
30:05 c'est un débat organisé sur France 5, l'émission s'appelle "Repost",
30:11 vous êtes face à Tariq Ramadan.
30:13 Ce qui est très intéressant d'ailleurs, quand on parle de Tariq Ramadan,
30:16 c'est que si aujourd'hui, il n'est plus dans les médias,
30:21 ce n'est pas pour ses positions sur l'islam politique,
30:23 c'est pour ses accusations…
30:25 – Son comportement personnel.
30:27 – Exactement, c'est par rapport à ses accusations
30:30 et son comportement envers les femmes qu'il n'est plus sur les plateaux,
30:34 pas sur ses positions avec l'islam politique.
30:36 Vous êtes face à lui, on est en 2007,
30:38 et finalement vous avez parlé des lanceurs d'alerte,
30:41 et en quelque sorte, vous êtes l'un des lanceurs d'alerte.
30:45 Écoutez.
30:48 Aujourd'hui, le communautarisme avance et s'étend,
30:51 et la République recule, partout.
30:55 Elle recule dans l'espace public,
30:59 30 000 familles polygames, dernier chiffre,
31:02 70 000 mariages forcés.
31:05 Elle recule dans les quartiers,
31:10 le préfet de la Seine-Saint-Denis vient d'adresser un message,
31:14 un cri d'alarme au ministre de l'Intérieur,
31:17 en lui disant ceci, je n'ai plus le contrôle des quartiers,
31:19 les quartiers sont sous le contrôle des barbus,
31:21 c'est lui qui parle, je mets les guillemets.
31:23 Elle recule dans les hôpitaux, chaque semaine,
31:26 on a un médecin qui est tabassé par un islamiste
31:29 qui refuse que sa femme soit soignée par un homme,
31:33 au nom du Coran, disent-ils.
31:36 Elle recule, c'est plus grave encore, à l'école,
31:40 puisque un rapport des inspecteurs généraux de l'éducation nationale
31:46 explique qu'il y a maintenant des auteurs censurés à l'école,
31:49 comme Victor Hugo, Chateaubriand, Camus,
31:51 l'enseignement de la Shoah est maintenant très difficile, etc.
31:54 – Ce qui est intéressant, c'est qu'il utilisera régulièrement,
31:58 et j'invite les téléspectateurs à revoir ce débat
32:00 qui doit faire une vingtaine de minutes,
32:02 et régulièrement il va dire "mais vous agitez les peurs,
32:04 vous êtes dans le fantasme Philippe de Villiers".
32:06 – Alors ça c'est le… cette formule je l'ai entendue
32:09 pendant 50 ans en fait, "vous agitez les peurs",
32:14 et jusqu'au jour où en fait ceux qui ont cette formule à la bouche
32:22 ont peur eux-mêmes, parce que c'est ça qui est en train de se passer.
32:28 Ce qui est en train de se passer c'est qu'il y avait la droite et la gauche,
32:32 il n'y a plus la droite et la gauche,
32:35 ce qui est en train de se passer c'est que la gauche,
32:39 qui était une gauche ouvrière, une gauche prolétarienne,
32:43 une gauche qui défendait la justice, le social, la laïcité,
32:47 le renom national, cette gauche elle a disparu.
32:49 La gauche maintenant, la seule gauche qui existe,
32:52 c'est celle de Mélenchon, c'est-à-dire la gauche islamo-gauchiste.
32:57 C'est une gauche religieuse, c'est une gauche sectaire avec un gourou.
33:04 Je vous avais dit il y a 8 jours ou 15 jours,
33:07 Mélenchon on tire pas sur une ambulance à la fin,
33:12 vous avez l'air surpris, et là je vous dis,
33:14 non seulement on tire pas sur une ambulance,
33:16 mais on tire pas sur une ambulance qui va au fossé.
33:18 – Il a condamné évidemment l'attaque ce matin,
33:22 voilà ce qu'il a dit 3 ans après l'ignoble assassinat terroriste de Samuel Paty,
33:25 de nouveau une attaque meurtrière contre des professeurs,
33:28 effroi et dégoût face à l'attaque au couteau et l'assassinat d'un enseignant.
33:33 À Arras, condoléances émues aux proches de victimes défeintes,
33:38 compassion totale pour les blessés,
33:41 réflexion pour tous les enseignants, élèves et parents de l'établissement.
33:44 – Vous me permettrez de dire que ça n'efface rien
33:48 sur ce qui vient de se passer pendant ces quelques jours.
33:51 En fait, Mélenchon, il y a du Robespierre en lui, la terreur,
34:01 il y a du Pol Pot qu'il a dû aimer dans sa jeunesse,
34:09 et puis maintenant, il est fasciné par le Hamas,
34:11 fasciné parce que c'est la violence, en fait c'est un révolutionnaire.
34:16 Il me fait penser à un mot de Jean-Paul Sartre,
34:23 très suivi par la gauche dans les années 50,
34:28 mais il est un émule, Mélenchon, de cette phrase,
34:36 c'était la préface à Franz Fanon, "Les damnés de la terre".
34:40 Et Sartre dit "Tuer un Européen, c'est faire d'une pierre deux coups,
34:46 c'est tuer un oppresseur et un opprimé,
34:52 reste un homme mort et un homme libre".
34:56 Voilà, ces gens-là nous font la guerre, ils font la guerre à notre société,
35:01 ils font la guerre à nos voisinages, ils font la guerre à nos traditions,
35:05 ils font la guerre à tout ce qu'on est, à tout ce qu'on aime,
35:07 à tout ce qu'on veut garder.
35:09 - Geoffroy.
35:11 - Vous avez évoqué un peu du bout des lèvres,
35:14 le fait que le conflit israélo-palestinien a été importé dans notre pays,
35:19 il a été évidemment par l'immigration, ça vous en avez parlé tout à l'heure,
35:21 moi j'ai une question et je vous la pose en réalité,
35:24 comment expliquez-vous que la plupart des pays arabes
35:28 aient retrouvé des relations quasi normales avec Israël,
35:31 le Maroc par exemple, le Maroc a des très bonnes relations avec Israël,
35:34 et quand vous avez des supporters marocains qui défilent sur les Champs-Élysées
35:37 pendant la Coupe du Monde, ils défilent avec le drapeau palestinien.
35:39 Comment vous expliquez le fait qu'en réalité il y a un conflit israélo-palestinien
35:43 qui est indubitable, en revanche, en Occident c'est un conflit France-Islam ?
35:49 - Votre question est très délicate, j'essaie d'y répondre,
35:54 je pense qu'il faut distinguer les Palestiniens,
35:57 qui n'ont rien à voir avec le Hamas, du Hamas,
36:03 c'est-à-dire de l'islamisme terroriste,
36:06 et je pense que les pays arabes, pour beaucoup d'entre eux, sont raisonnables,
36:11 et considèrent Israël comme un État,
36:16 parce que pourquoi Israël est-il tant détesté ?
36:22 Israël c'est un État, c'est une nation homogène,
36:26 avec une culture, avec un mur, et qui se défend.
36:32 Et qui veut garder sa souveraineté.
36:35 Les pays arabes, pour beaucoup d'entre eux, sont entrés en relation avec cet État,
36:42 et essayent d'avoir des relations diplomatiques conformes au bon sens et à leur intérêt.
36:50 Et ils font bien la distinction entre les Palestiniens,
36:55 qui sont aux portes de leur destin,
37:00 qui sont en errance, pour beaucoup d'entre eux,
37:03 et qui sont victimes de l'islamisme terroriste.
37:07 Parce que les pays arabes, pour beaucoup d'entre eux, ne veulent pas de l'islamisme terroriste.
37:13 - Mais comment vous expliquez que dans le débat public français, et dans la société française,
37:16 toutes ces nuances n'existent plus, et en réalité vous avez les musulmans qui sont contre,
37:21 enfin tout ça, toutes ces, comment dire, en effet vous avez raison, c'est un sujet délicat, compliqué,
37:25 et c'est très compliqué d'être manichéen, et en l'occurrence,
37:29 vous avez la haine du juif en France par des populations d'origine immigrée,
37:32 toutes ces nuances n'existent pas, comment vous l'expliquez ça ?
37:34 - Rapidement, Philippe de Villiers, parce que je veux qu'on revienne après sur l'édition spéciale,
37:37 évidemment, mais c'est intimement lié.
37:39 - Oui, mais moi je pense que l'islamisme porte deux haines,
37:47 la haine d'Israël, donc la haine des juifs, et la haine de l'Occident, donc la haine de la France.
37:54 - Je rappelle, puisqu'il est 19h40 sur CNews, qu'un enseignant est mort ce vendredi matin
37:59 lors d'une attaque au couteau perpétrée au lycée Gambetta, à Arras, dans le Pas-de-Calais,
38:05 qu'un homme armé d'un couteau, au son et au cri de Al-Akbar, s'était attaqué à cet enseignant.
38:13 Ce qui va nous intéresser, c'est de revenir sur le profil de l'assaillant.
38:16 Très rapidement, je vous le donne, il est de nationalité russe,
38:20 d'origine tchétchène, il est né en 2003, il est arrivé en France en 2008,
38:24 et sa famille avait fait l'objet d'une procédure d'expulsion en 2014.
38:27 On va revenir dans le détail, avec Tanguy Hamon, sur ce profil qui est en train de se dessiner,
38:32 et tous les téléspectateurs qui nous regardent aujourd'hui se posent cette question.
38:36 Est-ce que ce drame aurait pu, aurait dû être évité ?
38:39 Est-ce que sa famille, est-ce que lui-même, devait être en France aujourd'hui ?
38:43 Écoutez.
38:46 Cet individu suspecté de l'attaque, qui est de nationalité russe, mais d'origine tchétchène,
38:50 il est âgé de 20 ans, est arrivé en France très jeune, en 2008, avec sa famille.
38:54 La sécurité intérieure le connaît bien, puisqu'il est fiché S et connu pour sa radicalité islamiste.
38:59 La DGSI l'avait même placé sous surveillance, il faisait l'objet d'un suivi attentif depuis quelques temps.
39:05 Jeudi, il a même été contrôlé par des agents, sans qu'aucune infraction n'ait pu lui être reprochée.
39:10 Ses conversations téléphoniques étaient écoutées, mais là encore,
39:15 il n'a pas eu de fait ressortir qu'il s'apprêtait à passer à l'acte.
39:17 Il s'agissait donc d'un homme dont la radicalité et le danger potentiel qu'il représentait
39:21 étaient bien connus des services de renseignement,
39:24 mais dont il était très difficile d'anticiper un passage à l'acte.
39:27 Enfin, dernier point important, sa famille, dont un frère a depuis été arrêté et écroué
39:32 pour un projet d'attentat déjoué, avait fait l'objet d'une procédure d'expulsion du territoire français.
39:37 C'était en 2014. Il n'avait finalement pas pu être expulsé, sans que l'on sache encore précisément pourquoi.
39:44 Quant à lui, il n'est pas expulsable de France, car il est arrivé sur le territoire national avant ses 13 ans.
39:50 Vous avez dit pour commencer l'émission, il y a de la sidération, il y a de la colère.
39:54 Quand on voit le profil, quand on voit le parcours,
39:58 quand on comprend que cet homme n'avait plus rien à faire sur notre sol,
40:01 est-ce que c'est là d'où vient la colère chez vous, Philippe Devillers ?
40:06 Oui, parce qu'en fait, on se dit, on aurait pu éviter tout ça, une fois de plus.
40:11 Alors la colère, elle vient du fait que les OQTF ne sont pas exécutés,
40:17 les obligations de quitter le territoire.
40:20 La colère, elle vient du fait qu'on a 140 000 demandes de droits d'asile,
40:24 donc on explose. Et le droit d'asile, c'est sur le G8, c'est des cas très précis, très particuliers.
40:33 Là, c'est un flot continu. Le droit d'asile est devenu, notamment pour les Tchétchènes,
40:40 un moyen, une voie de l'immigration comme une autre.
40:46 Mais j'irai plus loin. Le droit est au service du bien commun et pas l'inverse.
40:55 Et donc, en l'occurrence, on nous explique, mais il n'était pas expulsé,
41:00 parce qu'il n'avait pas 13 ans, il n'y avait qu'à changer la loi.
41:03 Il n'y avait qu'à changer la loi. Et je ne sais pas si vous savez,
41:08 il s'est passé à Rennes et il y a eu des associations et des partis politiques
41:14 qui ont croisé les bras et hurlé au fascisme quand le pouvoir politique de l'époque,
41:24 en 2014, a voulu expulser cette famille qui était peur commandable.
41:28 Il y avait la CIMAD, le MRAP, le Parti communiste et un certain nombre d'associations
41:37 sociales sacristines.
41:40 - Est-ce que la CIMAD, par exemple, c'est une association qui est financée
41:44 par l'État pour faire ce travail-là ? Est-ce que, selon vous, il faut supprimer
41:48 tout de suite ce système, quitte à ce que toute la gauche hurle comme un seul homme
41:52 pour expliquer qu'on sort de l'État de droit, etc. ? Moi, je ne vois pas en quoi
41:56 ça c'est sortir de l'État de droit que d'arrêter de financer des associations
41:58 qui portent plainte contre l'État. Mais est-ce que vous pensez qu'il faut le faire ?
42:00 - Alors, non seulement il faut le faire, il faut répertorier toutes les associations,
42:06 notamment les ONG, qui favorisent l'immigration de masse et notamment
42:13 l'immigration illégale, mais il faut aller plus loin. Il faut faire enfin ce qu'on n'a pas fait,
42:21 aller dans les mosquées radicales. On ne l'a pas fait, on ne le fait pas.
42:26 Il faut faire ce qu'a demandé Marion Marachal cet après-midi dans le Figaro,
42:34 c'est-à-dire interdire la confrérie des frères musulmans.
42:38 Les frères musulmans, je ne sais pas si vous le savez, mais ils ont leur rond de serviette à Bruxelles.
42:44 Ils reçoivent des fonds de l'Europe depuis longtemps et en fait, leur tactique,
42:53 c'est de s'appuyer sur ce qu'ils appellent les "partis coucous", c'est un mot de Mme Berger au Blincler,
42:59 et s'appuyer sur les élus locaux, parce que maintenant, pour se faire élire dans certaines banlieues,
43:04 il faut avoir l'appui des frères musulmans. Donc il faut supprimer la confrérie des frères musulmans,
43:11 et puis surtout dans l'immédiat, il faut un geste fort pour qu'on puisse aller perquisitionner,
43:18 c'est-à-dire l'état d'urgence.
43:20 C'est ce que propose d'ailleurs Philippe de Villiers cet après-midi, les Républicains,
43:25 par la voix de son président Éric Ciotti, afin d'avoir la mobilisation la plus forte.
43:29 C'est comme ça qu'il explique des forces de l'ordre, en employant des réservistes de la police et de la gendarmerie.
43:34 "N'attendons pas que la France soit touchée plus durement, il faut agir de façon préventive."
43:39 Donc c'est pour vous une solution à court terme. C'est instauré très rapidement,
43:44 dès ce soir peut-être, l'état d'urgence.
43:46 Oui, dès ce soir, il faut décréter l'état d'urgence, c'est un pouvoir en propre du président de la République.
43:52 Et qu'est-ce que ça permettra l'état d'urgence, pour ceux qui ne sont pas des juristes ?
43:57 Ça permettra à la justice et à la police d'effectuer des perquisitions.
44:04 Qu'est-ce que ces perquisitions permettront ?
44:09 Eh bien de repérer les cellules en préparation, les cellules qui préparent des attentats.
44:18 Il y a 5800 personnes en France qui sont jugées hautement dangereuses.
44:25 Et si on a l'état d'urgence, et si on a les perquisitions, on va pouvoir enfin effectuer une surveillance
44:32 qu'on ne peut pas effectuer autrement.
44:35 Parce que pour par exemple suivre un fichier S, en l'occurrence l'assassin d'Arras,
44:44 M. Moniquet disait tout à l'heure, spécialiste de la sécurité, il faut 20 personnes.
44:49 Il nous reste quelques minutes parce que je viens de l'apprendre, et je le découvre en direct,
44:54 dans 4 minutes très précisément, il va y avoir la conférence de Jean-François Ricard
44:59 qui est le procureur du parquet national antiterroriste, et que nous prendrons en direct.
45:03 On avait encore énormément de choses à traiter dans ces 12 dernières minutes,
45:07 mais il me semble que l'élément clé, c'est ce qu'a martelé hier le président de la République,
45:13 rester uni, la France doit rester unie, et le marteler une nouvelle fois, aujourd'hui.
45:19 Et d'ailleurs, on dit tout aux téléspectateurs, on a échangé Philippe de Villiers hier en se disant
45:24 "mais pourquoi parle-t-il d'unité en France alors qu'on est sur un conflit à 5000 kilomètres ?
45:30 Et pourquoi le dit-il aujourd'hui également ? Est-ce que la France est si fracturée que cela ? "
45:35 Vous avez dit non, on est tous unis au milieu des missions.
45:40 Et je pense que le peuple français est maintenant acquis à l'idée que l'islamisme terroriste est un danger,
45:48 et tout le monde a peur.
45:50 Mais là, on est dans une situation très particulière.
45:54 Il y a eu ce qui s'est passé avec la barbarie du Hamas.
46:02 Il y a eu l'appel hier, vous ne l'avez pas évoqué,
46:07 l'appel du patron du Hamas pour un djihad mondial qui a lieu aujourd'hui, en ce moment, 13 octobre,
46:13 auquel peut-être a répondu l'assassin d'Harras.
46:16 Et il y a eu le 15 septembre dernier, on pourrait aussi en parler,
46:21 un appel d'Al-Qaïda pour frapper la France et la Suède.
46:24 Donc en fait, entre tout ça, la France qui est aujourd'hui submergée par une nouvelle population
46:35 qui vient d'ailleurs, elle a beau avoir des services de sécurité et de renseignements remarquables,
46:40 elle ne peut plus faire face, elle est comme un enfant qui voudrait vider l'Atlantique avec une timbale.
46:47 Il y a d'ailleurs cet article qu'on avait commenté tous les trois, je crois que c'était la semaine dernière,
46:53 du Figaro sur la menace terroriste.
46:55 Et voilà ce qui était écrit.
46:57 Les experts de l'antiterrorisme l'ont surnommé la menace endogène,
47:00 présentée comme la plus difficile à détecter.
47:03 Elle concerne aujourd'hui 5273 islamistes en puissance qui grenouillent sur le territoire national.
47:09 Est-ce qu'aujourd'hui la problématique c'est cette vague islamiste
47:13 avec des gens qui peuvent passer à l'acte du jour au lendemain ?
47:16 Si on continue à recevoir 500 000 personnes par an,
47:21 alors je ne dis pas que ces 500 000 personnes sont des terroristes, pas du tout.
47:25 Je dis simplement que parmi eux, il y a un bouillon de culture.
47:31 Pourquoi ? Parce que l'islamisme, il est conquérant.
47:36 Les frères musulmans, ils sont dans la conquête.
47:40 Et la France est passée, depuis Salman Rushdie,
47:45 El-Karawi le dit, du Dar et l'Arb, territoire de la guerre,
47:50 au Dar et l'Islam, territoire conquis.
47:53 Toutes les terres qui ont été conquises par l'islam seront reconquises par l'islam.
47:59 Ne rigole pas s'il vous plaît, il ne faut pas rire avec ça.
48:01 Et ceux qui disent que l'islam est une religion catholique pour les musulmans,
48:07 non, ce n'est pas tout à fait la même chose.
48:10 L'islam englobe l'ensemble de la vie sociale, l'ensemble de la vie spirituelle,
48:15 l'ensemble de la vie temporelle, et on a la chance d'avoir en France
48:20 une majorité de musulmans qui cherchent à devenir français,
48:24 qui voudraient devenir français, d'ailleurs je m'adresse à eux pour leur dire "Aidez-nous".
48:28 Aidez-nous en devenant des français exemplaires,
48:33 et dites à ceux qui se servent de l'islam pour nous détruire,
48:39 non, ne détruisez pas la France, on l'aime.
48:43 Je vous donne la parole dans un instant Geoffroy Lejeune,
48:46 mais vous avez parlé de la Palestine tout à l'heure,
48:48 et vous avez dit "je fais la différence entre les Palestiniens et le Hamas".
48:51 Et d'ailleurs c'est extrêmement fort de dire ça, et c'est du bon sens,
48:54 mais c'est important de le rappeler.
48:57 - Mais vos propos peuvent heurter Philippe Devilliers,
49:00 parce que vous différenciez quand même l'islamisme de l'islam, ou pas ?
49:05 - Bah évidemment, je viens de le faire.
49:07 - Ok, parce que ça pouvait, attention, on pouvait comprendre l'inverse.
49:11 Geoffroy Lejeune.
49:13 - Non mais c'est très simple, dans le débat que j'ai eu avec Tariq Ramadan à l'époque,
49:21 je lui ai dit ce que vous souhaitiez appliquer la charia en France.
49:26 Il me dit "la charia, pour nous c'est la république".
49:30 Et je lui ai dit "oui, la république islamique".
49:33 Voilà, donc c'est ça la différence.
49:37 Quelqu'un qui croit à la charia, mais qui n'est pas prêt à appliquer la charia en France,
49:41 il n'y a pas de problème.
49:43 S'il est prêt à appliquer la charia en France, là il y a un problème.
49:46 Or, les islamistes, c'est ça la différence entre un musulman et un islamiste.
49:49 - Personne ne contestera qu'une majorité de musulmans ne pense pas ça,
49:55 d'ailleurs Dieu merci.
49:56 Et tout à l'heure vous avez fait le lien entre l'immigration de masse et l'importation de l'islamisme,
50:01 c'est pas moi qui vous en ferai le reproche, mais ça pose une question,
50:04 je me permets juste de nuancer le chiffre du Figaro des 5200 personnes prêtes à passer à l'acte,
50:09 très bien, et ça, ça représente la menace armée directe, exceptionnelle, entre guillemets,
50:14 et la plus dangereuse.
50:16 Et après, il y a tous ces gens qui ne font pas les minutes de silence dans les lycées,
50:20 lundi on aura un petit test grandeur nature,
50:23 avec la minute de silence pour les trois ans de la mort d'Hassem el-Pati,
50:25 tous ces tags à la gloire d'Adolf Hitler ou de Mohamed Merah dans certaines cités,
50:29 toutes ces manifestations de soutien au Hamas,
50:32 où il y a quand même une forme d'hostilité à l'égard des juifs, et d'ailleurs de la France en général,
50:35 et ça, ça fait un peu plus de monde que 5200 personnes.
50:38 Et ma question Philippe, c'est, puisqu'on a fait venir autant de monde,
50:42 et qu'on a aujourd'hui un terreau assez important de gens qui sont dans une hostilité franche
50:46 à notre civilisation et à nos principes,
50:49 comment fait-on si on doit les garder sur notre territoire ?
50:52 Est-ce qu'il ne faut pas imaginer en réalité que certains retournent des pays dont ils viennent,
50:55 alors qu'ils sont souvent de la troisième, quatrième génération,
50:58 et que globalement leur pays c'est la France ?
51:00 Pour relever la France, qui est en train de couler,
51:03 de glisser à l'abîme, à cause de ce que vous venez de dire,
51:06 il faut deux choses, la poigne et la transmission.
51:11 La poigne, c'est-à-dire revoir complètement notre état de droit,
51:15 il faut expulser tous ceux qui doivent être expulsés,
51:20 tous ceux qui n'ont rien à faire en France,
51:22 tous ceux qui sont violents, tous ceux qui sont violents contre la France,
51:25 ils doivent partir.
51:27 D'ailleurs, le ministre de l'Intérieur vient de le faire pour les antisémites.
51:33 Il faut étendre ça pour tous ceux qui sont soupçonnés ou soupçonnables d'actes antifrançais.
51:40 Donc la poigne, on a un gouvernement qui n'a pas de poigne.
51:44 Un jour je parlais avec Marie-France Garot et Charles Pasquois,
51:48 qui étaient à l'époque, et Marie-France Garot disait "le pays n'est pas gouverné".
51:52 J'ai retenu cette phrase.
51:54 Alors là, aujourd'hui, vraiment, le pays n'est pas gouverné.
51:56 Quand vous voyez Mme Borne, elle me rappelle la chanson de Brel,
52:00 "Je suis un soir d'été, à la sous-préfecture, on fête la sous-préfète sous les lustres à facettes,
52:05 il pleut des oranges-âdes et des champagnes tièdes et des propos de femelles fonctionnarisés".
52:11 C'est la chanson de Jacques Brel, c'est pas moi.
52:15 Il faut répondre la transmission, la poigne donc, et la transmission.
52:18 C'est-à-dire que tous ces petits-enfants qui sont à l'école et qui ne savent rien de la France,
52:23 il faut retrouver le roman national.
52:26 Il ne s'agit plus de leur dire, comme dans le temps, la France est grande,
52:30 il faut leur dire la France est belle.
52:32 C'est belle. Merci à tous les deux.