"Elle a entendu monsieur Bernard dire aux élèves «Partez!»": Mabrouka Dhifallah, conseillère régionale LR-Indépendants du Pas-de-Calais et mère de deux élèves du lycée Gambetta, témoigne sur BFMTV

  • l’année dernière
Gabriel Attal a annoncé un renforcement de la sécurité aux abords des établissements scolaires, après le meurtre d'un professeur du lycée Gambetta d’Arras, tué par un ancien élève d’une vingtaine d’années. Parmi les mesures avancées: des patrouilles de police "dynamiques" au moins jusqu'au vacances de la Toussaint et le déploiement de 1000 personnels de prévention et de sécurité.

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Transcription
00:00 Si je prends la parole aujourd'hui, c'est avant tout,
00:02 en tant que maman,
00:04 une mère comme toutes les autres,
00:07 on compte, dans cet établissement,
00:10 collège et lycée, un nombre important
00:13 d'élèves, d'enseignants et d'agents.
00:16 Hier matin, mes filles se sont rendues en classe
00:20 et je n'étais pas du tout prête,
00:22 comme certainement plusieurs d'entre nous,
00:25 à recevoir, vers 11h15,
00:28 un message annonçant la terrible situation.
00:32 Mes filles m'ont téléphonée,
00:35 paniquée, vers 11h30,
00:38 en chuchotant qu'elles avaient peur
00:41 et qu'un homme s'était introduit
00:44 dans l'établissement, armé de couteaux.
00:47 Et que l'une et l'autre
00:50 étaient cachés sous une table,
00:56 avec des enseignants,
00:58 craignant, bien évidemment, pour leur vie.
01:01 Et la petite dernière n'a rien vu.
01:05 Mais par contre, effectivement,
01:07 la plus grande était dans les couloirs
01:09 quand cela s'est passé
01:11 et a vu son prof de sport, la bouche en sang,
01:15 leur dire de courir.
01:17 A ce moment-là,
01:18 ma fille est partie se réfugier dans les toilettes
01:22 et par la fenêtre qui donnait
01:25 sur la cour de récréation.
01:27 Ma fille a vu le prof de sport
01:30 se faire assigner plusieurs coups de couteau
01:33 et a ensuite vu l'agent de cantine
01:37 courir vers l'individu avec une chaise
01:40 qui, malheureusement, a raté sa cible
01:43 et s'est retrouvée, à son tour,
01:47 agressée par plusieurs coups de couteau.
01:49 Une infirmière, donc, en passant par là,
01:53 a vu ma fille et un autre élève dans les toilettes
01:56 et leur a demandé de la suivre dans une classe
01:58 qui donnait, cette fois-ci, vers l'entrée de l'établissement.
02:02 Et c'est là qu'elle aurait vu M. Bernard,
02:05 son ancien prof de français,
02:07 devant l'assaillant.
02:09 Et elle entendait l'assaillant demander à M. Bernard
02:12 si c'était un prof d'histoire.
02:14 M. Bernard ne lui a pas répondu.
02:17 Elle a juste entendu M. Bernard dire aux élèves
02:21 "partez, partez".
02:23 C'était, d'après ma fille, son dernier mot.
02:28 Elle ne m'avait jamais plus entendue, M. Bernard.
02:31 En ce qui me concerne,
02:34 je suis arrivée très rapidement sur les lieux,
02:36 peut-être une dizaine, voire une quinzaine de minutes
02:40 après le drame,
02:41 et j'ai pu constater, avec effroi et tristesse,
02:46 le massacre perpétré par cet individu.
02:51 Sur le coup, il y a eu de l'incompréhension
02:54 et de la colère.
02:55 Nous étions sur place toutes à Nantes.
02:59 Pourquoi nos enseignants, nos écoles,
03:03 nos instituts, nos enfants
03:06 ont-ils des proies
03:08 pour des individus démunis d'humanité ?
03:12 Jusqu'à quand nous devons encore faire face
03:16 à des intégristes qui n'ont qu'un seul objectif,
03:20 semer la terreur et verser le temps
03:23 sous un contexte idéologique ?
03:25 Je tiens quand même à souligner
03:29 que cet individu ne représente que lui-même
03:33 et certainement pas la grande majorité des musulmans.
03:36 Le terrorisme n'a pas de religion.

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