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Si la majorité des pays africains n’ont pas encore réagi suite à l’attaque du Hamas contre Israël lancée le 7 octobre, certains chefs d’État du continent se sont positionnés clairement en faveur d’un camp ou de l’autre. Du soutien quasi-inconditionnel à Israël au refus de condamner le Hamas, en passant par des positions plus modérées, tour d’horizon des réactions africaines par François Soudan, directeur de la rédaction de Jeune Afrique.

Plus d'infos ici : https://www.jeuneafrique.com/1492558/politique/soutien-a-israel-appui-au-hamas-appel-a-la-paix-quelles-sont-les-positions-des-pays-africains/

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Transcription
00:00 (Générique)
00:07 La guerre entre Israël et le Hamas, toujours à la une de l'actualité.
00:10 On en parle ce dimanche dans Afrique Midi.
00:13 Retour aujourd'hui sur les réactions des pays africains au conflit.
00:16 Catherine Poté en parle avec François Soudan, directeur de la rédaction du magazine Jeune Afrique.
00:21 Bonjour François Soudan.
00:22 Bonjour Catherine.
00:23 Signalons peut-être tout d'abord que la majorité des pays africains
00:26 n'ont pas encore réagi officiellement, mais parmi ceux qui ont réagi,
00:31 on peut distinguer plusieurs catégories qui vont de la condamnation sans appel de l'attaque du Hamas
00:37 jusqu'à sa quasi-approbation.
00:39 Commençons, si vous le voulez bien, par les pays qui fustigent explicitement le Hamas.
00:44 Première catégorie, effectivement.
00:46 Ceux qui, bon, on fait savoir qu'ils qualifiaient le Hamas de mouvement terroriste.
00:51 Félix Tshisekedi, tout d'abord, le président Tshisekedi,
00:54 les liens que le gouvernement de la RDC entretient avec Israël sont certes d'ordre économique,
00:59 mais il y a aussi un facteur un peu personnel dans cet attachement particulier.
01:02 Vous savez, le président Tshisekedi est, comme on le sait,
01:05 un pentecôtiste fervent entouré de pasteurs
01:07 qui ont des liens étroits avec la mouvemence sioniste chrétienne américaine.
01:11 Ensuite, vous avez le Togo, Fournien-Singh Bey,
01:13 le tropisme pro-israélien était déjà présent chez son père.
01:16 Le président Togolet s'est rendu, je crois, au moins quatre reprises en Israël.
01:19 Autre proche des dirigeants israéliens, le Pénian,
01:22 qui était d'ailleurs en visite à Tel Aviv quelques jours avant le 7 octobre
01:26 et qui s'est fait le défenseur du droit d'Israël à riposter.
01:28 Les liens ici sont économiques, mais aussi sécuritaires.
01:31 Il y a des conseillers israéliens qui sont présents aux côtés de l'armée kéniane
01:35 dans la lutte contre les chébabs.
01:36 Et plus il y a Paul Biya, le président kabouné,
01:39 qui a personnellement écrit à son homologue israélien Isaac Herzog pour lui assurer de son soutien.
01:43 On sait, Catherine, que le système sécuritaire qui protège le président kabouné
01:47 depuis la tentative de coup d'État en 1984
01:50 est formé et encadré par des experts israéliens.
01:52 François Soudan, il y a aussi les pays qui affichent une neutralité
01:56 plutôt bienveillante à l'égard de la cause palestinienne.
01:59 Oui, ils condamnent les violences des deux camps.
02:01 Ils appellent à la paix, mais avec un argumentaire qui est celui de l'ONU,
02:04 avec la solution à deux États, fin de la colonisation, respect du droit international,
02:09 qui ne convient pas vraiment à Israël.
02:11 C'est le cas du Sénégal, c'est le cas aussi du Maroc,
02:13 qui a de bonnes relations avec Israël,
02:15 mais qui insiste pour dire que cette normalisation,
02:17 elle est d'État à État et pas d'État à gouvernement,
02:19 dont tous les pays de cette catégorie, en fait la majorité de ceux qui ont réagi,
02:23 tous les dirigeants doivent se tenir compte d'une opinion publique
02:25 qui spontanément, depuis toujours, a tendance à assimiler Israël
02:29 à un État colonisateur et les Palestiniens à un peuple colonisé, Catherine.
02:32 Enfin François, il reste les pays qui refusent de condamner le Hamas
02:37 et accusent Israël d'être à l'origine de cette situation dramatique.
02:40 Avec des nuances, alors ça va du président de la commission de l'Union africaine,
02:44 Moussa Fakim Hamad, qui tout en appelant à la désescalade,
02:46 estime que c'est la dénégation des droits fondamentaux,
02:49 je cite, du peuple palestinien qui est la cause principale de cette situation.
02:52 Même position de la part des gouvernements mauritaniens, zambiens, djiboutiens,
02:56 et position maximaliste, si on peut dire, de la part de la Tunisie, par exemple,
02:59 où depuis lundi on hisse le drapeau palestinien, on chante son hymne dans les écoles,
03:04 de l'Algérie où le ministère des Affaires étrangères fustige, je cite,
03:07 l'escalade des agressions sionistes,
03:09 et de l'Afrique du Sud où l'ANC, le parti au pouvoir,
03:12 estime que le rail de meurtriers du Hamas est, je cite encore,
03:15 "une décision attendue des Palestiniens qui répondent à la brutalité d'un régime d'apartheid".
03:20 Cette assimilation entre la politique de l'État d'Israël vis-à-vis des Palestiniens
03:23 et le système d'apartheid, c'est un marqueur systématique de la part de l'ANC,
03:27 et cela depuis Mandela lui-même, Catherine.
03:30 Merci François Soudan.

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