"Je me suis entourée de deux trafiquants de drogue pour être le plus réaliste possible dans ce que je racontais."
Anne Landois, la créatrice et scénariste de la Création Originale 66-5 (scénariste d’Engrenages) revient sur la création, l'écriture et la production de sa série avec l'une de ses réalisatrices.
66-5, la Création Originale créée par Anne Landois, scénariste d’Engrenages, avec Alice Isaaz, seulement sur CANAL+ : https://www.canalplus.com/series/66-5/h/22659478_50001?SN=YT
Synopsis de la série :
Jeune avocate d’affaires dans un prestigieux cabinet parisien, Roxane voit sa vie bouleversée quand son mari, associé du cabinet, est accusé de viol. Ramenée malgré elle dans la cité de son enfance, elle va tenter de se reconstruire en tant qu’avocate pénaliste au tribunal de Bobigny.
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Synopsis de la série :
Jeune avocate d’affaires dans un prestigieux cabinet parisien, Roxane voit sa vie bouleversée quand son mari, associé du cabinet, est accusé de viol. Ramenée malgré elle dans la cité de son enfance, elle va tenter de se reconstruire en tant qu’avocate pénaliste au tribunal de Bobigny.
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00:00 Je me suis également entourée de deux trafiquants de drogue
00:03 pour être le plus réaliste possible dans ce que je racontais.
00:07 -T'es l'avocate qu'il nous faut.
00:08 Tu fais parisienne, t'es d'ici, t'es pas cramé avec les voyous,
00:10 mais t'as pas oublié les codes, en plus t'es une femme.
00:12 -Je m'appelle Anne Landoy, je suis scénariste.
00:15 J'ai longuement écrit la série "Engrenage".
00:17 -Bonjour, moi, je m'appelle Danielle Arbide
00:18 et j'ai réalisé les quatre premiers épisodes de "66.5".
00:21 -C'est une série qui raconte l'histoire d'une jeune avocate d'affaires
00:25 dans un prestigieux cabinet d'avocats parisiens.
00:28 Et elle va retourner, malgré elle, dans la cité de son enfance,
00:31 où elle va se réinventer comme pénaliste.
00:33 -C'est assez riche, en fait.
00:35 Il y a plusieurs approches.
00:36 Je dirais que l'approche qui m'intéressait,
00:39 c'était la revanche d'une femme.
00:40 Comment cette femme va venger une blessure du passé.
00:45 C'est une bagarreuse née
00:48 et qui vient de cet endroit où on doit se bagarrer aussi pour exister.
00:51 Et en tant que femme, aussi, je voulais qu'elle ait beaucoup de caractère,
00:55 qu'elle confronte les hommes.
00:58 Qu'elle n'ait peur de rien, d'une certaine manière.
01:01 Elle a toujours un petit pas de côté, ne serait-ce que les bijoux.
01:04 Elle est chargée.
01:05 Elle est tellement contente d'en être arrivée
01:08 qu'elle porte tout ça.
01:10 -"66.5", c'est le texte de loi
01:12 qui protège la confidentialité des échanges
01:14 et donc le secret professionnel entre les avocats et leurs clients.
01:18 Dans un premier temps, pour l'écriture,
01:20 j'ai beaucoup travaillé avec Clarisse Serre.
01:22 Je me suis beaucoup inspirée de son parcours,
01:24 d'une avocate qui passe des beaux quartiers à la banlieue,
01:27 même si elle n'a pas le même âge qu'Alice Cizaz.
01:30 Ensuite, il y a une magistrate de Bobigny,
01:32 une procureure qui m'a beaucoup aidée, Marie-Claire Noiriel.
01:35 Et en banlieue, je me suis appuyée aussi sur Rachid Santaki,
01:39 journaliste, romancier.
01:40 Je me suis également entourée de deux trafiquants de drogue
01:44 que j'avais suivis pendant une audience
01:47 pour pouvoir échanger avec eux,
01:49 pour être le plus réaliste possible dans ce que je racontais.
01:53 Clarisse Serre a toujours tout relu.
01:55 Elle me dit qu'elle dirait plutôt ça que ça,
01:57 que le vocabulaire, c'est plus ça.
01:58 À chaque fois, elle relisait toutes les parties magistrates.
02:02 C'est quand même particulier, une audience.
02:04 Il y a des règles à respecter.
02:06 C'est une arène où la parole est très libre,
02:09 mais en même temps assez contrainte.
02:10 Vous n'avez pas à me dire ce que je dois faire.
02:12 Si ma présence vous pose problème,
02:14 c'est au bâtonnier de trancher, pas à vous.
02:16 On va peut-être pas déranger le bâtonnier pour si peu.
02:19 Maître Laurenti, vous avez autre chose à ajouter ?
02:21 Après, il y a eu la part de la fiction.
02:24 On a réinventé des choses.
02:27 Elle a donné des lignes directives.
02:31 Sinon, j'ai assisté à des procès à Bobigny
02:33 pour voir un petit peu comment les choses se passent.
02:36 La misogynie des cabinets d'avocats,
02:38 surtout des cabinets d'affaires,
02:39 ce n'est pas un secret.
02:41 Elle est extrêmement forte.
02:43 On préfère les femmes dans des bureaux
02:46 à rédiger des plaidoiries ou des conclusions
02:49 plutôt que dans des prêtoirs.
02:50 Ça, c'est vrai.
02:51 Ce parcours de Roxane,
02:54 ça s'inscrit aussi dans son parcours d'émancipation,
02:56 de lutter contre cette misogynie.
02:58 Oui, c'est une série un peu post-MeToo aussi.
03:00 C'est ce qui s'est passé
03:03 et le chemin qui reste à tracer pour les femmes.
03:06 C'est très important, cette série,
03:08 parce que c'est vraiment aussi rare
03:09 de voir un personnage féminin
03:12 porter toute une histoire
03:14 dans une série française.
03:16 Je trouve que c'est un personnage
03:17 qui a des coutures trop étroites pour elle.
03:20 Et quand elle retourne en banlieue,
03:23 c'est là qu'elle fait tout péter, d'une certaine façon.
03:26 Quand je travaillais sur "Engrenage",
03:27 j'ai beaucoup présenté la banlieue,
03:29 mais sous un angle assez sombre,
03:34 même dans les couleurs, dans la violence qui y régnait.
03:37 Et là, j'avais envie de la montrer très différemment.
03:39 En plus, on a tourné en été,
03:40 donc ça a aussi permis à Daniel
03:42 de faire un travail sur la lumière
03:44 et sur une ambiance quand même très joyeuse
03:46 et très gay de la banlieue.
03:48 Quand Anne me l'a proposé,
03:50 je voulais faire Marseille à Paris.
03:52 Il fait chaud, c'est l'été,
03:54 il faut arroser de la lumière partout.
03:56 Il y a l'idée d'une famille,
03:57 certainement très contrastée par rapport à Paris,
04:00 où c'est un peu...
04:02 C'est une famille dans laquelle elle ne rentre pas, à Paris.
04:03 Et finalement, sa vraie famille, c'est la banlieue.
04:06 Et je trouve qu'il y a une chaleur dans les rapports humains,
04:08 même si ce sont toujours des...
04:10 Il y a une langue de parade qui est assez intéressante.
04:12 Il y a toujours de la violence sous-jacente.
04:15 Il y a une joie qui ressort de tous ces personnages.
04:19 En tout cas, il y a une chaleur humaine en banlieue qui est énorme.
04:22 Il suffit d'y aller.
04:24 Moi, avant d'aller faire des repérages dans le 93,
04:26 j'avais l'impression que c'est la guerre,
04:28 alors que je viens de Beyrouth.
04:30 Et là, je me suis dit,
04:34 c'est ça, ce qui est intéressant,
04:36 c'est d'être là et pas à Paris,
04:38 parce que là, tu sors une chaise, tu te mets dans la rue,
04:41 tu parles aux gens, les gens se parlent.
04:43 Les gens passent leur vie à se croiser, finalement.
04:45 Et ça, c'est intéressant.
04:47 Et ils se croisent et ils se parlent.
04:49 C'est très différent du monde qu'on peut raconter à Paris.
04:53 C'est intéressant.
04:54 [SILENCE]