L'invitée de France Bleu Normandie, le Pr Rives
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00:00 Vous écoutez le 6/9, France Bleu Normandie.
00:05 8h15, l'invité de France Bleu et France 3.
00:09 Le feu vert à la PMA pour toute la procréation médicale assistée pour toutes les femmes,
00:15 c'était il y a deux ans.
00:16 Promulgation de la loi, quel changement ! Depuis, on en parle avec la chef de service du laboratoire
00:21 de biologie de la reproduction, le Sécos, et vous, Marianne Nacké.
00:25 Bonjour Professeur Nathalie Rive.
00:27 Bonjour.
00:28 Est-ce que cette loi a révolutionné les choses ?
00:30 Oui, la loi a révolutionné les choses en termes de demandeurs de recours à l'AMP avec
00:35 tiers d'honneur, avec la possibilité pour les coupes de femmes et les femmes non mariées
00:39 d'y accéder.
00:40 Et donc, on a fait face nationalement et localement à un tsunami de demandes depuis octobre 2021.
00:48 Alors, je précise, l'AMP c'est l'assistance médicale à la procréation.
00:52 Comment ça se traduit en termes de demandes ? Vous dites une explosion, c'est de l'ordre
00:55 de combien ?
00:56 Alors, au niveau national, il avait été prévu plus de 2000 demandes et en réalité,
01:02 on est à plus de 20 000 à 30 000 demandes annuelles.
01:05 Depuis l'ouverture de l'AMP et au sein du Sécos de Rouen, on a multiplié notre activité
01:12 par 8 en deux mois de temps.
01:14 Alors, avec une particularité, selon l'agence de biomédecine, c'est qu'on a 41% de couples
01:20 de femmes, mais 40% de femmes seules.
01:21 Oui, dans notre centre, c'est plutôt les femmes non mariées qui sont en tête de lice
01:27 et ensuite les couples de femmes et derrière les couples infertiles.
01:31 Alors, face à cette explosion de demandes, on se demande comment vous faites pour faire
01:34 face à cette demande.
01:35 Est-ce qu'il y a des gros délais d'attente ?
01:36 En ce qui nous concerne, au départ, effectivement, les délais d'attente étaient de 4 à 5
01:41 mois pour la première consultation, mais nous sommes réorganisés avec des ressources
01:46 humaines qui sont arrivées au fil de l'eau pour avoir un délai d'attente de première
01:49 consultation de 2 mois à 2 mois et demi.
01:51 Vous avez embauché en fait ?
01:52 Oui, tout à fait.
01:54 Encore faut-il avoir la main-d'oeuvre sur le marché de la santé.
01:57 Alors, justement, c'est ça le problème.
02:00 Vous manquez de cette main-d'oeuvre ?
02:01 Oui, on n'a pas forcément à disposition et les cliniciens et les biologistes formés
02:08 dans ces disciplines et puis toutes les autres professionnels de santé, il faut les former
02:13 sur site parce que ça ne fait pas partie de leur formation en fait.
02:16 Alors, on a déjà une dizaine de bébés qui sont nés dans la région.
02:20 On se posait la question ce matin, pourquoi entre guillemets si peu ?
02:23 Tout simplement parce que les premières AMP ont lieu au printemps 2022 et qu'une grossesse
02:30 durant 9 mois, les premières naissances arrivent au fur et à mesure.
02:34 France Bleu Normandie, il est 8h18, nous sommes avec Nathalie Rive, chef du service du laboratoire
02:41 de biologie de la reproduction, le SECOS.
02:44 Alors, la semaine dernière, la secrétaire d'état à la biodiversité a annoncé être
02:47 enceinte et avoir eu recours à la PMA pour toutes.
02:50 Est-ce que vous diriez que la loi a permis une légitimation de la maternité pour les
02:55 femmes homosexuelles ?
02:56 Je pense que la France avait beaucoup de retard dans ce cas puisque la majorité des pays
03:01 européens autorisaient ce recours à l'AMP pour les couples de femmes depuis plus de
03:06 dizaines voire une vingtaine d'années.
03:09 On a régularisé une situation qui était irrégulière pour la majorité de ces femmes
03:14 qui avaient recours à l'AMP soit à l'étranger, soit dans des circuits artisanaux nationaux.
03:19 Donc ça a aidé en fait en termes d'efficacité, de rapidité ?
03:24 Oui, dans des circuits sécurisés comme les couples infertiles.
03:27 Alors, il y a tellement de demandes que l'agence de biomédecine a lancé une campagne pour
03:31 inciter au don de gamètes.
03:33 C'est absolument essentiel.
03:36 C'est très bien d'inscrire des couples, des femmes, de les voir en consultation, mais
03:40 encore faut-il avoir les spermatozoïdes, les ovocytes disponibles, car dans nos demandeurs
03:46 ce n'est pas uniquement le don de spermatozoïdes qui est en augmentation, mais également le
03:51 recours au don d'ovocytes parce qu'un certain nombre de ces femmes vont avoir recours au
03:54 double don de gamètes.
03:56 Donc on a besoin de donneurs et de donneuses, sachant que la loi de buétiques a modifié
04:01 aussi les conditions pour les donneurs de gamètes depuis septembre 2022 en application
04:06 à savoir qu'on recrute uniquement les candidats au don qui acceptent de transmettre leurs
04:11 données identifiantes et non-identifiantes et d'être inscrits dans le registre national
04:15 des donneurs géré par l'agence de la biomédecine.
04:17 Ce qui veut dire qu'on peut choisir d'être anonyme ou de ne pas l'être finalement ?
04:21 On ne peut plus.
04:22 On ne choisit uniquement le fait d'accepter que ces données puissent être transmises
04:27 aux adultes conçus par don qui le demanderaient à partir de leur majorité.
04:30 Et parce que ça c'était, vous diriez, un frein peut-être au don ?
04:34 Non, je pense que ça a été une volonté à la fois politique mais aussi une demande
04:39 de certaines associations d'adultes conçues par don qui souhaitaient pouvoir accepter
04:44 à l'identité de leur donneur, voire aux données non-identifiantes.
04:47 Alors qui et comment peut-on être donneur ?
04:50 Alors pour être donneur de spermatozoïdes, il faut être âgé entre 18 et 45 ans, soit
04:55 en couple soit célibataire, avoir ou ne pas avoir d'enfant et être en bonne santé.
04:59 Ensuite, ils prennent rendez-vous au sein du Sécosse, donc ici au Sécosse de Rouen,
05:04 et ils ont un échange préalable pour évaluer les antécédents médicaux et éviter tout
05:10 risque de transmission d'une maladie qui pourrait être présente chez le donneur ou
05:13 sa famille et transmissible à la descendance.
05:16 Pour être donneuse de vos sites, il faut être âgé entre 18 et 37 ans, célibataire
05:21 ou en couple, avoir ou ne pas avoir d'enfant et être en bonne santé, et avec également
05:25 des consultations médicales préalables.
05:27 - Merci beaucoup Professeur Nathalie Riff, chef de service du Laboratoire de Biologie
05:31 de la Reproduction, le Sécosse de Rouen.
05:33 Merci d'être venue nous voir en studio.
05:35 - Merci.
05:36 - Interview à revoir à réécouter sur francebleu.fr et notre appli ici par France Bleu et France 3 Normandie.
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