Vendredi 14h - Audrey Pulvar - Le best of de l’émission 20 saison 01

  • l’année dernière
Transcript
00:00 [Générique]
00:10 Bonjour et bienvenue, très heureuse de vous retrouver pour ce nouveau numéro de Vendredi 14h, votre magazine du cinéma.
00:16 Il reste 8 mois à l'année 2018, mais d'ici la fin de l'année, ce ne sont pas moins de 7 films de super-héros
00:24 qui vont occuper des milliers d'écrans de cinéma, écrasant presque toute concurrence sur leur passage.
00:31 Est-ce que c'est un univers inépuisable ?
00:34 Au-delà du triomphe et du blockbuster, je vois très bien que les héros sont post-nationaux et ils sont globalisés maintenant.
00:45 Finalement, les héros nationaux ont pas libre, parce qu'il n'y a plus de frontière avec Internet,
00:49 il n'y a plus de frontière avec le web, on est dans une mondialisation et on a besoin de héros,
00:55 on a énormément besoin de héros. La paranoïa, le terrorisme, le 11 septembre,
00:59 ont fait qu'on a envie de s'identifier à quelqu'un qui a la capacité de résoudre les problèmes.
01:05 Et effectivement, dans Black Panther, vous avez la naissance d'un héros post-national, un héros global.
01:10 Il y a vraiment 5000 personnages Marvel ?
01:14 Enormément !
01:17 Et Marvel et DC Comics ?
01:19 Oui, absolument, mais ils portent aussi la revendication des communautés noires, LGBT.
01:23 Il y a eu aussi toute une émergence et une mouvance autour de la reconnaissance des droits dans les années 70,
01:29 qui a été extrêmement importante.
01:31 Les X-Men n'ont rien d'autre qu'une métaphore de tous ces gens victimes de la xénophobie aux États-Unis
01:37 et qui dessinent un jour le lire.
01:38 Ségrégationnistes à l'époque.
01:39 Les filles ni les femmes, les noirs, les gays, et ça c'est très important aussi.
01:44 Il faut faire attention à ne pas en faire trop non plus.
01:49 Parce que là, quand j'entends Yves-Nath, je me dis que maintenant, le cinéma, ça va être que des films de super-héros.
01:53 Sinon, on va se laisser, c'est sûr.
01:55 Heureusement, il y a Steven.
01:56 Mais en revanche, je pense que les films de super-héros qui viendront dans les années à venir
02:00 seront peut-être plus complexes et peut-être plus proches de la réalité.
02:04 Et effectivement, on sera peut-être plus proches d'héros de la vie quotidienne.
02:09 Et peut-être qu'un jour, on verra des super-héroïnes trans avec des corps pluriels, gays, etc.
02:19 Et je pense que c'est l'avenir des films de super-héros.
02:21 Sinon, les gens ne suivront pas.
02:23 J'ai rencontré une fois Orson Welles qui parlait à François Reichenbach.
02:27 J'étais par hasard là, j'ai écouté ce qu'il disait.
02:29 Et M. Welles disait que pour lui, ces films, c'était des cimetières.
02:34 Cimetières de plans qu'il n'avait pas pu tourner.
02:37 Donc, quand on fait un film, on voit tout ce qui n'a pas été fait.
02:41 Un film n'est jamais fini.
02:43 Je me rappelle même Pialat, on coupait, après avec Yann Dedé,
02:46 qui est un monteur qui a travaillé aussi avec Pialat,
02:48 on coupait après les projections.
02:50 Après Cannes, on travaillait encore, le film n'est jamais fini.
02:54 Donc, on ne peut pas être content de ce qu'on fait.
02:56 Il y a un moment où il faut lâcher.
02:57 C'est insupportable.
02:58 Moi, j'ai vomi en voyant mes films pendant 10, 15 ans.
03:01 On se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau numéro de Vendredi 14h.
03:05 Merci.
03:06 Sous-titrage Société Radio-Canada
03:09 Vendredi 14 juin
03:13 Sous-titrage Société Radio-Canada

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