• l’année dernière
ÉTATS-UNIS - Un président américain sur un piquet de grève. La venue de Joe Biden, mégaphone à la main, au débrayage d’ouvrier de l’automobile dans le banlieue de Détroit, le 26 septembre dernier, était une première aux États-Unis.

S’adressant aux membres de l’important syndicat UAW, casquette de l’organisation vissée sur la tête, Joe Biden avait rappelé les « sacrifices » réalisés par ces derniers afin de « sauver l’industrie » lors de la crise de 2008. Ils méritent désormais une « augmentation importante » de salaire, avait lancé le chef d’État, signe de l’influence des

Depuis trois ans, le nombre annuel de grévistes a triplé aux États-Unis, passant de 140.000 en 2021 à une projection de 460.000, selon un recensement des grèves effectué par l’Université Cornell, dans l’État de New York. Alors qu’un autre pic avait été observé avant la pandémie, l’activité syndicale semble donc avoir retrouvé un niveau jamais atteint depuis les années 80, d’après d’autres données compilées par le New York Times.

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Transcription
00:00 Wall Street didn't build the country,
00:01 the middle class built the country.
00:03 (cris de joie)
00:04 - Un président américain sur un piquet de grève.
00:06 Aux États-Unis, les syndicats ont la cote.
00:08 Les mouvements de grève se multiplient ces derniers mois
00:10 face à l'inflation.
00:11 On vous dit tout sur ce nouveau rapport de force
00:13 entre patrons et travailleurs au royaume du capitalisme.
00:17 Les employeurs n'aiment vraiment pas ces chiffres.
00:19 Aux États-Unis, en trois ans,
00:20 le nombre annuel de grévistes dans le pays a triplé,
00:23 passant de 140 000 en 2021
00:26 à une projection de 460 000 en 2023,
00:29 selon un recensement des débrayages
00:31 effectué par l'université Cornell.
00:33 Presque aucun secteur n'est épargné par cette tendance.
00:36 Dernièrement, on a vu débrayer les ouvriers de l'automobile,
00:38 les salariés des entrepôts Amazon,
00:40 les employés des cafés Starbucks,
00:42 les soignants et même les scénaristes à Hollywood.
00:45 Tous réclament de meilleures conditions de travail
00:47 et surtout des augmentations de salaire.
00:49 Comme en France, le climat social est très tendu.
00:51 Aux États-Unis, l'inflation a provoqué une chute vertigineuse
00:54 du pouvoir d'achat des classes moyennes et des plus précaires.
00:56 Et la pandémie de COVID-19 a profondément modifié
00:59 le rapport au travail.
01:00 La revendication majeure, c'est l'augmentation de salaire
01:03 dans la situation d'inflation,
01:05 mais dans un contexte nouveau,
01:07 un changement de contexte de relations sociales aux États-Unis
01:10 déclenché par la pandémie.
01:12 D'une part, une valorisation de ce qu'on appelle
01:15 le travail essentiel,
01:16 une réalisation des difficultés,
01:18 des conditions de travail dans ces secteurs.
01:20 En même temps, un changement de mentalité,
01:22 vouloir travailler plus par télétravail,
01:26 éventuellement, donc, reconciliation,
01:29 vie de famille, vie privée,
01:30 et une prise de conscience des inégalités.
01:33 Cette prise de conscience a provoqué un phénomène
01:35 appelé aux États-Unis la « grande démission ».
01:38 En 2021 et 2022, un nombre inédit d'Américains
01:41 ont quitté leur travail,
01:42 provoquant une pénurie de main-d'œuvre dans certains secteurs,
01:45 comme l'hôtellerie et la restauration.
01:47 Ces départs, motivés par un ras-le-bol des conditions de travail,
01:50 forcent les patrons à négocier.
01:52 Malgré tout, la révolution prolétarienne,
01:54 ce n'est pas pour demain aux États-Unis.
01:56 Le taux de syndicalisation continue d'ailleurs à baisser,
01:58 et ce, depuis des décennies.
02:00 Il était de 31 % en 1960,
02:02 il est d'environ 10 % aujourd'hui.
02:04 Car ce syndiqué outre-Atlantique
02:06 demeure un parcours du combattant
02:07 en raison d'une législation favorable aux employeurs
02:10 et d'une répression syndicale très forte.
02:12 La moitié des patrons aux États-Unis
02:16 qui ont affaire à une campagne de syndicalisation
02:19 embauchent des entreprises spécialisées
02:22 dans l'évitement syndical,
02:24 qui sont payées à des taux énormes de millions de dollars
02:27 et qui ont spécialisé pour faire de la propagande anti-syndicale,
02:31 des méthodes d'intimidation, etc.
02:33 Donc oui, il y a un changement de mentalité,
02:36 mais étant donné les difficultés structurelles
02:39 pour se syndicaliser aux États-Unis
02:42 et pour établir un réel rapport de force,
02:45 il n'y aura pas de processus linéaire
02:47 et ça va être très difficile.
02:48 Malgré ce déséquilibre,
02:49 des accords ont été obtenus ces derniers mois,
02:51 et peut-être plus important encore,
02:53 l'image des syndicats s'améliore au pays du mécartisme.
02:56 Elle a été calculée en 2022 à
02:58 71 % d'opinions favorables,
03:00 du jamais vu depuis 1965.
03:03 Et donc, qui sait,
03:03 peut-être qu'on entendra en 2024
03:05 un candidat proclamer
03:06 « Mon ennemi, c'est les patrons ».
03:08 [Musique]

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