Cette semaine Laetitia Barlerin vous vous reçois dans les locaux de l’association de protection animale Stéphane Lamart, une association qui lutte pour valoriser le droit des animaux
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00:00 Retrouvez mon meilleur ami avec l'Apsa.
00:02 Laboratoire pour la santé animale,
00:03 l'alimentation conseillée en pharmacie
00:05 et sur l'Apsa-lab.fr.
00:07 (Générique)
00:11 ---
00:24 -Bonjour à tous et bienvenue dans "Mon meilleur ami",
00:26 l'émission qui prend soin de vos animaux de compagnie
00:29 et leur bien-être.
00:31 Alors aujourd'hui, je suis en compagnie de Suzy,
00:33 une petite chatte de deux mois,
00:35 dans les locaux d'une association de protection animale.
00:38 D'ailleurs, Suzy est proposée à l'adoption.
00:41 C'est l'association Stéphane Lamarre,
00:44 qui lutte pour valoriser le droit des animaux.
00:47 Quels sont les actes punis par la loi ?
00:50 Que faire pour les dénoncer ?
00:51 Et surtout, comment faire pour lutter
00:53 contre la maltraitance et les abandons ?
00:55 Pour répondre à ces questions, j'ai avec moi comme invité
00:58 Stéphane Lamarre, qui est président fondateur
01:01 de l'association Hipponine,
01:02 et Maître Christophe Gérard,
01:04 qui est avocat spécialisé en droits animaliers.
01:07 Alors Stéphane, pour commencer,
01:09 je sais qu'on évalue à environ plus de 300 000 abandons
01:14 chaque année en France.
01:15 C'est un chiffre qui est quand même énorme.
01:17 Quelles sont les causes principales de l'abandon ?
01:20 -Les causes principales, c'est les problèmes d'allergie
01:23 pour les personnes, problème d'argent pour les chats,
01:25 effectivement, les gens prétendent qu'ils ont de l'allergie,
01:28 les problèmes financiers, les problèmes de déménagement,
01:30 les mutations à l'étranger,
01:32 et pour eux, tout est bon à prendre pour abandonner son animal.
01:34 Mais lorsqu'on a un animal, on doit pouvoir l'assumer
01:37 jusqu'à la fin des jours de l'animal.
01:38 -Alors, quelles sont, selon vous, les pistes
01:40 pour lutter contre ces abandons, pour les éviter ?
01:44 -Les pistes qu'il faudrait, c'est que le gouvernement
01:46 mette un crédit d'impôt et une réduction d'impôt
01:48 pour stériliser son animal.
01:50 En fait, aujourd'hui, vous avez beaucoup de gens
01:51 qui ont des problèmes financiers, qui ont des animaux,
01:53 et qui ne peuvent pas les stériliser,
01:55 parce que ça coûte très cher.
01:56 Il faudrait que l'Etat mette la main en portefeuille
01:58 et donne une réduction de 66 %,
02:00 au même titre qu'un don déductible, tout simplement, d'une association.
02:04 -Christophe Gérard, l'abandon est assimilé par la loi
02:06 à un acte de cruauté, mais dans les faits,
02:08 est-ce qu'il y a vraiment des sanctions contre l'abandon ?
02:11 -Le ministère de l'Intérieur a publié une étude en 2022
02:15 sur, effectivement, la maltraitance.
02:18 Il a relevé qu'entre 2016 et 2021,
02:21 on était passé de 330 à 630 cas d'abandon
02:26 qui étaient venus devant les tribunaux.
02:29 Vous comprenez bien que 630 infractions
02:32 relevées pour abandon par rapport aux chiffres
02:34 que rapportait tout à l'heure,
02:36 que rappelait Stéphane, de 300 000 abandons,
02:38 bien évidemment, l'abandon, malheureusement,
02:42 est un acte qui n'est pas poursuivi.
02:45 Et pour une cause toute simple,
02:47 l'abandon est très souvent anonyme.
02:49 Et donc, on se retrouve dans une situation
02:51 où il est impossible de poursuivre
02:54 ceux qui ont abandonné un animal.
02:56 Bien souvent aussi, parce que l'animal qui aura été abandonné
02:59 n'est pas forcément identifié.
03:01 -Notre équipe, justement, est allée visiter
03:03 un refuge d'une autre association bien connue,
03:06 c'est la Fondation Brigitte Bardot.
03:08 Et il s'agit du refuge de Bazoche dans les Yvelines,
03:11 un havre de paix pour les animaux,
03:13 mais vous allez voir qu'il n'y a pas que des chats et des chiens
03:16 abandonnés, regardez.
03:17 Bienvenue à Bazoche-sur-Guillonne,
03:25 au refuge de la Fondation Brigitte Bardot,
03:27 dont Brigitte Bardot a fait don à la Fondation.
03:30 Ici, à Bazoche, on est vraiment spécialisé
03:36 dans l'accueil de vieux, vieux chiens retraités
03:39 ou de chiens handicapés.
03:40 -Brigitte Bardot a créé sa fondation en 1986
03:46 pour lutter contre la maltraitance animale,
03:48 qu'il s'agisse de l'animal domestique ou sauvage,
03:51 en France et à l'international.
03:53 On a des programmes dans une soixantaine de pays.
03:55 Il y a une sensibilisation sur la nécessité, par exemple,
03:57 de ne pas acheter d'animaux en animalerie
03:59 ou bien sur des réseaux sociaux,
04:01 mais de privilégier l'adoption au niveau des refuges.
04:05 -On a, donc, du coup, plus de 200 chats,
04:08 quasiment tous à l'adoption sur le refuge,
04:10 qui attendent qu'une chose,
04:11 c'est qu'on vienne les rencontrer et les voir.
04:13 On a plus de 30 chatons, là, actuellement, avec cet été.
04:16 -Après avoir fait don de la madrague,
04:17 elle a fait don, effectivement, de cette propriété
04:19 pour qu'elle soit transformée en lieu d'accueil d'animaux,
04:22 mais notamment des petits animaux de ferme.
04:24 Et là, on a plus de 200 moutons, par exemple,
04:26 qui ont été saisis cet été
04:28 au moment des sacrifices de l'Aïda el-Kébir,
04:30 saisis par les autorités,
04:32 et moutons qui nous ont été confiés.
04:34 Le public a aussi un pouvoir direct et immédiat
04:40 de faire changer des situations.
04:41 Par exemple, nous, ce qu'on demande, en fait, au public, en général,
04:44 c'est d'avoir un comportement plus responsable,
04:46 plus respectueux, aussi, du vivant,
04:49 du vivant animal et végétal.
04:52 -Alors, on va parler de quelque chose un peu plus grave.
04:54 Parlons de la maltraitance animale.
04:56 Christophe, qu'est-ce que la maltraitance animale
04:58 au regard de la loi ?
05:00 -Alors, on va avoir, dans la maltraitance,
05:02 on va avoir, par exemple, les mauvais traitements,
05:04 qui sont, finalement, j'allais dire, des choses quotidiennes
05:09 qu'on peut mal faire à l'égard d'un animal.
05:11 -C'est-à-dire ?
05:13 -On va laisser un animal enfermé dans un appartement
05:16 pendant un temps relativement long,
05:19 et on ne va pas prendre en compte le fait
05:21 que l'animal a besoin de nourriture,
05:23 a besoin, effectivement, de sa brevet,
05:25 a éventuellement besoin de sortir,
05:26 et on ne va pas s'apercevoir qu'effectivement,
05:28 laisser un animal au-delà de 3, 4, 5, 6 heures,
05:32 ça peut poser, effectivement, un problème.
05:33 Et là, on est, éventuellement, dans les mauvais traitements.
05:36 -Ca veut dire que la maltraitance animale,
05:37 bien souvent, dans la tête, on a les actes de cruauté,
05:40 les sévices, etc., ou la punition physique,
05:43 mais ça peut être tout simplement
05:45 ne pas répondre aux besoins de l'animal.
05:47 Par exemple, l'enfermer sur un balcon H24,
05:50 voire même ne pas lui donner de soins s'il est malade,
05:53 est-ce que c'est un acte de maltraitance ?
05:54 -Bien sûr, bien sûr.
05:56 Ne pas, effectivement, prodiguer à un animal
05:59 les besoins que son état nécessite,
06:03 effectivement, c'est un comportement qui peut être puni,
06:06 c'est un comportement répréhensible.
06:08 -Alors, je sais qu'il y a de plus en plus de procès,
06:11 de plus en plus pour maltraitance animale.
06:14 Est-ce qu'aujourd'hui, les sanctions prononcées par les juges
06:18 sont à la hauteur des actes ignobles
06:22 que peuvent faire certains protagonistes ?
06:25 -Avec la loi du 30 novembre 2021,
06:28 les sanctions ont été aggravées.
06:30 Pour autant, il y a ensuite la pratique des tribunaux.
06:34 Et on ne peut pas, du jour au lendemain,
06:36 imaginer que les tribunaux vont passer
06:39 d'un type de sanction à un autre type de sanction.
06:42 Et donc, on mesure bien aujourd'hui encore
06:44 qu'il y a toute une évolution.
06:45 Je sais que l'association Stéphane Lamar,
06:47 notamment, travaille avec des magistrats
06:49 pour les sensibiliser à la nécessité de protéger les animaux.
06:54 Mais on a tout un travail qui doit être fait auprès des magistrats
06:57 pour qu'ils mesurent bien,
06:59 qu'ils prennent bien conscience, effectivement, de cette situation
07:02 et qu'on aille vers, effectivement, des peines
07:06 qui soient de plus en plus dissuasives, si possible,
07:09 et donc qui soient de plus en plus sévères,
07:11 en sachant qu'aujourd'hui, une fois encore,
07:13 les peines qui peuvent être prononcées
07:15 sont des peines qui sont aujourd'hui plus lourdes
07:17 qu'elles ne l'étaient hier.
07:19 – Mais il y a de moins en moins de dossiers qui sont classés, quand même,
07:21 en maltraitance animale.
07:23 – Il y a 70% des dossiers classés sont ensuite par le ministère de la Justice.
07:26 C'est ce qui ressort des statistiques de juillet 2021.
07:30 On a en France un national juridique important
07:32 en matière de protection animale, droit de l'animal.
07:34 Mais d'une juridiction à une autre, pour les mêmes faits,
07:37 on peut avoir deux sanctions, deux décisions différentes.
07:40 – Ça dépend de quoi ? Du juge ?
07:41 – Ça dépend de la sensibilité du juge, tout simplement.
07:44 Et c'est pour ça qu'il faut aujourd'hui ne pas faire de loi supplémentaire
07:47 puisqu'on dispose de toutes les lois.
07:49 Il faut tout simplement appliquer les lois telles qu'elles sont.
07:51 C'est tout ce qu'on demande et à la hauteur des faits.
07:53 – Alors maintenant, nous allons regarder un reportage qui est inédit,
07:57 qui est difficile aussi, mais nécessaire pour moi, je pense,
08:01 et au dénouement heureux.
08:04 On vous a suivi, Stéphane, lors d'une saisie,
08:07 la saisie de chiens qui ont été victimes de zoophilie par leur propriétaire.
08:11 – Tout à fait.
08:12 – Regardez.
08:14 [Musique]
08:24 – Alors, on est sur la commune de Torcy actuellement
08:25 pour saisir deux chiens qui ont été victimes de zoophilie.
08:28 Ce matin, nous avons été réquisitionnés par le parquet de Mons
08:32 pour venir en aide à un Jacques Russel et un Husky.
08:35 – C'est bien pour vous ? – C'est bien.
08:37 – On a la voiture ? – Oui.
08:38 – On est là.
08:40 – Merci.
08:41 – L'association Stéphane Lamarre intervient partout en France
08:44 pour soulager la souffrance animale
08:45 et intervient dans des affaires de maltraitance et d'actes de cruauté.
08:48 – Donc nous, on intervient juste après que la police soit rentrée sur les lieux.
08:53 On calme les animaux et puis on repart avec,
08:56 et on va directement au commissariat faire les papiers nécessaires.
08:59 – Je regarde si t'es pucée.
09:02 Ouais, t'es pucée.
09:03 Allez, tu me rentres ?
09:05 – Et là, on est chez le vétérinaire pour faire un bilan de santé
09:08 des deux petits loulous qui ont été récupérés.
09:10 Ça va être surtout un examen clinique général complet.
09:13 On verra s'il y a besoin éventuellement d'une échographie.
09:17 – Ce compte rendu, on va l'emmener au commissariat de police
09:19 pour être joint à la procédure directement
09:22 et en espérant que l'association obtienne la garde définitive de ces deux animaux.
09:25 [Musique]
09:29 – Il faut savoir que ce qui est problématique dans les procédures françaises,
09:31 c'est que l'animal ne peut pas être adopté tant que le procès n'a pas eu lieu.
09:35 Donc il va être en famille d'accueil ou en refuge
09:37 jusqu'à ce que le juge confirme la réquisition définitive de l'animal.
09:41 – Si vous constatez des faits de maltraitance sur un animal,
09:43 n'hésitez pas à contacter une association près de chez vous
09:45 pour qu'elle puisse venir en aide aux animaux.
09:47 Merci.
09:48 – C'est quand même dingue de se dire que ça existe.
09:51 Vous avez beaucoup de cas comme ça ?
09:53 – On a de plus en plus de cas de maltraitance, de zoophilie,
09:57 de toutes sortes d'affaires.
09:59 La cruauté humaine n'a pas de limite, n'a plus de limite
10:02 et tous les jours a son lot de souffrances.
10:06 Et on se dit lorsqu'on arrive dans les bureaux,
10:08 quelle va être notre journée d'aujourd'hui ?
10:09 Quelle atrocité on va apprendre ?
10:11 Quels sont les dossiers qu'on va gérer ?
10:14 Il faut avoir un certain recul, un moral d'acier
10:17 pour pouvoir dormir tranquillement le soir et ne pas faire des cauchemars.
10:20 – Alors justement, en termes de condamnation,
10:23 ces protagonistes risquent combien ?
10:26 – Alors aujourd'hui effectivement, les faits de zoophilie sont poursuivis
10:30 avec un ensemble de peines aggravés.
10:33 Aujourd'hui, on peut imaginer que s'il y avait des poursuites,
10:37 les protagonistes pourraient encourir jusqu'à 4 ans d'emprisonnement,
10:41 60 000 euros d'amende.
10:43 Il y a en plus un certain nombre de peines complémentaires
10:46 qui peuvent être infligées à ces personnes,
10:50 interdiction à vie de détenir un animal,
10:53 interdiction effectivement d'exercer une profession en lien avec des aliments
10:57 et puis d'autres peines complémentaires
10:59 qui sont des peines qui vont mettre les auteurs de ces faits
11:04 un petit peu au banc de la société.
11:07 – Alors justement, quand on est soi-même témoin d'un acte de maltraitance,
11:12 qu'est-ce qu'il faut faire ? Qu'est-ce que vous conseillez de faire ?
11:14 Est-ce qu'il faut intervenir ? Est-ce qu'il faut appeler une association ?
11:17 Que faut-il faire ?
11:18 – Ce qu'il faut faire, c'est d'abord prendre une photo, filmer la scène.
11:22 C'est les meilleures armes qu'une association pourra justement apporter au parquet
11:26 pour montrer la maltraitance, qu'elle a été réelle et qu'elle a été volontaire.
11:30 – Nous-mêmes, on ne peut pas porter plainte contre son voisin
11:33 parce qu'on l'entend battre son chien par exemple.
11:36 – Non, c'est juste une association qui a un objet statutaire qui est la défense animale
11:39 et de part son objet statutaire, elle a la capacité à exister en justice
11:43 pour pouvoir mettre un terme à la souffrance animale.
11:45 En tant que particulier, on n'est pas propriétaire de l'animal,
11:48 on est tout simplement témoin d'une scène et on doit la rapporter
11:51 et attester bien sûr de ce qu'on a constaté comme fait.
11:54 – Merci Stéphane, merci Christophe, merci pour tout ce que vous faites pour les animaux.
11:58 Vous avez combien de dossiers en ce moment traités ?
12:02 – Nous à l'association, on est à peu près sur 190 dossiers par an
12:05 qu'on plaide devant les tribunaux et plus de 480 dossiers en cours d'enquête.
12:12 Sur un plan national, c'est colossal.
12:13 – Et vous sauvez des animaux comme les animaux qu'on vient de voir,
12:16 comme ces chats qui viennent nous voir et se frotter à nous,
12:22 comme quoi ils n'en veulent pas à l'homme.
12:25 Il y a vraiment de la résilience chez les animaux.
12:28 Merci en tout cas d'avoir apporté vos lumières sur ce sujet qui est quand même sensible.
12:34 Merci les amis de nous avoir suivis.
12:36 Moi je vous donne rendez-vous pour un prochain numéro de "Mon meilleur ami".
12:40 Même jour, même heure, même antenne.
12:43 À très bientôt.
12:44 [Musique]
12:56 Retrouvez "Mon meilleur ami" avec l'APSA.
12:58 Laboratoire pour la santé animale, l'alimentation conseillée en pharmacie
13:02 et sur lapsa-lab.fr