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Court métrageTranscription
00:00 J'ai vu des gamins avec le pop-corn, 3 heures devant Penaïma.
00:02 C'était une vraie réussite de cinéma, ça.
00:03 Le cinéma est devenu une plateforme parmi d'autres.
00:08 Voilà, effectivement, j'ai grandi à une époque où il y avait 3 chaînes de télé,
00:12 il y avait très peu de films à la télévision, donc c'était vraiment un refuge absolu.
00:15 Maintenant, je pense qu'il y aura toujours à la fois un besoin grégaire des gens
00:19 de se retrouver tous ensemble, vraiment, comme à la fête du village.
00:22 Et puis du grand écran et du son, parce que là aussi la technologie a beaucoup évolué.
00:25 Donc voilà, je ne peux pas prédire de l'avenir,
00:27 mais ce besoin festif d'être devant un grand écran à plusieurs,
00:30 je pense que psychiquement, il existe chez l'être humain très fort.
00:33 Et donc c'est notre seule chance.
00:34 Maintenant, est-ce que ce seront tous les films que connaissent les générations de Wenders ?
00:37 Je ne suis pas sûr.
00:38 Le côté petit cinéma dans lequel il y a 50 places et on va voir un Tarkovski,
00:42 j'ai connu ça, c'est absolument passionnant,
00:43 mais je ne suis pas certain que ce cinéma pourra encore exister.
00:45 C'est ma seule incertitude par rapport à l'avenir.
00:47 Quand la télévision est arrivée, tout le monde disait « c'est la mort du cinéma ».
00:49 Quand le cinéma est arrivé, on disait « c'est la mort du théâtre ».
00:51 En fait, le public se diversifie dans les différents supports.
00:54 Et ce support-là, moi j'ai vu des salles en France, super chouettes,
00:57 le son était impeccable, les écrans étaient incroyables,
00:59 il y avait un écran de 300 mètres carrés, de surface vraiment…
01:02 Voilà, donc je pense qu'il y aura toujours ce besoin-là.
01:04 Maintenant, peut-être pas pour des films d'arrêt des scènes.
01:06 Je trouve qu'« Oppenheimer », qui est un film extrêmement bien réussi,
01:08 parle d'un mot qu'on prononce malheureusement de plus en plus souvent,
01:11 c'est l'atome, la bombe atomique.
01:13 J'ai vu des gamins avec le popcorn trois heures devant « Oppenheimer ».
01:16 C'est une vraie réussite du cinéma, ça.
01:17 Et raconter une histoire tragique précisément,
01:20 et de façon spectaculaire, la mise en scène de Nolan n'est plus à citer.
01:23 Ça m'inspire de l'optimisme, justement,
01:25 mais je trouve, encore une fois, qu'il a raconté très élégamment, très brillamment,
01:29 à la fois l'histoire de cette création de cette arme épouvantable,
01:32 et en même temps les états intérieurs de « Oppenheimer »,
01:35 notamment à la fin, quand il est acclamé par toute une bande d'étudiants,
01:38 et lui, il voit vraiment ce qu'il peut attendre de cette génération.
01:41 Et je trouve ça formidable.
01:42 Mais non, c'est pas… Nolan n'est plus à présenter.
01:45 Et moi, « Interstellar », « Inception », j'ai été bluffé, vraiment.
01:47 Et voilà, donc il raconte très très bien, entre cette chronologie,
01:51 avec ces flashbacks qui changent sans arrêt, en changeant les supports,
01:53 c'est du noir et blanc, etc.
01:54 Et à casting de dingue, Donnett Jr. a été époustouflant.
01:57 Voilà, donc c'est une vraie réussite.
01:58 Et puis je vous dis, d'avoir vu les gamins,
01:59 moi j'ai un gamin qui a 9 ans, qui a vu pendant 3 ans le film sans se déconcentrer.
02:04 C'est une vraie vulgarisation, à la fois d'une aventure scientifique terrible,
02:08 et des états d'âme d'un personnage très controversé à la fin,
02:12 mais aussi controversé, moi je crois, sur ce tout début,
02:13 qui a peut-être la philosophie la mère de toutes les sciences.
02:16 C'est une phrase d'Einstein.
02:17 Et là, la philosophie a été très absente du départ de ce projet.
02:21 Ça me fait un peu peur, comme toute nouvelle technologie,
02:26 le scénario écrit par Lya, pour l'instant, n'est franchement pas séduisant.
02:30 Par contre, nous on s'est servi de Jadjipiti,
02:32 par exemple pour la séquence en grec ancien,
02:33 on ne trouvait pas de traduction, ni traducteur, c'est pour vous dire.
02:36 Donc c'est Jadjipiti qui a fait la traduction à un moment donné du film, au tout début.
02:39 Voilà, ça fait peur, et puis en même temps,
02:41 moi le numérique me bat beaucoup dans mes films.
02:44 Sur 2000 plans du film, il y en a 1300 qui sont truqués.
02:46 Tout est faux, ce film est un gros mensonge permanent.
02:48 Donc je n'avais pas 10 000 figures à l'image,
02:50 j'en avais 300, on en a fait 10 000.
02:52 Je n'avais pas d'aigle, et on en a créé un, etc.
02:54 Donc ça m'aide beaucoup, maintenant, dans quelle limite ?
02:57 Aujourd'hui, ce qui est à la fois fascinant et inquiétant,
02:59 il parle de faire jouer des acteurs morts, est-ce qu'ils peuvent le faire ?
03:02 Avec la voix, etc.
03:03 Donc il y a même déjà des gens qui ont dit,
03:05 "Mes héritiers, vous surveillez le scénario,
03:07 mais si le scénario est bien, je vous donne l'autorisation."
03:09 Oui, c'est une lutte contre le temps, en fait.
03:12 Je ne sais pas ce que ça va donner, on va voir.
03:14 Sous-titrage Société Radio-Canada
03:17 © Sous-titrage Société Radio-Canada
03:20 © Sous-titrage Société Radio-Canada
03:23 Merci à tous !
03:25 [SILENCE]