Sébastien Barles (EELV) : "répondre à l'urgence sociale et écologiste"

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L'adjoint à la transition écologique de la ville de Marseille est invité de Rue de la République ...

Vidéo publiée le : 22/10/2023 à 13:00:00

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00:00 l'adjoint à la transition écologique de la ville de Marseille, Sébastien Barle, Europe Ecologie Les Verts, est notre invité dans Rue de la République ce dimanche.
00:07 Bonjour Sébastien Barle.
00:08 Bonjour.
00:08 Je suis aux côtés de Léo Purget, le président, le directeur éditorial de La Marseillaise, pour vous soumettre à la question ce dimanche.
00:14 Bonjour.
00:15 On va aller très très loin. Bonjour Léo.
00:17 Les enjeux climatiques, évidemment c'est votre délégation.
00:21 On vit dans un monde aujourd'hui où, évidemment, on est bouleversé par l'actualité internationale,
00:26 on est bouleversé également par l'actualité sociale, on a du mal quelquefois à se nourrir.
00:31 Du coup, peut-être que la planète, elle passe un peu après tout le reste et pourtant il ne faudrait pas.
00:37 C'est une question à orienter, vous l'avez remarqué.
00:39 Oui, oui. En tout cas, il y a deux immenses périls, un conjoncturel et un effectivement qui commencent à peine à nous percuter.
00:47 C'est d'abord la question de l'urgence écologique, l'urgence climatique, très clairement, qui nous frappe
00:54 et dont l'objectif c'est de conserver en fait la survie de l'humanité, mais également le cadre démocratique
01:00 et le cadre, le régime de solidarité, on va dire, qui peut permettre de vivre ensemble et de faire société.
01:06 Donc c'est un enjeu qui est considérable, qui parfois est occulté, effectivement,
01:09 quand il y a une actualité brûlante comme malheureusement celle qui nous frappe depuis 15 jours maintenant.
01:15 Et puis l'autre péril qui est de plus en plus important et prégnant, c'est la montée du nationalpopulisme,
01:22 c'est la montée des passions tristes et du rejet avec ce repli identitaire
01:28 qui est en train de gagner l'ensemble des grandes sociétés européennes, mais pas qu'européennes.
01:33 Et donc ce sont deux périls qui nous frappent et qui font qu'on vit une saison compliquée,
01:40 une période compliquée, une période difficile, un monde en mutation qui est difficile de voir.
01:48 Dans lequel les priorités ne sont pas forcément celles que vous souhaiteriez qu'elles soient, en tout cas.
01:52 Parce que là, vous parlez sur l'idéalité, carrément, à un moment donné.
01:55 La question climatique, en fait, elle nécessite un bouleversement complet de tout notre logiciel économique,
02:02 de notre logiciel, de nos modes de vie, de nos modes de consommer, de nos modes de produire.
02:06 Et donc, effectivement, c'est une rupture complète avec un modèle qui est l'héritage de plusieurs générations,
02:12 un modèle productiviste, qui est un modèle libéral, productiviste, même pour une économie globalisée,
02:19 qu'il faut relocaliser. Donc il faut revoir, en fait, complètement nos modèles économiques
02:23 vers une économie beaucoup plus circulaire, beaucoup plus résiliente, qui anticipe les chocs.
02:27 Et je pense que Marseille a des atouts à ce niveau-là, parce que justement, elle est une ville en friche,
02:31 parce qu'on est un territoire qui a des industries qui sont des industries lourdes, extrêmement polluantes
02:39 et extrêmement émettrices de gaz à effet de serre. On a cette opportunité de basculer vers
02:43 et d'être une forme de modèle, en fait, en termes de transition et de bifurcation écologique.
02:48 Alors vous êtes en charge de la transition écologique. Qu'est-ce que vous répondez à ceux pour qui
02:53 c'est finalement une mauvaise nouvelle, cette transition écologique, parce qu'ils l'identifient
02:58 à tout ce qui leur arrive de mauvais, plus de coûts de carburant, des difficultés à se déplacer.
03:05 Ils ont un peu l'impression qu'on leur fait payer la crise climatique.
03:09 Mais je pense que c'est l'enjeu essentiel, c'est celui-là. C'est pour ça qu'il n'y a qu'une écologie.
03:14 L'écologie, en fait, c'est celle qui lie la question de l'urgence sociale, la question des fins de mois
03:19 avec la question de la fin du monde. Et la question de cette urgence écologique, elle doit être sociale.
03:25 La réponse doit être sociale. Quant à Marseille, on lutte contre la précarité énergétique.
03:29 On va accompagner des ménages, notamment des ménages, des personnes âgées, propriétaires et très pauvres,
03:36 frappées par la précarité énergétique. En fait, on répond à ces deux urgences-là.
03:40 Et on massifie sur un quartier, ça va être le quartier des Chartreux, on va s'occuper de 300 ménages
03:44 pour les sortir de cette précarité énergétique. C'est un pari que l'on fait, mais on devrait
03:48 beaucoup plus aider en tant que collectivité, par l'État notamment, par l'Europe, parce que c'est
03:52 la priorité numéro un, faire en sorte que les personnes soient logées et dans des conditions décentes.
03:57 Et c'est pareil sur le volet alimentaire, quand on dit qu'on souhaite aller demain et qu'on partage
04:02 toutes les initiatives sur la sécurité sociale de l'alimentation, parce que c'est pour nous un nouvel horizon.
04:08 D'aller considérer qu'aujourd'hui, il y a un risque que les personnes, et on le voit, ça existe,
04:12 les personnes ne mangent pas forcément toutes à leur faim, les personnes galèrent aujourd'hui pour se nourrir.
04:17 On voit qu'on est tributaire justement de la conjoncture internationale et malheureusement
04:21 d'une tumulte du monde. Et donc il faut aller vers une alimentation produite localement et pour tous, pour toutes et tous.
04:28 Vous avez fait campagne sur une ville plus verte et plus juste. En quoi le quotidien des Marseillais
04:33 est plus vert et plus juste depuis que vous êtes aux affaires avec le printemps marseillais, Sébastien Barle ?
04:37 Je ne vous cache pas que c'est compliqué. C'est compliqué quand on n'a pas la main sur la voirie,
04:42 c'est-à-dire quand on veut réduire la plateforme de voiture. Et c'est notre objectif.
04:47 Et bien en fait, c'est effectivement compliqué d'agir réellement sur le quotidien.
04:51 Alors on fait des choses, on fait très clairement des choses pour verdir les cours d'école,
04:56 pour verdir les rues quand on peut le faire sans toucher à la voirie.
05:01 Mais on devrait faire un vrai pacte, on devrait avoir une métropole qui soit un vrai EPCI
05:05 et qui soit un point d'appui et non pas aujourd'hui un frein sur toutes les initiatives portées par la ville de Marseille
05:12 et portées par cette nouvelle majorité.
05:14 Ça veut dire qu'avec la métropole, on n'arrive pas à s'entendre sur de gros enjeux
05:18 tels que le boulevard Urbain Sud par exemple, qui peut paraître pas une mauvaise idée.
05:23 Le printemps marseillais dit "non, moi ça me plaît pas, il n'y a pas suffisamment de..."
05:26 On joue encore trop le voiture alors qu'on nous explique que c'est une coulée de verre de l'autre côté.
05:31 On voit sur l'ensemble des projets, on a trouvé un demi-accord sur la question des transports,
05:38 mais on voit combien c'est compliqué de mettre des crédits aujourd'hui
05:41 pour la priorité qui est partagée par l'ensemble des Marseillais,
05:44 le désenclavement des quartiers nord de Marseille,
05:46 faire en sorte qu'au plus vite, le tramway arrive dans les quartiers nord, vers le lycée Saint-Aixe
05:51 et demain à Sainte-Antoine, c'est la priorité numéro un.
05:54 Donc il faut qu'on arrive à tout concilier.
05:56 Moi je ne suis pas opposé par exemple au tramway des Catalans,
05:58 je pense qu'il faut développer le réseau de tramway, mais il faut se battre.
06:01 Et la ville le fait quand elle voit l'État, mais il faut que la métropole se batte également
06:05 pour augmenter ses crédits et que l'État augmente ses crédits.
06:08 Ce n'est pas normal qu'à Marseille, on ait sur le plan Marseille en grand,
06:13 sur le volet transport, un milliard d'eux.
06:16 Donc 7 milliards si on compare à échelle un peu comparable,
06:19 7 milliards sur le plan mobilité et on a 40 milliards pour le Grand Paris.
06:22 Donc on voit que certes il y a eu un semi-rattrapage,
06:25 mais ce n'est qu'un début en fait, il faut poursuivre
06:27 et il faut développer les infrastructures, le plan vélo, il faut avoir des crédits en plus.
06:32 Et c'est juste une compensation en fait, c'est juste un retard, le rattrapage.
06:36 Mais donc pour ça, il faut se battre, il faut être au diapason
06:39 et que les priorités des Marseillais soient écoutées.
06:42 - Il n'y a pas un paradoxe entre vouloir faire entendre la priorité des Marseillais
06:47 et vouloir une métropole qui soit autonome et souveraine finalement dans ses choix ?
06:53 - Je pense que le problème de la métropole aujourd'hui,
06:55 c'est qu'on a une métropole de guichets en fait,
06:57 et de guichets malheureusement de mauvais guichets.
07:00 C'est à la discrétion des maires, c'est un carnet de chèques pour les maires.
07:03 Il n'y a pas de vision de l'intérêt général.
07:05 La métropole, pour nous écologistes, on devrait être sur des grands enjeux
07:09 de planification et justement de reconversion industrielle.
07:12 Justement de formation pour accompagner la reconversion des salariés,
07:17 des grands bassins industriels.
07:19 - Sauf que ces territoires, et ce sont quelquefois Sébastien Barle,
07:21 j'entends me souffler aux oreilles le maire de Martigues,
07:24 déjà développés d'une façon harmonieuse sans Marseille qui les tire vers le bas.
07:28 - Enfin Marseille, je suis désolé, mais sans Marseille en fait,
07:31 il n'y aurait pas de territoire métropolitain.
07:33 Ce qu'il faut c'est justement éviter de tomber dans cette fracture.
07:37 Il faut qu'on arrive à trouver en fait,
07:40 qu'est-ce qui nous lie en fait sur l'ensemble de ce territoire métropolitain.
07:43 Et ce qui nous lie c'est le fait, et quelle est l'ambition commune que l'on peut avoir,
07:46 c'est le fait d'avoir des transports collectifs,
07:48 parce qu'il y en a qui vont travailler à Martigues,
07:50 il y en a qui vont travailler à Vitrolles, des Marseillais, là je parle des Marseillais,
07:53 et vice-versa, il y a des personnes de Martigues qui viennent
07:56 voir des matchs de foot à Marseille, qui viennent à l'opéra sur les équipements
08:00 qui ont une vocation de rayonnement plus importante que la ville de Marseille.
08:03 Il y a les hôpitaux, effectivement, de la ville de Marseille,
08:05 donc on a des charges de centralité.
08:06 Il faut qu'on arrive à créer cette solidarité, cette équité,
08:09 sur l'ensemble du territoire métropolitain,
08:11 mais surtout qu'on ait une vision partagée en fait,
08:13 que ce soit une métropole de projets, autour d'une vision partagée,
08:15 et autour de cette vision fondée sur les solidarités,
08:18 et une vraie bifurcation écologique,
08:20 donc avec la question des transports,
08:22 la question de la rénovation énergétique des logements,
08:24 la question de l'équité en matière d'équipements par exemple.
08:26 Ce n'est pas normal qu'on ait des équipements dignes du Qatar
08:29 sur telle ou telle petite commune,
08:31 et à Marseille qu'on souffre d'un sous-équipement qui n'a pas tant.
08:35 Alors la majorité marseillaise est composite,
08:38 et Théroclite, vous-même vous aviez fait le choix
08:40 de vous présenter séparément du président marseillais.
08:43 Au plan national, la NUB semble enterrée.
08:46 Quel regard portez-vous sur les coopérations possibles encore à gauche, ou non ?
08:51 Je pense que par les temps qui courent,
08:54 et quand on voit la défiance des citoyens envers le politique,
09:01 quand on voit la fragilité, l'état du monde,
09:04 et les périls dont je parlais tout à l'heure qui nous frappent,
09:08 il y a cette nécessité d'éviter de rejouer les deux gauches irréconciliables.
09:12 Aujourd'hui on ne peut pas jouer ça, on ne peut pas se permettre celui-là.
09:15 Il n'y a pas de deux gauches irréconciliables,
09:17 on doit se mettre d'accord, on doit travailler sur des espaces communs,
09:20 des espaces qui nous relient, qui nous rassemblent,
09:22 et qui permettent de conduire à une unité,
09:24 notamment en 2027, sur les grandes échéances nationales,
09:27 où on est condamné à l'unité, à trouver une candidature
09:30 autour d'un projet le plus convergent possible.
09:33 Il y aura toujours des divergences,
09:34 et je pense qu'il faut reconnaître cette pluralité de la gauche,
09:36 et c'est sa richesse aussi,
09:38 mais très clairement il faut qu'on aille vers des espaces communs.
09:41 Ce ne sera peut-être pas la NUPES,
09:42 la NUPES a été une alliance électorale conjoncturelle,
09:45 pour le temps d'une campagne législative,
09:47 ça nous a permis de limiter les dégâts, si on peut dire,
09:50 et malheureusement de ne pas avoir de majorité absolue à l'Assemblée,
09:53 mais il faut faire vivre ces espaces unitaires à l'échelle nationale,
09:57 pour bâtir une vraie alternative possible en 2027,
10:00 autour d'une candidature unitaire,
10:02 mais également avant cela, à l'échelle locale,
10:06 il faut qu'on arrive à faire converger l'ensemble des organisations de gauche,
10:10 et sur un arc très large,
10:11 mais également l'ensemble des forces qui souhaitent,
10:14 et qui n'ont pas cette pudeur de dire
10:18 « moi je ne travaille pas avec des politiques »,
10:20 mais qui veulent transformer la société,
10:22 transformer le quotidien des gens,
10:24 il faut qu'on arrive à créer des espaces communs,
10:26 mais autour d'objectifs,
10:27 ce n'est pas uniquement autour d'un projet commun,
10:30 localement il faut que ça se fasse concrètement,
10:32 autour d'objectifs, des campagnes d'action,
10:34 très communes pour la préservation des terres agricoles.
10:36 On a vu que sur la préservation des terres fertiles de Pertuis,
10:39 on s'est retrouvé avec des représentants de beaucoup d'organisations politiques,
10:43 de beaucoup d'ONG, de beaucoup d'associations locales,
10:46 et donc on voit qu'on peut créer du commun sur ces combats.
10:49 La question de l'eau par exemple est un combat qu'on doit mener.
10:51 - Donc c'est possible Sébastien,
10:52 je vous coupe parce que sur ce plateau on entend
10:54 beaucoup de personnalités de gauche partager le même constat,
10:57 qu'il faut s'allier pour pouvoir peser et gagner,
10:59 qu'on a des choses qui nous rassemblent,
11:01 mais que ça se fracasse à chaque fois sur la question de qui va l'incarner.
11:04 Et c'est la même chose que ce qu'on vit aujourd'hui
11:07 avec Jean-Luc Mélenchon qui devient gênant et qu'on ne peut plus voir son camp.
11:10 - Ça n'a jamais été autant un impératif pour préparer 2027,
11:15 et je pense que ça n'a jamais été aussi mûr dans les différentes formations politiques.
11:18 On a une gauche qui aujourd'hui...
11:20 - On ne voit pas vraiment en ce moment, parce qu'on voit plutôt les gens se déchirer.
11:23 - Non mais je suis d'accord, c'est pour ça que...
11:24 Et je pense qu'il ne faut surtout pas rajouter de l'huile sur le feu.
11:28 Je pense qu'il ne faut vraiment pas en rajouter aujourd'hui.
11:31 Et il faut réfléchir à l'après, après la séquence des européennes.
11:34 Et bien j'espère qu'on entrera dans une phase de construction,
11:37 de co-construction d'un projet commun et d'une candidature unitaire.
11:40 Je pense qu'il n'y a pas de primat de la candidature,
11:42 il y a d'abord le projet, et la candidature viendra par nécessité.
11:45 - Qu'est-ce que vous avez pensé, vous, du positionnement des Insoumis ces derniers temps ?
11:50 Ils ont été critiqués par toutes les formations, y compris la vôtre.
11:53 - Sur l'épisode d'Israël, sur la déclaration notamment,
11:57 sur la question du terrorisme...
11:59 - Je vais préciser.
12:01 - Il hésite, parce qu'il ne veut pas refracturer la nuppes encore plus qu'elle ne l'est.
12:06 Sébastien Barre, on vous écoute.
12:08 - Non, je pense que ça a été surgonflé, effectivement.
12:11 Je pense qu'on ne peut pas qualifier autrement que d'attaque terroriste
12:14 ce qui s'est passé sur le territoire israélien.
12:17 Et l'attaque du Hamas, c'est une attaque qui est de nature terroriste, très clairement.
12:21 Alors certes, il y a un contexte international,
12:25 il y a une guerre qui dure depuis 70 ans maintenant.
12:28 Certes, la riposte doit être...
12:31 On doit éviter au maximum, on doit travailler aujourd'hui
12:34 sur un appel à cesser le feu et bousculer nos dirigeants.
12:39 On voit bien que l'Union Européenne a une responsabilité dans cette affaire.
12:42 On ne peut pas dire, comme certains le font, et certains chefs d'État en Europe,
12:45 soutien inconditionnel à Israël et à la riposte qui se prépare
12:48 et qui a déjà commencé avec des populations civiles prises en otage
12:51 et qui sont aujourd'hui victimes à Gaza.
12:54 Donc il faut trouver une position la plus équilibrée
12:58 et retrouver, en fait, il faut sortir de l'impasse politique dans ce conflit.
13:02 Et c'est malheureusement dans ces périodes les plus funestes et les plus dramatiques
13:06 que l'on peut trouver une issue et en tout cas prôner un processus de paix.
13:10 Parce que c'est là qu'il peut y avoir un sursaut.
13:13 Dans cette période-là, il peut y avoir un sursaut salvateur.
13:16 Et donc, la solution à deux États de manière transitoire
13:19 et après à un État binational, reconnaissant que pour cette population
13:24 qui réunit 14 millions de personnes de religions différentes,
13:27 mais presque paritaires, en fait, on peut considérer que c'est 7 millions d'Arabes
13:30 de confession musulmane, 7 millions de Juifs sur le territoire israélo-palestinien,
13:35 il faut qu'on arrive à construire cet horizon-là, en fait,
13:39 pour sortir les dérives vers les phénomènes les plus horribles et terroristes,
13:43 cette dérive terroriste de radicalisation des deux côtés.
13:46 Et l'absence d'espoir, y compris quand on voit ce que peut faire
13:50 le gouvernement israélien également.
13:52 Donc c'est pour ça que je pense qu'il y a une maladresse de ne pas condamner,
13:56 de ne pas considérer très clairement l'attaque le samedi
14:00 comme un acte très clairement terroriste.
14:02 Mais aujourd'hui, je pense que la France Insoumise a raison d'alerter
14:07 sur la riposte, et la riposte qui n'est pas du tout proportionnée,
14:12 qui crée des victimes civiles.
14:14 - Avec, pardonnez-moi, des répercussions sur le vivre quotidien des Français,
14:18 des Marseillais, parce que cette fracture existe également au niveau international,
14:22 si on l'a bien compris, on arrive à l'expliquer, et vous l'avez expliqué,
14:25 mais dans le quotidien des gens que nous vivons aujourd'hui,
14:27 dans les gens qui nous écoutent aujourd'hui, il y a probablement des gens qui vont dire
14:30 "Ah non, mais c'est pas vrai, c'est de l'autre côté, c'est les autres contors, etc."
14:33 Comment on fait pour recoudre un petit peu tout ça dans cette crise
14:36 qu'on est en train de vivre ?
14:37 - On voit effectivement que des organisations qui étaient des remparts,
14:40 on voit que malheureusement chez nous, les corps intermédiaires ont disparu.
14:44 Il y a encore un mouvement syndical, et on l'a vu au moment du mouvement social des retraites,
14:49 on l'a vu avec les enseignants, et notamment les syndicalistes enseignants
14:53 qui ont appelé à une manifestation sans aucune récupération politique
14:57 pour rendre hommage à l'enseignant tragiquement assassiné à Arras.
15:02 Et on a vu que cet appel était très modéré, c'était un appel d'une intersyndicale,
15:06 donc ils se sont réunis dans leur pluralité, et les mots étaient choisis,
15:11 les mots étaient rappelés, justement, que combien l'école est un bien précieux
15:14 et combien il doit être défendu, et que c'était ça, ce symbole-là
15:17 qu'on a attaqué par ce type d'attaque, et donc c'est vers ça qu'il faut aller.
15:21 Et aujourd'hui, en fait, on voit que malheureusement, dans le conflit israélo-palestinien,
15:25 il n'y a pas de position modérée. Enfin, il y a par exemple un appel à manifestation
15:30 samedi, justement, autour de la paix, qui a été appelé par l'ADH.
15:33 Et Maüs, voilà, on voit, c'est la première initiative...
15:35 - Vous vous y êtes rendu ? - Pardon ?
15:37 - Vous vous y êtes rendu ? - C'est samedi prochain.
15:39 Très clairement, moi je relaie cet appel, je pense que c'est le seul.
15:42 C'était compliqué d'aller relayer un appel...
15:45 Les deux appels étaient compliqués, c'était des appels communautaires, en fait,
15:48 les deux premières fois.
15:49 - Je voudrais qu'on parle d'une tribune que vous avez signée,
15:51 mais qui touche également, éminemment, au quotidien des Marseillais,
15:54 en particulier ceux qui vivent aux alentours du grand port maritime.
15:58 Là, c'est pareil, c'est encore un paradoxe, quoi.
16:01 Marseille, c'est un port, elle voulait interdire les croisières.
16:03 Comment est-ce qu'on peut arriver à avoir ce type de...
16:06 Vous allez fâcher tout le monde économique, parce que ce sont des retombées économiques,
16:09 parce que c'est ce qui fait un peu la marque de fabrique de ce qu'est Marseille aujourd'hui.
16:13 - Moi, ce qui me préoccupe avant tout avec ce sujet, c'est la question des retombées sanitaires.
16:18 Avant même de considérer les retombées économiques, qui, à mon avis, sont très modestes,
16:22 quand on regarde le taux de sortie des croisiéristes sur la ville...
16:27 - Un million, c'est combien les croisiéristes à l'année ? Ça doit monter à presque deux.
16:31 - Un million, enfin, à moins de deux millions de croisiéristes sur le territoire.
16:33 - C'est pas neutre, quand on vient dépenser...
16:35 - Très peu, en fait. Ils sortent très peu des navires,
16:37 parce qu'en fait, tout est fait pour qu'ils restent le maximum sur ces navires
16:40 qui continuent à polluer avec des moteurs qui tournent.
16:42 La vraie question, c'est la question des retombées sanitaires, en fait.
16:44 Des pluies de particules fines qui tombent sur les fenêtres des habitants,
16:48 les plus paupérisés, à qui on dit justement de ne pas prendre leur véhicule
16:52 parce que leur véhicule pollue.
16:54 Et ils voient des navires devant leurs fenêtres qui polluent cent mille fois plus.
16:58 Donc, en fait, c'est cette question-là d'équité et de repenser un modèle,
17:02 ce modèle de tourisme de masse qu'est le croisiérisme.
17:05 Il faut le repenser. Je ne dis pas que c'est un rêve pour beaucoup de familles,
17:08 y compris des ménages modestes. Ce ne sont pas les riches qui rêvent de partir en croisière.
17:12 C'est souvent le rêve de leur vie. Et ce sont des économies qui ont été faites.
17:16 Donc, je ne condamne pas ceux qui pratiquent ce type de loisirs.
17:19 En revanche, je condamne le modèle qui véhicule ce type de tourisme-là.
17:24 Et c'est ça qu'il faut repenser, parce que ça fait des ravages sur le milieu marin.
17:28 Ça fait des ravages en termes de pollution de l'air.
17:31 Et donc, ça crée très peu de retombées.
17:33 Et je préférais que demain...
17:35 Les branchements à quai, ce n'est pas une solution ?
17:37 Les branchements, alors déjà, c'est impossible justement.
17:40 Parce que dans le modèle qu'on est en train de défendre, en fait,
17:42 c'est un modèle qui fait qu'on est de plus en plus consommateur de besoins électriques.
17:47 Et là, on a une espèce de conflit par rapport à la capacité de notre réseau à le supporter.
17:52 C'est la question de branchement, d'alimentation des data centers,
17:55 qui foisonnent également sur la ville et qu'il faut réguler.
17:58 Et alimenter des navires de croisière sur fonds publics,
18:00 réellement, moi je dis non, jamais.
18:02 Moi, sur fonds publics, jamais. Il y a un principe qui s'appelle le principe pollueur-payeur.
18:05 Donc, si les compagnies veulent alimenter et écologiser leur mode de navigation,
18:09 qui est pour moi pas du tout écologique, qu'ils le fassent, mais sur leur denier en fait.
18:14 Et pour moi, l'argent public doit aller pour l'électrification,
18:17 parce qu'il faut électrifier une partie du port, une partie des activités du port,
18:21 mais la partie des activités utiles socialement.
18:23 Et donc, la réparation de la Vale.
18:25 Parce que demain, la réparation de la Vale sur la ville de Marseille,
18:28 ça peut être des milliers d'emplois sur la question de la reconversion des navires.
18:31 Enfin, de la motorisation des navires, notamment, le rétrofit des moteurs.
18:35 Et ça, c'est intéressant.
18:36 Et ça, Marseille peut être une filière d'excellence,
18:39 si on arrête, effectivement, de faire appel à des travailleurs détachés
18:44 pour venir faire de la réparation de la Vale à Marseille.
18:46 Et si on crée une école de formation de la réparation de la Vale,
18:49 si on crée une réparation, on a une marchande, vraiment.
18:51 On est quasiment au terme de cette émission.
18:52 On a vu que même sur cette question, la ville de Marseille et la métropole n'arrivaient pas à s'entendre,
18:56 y compris avec Renaud Muselier et la région,
18:58 puisque la ville a voulu participer à l'effort pour l'électrification.
19:02 Le maire a dit "je ne peux pas donner de l'argent, finalement je le donne".
19:05 Muselier a dit "c'est trop tard, vous avez un train de retard", etc.
19:09 Ça augure quoi pour la suite du mandat ?
19:12 Vous avez évoqué d'ailleurs le travail que vous allez faire avec la métropole.
19:15 Ça veut dire qu'on va se geler, on va se contrer systématiquement
19:18 sur chacun des projets qui pourraient faire avancer
19:20 le quotidien des Marseillais qui nous écoutent et des autres ?
19:22 Je suis absolument d'accord.
19:23 Pour moi, c'est absolument inentendable.
19:25 Mais on voit bien qu'aujourd'hui, on est dans une forme de piège,
19:29 où effectivement, le jeu politicien,
19:32 alors qu'on devrait pouvoir s'entendre sur un contraint,
19:34 on devrait contractualiser.
19:35 C'est comme je disais, la métropole est un établissement public,
19:37 on contractualise un accord de mandature,
19:40 parce que c'est l'engagement qu'on a pris devant les Marseillais
19:42 et donc devant le suffrage universel.
19:44 Et donc les projets, la feuille de route qu'on a développée
19:47 sur les compétences métropolitaines,
19:48 devraient être réalisés par la métropole.
19:50 Et donc, pour moi, c'est cette logique-là qui est la logique contractuelle
19:54 avec la métropole.
19:55 Et malheureusement, je crains effectivement
19:57 que le jeu politicien, plus on va approcher du scrutin 2026,
20:00 va primer sur l'intérêt des Marseillais.
20:03 - Alors, il y a une question qui a justement...
20:05 - Dernière question pour Léo Piorget.
20:07 - ...enflammé le débat politique,
20:09 c'est cette implantation d'une salle de shoot
20:13 dans les 4ème et 5ème arrondissements.
20:15 On sait que traditionnellement, votre mouvement politique
20:18 est favorable à ce type de prise en charge
20:22 des personnes qui sont droguées.
20:25 Quel est votre point de vue spécifique ?
20:27 Est-ce que c'est le bon endroit ?
20:30 - Alors, le bon endroit, en fait, si on interroge les personnes,
20:34 on ne trouvera jamais l'endroit idéal.
20:36 Il y aura toujours des riverains qui diront
20:39 que ce n'est pas le bon endroit.
20:41 Moi, j'aurais imaginé, par exemple,
20:43 que cette salle de shoot, pour qui est le moins de riverains,
20:46 puisse être implantée, comme il y a des travaux
20:48 au niveau de la gare Saint-Charles,
20:50 sur l'arrière-gare Saint-Charles.
20:52 Et peut-être que c'est là que ça aurait été...
20:54 - C'est dans ce quartier que sont les consommateurs, de manière générale.
20:57 - Dans le quartier, effectivement, où se trouvent
20:59 les consommateurs les plus précaires,
21:01 qui auront du mal à se déplacer.
21:03 Donc, très clairement, c'était peut-être là l'endroit idéal.
21:05 La SNCF ne l'a pas souhaité, et je le regrette.
21:07 Mais, après, sur l'intérêt de ce projet,
21:10 je pense que c'est un intérêt majeur.
21:12 Et aujourd'hui, on a des retours d'expérience.
21:14 On a le Portugal, on a la Suisse,
21:16 on a les premières salles qui ont été implantées en France
21:18 il y a maintenant plusieurs années,
21:20 que ce soit à Strasbourg, que ce soit à Paris.
21:22 Et on voit, en fait, qu'à la fois, en termes de tranquillité publique,
21:25 même les riverains, qui étaient hostiles au départ au projet,
21:28 ils deviennent favorables.
21:29 Ils disent qu'il ne faut pas qu'elles partent, la salle de shoot,
21:31 parce que, en fait, effectivement, c'est halte de soins,
21:33 et, en fait, pacifie le quartier.
21:35 Ça évite que les gens se piquent à l'extérieur.
21:37 Ça crée moins de déséquilibre dans le quartier
21:40 que ça ne génère de pacification.
21:42 Ça a un intérêt social, très clairement, et sanitaire.
21:45 En fait, ça empêche énormément
21:47 le développement de maladies, d'épidémies,
21:49 de transmissions de maladies,
21:51 avec un coût phénoménal pour les finances publiques.
21:54 Donc, on voit bien que c'est un vrai intérêt
21:56 d'utilité sociale et d'utilité sanitaire.
21:58 Et donc, c'est un devoir de faire ça.
22:00 Ça fait des années. On voit bien que M. Padovani,
22:02 qui est un ancien adjoint, également,
22:04 issu de l'autre côté,
22:06 qui se rejoint dans l'opposition,
22:08 il est favorable. Le corps médical, il est favorable.
22:10 C'est porté par l'ARS, c'est porté par l'APHM.
22:13 C'est un projet, donc, utile,
22:15 qu'il faut faire accepter.
22:16 Et donc, pour ce faire, il faut qu'il y ait de la concertation,
22:18 le maximum d'explications,
22:20 et le moins, le plus d'accompagnement,
22:22 et donc de médiation, de la présence sur le terrain,
22:24 de la présence à l'extérieur,
22:26 pour éviter, effectivement, que ça crée une psychose
22:28 et d'autres fausses idées.
22:30 - Et les riverains qui vont être concertés, mais plutôt a posteriori,
22:32 puisque vous avez choisi, en tout cas, la municipalité a choisi
22:34 de faire les choses en désignant d'abord
22:36 un lieu, et ensuite de faire de la pédagogie.
22:38 Merci Sébastien Barthes d'avoir été
22:40 notre invité dans Rue de la République ce dimanche.
22:42 Excellente journée à vous. - Merci.
22:43 - Allez au Purgathe, également, d'avoir été à mes côtés.

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