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Transcription
00:00 Alors, depuis Londres où il travaille, Loïc Ferry, président de Lorient, imagine une parade.
00:08 Son nouvel actionnaire américain possède le club anglais de Bournemousse.
00:12 C'est Bournemousse qui achète Romain Fèvre à Lyon et le prête à Lorient.
00:16 - On a essayé de le faire venir à Lorient en le transférant, donc depuis Lyon.
00:21 Quand j'ai vu qu'on n'y allait pas y arriver avec Lyon, on a pris contact avec Bournemousse.
00:25 - Bournemousse, ils ont l'opportunité d'avoir un joueur de grand talent qui probablement,
00:31 après une ou deux saisons à Lorient, va valoir encore beaucoup plus cher que ce qu'il valait aujourd'hui.
00:36 Là, aujourd'hui, il est engagé en prêt d'un an chez nous et on verra pour l'année prochaine.
00:43 Direction Strasbourg maintenant.
00:47 Cet été, Mark Keller a vendu son club à un groupe d'investisseurs américains propriétaires de Chelsea.
00:53 Mark Keller reste président. Les moyens du club augmentent. Patrick Vieira arrive en Alsace.
00:59 Strasbourg est plus offensif que jamais lors du mercato. 55 millions d'euros dépensés.
01:05 - Nous, on a simplement aujourd'hui le même propriétaire que Chelsea. C'est la société Blouko.
01:10 Et on essaie de créer des synergies, des ponts parfois avec Chelsea.
01:14 On se met d'accord, par exemple, pour recruter quel type de joueur.
01:18 Ça, ça a été fait en accord avec les propriétaires.
01:22 - Par rapport à l'environnement du foot de Ligue 1 qui a changé avec l'arrivée des investisseurs,
01:27 dans d'autres grandes villes, il fallait que Strasbourg s'adapte à ces changements.
01:32 Comme Strasbourg, 8 des 18 clubs de Ligue 1 appartiennent à des regroupements de clubs.
01:38 Apparaît un nouveau modèle, la multipropriété.
01:42 Aujourd'hui, des Etats, des milliardaires, des fonds d'investissement sont propriétaires de plusieurs clubs.
01:48 Parmi eux, 4 Américains.
01:50 - La première raison, c'est qu'il y a quand même l'horizon de la Coupe du Monde en 2026.
01:55 Donc c'est vrai que le football, le soccer là-bas va sans doute acquérir une notoriété.
02:00 Le coût d'entrée en France est relativement faible.
02:03 Par exemple, Blouko à Strasbourg, ils ont mis 75 millions d'euros.
02:06 Si vous comparez à ce qu'ils ont mis dans le club de Chelsea, c'était environ 5 milliards.
02:11 Il y a des centres de formation qui sont très performants, puisque c'est le deuxième pays exportateur de joueurs.
02:15 Donc c'est vrai, dans cette perspective de faire des "profits" sur le marché des transferts,
02:21 ça peut être un élément intéressant et qui attire les investisseurs.
02:25 Mais il n'y a pas que des Américains. Direction Bienne, en Suisse.
02:30 L'homme d'affaires Ahmed Schaeffer achète en 2019 le Clermont Foot.
02:35 Cas unique, ce club français est le club phare de son alliance.
02:39 Avec le FC Bienne, donc, et un club 2D1 autrichien.
02:43 Je vous donne un nom concret, Mohamed Cham, autrichien, qui est maintenant à l'intérieur de notre alliance.
02:49 Lui, il était signé à Clermont, il était prêté en deuxième division à Austria-Lustenau, notre club en Autriche.
02:55 Aller à l'étranger pour aussi croître au niveau mental, au niveau humain, et après revenir plus grand, plus fort.
03:00 L'objectif économique, c'est clair, d'optimiser la rentabilité par investissement fait par joueurs.
03:10 De dire on préfère d'avoir cette alliance au lieu de dépenser des hommes pour des transferts qui ne sont pas à notre niveau.
03:19 Ce jour-là, à Bienne, club de 3e division suisse, 3 joueurs prêtés par Clermont s'entraînent.
03:27 Ils apprennent, pratiquent le même football qu'en Auvergne.
03:31 Quand vous avez un système de jeu, une philosophie de jeu imbriquée entre les coachs, entre la philosophie et la tactique sportive,
03:41 c'est mieux pour qu'un joueur puisse se développer dans le même système au lieu de le prêter dans un club lambda
03:47 où vous n'avez forcément pas du tout le contrôle sur les plans d'entraînement, les plans de nourriture et à la fin la tactique.
03:54 Ahmed Schaeffer veut bien sûr le meilleur pour ses clubs.
03:57 Mais jouer le même football partout dans une galaxie, c'est un projet que l'on connaît déjà.
04:02 Celui de City, 12 clubs partenaires avec l'ambition de tous jouer le football de Guardiola.
04:08 Bruno Hirles, entraîneur de 3 l'an dernier, victime de ce système.
04:13 Je sais très bien comment joue Manchester City.
04:15 Ne me demandez pas de faire la même chose avec 3 parce qu'on va aller en Ligue 2.
04:19 Parce que 1, ce n'est pas adapté à la Ligue 1 et surtout, ce n'est pas forcément adapté à la qualité ou les compétences des joueurs qui sont à ma disposition.
04:29 Et les stacks est redescendu en Ligue 2.
04:33 Pour le City Group, ce n'est pas catastrophique que 3 soient en Ligue 2.
04:37 Ils ont beaucoup plus de recul.
04:39 Donc ils ont un objectif qui est beaucoup plus large sur ces 12-13 clubs.
04:43 Et si ça repasse par 2-3 années en Ligue 2, ce n'est pas catastrophique.
04:50 Encore une fois, il n'y a qu'une équipe qui doit gagner à City, c'est Manchester.
04:54 Et c'est ce qui inquiète Astrasbourg.
04:59 Les supporters ne veulent pas devenir la sucursale de Chelsea.
05:02 L'arrivée d'un propriétaire américain suscite beaucoup d'émotions.
05:06 Nous, concrètement, l'argent de Chelsea, pourquoi pas.
05:09 Mais l'incompétence qui règne aujourd'hui à Chelsea, on n'en veut pas à Strasbourg.
05:14 Nous, on est supporter du Racing Club de Strasbourg.
05:20 On a un soutien unique pour ce club.
05:22 C'est un soutien qui ne peut pas être partagé, qui ne peut pas être dilué dans un ensemble.
05:26 Il faut qu'ils respectent le projet sportif du Racing, en gardant des gens compétents à la tête du club.
05:31 Il faut qu'ils respectent l'identité du club.
05:34 Parce que les valeurs, les émotions partagées, les points de repère en commun qu'on a depuis 10 ans,
05:39 c'est grâce à ça qu'on a grandi.
05:40 La multipropriété augmente les moyens des clubs français, au détriment de l'identité.
05:48 C'est le dilemme auquel est confronté aujourd'hui le foot français.
05:51 C'est le dilemme auquel est confronté aujourd'hui le foot français.
05:53 C'est le dilemme auquel est confronté aujourd'hui le foot français.
05:55 Merci à tous !
05:57 Merci à tous !