• l’année dernière
Contrôle parental, campagne de sensibilisation, vérification de l’âge en ligne... Le gouvernement français a récemment présenté de nouveaux dispositifs pour sécuriser l’usage d’Internet et mieux protéger les mineurs en ligne. Si les jeunes sont connectés de plus en plus massivement, les parents ont souvent le sentiment que les avancées en matière de protection ne vont pas assez vite. Comment le cadre législatif a-t-il progressé ces dernières années ? Nos experts font le point sur le sujet.

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00:00 Je vous ai demandé de poser des questions sur le sujet de la protection des mineurs
00:08 en ligne.
00:09 On va s'intéresser aux nouveaux dispositifs qui se mettent en place.
00:11 Est-ce qu'il y a un mieux ? C'est ce qu'on espère.
00:13 On attend la réponse de nos experts en plateau.
00:17 Cyril Di Palma, délégué général de l'association Génération Numérique, vous avez proposé
00:22 en 2004 au ministère de l'Éducation Nationale un tour de France des collèges pour mener
00:27 la plus importante action de prévention d'information sur ces enjeux et ces risques d'Internet.
00:32 Et puis, depuis, vous avez des pédagogues de Génération Numérique qui conseillent
00:37 des enfants, des adolescents, des professeurs et également des parents.
00:40 Avec vous sur ce plateau, Olivier Gérard, coordonnateur du pôle Médias Usage Numérique
00:45 de l'UNAF, l'Union Nationale des Associations Familiales.
00:48 Vous pilotez également le label Parents Parlons Numérique.
00:53 C'est un label qui s'inscrit dans le plan d'action interministériel pour un usage
00:57 raisonné des écrans par les enfants et les jeunes.
01:01 Plan d'action publié en février 2022.
01:04 Tout ça me fait dire, quand je rappelle ces dates, pour vous deux, on en est où ? Est-ce
01:08 que ça progresse ? Je vais vous poser la question.
01:10 Mais avant, je vais présenter notre troisième invité qui est à distance, Emmanuel Berne,
01:14 directeur des études de l'agence EVEN, agence qui a publié Born Social.
01:19 D'ailleurs, c'est un baromètre qui est publié chaque année depuis 2017.
01:23 On a des résultats assez récents à partager ensemble et qui nous permettent de mieux comprendre
01:28 l'évolution des comportements des jeunes, en particulier des moins de 13 ans, avec ces
01:32 nouveaux outils du numérique.
01:35 Alors, première question pour vous déjà en plateau, cette question essentielle quand
01:40 même.
01:41 Est-ce que vous constatez qu'il y a un mieux dans la protection des mineurs en ligne ?
01:43 Qui veut commencer ?
01:46 Je vais commencer.
01:47 Est-ce qu'il y a un mieux ? En tout cas, il y a un certain nombre de dispositions qui
01:51 ont été prises depuis quelques mois, quelques années, qui visent à mieux protéger les
01:55 mineurs en ligne.
01:56 Donc ça, c'est une évolution plutôt positive.
01:59 Après, aujourd'hui, ce qu'on constate quand même, c'est qu'un certain nombre de ces dispositifs
02:03 ne sont pas opérationnels tout de suite.
02:05 Et donc, on est dans cette période où on a le cadre qui est en train de se mettre en
02:10 place, mais qui n'est pas encore actif réellement.
02:12 Donc, c'est un mieux théorique ?
02:13 C'est un mieux théorique, ce qui est déjà une très bonne chose.
02:16 Maintenant, il reste à mettre en place ces dispositions et surtout que les uns et les
02:22 autres s'approprient ces dispositifs.
02:24 Par exemple, il y a un projet de loi qui porte sur le contrôle parental qui rentrera en
02:29 vigueur au mois de juin 2024.
02:32 Donc ça, c'est quelque chose d'intéressant.
02:34 Mais évidemment, ce dispositif-là supposera aussi que les parents, notamment, s'approprient
02:40 ces outils, s'approprient ces dispositifs, sans quoi on aura quelque chose qui ne fera
02:44 pas beaucoup évoluer et ne protégera pas mieux les enfants.
02:47 Donc, on est sur un enjeu qui est de rendre opérationnel un certain nombre des dispositifs
02:53 et puis éduquer finalement tous les utilisateurs potentiels de ces dispositifs-là.
02:58 Et puis, débloquer des verrous techniques parce qu'il y en a, on va en parler, mais
03:02 déjà, est-ce qu'il y a un mieux aussi selon vous ? Ou est-ce qu'on est simplement en train
03:07 de mettre en place des dispositifs, mais pour l'instant, on n'a pas du tout avancé sur
03:11 la protection des mineurs sur Internet ?
03:12 Il y a plusieurs aspects.
03:13 Il y a un aspect de communication politique où il est intéressant, important pour des
03:18 ministres de sortir des lois aussi, d'avoir des lois à leur nom.
03:21 Quand on parle du contrôle parental comme Olivier Charlestein…
03:23 Vous venez de dire que c'est plus de la com politique ?
03:24 Non, il y a cet aspect-là.
03:25 Le contrôle parental, c'est déjà inscrit dans la LCEN, la loi de confiance dans l'économie
03:29 numérique de 2004.
03:30 C'est vrai.
03:31 C'est une loi qui oblige les fournisseurs d'accès à Internet à donner gratuitement
03:37 aux abonnés la possibilité de mettre en place un contrôle parental.
03:42 Là, la différence, c'est quand même qu'on va passer à tous les appareils mis en service,
03:46 enfin en commercialisation, qui activeront par défaut ce contrôle parental.
03:51 Tout à fait.
03:52 Le point d'Olivier, il est pertinent et il est le plus important.
03:55 C'est bien de faire une loi, mais encore faut-il la faire appliquer.
03:58 La loi de 2004, c'était l'instauration d'un contrôle parental large et gratuit.
04:02 On avait 3 à 5% des parents qui l'ont mis en place.
04:04 C'était de manière opérationnelle un échec.
04:07 Néanmoins, au-delà de cet effet 1) de communication et 2) d'opérationnabilité, je ne sais pas,
04:14 c'est très lourd comme terme, il y a quand même cette prise en conscience du politique,
04:20 notamment, de tous les enjeux qui tournent autour du numérique.
04:23 Donc ça, il y a un progrès indéniable.
04:25 Les politiques ont bien compris que le numérique était un paysage dans lequel évoluait tous
04:30 nos concitoyens, même les plus jeunes et surtout les plus jeunes, sans pour autant
04:34 avoir été éduqués, sensibilisés à cet esprit, à cette culture, à ces techniques,
04:39 à ces aspects juridiques ou comportementaux qui sont du ressort du numérique, mais pas
04:44 que.
04:45 Je rajouterai, il y a une prise de conscience aussi au sein des familles, par les parents,
04:49 les adultes.
04:50 Nous, on a mené pas mal d'enquêtes et toutes montrent que les parents sont aujourd'hui
04:55 éduqués par ces questions, ce qui était moins le cas il y a quelques années.
04:58 Donc là, on a un terreau qui est fertile à nous de faire pousser des belles fleurs
05:03 sur ce terreau fertile.
05:04 Alors, on a une loi pour sécuriser, réguler Internet qui a été adoptée à l'Assemblée
05:09 nationale très récemment.
05:11 À l'intérieur, on y trouve un dispositif de lutte contre l'exposition des enfants
05:16 au contenu pédopornographique.
05:18 Pardon, pornographique.
05:19 Pédopornographique, c'est un autre sujet qu'on abordera.
05:23 Et j'ai cette question de Johan qui est en lien avec ce texte.
05:29 Il nous demande, mais quel dispositif existe déjà pour contrôler l'âge de ceux qui
05:34 consultent ces sites ?
05:35 Alors, il y en a un qui est très efficace.
05:38 C'est le contrôle de la pièce d'identité.
05:41 Et en fait, c'est obligatoire pour les plateformes de jeux en ligne depuis la loi de 2010.
05:47 Mais c'est une atteinte, dans une certaine mesure, à des données personnelles.
05:52 On diffuse ces informations très personnelles à une plateforme.
05:57 C'est rendu obligatoire pour les plateformes de jeux vidéo, on ne les citera pas, pour
06:02 combattre les éventuelles mafias qui installent des sites de jeux dans des paradis.
06:07 De jeux d'argent.
06:08 De jeux d'argent pour éviter d'arnaquer les consommateurs et les utilisateurs.
06:11 Donc ça existe.
06:13 C'est très puissant comme contrôle, mais c'est très inquisiteur.
06:16 Là, on essaye de trouver une solution technique.
06:19 Ça fait à peu près 15 ans.
06:21 À peu près 15 ans qu'on cherche des solutions techniques qui permettent de ménager la chèvre
06:27 et le chou, les libertés individuelles avec cette volonté de sécurité.
06:32 C'est l'Arkom qui travaille en ce moment avec l'Acnil sur ce référentiel.
06:37 Oui.
06:38 Au-delà du référentiel, il y a un certain nombre de recherches qui sont menées.
06:42 Vous avez aussi des initiatives privées, des entreprises privées qui proposent, je
06:46 pense à Green Badge par exemple, qui est un dispositif développé par une start-up
06:50 marseillaise qui vise à respecter les règles de l'Acnil, notamment le double anonymat,
06:55 et de permettre une identification de l'âge.
06:58 En tout cas, ça peut être pour vérifier que l'enfant n'est pas un enfant mineur ou
07:03 qu'il a moins de 15 ans ou moins de 13 ans.
07:05 Il y a énormément de possibilités.
07:07 Aujourd'hui, on est dans une phase de tester en grandeur nature parce qu'il y a effectivement
07:14 la mise en place de dispositifs de développement technologique.
07:17 On peut faire des expérimentations à petite échelle et puis à un moment aussi passer
07:21 à l'échelle.
07:22 Nous, on pense qu'au regard de l'enjeu qu'il y a aujourd'hui, notamment d'empêcher
07:28 l'accès des mineurs sur les sites pornographiques, mais pas que aussi éviter que les mineurs
07:34 n'aillent sur les réseaux sociaux très tôt.
07:36 Aujourd'hui, on accède aux réseaux sociaux à 7-8 ans.
07:38 Donc, il y a quand même un enjeu hyper important.
07:40 Il est temps maintenant d'expérimenter, de lancer ces dispositifs.
07:46 Ils existent, ils ont fait leur preuve à petite échelle.
07:50 On doit pouvoir passer à l'échelle parce qu'on ne peut pas attendre indéfiniment
07:54 la solution miracle.
07:55 Elle n'existe pas.
07:56 Quel que soit le système, on a parlé aussi de la carte bancaire par exemple, qui est
07:59 quand même un dispositif qui permet de vérifier, en tout cas de s'assurer que les plus jeunes
08:06 ne puissent accéder à ces contenus, même si ce n'est pas parfait, ça n'empêchera
08:10 pas des contournements de ces dispositifs.
08:13 Si on attend d'avoir la solution technologiquement fiable qui réponde à tous les enjeux de
08:20 protection de l'enfance, qui est le premier enjeu, mais aussi de liberté, on sera là
08:27 dans 20 ans, on fera le même débat avec Cyril et vous.
08:30 Donc là, vous craignez que les réflexions, enfin les travaux même, actuellement entre
08:35 l'Arcom et l'Acnil n'aboutissent pas à une solution opérationnelle rapidement ?
08:40 C'est difficile.
08:41 On a des délais qui sont annoncés, 2, 4 mois, 6 mois.
08:44 J'entends bien qu'il faut sécuriser un certain nombre de choses, mais ça fait quand même
08:50 plusieurs années qu'on alerte sur le fait qu'il est aujourd'hui important d'avancer.
08:55 Il y a des solutions qui existent, qu'on peut mobiliser, encore une fois, sans attendre
09:01 le 100%.
09:02 Aujourd'hui, on est à 0%.
09:03 Aujourd'hui, un adolescent, un enfant peut aller sur un site pornographique en cliquant
09:07 par exemple "j'ai plus de 18 ans".
09:08 Parce que ces sites pour adultes ne jouent pas le jeu.
09:12 Parce que c'est si.
09:13 On ne va pas attendre que des acteurs, notamment les sites pornographiques qui sont des éditeurs
09:18 au niveau mondial, avec des enjeux économiques extrêmement importants, on ne va pas attendre
09:23 que ce soit eux quelque part qui jouent le jeu.
09:25 À un moment, il faut les pousser, il faut mettre en place des dispositifs et sanctionner,
09:33 y compris en bloquant les sites si c'est nécessaire.
09:35 C'est un enjeu de santé publique.
09:38 Il y a des actions, on n'arrive pas à les faire aboutir.
09:40 C'est un vrai choix politique.
09:41 Je voulais qu'on avance un petit peu, parce que le temps file très vite.
09:43 Sur d'autres sujets, par exemple, vous avez évoqué la problématique des réseaux sociaux.
09:47 Est-ce qu'il vous semble que les big tech, elles, jouent le jeu ? Je pense à Google,
09:52 je pense à Meta, qui communiquent beaucoup sur des nouveaux dispositifs pour protéger
09:55 les mineurs.
09:56 Alors là, c'est la même question qu'on peut leur poser.
09:58 C'est vous mettez en place des outils, des dispositifs, mais quel est le pourcentage
10:01 de vos clients qui les utilisent ? Je l'ai posé, je n'ai pas la réponse encore.
10:05 D'accord.
10:06 Oui, c'est bien gentil.
10:07 C'est très bien de créer des outils.
10:09 Il faut que ce soit plus coercitif ? Pas forcément, mais au-delà de l'aspect
10:13 technique et technologique, il y a quand même quelque chose qu'il faut rappeler.
10:16 C'est que vous êtes un parent, vous mettez en place ce contrôle parental, les outils,
10:19 etc.
10:20 Mais ça n'empêche que votre enfant va pouvoir peut-être aller chez son copain ou sa copine
10:23 le mercredi après-midi, naviguer sur la tablette qui n'est pas sécurisée et être confronté
10:27 à des contenus qui sont inappropriés.
10:29 Vous le protégez, mais il n'est pas forcément protégé partout.
10:32 Donc ça ne peut pas aller sans aussi passer par une éducation des mineurs à ce qu'il
10:38 y a dans la rue.
10:39 Donc vous ne laissez pas votre enfant sortir à 22h, à 8h dans n'importe quel environnement.
10:44 Pourquoi le laissez-vous sur un outil numérique qui lui permet d'aller accéder où il veut,
10:50 quand il veut, à ce qu'il veut.
10:51 Donc il y a aussi une prise de conscience des parents de se rendre compte que le monde
10:54 numérique, c'est le monde hors ligne aussi, dans la vie de la vie de tous les jours, avec
10:58 ses dangers, ses opportunités, ses risques et ses belles histoires.
11:03 Donc vous applaudissez pour la création du passeport internet qui va permettre justement
11:08 d'éveiller les jeunes dès la classe de sixième au risque.
11:13 Alors il y a déjà des dispositifs qui existent avant, parce que ça ne se joue pas en sixième,
11:17 malheureusement ou heureusement, je ne sais pas.
11:20 Les enfants ont accès à ces outils et à ces plateformes bien avant l'entrée en sixième.
11:26 Donc évidemment ça concourt à leur augmentation de leurs compétences et de leur connaissance
11:30 du monde numérique.
11:31 Tant mieux.
11:32 Oui, mais je rejoins sur ces aspects éducatifs.
11:38 Il y a toujours juste une vigilance.
11:41 C'est qu'on a tendance parfois à traiter cette question auprès des jeunes, uniquement
11:50 paradoxalement sous l'angle des risques.
11:51 Et c'est sans doute souvent une approche qui n'est pas suffisamment satisfaisante parce
11:56 que les jeunes risquent de se sentir un peu menacés dans leur pratique numérique.
12:01 Et donc il y a sans doute une réflexion à avoir sur comment être dans une approche
12:04 beaucoup plus bienveillante, éducative, qui permette de traiter ces questions sans être
12:09 sur une approche où on va aborder la question de ce qu'il ne faut pas faire, les nœuds,
12:13 les nœuds, les nœuds, les interdits, etc.
12:14 Effectivement, l'approche c'est important.
12:15 On va passer la parole à Emmanuel Berne parce que justement Evan a monté une étude pour
12:20 comprendre ces nouveaux comportements auprès des moins de 13 ans.
12:23 Alors qu'est-ce qu'ils font les moins de 13 ans sur les réseaux sociaux, Emmanuel ?
12:26 Déjà, la première constatation qu'on fait, c'est qu'ils y sont sur les réseaux sociaux.
12:30 Et ça, c'est ce qui a été à l'origine de notre étude, s'intéresser aux moins de
12:35 13 ans, donc ces enfants qui n'ont pas le droit officiellement d'être sur les réseaux
12:39 sociaux, selon la loi, selon les conditions générales d'utilisation des plateformes.
12:42 Eh bien, on a observé au fil de ces huit années d'études, une augmentation constante
12:48 du nombre des enfants qui utilisent régulièrement ces réseaux sociaux, sauf cette année où
12:53 on peut dire qu'il y a eu un mieux, ou en tout cas, on a observé pour la première
12:57 fois une diminution de ce taux.
12:59 Donc c'est la grosse surprise.
13:02 Toute la question qu'on se pose maintenant, c'est de savoir si cette diminution va perdurer
13:06 ou si c'est juste à un moment donné, il y a cette baisse qui est conjoncturelle, liée
13:11 à une focalisation et au harcèlement.
13:13 Après, quand j'ai entendu tout ce que vous avez dit à propos de la prise de conscience
13:16 des parents, je pense que cette prise de conscience, elle est aussi là chez les enfants.
13:20 Il y a eu énormément de cas de problèmes qui ont diffusé les messages de prévention
13:28 par rapport à l'usage des réseaux sociaux.
13:31 Je vous posais la question de ce qu'ils font.
13:33 Je vais enchaîner avec une deuxième question parce qu'il y a un focus aussi sur l'intelligence
13:37 artificielle.
13:38 Donc, ils utilisent aussi ces IA génératives comme Tchad GPT, les moins de 13 ans.
13:43 C'est un des points très intéressants qu'on a voulu mettre en évidence lors de cette
13:49 édition.
13:50 C'est leur poser la question déjà d'est-ce qu'ils connaissaient les intelligences artificielles.
13:53 Et là, ils étaient 40 % à connaître les intelligences artificielles génératives
13:58 type Tchad GPT.
13:59 Et ce qu'il y a de vraiment important à prendre conscience, c'est le fait qu'ils
14:04 connaissent certes Tchad GPT, mais ce qu'ils vont le plus connaître, c'est un outil qui
14:08 va être mis en place par Snapchat et qui s'appelle MyAI et qui est clairement un Tchad GPT
14:13 directement intégré dans leur application Snapchat qui est leur application de messagerie.
14:17 Et donc, il y a une éducation à l'utilisation des intelligences artificielles par le biais
14:22 des plateformes qu'ils n'ont pas le droit d'utiliser.
14:24 Donc, il faut prendre conscience de ça.
14:27 Et le point après, quand on leur pose la question pourquoi tu as utilisé MyAI sur
14:31 Snapchat, après ils ont une utilisation très utilitariste.
14:35 Ils vont tester, faire leur devoir directement sur cette application.
14:39 Après, attention quand on leur pose la question de savoir s'ils l'utilisent de façon récurrente.
14:43 Au lieu, on n'observe pas cette récurrence d'usage.
14:45 On a plus été dans la découverte, dans l'usage une fois de cette fonctionnalité
14:49 pour tester, pour voir si ça fonctionne ou pas.
14:51 J'ai un enfant que j'ai interviewé qui m'a dit qu'il avait réussi à avoir une
14:53 bonne note avec un poème qu'il avait généré via Snapchat, ce qui est quand même une performance.
14:58 En tout cas, c'est que le début aussi pour tout le monde.
15:00 Je voulais qu'on termine notre discussion avec cette question qui est posée par Ambre
15:05 et qui nous dit comment peut-on agir en tant que parent si notre enfant a été exposé
15:10 à un contenu choquant ?
15:11 Déjà, c'est une bonne chose de le savoir.
15:14 C'est le premier élément.
15:17 C'est déjà d'être au courant que son enfant a été dans une situation compliquée,
15:20 qu'elle soit en ligne ou hors ligne.
15:22 D'ailleurs, ça ne change rien.
15:23 Donc, ça veut dire que dans l'ambiance, la confiance qui existe au sein de la famille,
15:28 de pouvoir libérer cette parole et de s'intéresser à ce que ses enfants font en ligne notamment
15:33 en posant les mêmes questions que quand ils sont hors ligne.
15:35 Avec qui tu vas ? Qu'est-ce que tu vas faire ? Sans être intrusif, mais être au courant.
15:39 Et ça permet de libérer en effet la parole des enfants qui vont pouvoir se confier aux
15:43 parents et de dérouler la bobine et d'arriver au moment du conseil.
15:48 Qu'est-ce qu'on fait ensuite ? On déclare, on signale, on porte plainte ?
15:52 Ça dépend du contenu.
15:55 Il y a des contenus qui sont choquants parce qu'ils ne sont pas adaptés à l'âge.
15:59 Il y a des contenus qui sont choquants qui peuvent être des contenus illicites voire
16:01 illégaux.
16:02 Nous, on conseille évidemment, si on est face à des contenus auxquels l'enfant est
16:06 tombé alors qu'il n'aurait pas dû ou des contenus qui ont été envoyés, de signaler.
16:10 Ça c'est important.
16:11 C'est un rôle des parents.
16:12 On a cette responsabilité collective.
16:14 Signaler sur la plateforme par exemple Pharoes ?
16:16 Ça peut être directement sur une plateforme, ça peut être plate contact, ça peut être
16:20 Pharoes.
16:21 Il y a aujourd'hui pas mal de canaux.
16:24 D'ailleurs c'est l'une des réflexions que nous on porte sur la question peut-être
16:26 d'avoir une meilleure visibilité parce que parfois ce n'est pas suffisamment visible.
16:30 Et lorsque l'enfant et les parents sont prêts à le faire, il ne faudrait pas que cette
16:34 envie soit bloquée par le fait de se perdre un peu dans les méandres d'ici.
16:40 On ne sait pas trop comment y aller ou ce n'est pas très clair.
16:42 Il y a sans doute un travail de visibilité, un travail peut-être de guichet unique aussi.
16:46 Ce n'est pas aux parents de dire est-ce que je dois aller sur Pharoes, sur point de contact,
16:50 sur un autre.
16:51 Ils ont vu quelque chose, il y a quelque chose qui s'est passé, il faut signaler, il faut
16:54 une seule entrée.
16:55 Après, je dirais la cuisine derrière, ça ne doit pas les concerner.
16:57 Là aussi on est sur la question de l'opérationnel finalement.
16:59 Merci beaucoup.
17:00 J'espère vous réinviter la prochaine fois quand tout ça sera opérationnel.
17:04 Merci Cyril Dipalma.
17:05 Avec plaisir.
17:06 Si c'est rapide, je vous recevrai bientôt.
17:08 Cyril Dipalma, délégué général de génération numérique, Olivier Gérard, coordonnateur
17:12 du pôle média usage numérique de l'UNAF et merci aussi à Emmanuel Berne qui était
17:16 avec nous à distance, directeur des études d'Even.
17:19 On enchaîne et on termine cette émission avec le monde de la donnée.

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