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Musique
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00:00 Si vous aimez Blade Runner, Jules de Caïzen, Le Temps d'un week-end, Lana del Rey, Château de l'Anciel,
00:03 Azapata House, One Piece, Shades, Le Comte de Monte Cristo,
00:06 alors vous allez aimer No Chill, le dernier album de Sofiane Pammart.
00:08 Quand j'écoute mes rêves, j'ai l'impression qu'il y a quand même toujours ce truc-là qui revient.
00:14 C'est le grandiose et la mélancolie.
00:16 Quand j'ai fait Bercy, je me suis grave inspiré de cet univers de Blade Runner.
00:26 Moi, ce que j'aime dans mes shows, c'est que je compose des interludes
00:28 entre mes moments de prise de parole au piano.
00:30 Les interludes de mon Bercy, ils sont vraiment inspirés de ces effets un peu de science-fiction,
00:36 et un côté très spatial.
00:37 C'est des trucs que je fais beaucoup aussi avec Laylow,
00:40 c'est des nappes en fait très texturées, mais qui t'emmènent dans un univers très futuriste.
00:45 Et à la fois un côté très très très vieux, très vintage,
00:47 et en même temps un côté très très très futuriste.
00:49 Et ça, c'est une patte que j'aime trop, que j'ai trouvé dans Blade Runner,
00:51 et je trouve que c'est une belle manière de raconter les grands contes, les grandes histoires.
00:55 [Musique]
01:01 Moi, je suis un personnage muet sur scène, et donc je raconte tout avec mon piano.
01:04 Et ça en fait, je trouve que dans Blade Runner, la machine qui a des outils de machine,
01:09 et qui n'est pas conçue pour raconter ses émotions, c'est un truc, il y a un parallélisme que j'aime bien.
01:14 J'ai beaucoup aimé le Blade Runner de 2017, mais moi je suis Team 82,
01:17 parce que c'est celui qui m'a le plus bouleversé dans ce qu'il racontait.
01:20 Il raconte tout ce spleen des émotions d'une machine,
01:23 de ce qu'on peut ressentir même en étant créé par l'intelligence de l'homme.
01:26 J'adore en fait les personnages stylés qui ont trop de spleen.
01:28 Tu te crées une sorte de carapace visuel, mais en fait à l'intérieur,
01:31 tu sais pas, tu as des questionnements, tu as des bouleversements qui sont trop trop trop deep.
01:35 Sur scène, je parle pas, mais je raconte beaucoup de choses avec mon piano.
01:38 [Musique]
01:43 Dans Jujutsu Kaisen, tu as vraiment le monde normal qui cohabite avec tout le monde des démons,
01:47 des formes imaginaires, et je trouve que ça fait du bien de les voir de manière très esthétique.
01:53 L'inspiration que je cherche, il y a un côté "essayer de rentrer en trance"
01:56 pour essayer d'aller chercher le moment où on va toucher le Graal,
02:00 on va toucher le moment d'inspiration où on va quand même être foudroyé,
02:03 et puis ce moment-là, il faut absolument le capturer.
02:04 [Musique]
02:10 Il y a quelque chose qui nous dépasse, il y a quelque chose qui est un peu mystérieux,
02:13 et c'est ce que j'aime bien voir dans les animés.
02:14 Il y a quand même un lien entre Jujutsu Kaisen et Fumeta no Shimizu,
02:17 pour des raisons différentes, mais il y a quand même ce lien-là entre les secrets obscurs de l'univers.
02:21 Essayer d'aller chercher ailleurs des choses pour se rendre plus puissant,
02:23 et bien ça c'est un truc qu'il y a en commun entre ces deux animés et que j'aime beaucoup.
02:27 "Si j'étais un homme, il y a cinq ans, je ferais un feu à ce lieu !"
02:32 Donc Al Pacino, c'est un de mes acteurs préférés.
02:34 On me dit "Putain, tu savais qu'il y avait un film où Al Pacino il est aveugle ?
02:37 Et je découvre le temps d'un week-end."
02:39 Et j'ai trop aimé le personnage hyper colérique, hyper bougon, qui en fait est trop aimant.
02:44 La lutte avec la vie, elle n'est pas facile, et donc parfois, pour pouvoir la surmonter,
02:48 on peut le faire dans la violence, on peut le faire dans l'agressivité,
02:50 parce qu'on est habitué à devoir se défendre pour pouvoir survivre.
02:52 Et donc dans le temps d'un week-end, il y a ça,
02:54 et il y a cette scène extraordinaire avec la musique magnifique du moment de la valse.
02:58 Tout le film, c'est comme s'il n'existait que pour cette scène-là.
03:07 Et derrière, j'ai composé "Solitude".
03:08 J'ai voulu raconter aussi, moi, une valse sur la solitude,
03:18 sur le fait de danser avec une fatalité, le fait de mourir un jour,
03:21 le fait d'avoir perdu la vue et donc du coup d'être juste dans ton monde intérieur
03:24 et de devoir tout imaginer.
03:25 Tout ça, je trouve que c'est magnifique et donc du coup, j'ai voulu en créer un morceau.
03:28 Et c'est un morceau que j'aime beaucoup.
03:29 Quand j'écoute mes rêves, j'ai l'impression qu'il y a quand même toujours ce truc-là qui revient.
03:39 C'est le grandiose et la mélancolie.
03:41 Quelque chose de majestueux et en même temps, quelque chose de tragique.
03:44 Et Lana Del Rey, elle a trop ça.
03:45 C'est aussi un truc qui m'inspire.
03:47 Même quand on fait un événement extraordinaire,
03:48 même par exemple quand on arrive à réunir à Bercy
03:52 ou dans des moments où j'arrive à réunir énormément de personnes,
03:56 même si l'événement est hyper spectaculaire,
03:59 j'ai quand même envie de créer un gros moment de down, un gros moment de spleen.
04:03 Le vertige, c'est ce qui raconte le mieux à la vie humaine.
04:10 Le fait d'être dans des extrêmes complètement opposés.
04:13 Tu peux passer tellement rapidement d'une émotion extrêmement joyeuse
04:16 et extrêmement enthousiaste à d'un seul coup,
04:17 quelque chose qui t'attrape à l'intérieur et qui te rend terriblement triste d'un coup.
04:21 Cette vie en danse-ci comme ça, je la trouve trop intéressante.
04:23 Je trouve que c'est ce qui nous caractérise le plus en tant qu'humain.
04:25 Le Miyazaki préféré est la musique.
04:34 Ma musique préférée dans un Miyazaki.
04:35 Quand tu rencontres quelqu'un avec qui tu te sentes bien,
04:37 que ce soit un ami, que ce soit un frère, que ce soit une relation sentimentale,
04:40 tu as la capacité à créer juste avec une personne, une bulle,
04:43 qui transforme tout le reste qu'il y a autour.
04:44 Comme si d'un seul coup, tu quittais le monde réel
04:48 pour juste être dans ton lien avec la personne.
04:51 Et ça, je trouve que c'est trop bien raconté dans "Le Château d'Angers".
04:53 En fait, nous, quand on fait de la musique, peu importe où on se trouve,
04:55 à ce moment-là, il n'y a plus rien qui existe.
04:57 Par exemple, tu vois, même avec "Bébé Jacques",
04:59 quand on a fait "Zandvoort Palace", c'était un moment trop singulier.
05:02 On a tous les deux fait un one-shot.
05:10 Et c'est ce qui est trop touchant, c'est qu'on n'a rien à toucher derrière.
05:12 Si jamais on s'attend à faire un beau morceau,
05:16 forcément, la collection, elle devrait être dorée.
05:18 Sinon, ce n'est pas possible.
05:20 Je ne connais pas une personne qui a inspiré plus que Tarantino
05:29 la pop culture de manière aussi badass.
05:32 Et d'ailleurs, je l'ai rencontré au Festival de Cannes de cette année.
05:36 Il y a quelqu'un qui me reconnaît, qui vient me voir,
05:37 il va absolument venir me parler.
05:38 Il vient et il fait tomber une coupe de champagne.
05:41 Elle explose à terre, elle fait un bruit, mais genre comme dans les films,
05:43 elle fait le bruit parfait.
05:44 Et là, tu as Tarantino qui crie "Mazel tov".
05:46 Et puis du coup, je me suis dit "incroyable,
05:47 c'est le lien parfait pour aller le voir".
05:49 Je ne m'attendais pas à avoir un premier échange aussi théâtral
05:54 de la part de quelqu'un qui crée autant de scénarios.
05:57 Tu vois, il voit mon piano que j'ai mis en feu à Bercy.
05:59 Dans "Reservoir d'Aouk", c'est ça, tu vois, tu as de la violence,
06:01 tu as de la violence, tu as de la violence,
06:02 mais qu'est-ce que c'est artistique, qu'est-ce que c'est stylé.
06:09 "One Piece", alors là, c'est je pense l'oeuvre que j'ai le plus citée de ma carrière
06:12 parce que Luffy veut devenir à tout prix le roi des pirates,
06:15 même en partant de zéro.
06:16 Moi, je me suis dit "je vais faire comme lui".
06:18 Le goal, il est tellement élevé qu'en fait,
06:20 on passe son temps à s'améliorer, à aller chercher quelque chose,
06:22 à chercher, chercher, chercher, se remettre en question.
06:24 Moi, je me suis dit "vas-y, je vais faire la même chose,
06:25 moi je vais être le piano king, je vais chercher,
06:26 je vais être le roi des pianistes".
06:27 Qu'est-ce que c'est être le roi des pianistes ?
06:28 Je n'en avais aucune idée, mais je vais le chercher.
06:30 J'ai compris un truc avec Shade,
06:37 c'est que j'ai compris que c'était possible de faire des oeuvres
06:39 qui ne trahissent pas tes auditeurs.
06:40 C'est-à-dire que quand je mets du Shade, peu importe ce morceau,
06:43 je sais le mood dans lequel je vais être.
06:46 J'avoue que j'inspire un peu à ça avec mon oeuvre en piano solo.
06:49 J'espère que d'un album à l'autre de piano,
06:51 même si je le décline et même si en fait,
06:53 je me renouvelle dans ma patte et qu'à un moment donné,
06:55 je vais plus aller dans l'introspection,
06:56 à un moment donné, je vais être plus sur l'expression des paysages,
06:59 l'expression du monde qu'il y a autour de moi.
07:01 Toutes ces oeuvres-là, ça reste du piano solo,
07:03 ça reste des oeuvres qui te laissent de l'espace pour pouvoir penser
07:06 et qui te laissent de l'espace pour pouvoir t'exprimer toi.
07:08 Et à ce moment-là, moi, je suis en retrait en fait.
07:09 Moi, mon piano, il est là pour juste accompagner ce qui se passe en toi.
07:12 J'ai été beaucoup plus inspiré dans ma vie
07:20 par des grands parcours de femmes que par des parcours d'hommes.
07:23 Il y a une force en fait, face à toute épreuve et qui n'abandonne jamais,
07:26 que j'ai vue chez beaucoup de femmes et qui m'a toujours impressionné.
07:30 Le Comte de Montecristo, c'est la meilleure oeuvre de vengeance
07:35 que j'ai lu de ma vie.
07:36 Mon grand-père, il est mort dans les mines,
07:38 il a donné sa vie pour un travail que personne ne veut faire.
07:41 Moi, j'ai un sentiment de vengeance un peu social en moi.
07:46 Je dois réussir en grand pour pouvoir me venger de cette destinée tragique.
07:51 Le Comte de Montecristo, t'as ça.
07:52 Il y a un moment donné, le personnage principal, il est enfermé
07:54 d'une manière complètement injuste et à ce moment-là,
07:56 il ne peut penser qu'à sa vengeance.
07:57 Et moi, j'aimais beaucoup ça avec le côté,
07:59 j'ai grandi dans un environnement, avec un certain milieu,
08:01 avec des certains moyens, je suis prédestiné à faire ça.
08:04 Et moi, je n'avais pas envie de ça.
08:05 Et donc, j'avais l'impression que j'étais aussi dans une sorte de prison
08:07 et qu'il fallait que j'arrive à ouvrir les barrières de cette prison-là.
08:09 Et quand il sort, quand il sort, la vengeance, qu'est-ce qu'elle est belle.
08:14 [Musique]

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