MGallery Hotel Collection & Marie Claire s’associent à l’occasion d’Octobre Rose pour libérer la parole autour du cancer du sein. Deux tables rondes ont été organisées le 6 octobre à l’hôtel Nest Paris La Defense – MGallery Collection & le 9 octobre à l’hôtel Cannes La Croisette Beach – MGallery Collection. Animée par la journaliste et autrice du livre « Un cancer pas si grave » Géraldine Dormoy, les tables rondes réunissaient des experts santé, des anciens malades et leurs proches. Chacune des tables rondes abordaient le soutien à apporter aux malades mais aussi aux accompagnants, la positivité et l’expression créative ainsi que la recherche du bien-être pendant la maladie.
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00:10 Bonsoir à toutes, à tous.
00:12 Je me présente, je suis Géraldine Dormois.
00:15 Je suis contributrice journaliste à Marie Claire
00:18 et j'ai eu un cancer du sein moi-même en 2017,
00:21 qui a été soigné en 2018.
00:23 J'ai écrit un livre pour raconter cette expérience transformatrice,
00:27 un cancer pas si grave,
00:29 donc le thème de cette table ronde,
00:31 ce sera "Comment mieux vivre un cancer du sein ?"
00:34 Et en préambule, je voulais présenter les deux entreprises partenaires
00:40 organisatrices de cette table ronde.
00:43 Marie Claire d'abord, vous avez vu les magazines,
00:46 qui est très impliquée dans Octobre Rose depuis très longtemps,
00:50 depuis 32 ans maintenant,
00:52 depuis le début en fait d'Octobre Rose en France.
00:56 C'est un membre fondateur de l'association Ruben Rose.
01:00 Donc c'est un engagement qu'on retrouve d'année en année.
01:05 Et N Gallery, donc l'hôtel qui nous accueille ce soir,
01:10 et qui est engagé également dans Octobre Rose depuis 2018 maintenant,
01:16 qui fait plusieurs actions.
01:19 Et cette année, en 2023, il y a un don de 10 000 euros à Ruben Rose.
01:26 Il y a des actions dans tous les hôtels qui acceptent de participer à l'opération
01:32 pour promouvoir l'autopan de passion.
01:35 Et il y a aussi la mise en vente de pyjamas,
01:39 dont les bénéfices seront reversés également à Ruben Rose.
01:43 Je vais passer la parole aux personnes qui sont à côté de moi.
01:48 Je vous présente donc ce soir d'abord le docteur Delphine Equet,
01:52 qui est chirurgien oncologue.
01:54 Et Julia a donc été la patiente du docteur Equet.
01:59 Elle a eu un cancer du sein qu'elle a découvert l'année dernière,
02:04 il y a pile un an.
02:05 Elle est venue avec sa maman Isabelle,
02:08 qui on avait à cœur d'avoir cet échange sur mieux vivre un cancer,
02:13 aussi en tant qu'accompagnante.
02:15 Et Isabelle a été aux côtés de sa fille d'une manière vraiment quotidienne
02:21 et très à l'écoute, parce qu'elle va vous raconter aussi,
02:25 elle-même avait eu un cancer avant.
02:28 Elle aurait été très à l'écoute de toute façon, je pense,
02:30 mais ça change évidemment la relation
02:35 quand on l'a déjà expérimenté, un cancer du sein, soi-même.
02:38 Je vais passer la parole peut-être à Julia et puis à Isabelle
02:42 pour que Julia, tu nous dises comment cette maladie est entrée dans ta vie.
02:49 Bonsoir.
02:51 Donc moi, je suis Julia.
02:53 J'ai aujourd'hui 37 ans.
02:55 J'avais 36 ans quand j'ai été diagnostiquée de mon cancer du sein triple négatif.
03:01 J'ai découvert ce cancer en pleine octobre rose l'année dernière.
03:08 Après m'être autopalpée, avoir eu des douleurs déjà,
03:13 puis consultation assez rapide, une mycographie.
03:18 J'ai donc été diagnostiquée.
03:20 J'ai terminé mes traitements le 22 août 2023.
03:27 Donc il y a eu dix mois de protocoles et tout va bien maintenant.
03:34 J'ai deux enfants, des jumeaux qui ont cinq ans et demi.
03:39 Ça a été une année, on en reparlera, mais du coup assez compliquée.
03:45 J'ai eu l'aide quasi quotidienne de mes parents,
03:50 principalement ma maman et mon mari qui est là.
03:55 Et dans la vie, je travaille à mon compte.
03:58 J'ai une société et j'ai continué à travailler pendant que j'étais soignée.
04:05 Parce que déjà je le voulais et puis c'est compliqué de s'arrêter quand on a sa société.
04:12 Et personne ne fait le boulot à notre place finalement.
04:14 Donc c'était aussi un peu par obligation.
04:17 Il se trouve Julia que dans ton cas, la demande d'aide s'est imposée dès le départ.
04:24 Est-ce que tu peux nous raconter le contexte familial qui était le vôtre ?
04:30 Déjà j'ai des enfants de cinq ans et demi.
04:33 Ils n'avaient pas cinq ans encore quand j'ai appris ma maladie.
04:36 Donc il y avait déjà toute cette dimension-là de logistique,
04:42 qui était liée aux enfants, qu'il fallait que je gérais beaucoup à la maison.
04:49 J'avais besoin d'aide pour pouvoir me guérir et aussi bien m'occuper de mes enfants.
04:55 J'avais mon travail aussi.
04:58 Donc en fait, ça s'est assez imposé.
05:00 Enfin, ça a été assez naturel.
05:02 De toute façon, j'ai commencé en disant "je ne veux jamais être seule".
05:06 Voilà, c'est une phrase que j'ai pu dire.
05:09 Me laissez pas. J'avais vraiment peur d'être seule, même pendant ma sieste quotidienne.
05:15 Je me souviens, une des premières fois où mon papa est venu,
05:20 j'ai fait une sieste, puis il est rentré et il a dit à maman "j'ai rien fait".
05:27 Il a dormi.
05:29 Parce qu'en fait, j'avais besoin de cette présence et de me dire que si jamais
05:35 j'avais un truc qui allait pas à un moment, que ce soit psychologiquement ou même physiquement,
05:40 que je fasse un malaise ou quoi, il y ait toujours quelqu'un.
05:45 Donc en fait, tout le monde s'est organisé autour de moi pour que j'ai juste à me reposer,
05:52 à travailler un peu et profiter de mes enfants.
05:55 Et j'avais besoin aussi que ce ne soit que des personnes très proches.
06:00 Donc ma famille vraiment très importante et mes amis, celles de très longue date.
06:08 Et d'avoir vraiment cette énergie autour de moi très...
06:13 J'ai sélectionné en fait des personnes qui me regardaient pas comme quelqu'un de malade
06:19 et qui me faisaient rire et où on pouvait rire de tout presque à ce moment-là.
06:25 Donc c'est en ça que j'avais besoin de ces aidants-là au quotidien.
06:33 Et j'ai pu du coup me reposer, travailler ce qu'il fallait et profiter de mes enfants comme je le voulais.
06:45 Et du coup ça s'est très bien passé. C'était ce qu'il me fallait, voilà.
06:51 On a remarqué qu'en fait, à l'annonce de la maladie, il y a beaucoup de gens qui compatissent,
06:59 qui vous donnent du courage, qui emploient des mots de réconfort.
07:07 Et très vite, enfin très vite, pas tous, mais assez vite, les gens n'osent plus vous parler de votre maladie.
07:15 Parce que c'est tabou, on ne sait pas quoi dire finalement, on ne sait pas si c'est grave, comment ça va, etc.
07:21 Bon, moi mon cas est particulier puisque j'ai été malade.
07:25 Donc je n'avais pas peur de parler à ma fille.
07:29 Ce n'était pas tabou.
07:31 Évidemment, on ne peut pas souhaiter que tous les aidants aient eu un cancer avant pour s'occuper de quelqu'un.
07:35 Mais c'est vrai qu'on voit les choses différemment.
07:38 Il n'y a pas de tabou, donc on peut parler.
07:41 C'est peut-être le premier rôle de l'aidant, justement, c'est de pouvoir dire ce qu'on pense,
07:48 d'écouter la personne et d'écouter les choses les plus dures.
07:52 Et en même temps, de pouvoir parler aussi d'autres choses.
07:56 Alors, il n'y a pas que ça, évidemment. C'est un des rôles que j'ai eus.
08:00 Évidemment, on a pu aussi parler de tout et de rien, rire aussi ensemble.
08:05 On a rie, on n'a pas trop pleuré finalement.
08:11 On a bâti des choses ensemble.
08:17 Et puis, moi, mon rôle, il était surtout logistique au départ.
08:22 Donc, comme Julia ne voulait pas rester seule, je prenais le métro très tôt pour être là,
08:27 dès que Maxime partait travailler, pour ne pas la laisser seule.
08:31 Et puis, je me suis occupée de faire les courses, de faire à manger, de faire des stocks dans le frigo.
08:37 Très bien.
08:40 Voilà, l'après-midi, il y avait une grosse sieste.
08:44 On s'est accompagné à tous les rendez-vous. Pas tous les rendez-vous médicaux,
08:48 mais beaucoup de rendez-vous médicaux, parce que ça, c'est aussi des moments où on ne peut pas être tout seul, je pense.
08:54 C'est vrai que parfois, on sortait des rendez-vous, surtout au début,
08:58 parce qu'avant d'être un petit peu plus détendue, parfois, on ne comprenait pas les mêmes choses.
09:05 Enfin, on n'entendait pas les mêmes choses.
09:08 Et finalement, c'est bien d'être à deux dans ces moments-là
09:12 et d'être accompagnée pour pouvoir...
09:15 Qu'il y en ait un qui soit un peu plus rationnel que l'autre.
09:18 Enfin, voilà, on débriefait, en fait, de ce qu'on avait compris.
09:22 Après, on reposait des questions s'il fallait, mais c'était important d'être deux et d'écrire aussi les choses.
09:31 Alors, j'écrivais pas trop, mais c'est vrai que c'était un conseil que tu m'avais dit.
09:35 Essaye d'écrire, de noter le plus de choses, parce que parfois, ton cerveau,
09:39 il entend des choses, mais il veut pas le comprendre.
09:42 Il faut que tu puisses relire.
09:44 Têtez mon carnet un petit peu, quand même.
09:46 Oui, et quelque chose que je voulais dire aussi, c'est que quand on aide un malade comme ça,
09:50 on aide aussi son conjoint, parce que le mari de Julia, du coup,
09:56 a pu s'occuper beaucoup, beaucoup des enfants, et c'était important pour eux.
10:01 Ils ont su très vite que leur maman était malade.
10:05 Je pense qu'ils ont très vite compris que c'était grave.
10:09 Mais, bon, il y a une stabilité dans la vie de famille,
10:14 qui leur a permis sans doute de voir cette maladie passer moins difficilement, je pense.
10:23 Là, c'est vraiment un cas d'une famille unie, qui a su très bien soutenir Julia.
10:32 On sait que la maladie peut fracturer des familles, et que parfois, on n'est pas...
10:40 C'est difficile, on peut savoir qu'il faut demander de l'aide,
10:42 mais parfois, l'aide, elle n'est pas à côté.
10:45 Quelles ressources sont possibles dans ces cas-là, que vous devez, évidemment, voir dans certains cas ?
10:52 Donc, oui, effectivement, pour les patients plus isolés, on a des ressources,
10:56 parce qu'il y a beaucoup d'associations de patients qui sont là, beaucoup pour soutenir.
11:00 Et quand, tout à l'heure, on disait que tous les accompagnants n'étaient pas forcément passés par la maladie,
11:05 il y a cette possibilité-là d'avoir une écoute qui peut être aussi complémentaire,
11:09 même pour les gens qui sont accompagnés déjà, mais d'associations de patients,
11:12 parce qu'il va y avoir des partages d'expérience.
11:15 Et ça, ça peut beaucoup aider, une écoute qui peut être différente.
11:18 On n'aura pas la même écoute, nous, en tant que soignants,
11:21 que les accompagnants qui n'ont jamais connu la maladie,
11:24 que des gens qui ont déjà connu la maladie.
11:26 Après, il faut pouvoir dépister, en quelque sorte, les patients qui n'ont pas suffisamment d'entourage,
11:33 et c'est ça la plus grande difficulté pour nous, mais surtout pour eux.
11:37 Nous, en consultation, on a tellement, tellement de choses à expliquer,
11:41 sur un plan médical, aux patients, qu'on ne peut pas aller jusqu'à ce dépistage-là.
11:45 C'est toujours très compliqué.
11:46 Parfois, on le sent, parfois, on ne le sent pas.
11:47 Ça dépend aussi des échanges qu'on peut avoir.
11:50 D'ailleurs, du coup, ça me fait rebondir sur ce que vous avez dit tout à l'heure,
11:53 sur la consultation médicale, parce qu'effectivement, on sait, nous,
11:56 que sur une consultation, on va annoncer soit un traitement, soit le diagnostic.
12:00 Il va y avoir à peu près 20% ou 30% des infos qui vont être retenues par les patients,
12:04 qu'il reste, en fait, évidemment, ce n'est pas retenu,
12:07 parce qu'on s'arrête à ce qui est très grave, et c'est normal.
12:10 On n'est pas capable de retenir.
12:13 D'abord, même médicalement, c'est hyper compliqué, parfois.
12:15 Puis nous, des fois, on n'a pas toutes les réponses,
12:17 alors ça part un peu dans tous les sens.
12:18 Donc, s'il y a ça, on va faire ça, puis s'il y a ça, on va faire ça.
12:20 Donc, déjà, c'est compliqué.
12:22 Et donc, les patients ne retiennent pas tout.
12:24 Donc, le fait de venir à deux, c'est hyper bien pour ces consultations.
12:27 Et effectivement, noter des choses, c'est hyper bien.
12:29 Mais tout ça pour en revenir sur le fait que ces consultations,
12:31 elles sont longues, elles sont riches sur un plan médical,
12:33 et que du coup, ce dépistage de ces besoins-là, ce n'est pas facile.
12:37 Alors, il existe normalement dans toutes les structures
12:40 qui prennent en charge les patients qui ont des cancers,
12:42 pas que le cancer du sein, mais tous les cancers,
12:44 des consultations, ce qu'on appelle d'annonce infirmiers ou infirmières.
12:48 Donc, ce sont des consultations qui suivent les consultations médicales,
12:51 souvent dans la semaine qui suit ou les quelques jours qui suivent,
12:53 avant le traitement, donc avant une chirurgie,
12:55 ou avant une chimiothérapie, voire même avant une radiothérapie.
12:58 Et c'est à ce moment-là qu'il y a un petit peu plus de temps.
13:00 D'abord, les consultations sont plus longues.
13:02 Et puis, il y a un peu plus de temps.
13:03 Alors, on revient sur les problèmes médicaux qui n'ont pas forcément été compris,
13:07 justement, ces fameux pourcentages d'informations qu'on n'a pas retenus.
13:10 Et c'est bien normal.
13:12 Et ensuite, il y a un moment de dépistage des besoins,
13:15 dont les besoins d'accompagnement et avec un adressage
13:18 vers les structures de soins nécessaires,
13:21 vers les associations de patients plus locales.
13:23 Après, les associations de patients très connues,
13:25 comme celles de la Ligue, avec des ligues locales,
13:27 comme celles de l'ARC,
13:28 mais il y a même d'autres associations de patients qui existent.
13:31 Et les structures de soins sont là pour pouvoir donner ces informations
13:35 et ces coordonnées aux patients qui sont un peu plus isolés.
13:37 Mais le plus difficile, c'est de dépister l'isolement, effectivement.
13:40 Je vais passer aux soins de support,
13:44 puisque pour récupérer le maximum de bien-être,
13:48 alors qu'on a des traitements,
13:50 alors qu'on est atteint par tout l'aspect psychologique de la maladie,
13:54 se sont développés des soins de support DELFIN.
13:57 Est-ce que vous pouvez nous dire ce qu'on entend par ce terme
14:00 qui est vraiment beaucoup dit, mais qui n'est pas forcément expliqué ?
14:06 Alors, les soins de support, il y a plein de choses dans les soins de support.
14:09 Mais les soins de support, tels que c'est compris et défini
14:12 par nos autorités de santé, par exemple,
14:15 ou par l'Institut national du cancer,
14:17 c'est tout ce qui va permettre d'accompagner et d'aider
14:20 les patients atteints d'un cancer,
14:23 à la fois en ce qui concerne les effets secondaires des traitements
14:26 et puis les effets de la maladie.
14:28 Dans les soins de support classiquement,
14:31 on a par exemple la prise en charge de la douleur,
14:33 on a la kiné, la rééducation, on a la nutrition.
14:37 Donc c'est des disciplines paramédicales
14:43 qui sont des disciplines reconnues,
14:46 réalisées par des soignants avec des diplômes d'état.
14:49 Globalement, c'est un petit peu ça, c'est un petit peu plus encadré,
14:52 les soins de support, que ce qui peut y avoir aussi
14:54 et qui se développe beaucoup en plus,
14:56 qui sont plus des soins d'accompagnement
14:58 ou des thérapies d'accompagnement,
15:00 qui sont un petit peu moins ordonnées, contrôlées, ce qu'on veut,
15:04 mais qui font beaucoup partie du quotidien.
15:06 On a aussi des malades qui sont un plus
15:10 dans ce parcours qui est parfois complexe.
15:13 Dans ce qu'on a d'autre, on va avoir par exemple
15:17 l'acupuncture qui est un peu moins reconnue,
15:21 ce n'est pas strictement dans les soins de support,
15:23 mais c'est quand même une pratique qui est aujourd'hui
15:25 assez reconnue dans les soins d'accompagnement.
15:28 On va avoir l'activité physique,
15:30 alors attention, l'activité physique maintenant,
15:31 ça va bientôt rentrer dans les soins de support,
15:33 parce que ça a été reconnu comme bénéfique
15:35 notamment en prévention d'une récidive par exemple.
15:39 Donc ça c'est quelque chose de très important,
15:41 on entend beaucoup parler d'activité physique adaptée,
15:43 parce que c'est adapté à l'état physique des patients
15:48 ou des anciens patients qui sont sortis de la maladie.
15:51 Voilà, donc on va avoir plein de disciplines comme ça
15:53 qui vont être là pour accompagner
15:55 et qui ne sont pas forcément reconnues comme soins de support,
15:59 mais qui sont complémentaires et qui sont globalement
16:02 tous encouragées par la communauté médicale,
16:05 parce qu'on voit le bénéfice que ça peut apporter aux patients.
16:08 Et puis une fois de plus, pour les patients
16:10 qui ont moins d'accompagnants et de supports autour,
16:13 ça permet aussi à la fois d'avoir des soutiens
16:16 et puis de rencontrer d'autres malades dans la même situation
16:19 au cours de ces soins d'accompagnement.
16:22 Je vous laisse le micro pour nous parler peut-être
16:25 un mot de l'auriculothérapie.
16:28 L'auriculothérapie, oui, l'auriculothérapie,
16:29 donc ça c'est de l'acupuncture au niveau du lobe de l'oreille,
16:33 enfin de l'oreille d'ailleurs, en général,
16:35 et ça fonctionne très bien sur, par exemple,
16:38 les effets secondaires de l'hormonothérapie.
16:40 Vous savez que la plupart des cancers du sein
16:42 sont dits hormonodépendants,
16:44 et donc on est amené à prescrire de l'hormonothérapie
16:46 pendant plusieurs années aux femmes
16:48 après les traitements plus lourds, on va dire,
16:50 et il y a beaucoup d'effets secondaires,
16:52 dont des bouffées de chaleur, par exemple.
16:54 Et les bouffées de chaleur, le meilleur traitement,
16:56 c'est le traitement à base d'hormones
16:57 qui sont évidemment contre-indiqués chez ces patientes.
16:59 Donc on n'a pas beaucoup de thérapies qui sont efficaces,
17:01 mais l'auriculothérapie fonctionne très bien
17:03 chez une partie des patientes.
17:04 Ça ne fonctionne pas chez tout le monde,
17:05 et quand ça fonctionne, ça fonctionne très bien.
17:07 Donc voilà, c'est un des exemples, effectivement,
17:09 de soins qui peuvent être proposés aux patients
17:11 qui ne peuvent pas bénéficier de tous les traitements classiques
17:14 et qui les accompagnent dans leurs effets secondaires
17:16 des traitements du cancer.
17:19 Oui, c'est bien qu'on en parle,
17:21 parce que moi, j'avais jamais entendu parler de l'auriculothérapie.
17:25 Moi, j'avais ma feuille de route.
17:28 Je pense qu'on a passé en revue tout ce qu'on avait trouvé important de dire.
17:35 Est-ce qu'il y a des choses que vous voudriez ajouter
17:37 avant qu'on voit si, dans le public, il y a des questions ?
17:41 Il y a autant de cas de cancer du sein que de femmes, pratiquement,
17:46 à la fois sur un plan médical et sur, comme vous l'avez vu,
17:48 la façon dont on va pouvoir muter, gérer, passer ces épreuves,
17:52 parce qu'il y a autant de situations féminines que de femmes
17:54 et que de patients, en fait.
17:56 Et les témoignages de patients, plus ils seront nombreux,
18:01 et plus je pense que ça peut aider d'autres à se retrouver dans tout ça.
18:05 Mais il n'y a pas une seule façon de prendre en charge
18:08 les patients qui ont des cancers.
18:10 Il n'y a pas une seule façon de lutter contre le cancer quand on en a un.
18:13 Et cette diversité, elle est alimentée par les échanges qu'on peut avoir,
18:18 parce qu'on est des soignants, mais du coup, c'est des relations humaines,
18:21 comme vous l'avez compris, et qu'on essaie d'être le plus humain possible.
18:25 Nous, côté soignant, c'est pas que les médecins,
18:28 c'est les infirmières que les patients rencontrent,
18:30 c'est les aides-soignants, c'est les gens de l'accueil,
18:32 c'est tout un panel d'êtres humains, en fait, et c'est ça qui est important.
18:37 Moi, je voudrais remercier le Dr Eckei.
18:40 C'est grâce à lui que je suis là.
18:43 Et puis mon mari et ma maman. Voilà.
18:46 (Applaudissements)
18:51 (Musique)
18:59 (Applaudissements)
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