Table ronde à Cannes - Mieux vivre son cancer du sein

  • l’année dernière
MGallery Hotel Collection & Marie Claire s’associent à l’occasion d’Octobre Rose pour libérer la parole autour du cancer du sein. Deux tables rondes ont été organisées le 6 octobre à l’hôtel Nest Paris La Defense – MGallery Collection & le 9 octobre à l’hôtel Cannes La Croisette Beach – MGallery Collection. Animée par la journaliste et autrice du livre « Un cancer pas si grave » Géraldine Dormoy, les tables rondes réunissaient des experts santé, des anciens malades et leurs proches. Chacune des tables rondes abordaient le soutien à apporter aux malades mais aussi aux accompagnants, la positivité et l’expression créative ainsi que la recherche du bien-être pendant la maladie.
Transcription
00:00 [Musique]
00:13 Bonsoir à toutes, à tous.
00:15 Bienvenue à cette table ronde spéciale Octobre Rose,
00:19 qui aura pour thème "Comment mieux vivre un cancer du sein".
00:24 Cette table ronde est organisée par Marie-Claire et M-Galerie.
00:28 En introduction, je vais juste dire quelques mots à propos de nos organisateurs.
00:33 Marie-Claire est cofondateur de l'association Ruban Rose,
00:38 qui oeuvre depuis presque 30 ans maintenant, depuis 1994,
00:43 dans la prévention du cancer du sein et dans la collecte de fonds pour la recherche.
00:49 Et M-Galerie, c'est l'hôtel qui nous accueille ce soir à Cannes.
00:54 M-Galerie est engagée aussi dans la lutte contre le cancer du sein depuis plusieurs années,
00:59 et collabore avec Marie-Claire depuis plusieurs années.
01:01 Cette année, l'hôtel a collecté 10 000 euros qui iront à Ruban Rose.
01:07 A monté aussi un dispositif dans les chambres pendant le mois d'octobre,
01:13 où il y a un podcast et une vidéo qui aident à mieux connaître les gestes d'autopanpation
01:19 et à inciter à aller se faire dépister.
01:22 La marque vend aussi un pyjama dont les bénéfices vont aller à Ruban Rose.
01:31 Et puis, la marque organise deux tables rondes.
01:35 Il y en a eu une à Paris.
01:37 Et ce soir, nous sommes là à Cannes pour discuter de mieux-être, de bien-être.
01:44 Donc, je vais juste dire qui je suis avant de passer la parole à nos invités.
01:49 Je m'appelle Géraldine Dormoy, je suis journaliste, j'écris pour Marie-Claire depuis plus de trois ans maintenant.
01:55 Et j'ai eu moi-même un cancer du sein en 2017.
01:58 J'ai été soignée en 2018.
02:00 L'asthectomie, chignot, radiothérapie, et je suis sous hormone thérapie.
02:05 Et j'ai écrit un livre, un cancer pathygrave,
02:09 qui est un témoignage de ce que j'ai vécu comme une transformation profonde,
02:14 et qui n'a pas été si négatif.
02:16 J'en ai retiré plein de positifs, dont je témoigne dans le livre.
02:20 Mais assez parlé de moi, je vais présenter Florence Campelo,
02:27 qui était confrontée à la maladie, qui va nous l'expliquer dans très peu de temps.
02:31 Elle est venue avec Bruno, son mari, qui a été un accompagnant très, très présent.
02:37 Et on oublie parfois qu'un cancer, ça touche évidemment la malade, mais aussi l'entourage.
02:43 Et on n'entend pas très souvent comment est-ce que c'est vécu aux côtés de la malade.
02:49 Donc merci Bruno pour votre présence ce soir.
02:52 Et puis Laurence Berghe est psychologue clinicienne, spécialisée en oncologie et soins palliatifs.
03:00 Et vous avez créé l'assoCAN, qui vient en aide aux personnes confrontées au cancer,
03:07 pas uniquement le cancer du sein.
03:09 Et merci aussi d'être là parce que votre rôle est absolument essentiel.
03:13 Et on va le comprendre dans les prochaines minutes.
03:16 Est-ce que, Florence, vous pouvez nous dire comment est-ce que, en 2021,
03:21 le cancer a fait éruption dans votre vie ?
03:26 Alors en 2021, je suis allée me présenter au dépistage.
03:30 J'avais reçu le document m'incitant à aller me faire dépister.
03:37 J'ai pris le rendez-vous en toute confiance et je suis ressortie du centre de radiologie
03:41 avec un diagnostic de cancer du sein.
03:43 Donc le diagnostic a été fait immédiatement.
03:45 Il n'y avait aucun doute pour la radiologue.
03:48 Donc se sont enchaînés tout ce qui est biopsie, analyse, IRM, rendez-vous avec la gynéco.
03:55 Donc j'ai été prise en charge très rapidement par toute une équipe de professionnels de santé
04:00 qui ont été très rassurants.
04:02 Même la radiologue quand elle m'a annoncé que j'avais un cancer du sein,
04:04 j'étais évidemment dans un état de sidération totale.
04:07 Elle a trouvé des mots pour me rassurer, me dire que j'allais être prise en charge,
04:10 que j'allais être soignée, que j'allais être accompagnée et que ça allait bien se passer.
04:16 Malgré tout, ça reste une déflagration dans une vie.
04:20 Donc se sont suivis une mastectomie, puis plusieurs mois de chimiothérapie,
04:25 radiothérapie et maintenant hormonothérapie.
04:29 Donc un parcours qui a duré presque un an.
04:33 Et ce parcours, je l'ai vécu au départ très difficilement.
04:39 Et puis je me suis dit que j'allais devoir accepter toute l'aide qu'on allait bien vouloir me donner.
04:44 Que je n'allais pas pouvoir affronter ça toute seule, que c'était trop dur.
04:48 Et que toute l'aide qu'on allait pouvoir m'apporter, que ce soit mes proches,
04:52 que ce soit les soignants, que ce soit les associations qui proposent des soins de support,
04:57 que j'allais accepter tout et que j'allais me nourrir de toute la positivité qu'on allait pouvoir me donner.
05:04 Est-ce que vous pouvez nous raconter comment est-ce que ça s'est passé ?
05:07 Vous avez été là dès le départ et comment est-ce que vous avez reçu cette nouvelle ?
05:13 Oui, effectivement.
05:16 Quand Florent s'est rentré de sa visite de contrôle,
05:22 c'était le cataclysme qui s'impatientait sur nous.
05:27 Tranquille dans notre vie quotidienne et puis d'un coup, il y a la maladie qui vous tombe dessus.
05:35 C'est une nouvelle difficile à accepter et puis il faut tout de suite réagir.
05:42 De suite à cette nouvelle, j'ai tout de suite essayé de la faire parler, de développer, de rebondir sur autre chose.
05:57 Toujours d'accompagner, mais sans être trop compatissant, plus malade que la malade.
06:09 Je pense que ça peut arriver aussi.
06:12 Il y a des gens qui alourdissent le climat en étant plus malade que les malades.
06:17 Je pense que c'est un piège dans lequel il ne faut vraiment pas tomber.
06:21 Essayer de porter la personne parce que nous, on reste en bonne santé du coup.
06:28 Il faut arriver à faire voir le positif, à faire avancer la personne pendant cette période difficile.
06:39 Ça a été mon sentiment et mon attitude dès le départ.
06:46 Mais après, il y a toute une période où il faut égorgiter la nouvelle et la digérer.
06:54 On dit ça comme ça, mais ça dure quand même un certain temps pour apprendre la nouvelle, l'accepter, la digérer.
07:04 Passer à autre chose, trouver des éléments qui nous projettent sur autre chose et qui font s'activer un peu la maladie.
07:16 Laurence, vous pouvez nous dire, vous avec votre expérience au sein de votre association,
07:21 quelle est la bonne attitude ?
07:24 Qu'est-ce qui fait la différence et qui va permettre de mettre toutes les chances de son côté
07:28 pour que la malade vive cette expérience le moins difficilement possible ?
07:33 Je pense, comme Bruno l'a fait, il faut être à l'écoute.
07:36 Il faut accompagner le rythme de la malade aussi parce qu'il y a des phases qui alternent.
07:43 Essayer d'être le plus positif possible, mais ce n'est pas toujours facile.
07:49 Je pense qu'il faut aussi donner la place à l'accompagnant qui, lui aussi,
07:54 sa vie se retrouve perturbée d'un coup alors qu'il est en pleine santé.
07:58 Il se retrouve à vivre à un autre rythme aussi.
08:00 Je pense que ce n'est pas facile, mais être à l'écoute, être présent.
08:05 Et puis pour l'accompagnant, garder du temps pour soi, se préserver, c'est important.
08:10 Parce que la route est longue et si on veut bien l'accompagner,
08:14 il faut aussi savoir prendre soin de soi et se préserver.
08:18 Après, il n'y a pas de recette ou de formule magique puisqu'on est tous différents,
08:23 mais déjà être à l'écoute, être présent, c'est énorme.
08:27 Il y a une chose que je sens aussi, c'est que vous permettez à des malades de discuter entre elles,
08:37 de se rencontrer et la mise en relation entre malades a l'air d'être extrêmement importante.
08:43 Et peut-être que Florence, vous pouvez me dire ce qui a été le plus important en termes de soutien.
08:51 Ça vous concerne et ça ?
08:53 Alors moi, ce qui m'a le plus aidée, c'est de participer à tout ce qui était des activités de sport adapté,
08:59 où on est en groupe en fait, et pouvoir rencontrer des femmes formidables
09:05 et pouvoir se lier avec elles, et il y en a qui sont là ici ce soir.
09:09 Et ce qui est extraordinaire, c'est que quand on se retrouve confronté à cette maladie
09:15 et que vous pouvez échanger avec d'autres malades, ce sont des relations qui sont directes, sans fard,
09:20 sans... toutes les barrières tombent.
09:23 Mes copines qu'elles aient 70 ans, 35 ans, 42 ans, c'est pareil.
09:27 Il n'y a pas de barrière d'âge, il n'y a pas de barrière de métier, de classe sociale, ni rien du tout.
09:32 Les barrières tombent. On est toutes pareilles, on a toutes vécu la même chose, on a toutes souffert,
09:37 on a toutes eu peur, on a toujours peur d'ailleurs.
09:41 Et tout ce qu'on partage, c'est spontané, c'est sincère,
09:45 et cette sororité, elle aide énormément, vraiment.
09:50 Et toutes nos activités se font en papotant.
09:55 Les intervenants le savent bien qu'il faut nous laisser parler,
09:58 parce que c'est une partie importante de ces moments qu'on passe ensemble,
10:03 et de ces soins de support.
10:06 C'est cette sororité qui nous aide,
10:10 et qui nous amène beaucoup de bienveillance, de soutien.
10:14 Et puis c'est très drôle, il ne faut pas croire qu'on passe notre temps à se plaindre et à pleurer,
10:17 et on rigole beaucoup, on se marre, on se marre vraiment.
10:23 On se moque de nos misères, et ça aide à avancer.
10:28 Ça aide de ne pas se sentir seule sur ce chemin-là,
10:32 ça aide de savoir que les autres vivent la même chose,
10:35 ça aide de savoir comment les unes s'en sortent,
10:38 on se file peut-être des recettes pour aller mieux aussi.
10:43 Et c'est le soutien le plus précieux, celui-là, franchement.
10:47 La sororité, le partage avec les autres malades.
10:51 C'est extrêmement précieux.
10:54 Après, le soutien des proches est préoccupial, c'est le premier soutien celui-là.
10:58 Mais le partage avec les autres malades, ça fait un bien fou.
11:03 Florence, vous avez dit tout à l'heure que vous aviez essayé tout ce qui était possible.
11:08 Est-ce que vous pouvez nous dire, parmi tous ces essais,
11:11 qu'est-ce qui a eu l'impact le plus positif, et que vous continuez peut-être, je crois, à faire ?
11:18 C'est l'APA, l'activité physique adaptée.
11:21 APA ?
11:22 Oui, l'activité physique adaptée.
11:25 J'en ai essayé après l'opération, et puis pendant toutes mes chignons.
11:29 Donc très tôt ?
11:30 Très tôt, voilà, très tôt.
11:33 Et ça m'a portée pendant tout le traitement.
11:37 Je suis allée à la part des semaines où je venais juste d'avoir ma chignonne,
11:42 et j'arrivais et je me disais « mais je ne vais rien faire, je suis épuisée, je ne vais rien faire ».
11:46 Et l'éducateur APA me disait « bon, ok, on va faire à ta mesure, vas-y, va sur le vélo, commence, etc. »
11:50 Et puis au bout d'une heure, j'avais fait ma séance de sport,
11:53 et j'étais moins fatiguée que quand j'étais arrivée, donc c'est magique.
11:55 C'est un effet vraiment magique.
11:57 C'est-à-dire que la fatigue s'atténue, et on retrouve le moral en plus,
12:03 et on se dit « bah tiens, finalement, j'y suis arrivée, donc ça fait vraiment du bien ».
12:07 On se rend compte qu'on peut lutter contre la fatigue finalement,
12:11 qu'il ne faut pas se laisser aller,
12:13 et puis on a passé une heure avec les copines, et c'est cool.
12:17 Sinon j'ai profité aussi de soins d'encore esthétiques, et ça c'est important aussi.
12:22 Alors ça consiste à apprendre à soigner sa peau, parce que les traitements abîment la peau.
12:28 Apprendre à comment tricher quand on n'a plus de sourcils, quand on n'a plus de cils,
12:33 comment se maquiller pour arriver à masquer ça,
12:36 si on est gêné par le fait de ne plus avoir de cils et de sourcils.
12:39 Comment soigner son cuir chevelu.
12:41 Enfin, il y a beaucoup de choses à faire.
12:43 Et puis aussi les soins des ongles, qui sont très importants,
12:46 parce que la chimio abîme les ongles.
12:48 Et donc il y a des soins spécifiques à faire au niveau des ongles,
12:51 et elles expliquent très bien ça, et donc aux esthéticiennes,
12:53 et on peut avoir droit à une manucure, et c'est vraiment très chouette.
12:57 Le jour de ma première chimio, j'ai commencé par une manucure,
13:01 et après j'ai été perfusée, c'était bien.
13:04 Et puis j'ai profité d'autres soins, d'hypnose, de séances de psy, de massage.
13:10 Ce sont des soins qui apportent du bien-être,
13:16 et puis qui sont pratiqués par des intervenants,
13:20 qui sont spécialement formés, et qui savent comment parler aux patients,
13:26 et qui d'ailleurs en font parler beaucoup.
13:28 Et outre le soin, il y a cette écoute-là qui est hyper importante,
13:34 et qui apporte aussi.
13:37 Justement, Laurence, vous pouvez peut-être nous parler
13:40 de ces groupes de paroles que vous organisez.
13:42 Qu'est-ce que vous avez à cœur de faire vous allier dans cette discussion ?
13:48 Alors, on a des groupes de paroles pour les aidants.
13:53 Je pense que c'est important aussi qu'ils puissent échanger,
13:57 comprendre, se sentir moins seul.
14:00 Après, c'est sur le même principe que ce qu'on essaie de proposer avec les patients.
14:04 En fait, tout est prétexte à groupe de paroles.
14:06 Toutes les activités sont prétextes à groupe de paroles.
14:09 Au tout départ, j'ai essayé de monter des groupes de paroles simples,
14:12 et ça ne fonctionnait pas.
14:13 Je pense que ce n'est pas dans la mentalité française, les gens ne venaient pas.
14:16 Et puis, nous, on a commencé avec le tricot,
14:18 parce que je les voyais tricoter pendant leur chimio.
14:20 Donc, on a fait des groupes de tricot-thérapie.
14:22 Et en fait, là, la parole se déliait, en même temps que les fils.
14:25 Et le but, c'est de mettre des mots sur ce qu'elles ressentent,
14:29 c'est d'échanger, de se sentir moins seul,
14:33 c'est de partager le ressenti, de se donner des astuces.
14:37 Mais ce n'est vraiment pas de banaliser ce qu'elles vivent,
14:40 mais ça arrive à d'autres.
14:45 C'est ce qu'elles disent souvent, il n'y a même pas forcément besoin de parler.
14:48 Il y a des ateliers où on ne parle pas beaucoup de la maladie,
14:50 on parle de la vie, parce qu'heureusement, il y a la vie.
14:52 Mais c'est le fait de savoir qu'elles ont toutes traversé le même parcours,
14:55 c'est déjà du réconfort en soi, et ça va au-delà des mots.
14:58 Mais les mots sont importants aussi.
15:01 Et c'est ce qu'on essaie de mettre en place dans ces groupes et dans beaucoup d'activités.
15:06 C'est une question de rythme.
15:08 Oui.
15:09 Il est vraiment très important de respecter son propre rythme.
15:12 Il n'y en a pas deux pareils, chaque cas est différent.
15:15 Laurence, est-ce que vous pouvez nous dire comment est-ce que vous,
15:19 vous avez observé dans votre association, comment s'exprime cette créativité chez les patients?
15:25 Alors, c'est vrai que souvent, au départ, à l'annonce de la maladie ou pendant les traitements,
15:32 elle a tendance à être un petit peu ralentie parce qu'on peut être dans un mode un petit peu plus de dépression.
15:39 Donc, du coup, on a moins cet esprit créatif.
15:42 Alors, nous, on essaie de le remettre en place.
15:45 Ça marche bien avec la peinture.
15:47 On a beaucoup de patients qui participent à l'expression de cette manière-là.
15:53 Après, on a essayé d'autres choses.
15:54 Ça ne prend pas forcément tout le temps.
15:56 Je pense que c'est…
15:58 On avait essayé des ateliers écriture.
16:01 Moi, je suis psychologue, donc je dis à tout le monde qu'il faut écrire, il faut écrire,
16:04 il faut poser des mots, il faut se libérer.
16:06 Surtout chez les patients qui ont peut-être plus de difficultés à s'exprimer,
16:11 il faut trouver un moyen de poser les choses.
16:13 Donc, l'écriture, c'est un bon moyen d'exprimer, de poser les choses, de s'en libérer.
16:18 Voilà, mais il y a peut-être des phases pour ça.
16:20 Il y a peut-être une phase pour le soin.
16:22 Et puis, petit à petit, quand on retrouve l'élan, de se tourner à nouveau, la création revient.
16:30 Et voilà.
16:31 Merci.
16:32 Je vais terminer en parlant quelques minutes, en rebondissant sur ce que vous disiez, Laurence,
16:38 à propos de l'écriture.
16:39 Parce que, moi, je suis journaliste et je vous l'ai dit en introduction,
16:43 j'ai donc écrit ce livre "Un cancer pas si grave" à la suite de mon expérience du cancer.
16:49 Et c'est vrai que ça n'est pas...
16:51 Enfin, tout le monde ne va pas forcément réagir à l'écriture,
16:54 mais j'ai vraiment envie d'inciter chacun, chacune à essayer et à dépasser l'idée
17:01 qu'écrire, ça n'est que pour les professionnels de l'écriture,
17:04 donc des journalistes ou des chercheurs ou des écrivains,
17:09 à partir du moment où on sait écrire un chèque, on sait écrire un flot de pensée.
17:14 Et le flot de pensée, c'est le fait d'écrire à la main, en trois pages,
17:18 sur tout ce qui nous encombre dans l'esprit.
17:21 Et Dieu sait si, quand on est confronté à la maladie,
17:24 on a des carambolages d'émotions qui font qu'on a énormément de choses à extérioriser.
17:30 Et c'est ce qui s'est passé dans mon cas, puisque j'avais tellement d'émotions
17:33 que j'avais besoin de les consigner, parce que je sentais que ça allait changer
17:37 de jour en jour et de mois en mois, et que je n'allais pas forcément me souvenir de tout.
17:41 Et donc je ne saurais trop, ainsi.
17:44 Et chacun, chacune, et pas seulement les personnes qui sont confrontées à la maladie,
17:49 mais à essayer au réveil de prendre un stylo, de prendre une feuille,
17:54 surtout pas d'écran, pas de clavier, de revenir à la main
17:58 et de voir ce que l'inconscient a envie de déverser sur la page,
18:02 parce qu'il peut y avoir beaucoup de prise de conscience et de soulagement
18:06 dans le fait de se détacher physiquement, de déposer sur le papier des choses qui nous envoient.
18:14 Merci beaucoup d'avoir écouté cette table ronde dédiée au mieux-être pendant le cancer du sein.
18:25 Merci à chacun, à chacune d'avoir participé.
18:29 Et surtout, allez vous faire dépister, autopalpez-vous.
18:35 Il y a maintenant beaucoup d'outils pour vous montrer comment le faire.
18:39 Et puis c'est de vos mammographies.
18:42 Ça compte. Merci.
18:44 Merci à vous.
18:45 [Applaudissements]
18:50 [Musique]
18:56 [SILENCE]

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