Projet d'autoroute A69 Toulouse-Castres : la ZAD des opposants évacuée par les forces de l'ordre ce week-end

  • l’année dernière

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui le projet d'autoroute A69 Toulouse-Castres : la ZAD des opposants évacuée par les forces de l'ordre ce week-end.

Vous voulez réagir ? Appelez-le 01.80.20.39.21 (numéro non surtaxé) ou rendez-vous sur les réseaux sociaux d’Europe 1 pour livrer votre opinion et débattre sur grandes thématiques développées dans l'émission du jour.
Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
Transcript
00:00 Pascal Praud sur Europe 1.
00:02 - Lazade, la zone à défendre des opposants à la future autoroute A69 Toulouse-Castre n'a vécu que quelques heures.
00:09 Les manifestants ont été évacués par les forces de l'ordre avec le soutien de véhicules blindés.
00:13 1200 gendarmes mobilisés hier, 600 pour l'opération d'évacuation.
00:17 Les écologistes vont-ils trop loin ? C'est une question que nous posons.
00:20 Nous sommes avec qui ? Nous sommes avec Thomas Basile peut-être ?
00:23 - Allô ?
00:25 - Monsieur Thomas Braille.
00:28 - Oui, bonjour.
00:29 - Bonjour, vous êtes fondateur du groupe national de surveillance des arbres.
00:33 - Oui, oui, oui, tout à fait.
00:35 - Bon, et vous étiez sur place hier, vous faites partie des zadistes.
00:38 Pourquoi vous êtes contre cette autoroute ?
00:41 - Euh, enfin, déjà, je ne me définis pas comme un zadiste.
00:44 Moi, je me définis comme juste un simple citoyen qui alerte sur les problématiques d'une autoroute
00:51 qui est en train de détruire des terres agricoles et qui abîme des arbres, quoi.
00:54 Voilà, c'est ça l'idée, en fait, quoi.
00:58 - Je suis d'accord, mais il y a eu un référendum pour cette autoroute ?
01:02 - Non, il n'y a pas de référendum, mais ce qu'on demande, en fait, avec le collectif La Voix est Libre,
01:06 c'est qu'il y ait une analyse socio-économique,
01:08 parce qu'il y a les nouvelles données environnementales qui ont quand même changé depuis 30 ans.
01:12 Ce projet-là a déjà 30 ans.
01:14 Et l'idée, c'est qu'il y a eu une forte demande de référendum.
01:18 On demande ça aussi, un référendum qui a été demandé à 90%.
01:21 On a fait une...
01:23 Atoska a fait des sondages, nous en avons fait un aussi.
01:25 Il y a 82% des personnes du territoire qui demandent un référendum,
01:30 et 61% des personnes du territoire du Tarn et de la Haute-Garonne qui ne veulent pas de cette autoroute, quoi.
01:35 - Bon, M. Braille, je crois qu'on vous connaît parce que vous êtes intervenu régulièrement sur les plateaux de télévision.
01:40 Vous êtes celui qui a été parfois interrogé dans des arbres.
01:43 Je crois même que sur CNews, on avait pu échanger ensemble avec Régine Delfour,
01:46 me semble-t-il, à l'époque, si c'est de vous dont il s'agit.
01:51 - Oui, oui, oui, tout à fait, oui, bien sûr.
01:53 - Et c'est vrai que vous êtes sympathique, d'ailleurs, et la cause que vous défendez,
01:58 je me dis que vous passez beaucoup de temps à la défendre.
02:00 Je ne sais pas si vous avez une activité professionnelle à côté ou pas,
02:04 mais ça vous prend beaucoup de temps, tout ça ?
02:06 - Écoutez, vous faites bien de le dire parce qu'au moins on remet les pendules à l'heure.
02:10 Moi, je suis chef d'entreprise, donc j'ai une entreprise, je suis arboriste grimpeur, je travaille,
02:14 je soigne les arbres chez des clients, et je travaille à Mazamé, à côté de Mazamé,
02:20 et donc visiblement, c'est la ville pour laquelle on dit que ça soigne la misère.
02:25 Donc non, il n'y a pas de misère ici, on travaille, on a toujours travaillé.
02:29 - Mais là, ça vous prend du temps, c'est ce que je veux dire, parce que vous êtes souvent dans ces arbres-là.
02:33 - Ça fait un mois et demi que je suis sur le terrain, ça fait un mois et demi que je ne vois plus mon petit garçon,
02:38 et tout ça, c'est bien évidemment compliqué, et que je ne gagne plus d'argent, moi, quand je suis sur le terrain.
02:43 - Mais là, parce que vous êtes dans l'arbre, mais vous descendez quand même de l'arbre de temps en temps, si j'ose dire.
02:47 - Non, mais là, je n'y suis plus, ils ont abattu la grande majorité des arbres sur le tracé de l'autoroute,
02:53 des arbres qui avaient 200 ans, donc voilà.
02:55 - Bon, alors écoutez, Bernard Carayon, qui est maire républicain de Lavore dans le Tarn,
02:59 il était l'invité de Dimitri Pavlenko ce matin sur Europe.
03:02 - C'est un projet de progrès, il s'agit de désenclaver un bassin industriel et un bassin démographique de 150 000 habitants.
03:08 Ceux qui sont contre nous sont des privilégiés, et ils nous prennent un peu pour des ploucs.
03:13 On a vu d'ailleurs que dans la manifestation, il y avait très peu de Tarnet, peut-être 10%.
03:17 Ce sont des gens qui ont tout, ils habitent dans des métropoles où ils ont le métro, où ils ont l'autoroute,
03:24 où ils ont des aéroports internationaux, où ils ont des gares TGV. Nous, on n'a rien, on n'a rien de tout ça.
03:31 - Bon, Bernard Carayon sur Europe 1 ce matin, il est un invité de Dimitri Pavlenko,
03:34 manifestement, il n'est pas sur votre position, M. Braille.
03:37 Et je vous propose d'écouter, c'est Annick qui est avec nous et qui voulait échanger précisément avec vous,
03:43 parce qu'elle soutient, me semble-t-il, le projet d'autoroute. Bonjour Annick.
03:46 - Oui, bonjour Pascal. - Pourquoi vous le soutenez, ce projet ?
03:50 - Je le soutiens parce que c'est l'évolution de la société, parce qu'il y a des entreprises qui ont besoin de se déplacer,
04:00 des entreprises qui ont besoin d'être créées, peut-être... - Mais vous êtes de la région, vous-même ?
04:05 - Non, non, moi je suis de Fontainebleau. - Ah oui, donc peu conservée par l'autoroute du Tarn.
04:10 - Non mais moi je comprends, je comprends les gens qui habitent peut-être à Toulouse et qui veulent se déplacer,
04:17 qui n'ont rien d'autre comme moyenne de déplacement que la nationale.
04:21 - Bon, on marque une pause et on revient avec M. Braille et Annick.
04:26 Pour te le dire, moi j'ai pas de position là-dessus, je connais assez mal, comme tout à chacun, ce sujet.
04:31 En tout cas, je ne suis pas sur place, donc j'attends vos réactions, à tout de suite.
04:36 - Au zéro, 1,80, 20, 39, 21, 11h, 13h, c'est Pascal Praud sur Europe 1.
04:40 - Europe 1, Pascal Praud.
04:42 - Vous écoutez Pascal Praud de 11h à 13h sur Europe 1 et nous revenons sur ce projet d'autoroute A69, Toulouse-Castre, Pascal.
04:50 - Alors, Thomas Braille, moi ici j'ai bien compris.
04:53 Aujourd'hui, pour aller de Toulouse à Castre, il n'y a qu'une nationale et on met 1h20, nous sommes d'accord ?
05:00 - Oui. - Et avec le projet d'autoroute, on mettra 1h.
05:06 Pour aller de Toulouse à Castre. Et l'argument numéro 1 qui est donné par ceux qui souhaitent cette autoroute,
05:13 c'est de désenclaver le sud du Tarn, nous sommes d'accord ?
05:18 - Oui, c'est ce que... - Je ne dis pas de bêtises ?
05:21 - Oui, non, vous ne dites pas de bêtises.
05:23 - Bon, alors après, est-ce que pour gagner 20 minutes, c'était utile ou pas ?
05:30 Alors, il y a une question de survie économique, c'est ce que disent parfois les locaux,
05:34 c'est aussi ce que disait M. Carayon, que tout le monde a le droit à la même chose en France,
05:39 tout le monde a le droit à des autoroutes, etc.
05:41 Bon, après, chacun là aussi se fait son avis, on gagne 20 minutes.
05:45 Bon, effectivement, on gagne 20 minutes, c'est plus rapide.
05:48 - Bah écoutez, j'ai envie de vous dire, Annick l'a très bien dit elle-même,
05:51 elle a dit comment les gens ont besoin d'une nationale,
05:54 oui, elle a parlé d'une nationale, c'est très bien, la nationale n'est pas saturée en fait,
05:57 c'est pour ça qu'on dit qu'il ne faut pas d'autoroute, on ne fait pas une autoroute pour 8000 véhicules/jour.
06:01 Et pour en revenir à M. Carayon, il a clairement expliqué qu'on était enclavé,
06:05 et tout ça, dans le territoire, on a des hôpitaux, on a des aéroports, il y a des infrastructures scolaires,
06:10 enfin, à quel moment on est enclavé en fait ?
06:12 - Bah, c'est-à-dire que les gens qui font Toulouse-Castre, qui font l'aller-retour tous les jours,
06:16 bah, ils vont gagner 40 minutes.
06:19 - Non, non, non, c'est 12 minutes de gagné déjà, est-ce que pour 12 minutes, on fait une autoroute qui va coûter 17 euros l'aller-retour,
06:27 mais qui va se payer ça ? C'est la question qu'on pose aujourd'hui.
06:30 Qui va se payer ça ? C'est une des autoroutes les plus chères de France du coup, vous voyez ?
06:35 - Alors les pompiers par exemple, ils disent que 15 minutes pour aller de Mazamay à l'hôpital Purpan, à Toulouse,
06:40 bah, ça compte, qu'ils vont aller plus vite, ils le disent.
06:43 Moi, j'essaie de vous donner les arguments que j'ai pu collecter ici ou là.
06:49 - D'accord, mais le problème c'est qu'on entend toujours que les pompiers, en fait, les infirmiers, les pompiers dans les émissions radio.
06:54 Bon, écoutez, on n'est pas dupes, on sait tous très bien qu'à un moment donné, on tire un peu sur les ficelles sensibles, quoi.
07:00 Mais moi, je vous le dis clairement, cette nationale, je la prends, elle n'est pas saturée,
07:04 et on ne fait pas une autoroute pour 8 000 véhicules au jour, c'est pour ça aujourd'hui que ça gronde.
07:07 Le Comité national de la protection de la nature a dit non, c'était... a donné un avis défavorable,
07:12 l'autorité environnementale a donné un avis défavorable,
07:15 le commissariat général à l'investissement a dit que cette autoroute allait être déficitaire,
07:19 qui va payer une fois que cette autoroute sera déficitaire ?
07:21 Bah, c'est toujours le contribuable, en fait, vous voyez.
07:23 - Écoutez, je... Bon, en plus, vous, votre combat, il est plus pour défendre et...
07:30 Quand vous me dites, il y a un argument auquel je suis sensible,
07:32 quand vous me dites qu'on a abattu des arbres qui avaient 200 ans, je peux entendre ça.
07:37 En même temps, je m'aperçois qu'en France aujourd'hui, si vous voulez construire n'importe quoi,
07:42 vous voulez construire un stade de football, vous voulez construire un bâtiment public,
07:46 vous voulez construire une autoroute, etc., vous ne pouvez plus rien faire.
07:50 C'est-à-dire que si vous voulez construire un aéroport, on a vu ce que c'était, il y a eu une ZAD à Nantes,
07:56 vous voulez construire un terrain de football ou un stade de football,
07:59 et tout d'un coup, il y a une espèce extrêmement rare de batracien ou de crapaud
08:04 qu'on va détruire et le projet est arrêté, bon...
08:07 C'est compliqué de construire quelque chose aujourd'hui...
08:12 - Alors, on n'a rien contre le fait de construire des choses...
08:15 - Oui, mais il y a toujours des gens qui... Il y a toujours, sur tous les projets aujourd'hui, vous avez des ZAD.
08:21 Et l'aéroport de Nantes était intéressant de ce point de vue-là.
08:25 - Non, mais j'entends bien, si vous voulez, mais nous, on n'a rien contre le fait qu'il y ait des infrastructures,
08:28 des choses qui se créent, mais je pense qu'il y a encore trop aujourd'hui.
08:30 - Oui, mais alors, on ne peut plus construire d'autoroutes, on ne peut plus construire de stades de foot,
08:34 on ne peut plus construire d'aéroports, on fait quoi ? On ne peut plus rien construire ?
08:39 - Non, mais écoutez, ça j'entends, si vous voulez, mais si vous voulez...
08:42 Enfin, vous avez quand même vu qu'au mois d'octobre, il y a une semaine, il faisait 30° à Toulouse.
08:46 Vous voyez, il y a quand même un réel problème aujourd'hui.
08:50 Je pense qu'il faut lever le pied, il faut construire ces zones déjà dégradées aussi,
08:53 c'est important de le dire aussi, il faut rénover des choses qui sont rénovables
08:57 et pas toujours construire des choses neuves.
08:59 On peut faire des choses, nous, on n'a rien contre le fait qu'il y ait des choses qui se passent...
09:02 - L'aéroport de Nantes, allez dire au Nantais, l'aéroport, il est vraiment dans un sale état pour le rénover.
09:09 D'ailleurs, la rénovation a été arrêtée, d'ailleurs.
09:11 La rénovation n'a même pas... qui devait avoir lieu, elle n'aura finalement pas lieu.
09:14 Mais Annick est avec nous, puisque nous parlons, nous parlons, mais on a oublié Annick.
09:18 - Je voulais bien un petit peu m'exprimer. - Exprimez-vous, Annick.
09:21 - Je me rends compte que tous ces gens qu'on a interviewés, tous ces gens qu'on a vus,
09:25 ce sont des jeunes, on ne sait pas d'où ils viennent, je ne pense pas qu'ils vivent dans cette région-là.
09:29 Et je pense qu'on n'a pas du tout entendu les locaux, les gens qui sont pour la construction de cette autoroute, déjà.
09:36 Ce sont souvent des étudiants, comme a dit le maire, qui vivent dans des métropoles,
09:41 où ils ont tout ce qu'ils veulent, ce sont des étudiants.
09:44 Souvent ils ont les bourses, ils font des études qui parfois ne mènent à rien,
09:47 mais ils sont des professionnels des manifestations. Voilà ce que j'ai vu.
09:50 Et je trouve que tous les recours possibles ont été épuisés.
09:55 Maintenant, c'est l'État de droit qui est prononcé, c'est tout, point.
10:00 On ne va pas continuer comme ça pendant des années.
10:03 - En tout cas, il est de la région, M. Braille.
10:06 - Et alors, qui est de la région ?
10:09 - Est-ce que vous pourriez redonner mon numéro de téléphone à madame Annick ?
10:15 Moi, je serais ravi d'échanger avec elle, parce que je ne suis pas du tout quelqu'un qui a envie de faire monter le ton.
10:19 Mais comme elle le disait elle-même, elle est de Fontainebleau, elle dit les gens ne sont pas d'ici.
10:22 Mais elle n'est pas d'ici, en fait. Elle donne un avis, mais elle n'est pas d'ici.
10:25 Moi, je suis du bas-fing, Annick.
10:27 - Mais qui c'est qu'on a interviewé ?
10:29 - Est-ce que les habitants sont pour ? Ça, ça m'intéresse.
10:32 Si on faisait un référendum, Thomas Braille, est-ce que les gens souhaitent cette autoroute ?
10:39 - Non, ils ne la souhaitent plus. C'est pour ça qu'on dit qu'il faut faire un référendum.
10:42 Annick, on est d'accord ? Si les gens du coin ne sont pas d'accord ?
10:45 - On n'en sait rien. - Vous êtes d'accord avec moi, Annick, là-dessus ou non, du coup ?
10:48 - Mais non, je ne suis pas d'accord, parce qu'on n'en sait rien.
10:50 Et je n'ai pas vu des gens s'exprimer, des gens qui étaient pour, on ne les a pas vus s'exprimer.
10:55 On n'a vu que des gens qui étaient contre. Et souvent, c'est du rêve.
10:57 - Annick, vous êtes énervée. Il ne faut pas s'énerver, vous savez, ça ne fait pas voir le fil des vents.
11:00 - Je ne m'énerve pas, mais ça m'agace.
11:01 - Vous ne connaissez pas Annick, Thomas. Elle est née énervée.
11:05 - Oui, tous les recours possibles ont été épuisés.
11:07 On est dans un état de droit ou pas dans un état de droit ? C'est ça qu'il faut savoir.
11:11 - Annick, vous avez des petits-enfants, je pense. A votre voix, quel âge vous avez, Annick ?
11:17 - J'ai 75 ans.
11:20 - Il y a le mari d'Annick qui n'est pas content.
11:23 - Oh là là, le mari d'Annick. Si Joël s'en met, là on est fichus.
11:29 - Qu'est-ce qu'il a, Joël ?
11:31 - Il dit qu'on est passé à Mazamé il n'y a pas très longtemps.
11:33 - Il dit qu'il est passé à Mazamé.
11:35 - Annick, je serais ravie de discuter avec vous. Franchement, je vous le dis clairement.
11:38 Mais Annick, vous avez des petits-enfants, on est d'accord aujourd'hui, les jeunes qui sont sur ces mobilisations.
11:43 Il vous faut me laisser, vous m'écoutez un petit peu, Annick ?
11:46 - Oui, bien sûr que je t'écoute.
11:48 - Les jeunes qui sont sur ces mobilisations, Annick, moi j'en ai serré dans mes bras.
11:53 J'ai une série de gamines qui a 22h qui en pleurent.
11:55 Elles ne voient plus le tunnel.
11:57 - Ça fait doucement rigoler. On pleure pour autre chose que pour ça.
12:00 - C'est leur destin qui est en jeu, Annick.
12:03 - Arrête, arrête, arrête.
12:05 Arrête leur destin, non mais franchement.
12:07 Disons que ça comme destin. Merci.
12:10 - En tout cas, parait-il que 61% des habitants du Tarn et de la Haute-Garonne
12:15 seraient défavorables à la 69 selon un sondage IFOP.
12:18 Ça, je ne sais pas de quand il date.
12:20 - Comment ça a été fait ce sondage ?
12:23 - De toute façon, on est d'accord qu'il ira au bout cette autoroute maintenant.
12:28 Il ira au bout, il n'y aura pas de changement, Thomas.
12:31 - Non, il y a une forte opposition des personnes de la région.
12:36 - Oui, mais ça, c'est pas grave.
12:38 - Ah bon ?
12:39 - C'est pas le problème, c'est à partir du moment où...
12:41 - Non, c'est pas très grave.
12:43 Reculer, c'est gagner en crédibilité, Annick,
12:46 parfois aussi au niveau des politiques, voyez,
12:49 parce qu'il y a une forte mobilisation des gens ici.
12:52 - On est dans un état de droit, oui ou non ?
12:55 - Bon, écoutez, Annick, on va marquer une pause.
12:57 On va marquer une pause et se dire au revoir tout de suite après.
13:00 - Oui, c'est ça.
13:01 - Parce qu'il est 12h40.
13:02 Vous ne déjeunez pas aujourd'hui ?
13:03 Vous n'avez pas fait à déjeuner à Joël, Annick ?
13:06 - Si, si, je suis remontée, là, je suis remontée comme d'habitude.
13:08 - Et qu'est-ce que vous avez de prévu à déjeuner ?
13:11 - D'abord, on va boire un coup, premièrement.
13:13 - D'accord, ça c'est bien.
13:15 Vous avez le petit apéro.
13:17 Mais alors c'est quoi ?
13:18 C'est du vin ou c'est un petit apéritif ou un guignolet ?
13:21 - Ah non, c'est du vin.
13:22 C'est une bouteille de vin blanc.
13:23 - À consommer avec modération.
13:24 - Parce que ça peut être un guignolet Kirsch ou un Americano ?
13:28 - Non, non, non, non, non.
13:29 Une bouteille de vin blanc.
13:31 Un divan Bourgogne.
13:32 - Un Saint-Venou ?
13:33 Une bouteille entière ?
13:34 Une bouteille de Bourgogne, tous les deux ?
13:35 - Un Chardonnay.
13:36 Mais on ne va pas tout boire.
13:38 - Et après, ça accompagne quoi le Chardonnay ?
13:41 - Ça va accompagner, qu'est-ce qu'on va faire après ?
13:43 Bon, on va boire un petit peu, je vais manger un petit peu de saumon fumé.
13:47 Un petit peu de saumon fumé.
13:48 Et puis après, on va voir ce qu'on va manger.
13:50 - Mais qu'est-ce que vous avez à déjeuner ?
13:52 - Oui, on va voir.
13:53 - Du saumon fumé, vous avez dit ?
13:55 - Oui, absolument.
13:56 - Dites-moi, vous n'êtes pas une grande cuisinière.
13:58 - Eh bien oui, moi je vis correctement.
14:00 - Je suis d'accord avec vous, mais ça ne va pas vous demander beaucoup de préparation, le saumon fumé ?
14:04 - Ah ben non, mais après j'ai préparé un poulet.
14:07 - Un poulet, d'accord.
14:08 - Avec des pommes de terre.
14:09 - Ah ouais, absolument.
14:10 - Et le saumon, vous le mangez avec des petits blinis ou des petits toasts ?
14:14 - Des petits toasts, comme des petits toasts que j'ai fait griller.
14:18 - Ah ouais, donc ça devient un vrai bon rendement.
14:20 - Du pain avec des graines.
14:21 - Crème fraîche, et puis le poulet avec pommes de terre.
14:24 - Oui, et du pain avec des graines.
14:25 - Et il y a un dessert également de prévu ?
14:27 - Ah ben, il me reste de la tarte aux pommes d'hier, alors ça sera l'affaire.
14:31 - Donc là, après vous dormez jusqu'à 7h ce soir.
14:33 - Vous rigolez ? Non, mais certainement pas.
14:36 - On fait pas la sieste chez nous.
14:38 - Une petite sieste après ?
14:39 - Certainement pas.
14:41 - Pas de sieste avec un Joël ?
14:42 - Bien sûr que non.
14:43 - Un petit câlin ?
14:44 - Non, non, non, non, il y a du boulot, il y a des choses à faire dans le jardin.
14:48 - Pauvre Joël.
14:50 - Est-ce qu'il a le droit à un petit câlin, Joël, de temps en temps ?
14:53 - Oui, de temps en temps, mais quand c'est l'heure.
14:55 - Quand c'est l'heure.
14:56 - Il est 12h40, manifestement, c'est pas l'heure.
15:01 - Non, non, c'est pas l'heure.
15:02 - C'est tintin, mais grand-père, c'est tintin.
15:05 - C'est ça.
15:06 - C'est une vieille expression, c'est tintin.
15:08 - Oui.

Recommandée