Alors que Microsoft annonçait récemment le lancement de Copilot, un assistant similaire à ChatGPT, l’IA accélère toujours plus son déploiement dans l'entreprise. Quels sont les derniers cas d’usage ? Comment ces innovations sont-elles encadrées ? Quels dispositifs de financement ? Nous faisons le point sur les dernières actualités du secteur avec Aimé Lachapelle, cofondateur d’Emerton Data et Robert Vesoul, cofondateur d’Illuin Technology.
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00:00 C'est l'heure de notre grand rendez-vous avec l'IA, avec l'actualité autour de l'intelligence
00:07 artificielle et en particulier des IA génératives parce qu'il y a une grosse accélération.
00:11 On va commenter cela avec mes invités, Aiméla Chapelle, fondateur, managing partner et cofondateur
00:17 d'Emerton Data.
00:19 C'est une entité du cabinet de conseil Emerson qui est spécialisée dans le domaine de la
00:24 transformation digitale.
00:26 Vous avez plus de 15 ans d'expérience dans l'initiation et la direction de grands projets
00:31 de données et d'IA et vous étiez notamment, si je peux citer quelque chose, l'ancien
00:35 directeur de la data science chez Capgemini Invent.
00:37 Voilà, comme ça on situe un petit peu d'où vous parlez.
00:40 Avec vous autour de la table Robert Vesoul, confondateur et PDG d'Eluine Technologies,
00:45 fondé en 2017 au sein de l'écosystème de Central Superleg de l'université de Paris-Saclay
00:51 également.
00:52 C'est l'un des clusters de référence de l'IA et des mathématiques au niveau mondial.
00:57 Eluine Technologies c'est aujourd'hui une entreprise, une startup j'allais dire.
01:01 Une entreprise en ce moment.
01:02 Oui, on est plus de 80 experts.
01:04 On est probablement l'une des plus grosses équipes d'experts en IA en France à ce
01:10 niveau.
01:11 Très fort croissance, 60 clients grands comptes.
01:14 Oui, tout à fait.
01:15 Et en 2023, beaucoup de sollicitations de grands groupes sur ce fameux thème de l'IA
01:20 et de savoir comment ça va influencer le devenir ou la feuille de route des grands
01:27 groupes avec ces nouvelles technologies.
01:29 Oui, parce qu'on voit que ça bouge.
01:31 Notamment, JET est présente au lancement de Microsoft 365 Copilot qui est annoncé
01:37 en France pour le 1er novembre.
01:39 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on a un assistant intelligent qui arrive dans
01:43 toutes les applications 365.
01:46 Donc, on perçoit l'immense changement finalement que ça va impliquer dans les usages.
01:51 Beaucoup d'entreprises utilisent ces outils.
01:53 C'est basé sur une intelligence artificielle qu'on connaît bien, développée par Open
02:00 AI.
02:01 Mais ça reste un modèle figé en 2021 avec des données de contexte de l'entreprise
02:08 qui vont permettre de l'enrichir, de le rendre beaucoup plus pertinent à l'usage.
02:12 Moi, ce qui m'a frappée, c'est que d'abord, ça arrive dans tous ces outils, mais quand
02:16 même, ça reste assez cher parce que l'offre qui est proposée là, c'est 30 dollars par
02:20 utilisateur par mois à payer pour accéder à ce Copilot.
02:24 Ça reste une technologie élitiste liée à Générative ?
02:29 C'est à la fois cher et pas cher.
02:31 C'est important aussi de se dire que l'arrivée massive de ces technologies dans notre outil
02:36 bureautique va poser quand même des tas de questions aux utilisateurs finaux que nous
02:41 sommes dans des entreprises ou dans des organisations.
02:44 C'est que quand on mettra dans Word et qu'on demandera de résumer ou dans notre messagerie
02:49 de résumer un mail, de faire des choses, on enverra de l'information à Open AI.
02:54 Et donc, il y a un vrai challenge pour les organisations aujourd'hui de se dire comment
02:58 ces technologies peuvent être appropriées quand même en toute sécurité.
03:02 Parce que si on se dit résume-moi le dernier contrat que je suis en train de gérer avec
03:06 mes clients, cette information, elle va partir chez Open AI comme quand vous êtes un utilisateur
03:11 de chat GPT aujourd'hui.
03:13 Donc, il y a des alternatives.
03:14 Ce que dit Microsoft, c'est que ce ne sera pas le cas.
03:17 Il communique beaucoup sur cette transparence, sur le fait que ça va travailler uniquement
03:22 au sein même de l'entreprise.
03:24 Mais d'ailleurs, il va falloir développer des nouveaux métiers parce que pour alimenter
03:29 ces bases de données qui rendent pertinents les larges modèles de langage, il va falloir
03:34 avoir des data prompt engineering, j'imagine.
03:38 Des gens qui savent bien collecter la bonne donnée pour qu'on puisse réaliser des
03:43 prompts intelligents au sein de nos entreprises.
03:46 Il y a tous ces nouveaux métiers qui vont émerger dans ces mois qui viennent.
03:50 Alors, nouveaux métiers et évolution des métiers existants.
03:53 Le prompt engineering, on en parle beaucoup aujourd'hui.
03:57 Quand la technologie sera mature…
03:59 C'est ce qui se recrute le plus en ce moment.
04:01 Oui, alors après, mon point de vue sur ce point-là, c'est que quand la technologie
04:05 sera mature, ce sera juste s'exprimer en langage naturel, il n'y aura plus d'ingénierie
04:09 d'un prompt.
04:10 Il faudra juste s'exprimer comme on s'exprime aujourd'hui avec une équipe, avec d'autres
04:15 humains en face, professionnels.
04:17 Pour revenir sur le prix, on a le sentiment quand même, nous on échange avec pas mal
04:23 de groupes du CAC 40, des grands groupes, des grandes équipes.
04:26 30 dollars par mois par utilisateur sur une société de 100 000 collaborateurs, ça fait
04:33 3 millions par an.
04:34 Nous, ils nous disent que c'est cher.
04:36 Il y en a qui se posent des questions.
04:38 Je n'ai pas précisé, effectivement, c'est réservé aux entreprises de plus de 300 collaborateurs
04:41 pour l'instant.
04:42 Mais c'est aussi le fait que Microsoft doit équilibrer son modèle économique d'une
04:47 acquisition importante et de rentabiliser cette équation qui est le fait d'être
04:54 dans cette innovation qui, en termes de capacité de computing pour faire tourner tous ces serveurs,
05:01 nécessite beaucoup d'investissement et beaucoup de choses.
05:03 Ça remet un peu les choses à leur place.
05:04 On avait l'impression que c'était la grande démocratisation et finalement, pour accéder
05:09 à des outils vraiment performants qui sont capables de répondre à ma requête de manière
05:15 professionnelle, il faut encore payer très très cher.
05:17 Moi, je nuance un petit peu parce qu'au moment où s'est lancé ChatGPT ou quelques
05:22 semaines plus tard, s'est lancé un mouvement presque aussi fort de l'open source sur
05:28 ces grands modèles de langues, c'est-à-dire que ces grandes modèles de langues d'IA
05:32 des entreprises comme Meta, comme Mistral en France, comme d'autres entreprises,
05:37 c'est des modèles qui sont aujourd'hui open sourcé et donc que des entreprises,
05:41 des entreprises, il le fait, sont capables d'intégrer ce qu'on appelle le fine-tuning,
05:46 d'adapter au contexte d'une entreprise et de leur délivrer dans un modèle économique
05:49 qui est différent.
05:50 Donc, il ne va pas y avoir sur le marché que Open AI et Open AI.
05:54 Il y a aujourd'hui, depuis qu'il y a ces modèles open source qui permettent de réaliser
06:00 ces tâches-là parce qu'on confond des fois le fait de réaliser une tâche, par exemple
06:04 de résumer un document avec une tâche d'aller chercher dans le web l'histoire du général
06:09 de Gaulle ou d'autres choses.
06:11 Donc, c'est faire une tâche d'IA, il y aura des alternatives et il y aura du challenging
06:16 économique de l'offre de Microsoft.
06:18 Alors, fatalement, comme c'est dans notre tiborotique, ça sera très simple d'accès,
06:23 mais il y aura des offres.
06:24 Et pour les entreprises, je rejoins tout à fait ce 3 millions d'euros, c'est des sommes
06:28 qui nécessitent de se dire est-ce qu'il n'y a pas des offres alternatives ? Comment
06:32 je peux sur mes sujets penser ?
06:34 C'est une opportunité, ça justement pour les modèles européens.
06:36 Oui, tout à fait.
06:37 Sur la transformation, je parlais des nouveaux métiers qui sont de plus en plus sollicités,
06:43 mais il y a plus largement le fait que ça change chaque métier au sein de l'entreprise
06:47 puisqu'il va falloir travailler avec ces nouveaux assistants intelligents.
06:52 Il va falloir accompagner les collaborateurs là-dessus.
06:54 Et ça, c'est quelque chose qui occupe beaucoup de gens déjà parce qu'il y a des applications
06:58 qui sont matures, par exemple l'aide au résumé d'une réunion, la traduction automatique
07:04 dans toutes les langues.
07:06 Donc, il y a tout un tas de tâches du quotidien aujourd'hui pour lesquelles la productivité
07:12 peut augmenter très vite dès lors que ces technologies sont adaptées.
07:15 Donc, ça, le sujet en fait, il est génératif, il a été pris au niveau C-level, voire au
07:20 niveau C-E-O quand même dans beaucoup de groupes pour que justement une vision puisse
07:24 être partagée rapidement et que derrière, il se mette en place tout le change management
07:31 associé.
07:32 Mais est-ce que ça veut dire supprimer des postes, augmenter la productivité ? Mais
07:37 de quelle façon ? Qu'est-ce que vous voyez arriver au sein des entreprises que vous conseillez
07:41 ?
07:42 Il y a deux choses.
07:43 Effectivement, quand on tourne le sujet dans tous les sens, l'IA génératif, ça permet
07:46 de faire des gains de productivité, de produire plus vite à moindre coût.
07:52 Donc, ça permet de faire des choses qu'on faisait avant plus rapidement à moindre coût.
07:56 Ça permet aussi parfois de faire des choses qu'on ne faisait pas avant parce qu'il n'y
07:59 avait pas de logique économique.
08:00 Par exemple, on n'allait pas embaucher des milliers d'analystes marché pour cartographier
08:05 en France toutes les tendances dans tous les restaurants autour des goûts, par exemple
08:10 des associations de saveurs, de champignons avec des poulets.
08:12 On peut imaginer tout un tas de choses qui sont du coup maintenant possibles et qui ne
08:17 l'étaient pas avant.
08:18 Ça, ça crée aussi, de mon point de vue, beaucoup d'opportunités parce que quand
08:24 on met ça entre les mains d'analystes marché, ils peuvent pousser la réflexion beaucoup
08:30 plus loin, anticiper les besoins des consommateurs, etc.
08:33 C'est une vision effectivement positive.
08:35 Il y a aussi quand même cette interrogation qu'on se pose tout le temps.
08:38 Est-ce que ces nouveaux logiciels intelligents ne vont pas enlever de l'humain là où il
08:42 y en avait avant ?
08:43 Je continue dans la branche positive parce que c'est important de s'en donner.
08:47 Par exemple, dans le domaine de la santé, un médecin, quand il va faire des résumés
08:52 ou quand il va analyser toute une série de documents, fait toute une série de travaux
08:56 qu'il estime être ébarbatifs.
08:59 Ce type d'outils peut lui permettre d'accélérer, de l'aider.
09:04 C'est toujours avec lui qui est aux manettes, mais peut lui l'aider beaucoup dans son travail.
09:10 Oui, il y a un vrai sujet de productivité et de métiers qui vont changer.
09:15 Dans le domaine de la relation client, par exemple, il y a des choses qui vont s'automatiser.
09:19 Et probablement, l'idée, c'est que les personnes en charge d'eux vont être sur des choses
09:25 à plus forte valeur ajoutée.
09:26 On retrouve ce qu'on a trouvé dans l'industrie.
09:29 Il y a une forme d'automatisation de toute une série de tâches qui ne l'était pas avant,
09:35 mais des tas de gisements aussi d'autres métiers à inventer, d'autres façons de consommer
09:40 l'information.
09:41 Je travaille beaucoup dans ce domaine de l'éducation avec Satran et Supélec, de se dire, ces outils,
09:46 est-ce que ça vole le travail des professeurs ou ça permet au contraire de mieux enseigner,
09:51 d'aller plus profond dans tel ou tel domaine ?
09:53 Il faut essayer collectivement d'en faire une construction positive, même si c'est
09:59 vrai que cette vague va très vite et empêche peut-être dans certains cas d'avoir le recul.
10:05 Tout le monde avance très vite.
10:08 Ce n'est pas impossible que dans cette avancée, il y ait des choses qui soient plus ou moins
10:12 bien faites et qu'on voit des ratés, des loupés ou au contraire de très belles réussites.
10:17 Dans cette accélération toujours et qu'on expérimente chacun la solution pas du tout
10:24 élitiste, c'est Google qui commence à dire, moi ces IA génératives, je les mets à disposition
10:29 de tous les utilisateurs de smartphones de ma marque bien entendu.
10:32 Dans le Pixel 8, on nous promet des nouvelles fonctionnalités, de l'amélioration des images
10:39 par exemple avec des choses assez spectaculaires.
10:42 On va devenir chacun des utilisateurs de ces IA génératives.
10:46 On va pouvoir en tester aussi les limites.
10:49 Quelles sont les limites aujourd'hui ?
10:51 Les limites aujourd'hui, on discute à la fois de la partie texte, de la partie image.
10:58 Ce sont deux sujets qui avancent de front, qui touchent des métiers, certains de la
11:03 création, d'autres métiers qui gèrent plus des corpus de texte, des choses comme
11:10 ça.
11:11 Ce sont des métiers différents.
11:12 Effectivement, cette automatisation, elle va nous amener à re-réfléchir sur certains
11:20 de ces métiers.
11:21 Là où les GAFAM sont très forts, c'est qu'ils font arriver ça très vite dans notre
11:26 quotidien.
11:27 On parle de Microsoft, on parle de Google et donc ça oblige les entreprises dans leur
11:32 réaction.
11:33 Du côté des entreprises, du côté des particuliers ?
11:34 Tout à l'heure, on parlait de copilote.
11:36 Il y a une étude d'un grand cabinet publiée cet été qui montre que 10% des salariés
11:42 d'entreprises utilisent ChatGPT dans le cadre de leur travail.
11:45 Il y a du shadow utilisation de ces outils.
11:49 La réaction des entreprises pour pouvoir à la fois maîtriser ce qu'on a dans notre
11:55 smartphone, ce qu'on va pouvoir faire qui est ultra puissant, ce que nous donne comme
11:59 outil l'entreprise, c'est tout le challenge complexe qu'ont les entreprises pour réagir
12:04 à ces outils.
12:05 Parfois les promesses sont très belles mais finalement à l'usage on se rend compte que
12:11 ces IA génératives ne font pas encore des miracles.
12:13 Je posais la question des limites technologiques.
12:17 Est-ce que les entreprises sont en attente très forte autour des IA génératives et
12:21 risquent d'être un peu déçues des résultats ?
12:23 Complètement.
12:24 Elles l'ont été déjà avec les premières vagues qui étaient le Big Data puis la première
12:30 vague de l'IA.
12:31 Là, il va se passer la même chose.
12:33 C'est assez naturel il me semble puisque quand on veut adopter une technologie massivement,
12:40 on donne de la vision, on se dit qu'elle va servir à tout faire et puis au final on
12:47 fait le tri et puis ça va permettre d'adresser certains cas d'usage verticalisés.
12:52 Faut-il leur dire de ne pas aller trop vite ?
12:54 Je pense qu'il y a deux voies qui doivent être menées en parallèle.
13:00 La première, c'est de permettre de tester à grande échelle parce que c'est ça qui
13:05 permet aussi à la technologie de maturer.
13:07 Et la deuxième voie, c'est de leur permettre d'être audacieux, de faire les bons paris,
13:12 de partir sur les bons sujets qui vont apporter de la valeur à court terme.
13:16 On a les applications du quotidien qu'on a mentionné plus tôt qui sont dans la suite
13:23 Microsoft Copilot.
13:24 On va avoir aussi des applications beaucoup plus spécialistes, par exemple l'aide à
13:28 la rédaction de documents juridiques, l'aide à la rédaction ou à la sélection dans le
13:33 domaine des ressources humaines.
13:34 Tout un tas d'applications de ce type-là sur lesquelles il y a un alignement qui est
13:38 en train de se créer, beaucoup de spécialistes de ces métiers qui vont très vite pouvoir
13:43 adopter des solutions sur mesure d'IA générative.
13:46 Notre domaine où c'est très fort, c'est le domaine du développement, du coding.
13:51 C'est-à-dire que ces outils permettent aujourd'hui de façon très concrète et avec des grandes
13:57 populations de développeurs de gagner 15, 20, 25% de productivité dans la façon dont
14:03 on développe des applications.
14:05 Pour le coding, c'est clair que c'est une réalité qui est déjà dans le portefeuille
14:11 du développeur informatique classique.
14:15 C'est pour ça que c'est selon les industries, selon les secteurs, mais dans cet exemple-là,
14:20 c'est déjà dès 2023 un outillage qui permet d'écrire des tests, de documenter son code
14:26 informatique, d'accélérer son développement de façon très significative.
14:28 Alors, on a aussi une annonce importante du côté français avec Xavier Niel qui a parlé
14:35 de son ambition pour l'IA avec l'achat d'un supercalculateur du côté de sa filiale d'hébergement
14:41 Cloud Scaleway.
14:43 C'est un point de départ essentiel, le supercalculateur.
14:46 On en a besoin d'un de plus encore ?
14:49 Oui, c'est ce qu'avait annoncé le président Macron à Ivy Tech avec la création d'un
14:55 nouveau calculateur qui complète le calculateur Jansé du CNRS qui est justement sur le plateau
15:01 de sa clé.
15:02 C'est que pour être capable d'arriver dans ces révolutions, il faut de la puissance
15:06 de calcul et ce qui a fait la réussite d'OpenAI avec une ingénierie pour gérer tout ça qui
15:12 est très grande.
15:13 Donc, le fait que des acteurs français veuillent investir massivement pour se doter de calculateurs,
15:19 c'est une très bonne nouvelle.
15:20 Il y a des sociétés comme Numespot dans le groupe de O4Post qui...
15:22 C'est ce que disait, il y a une annonce aussi ?
15:25 Il y a des acteurs qui sont souverains parce qu'il y a ce sujet de la souveraineté des
15:31 données, des algorithmes et la réglementation qui va arriver autour de tout ça.
15:38 Donc, c'est important d'avoir des champions français dans ce domaine du cloud.
15:42 Quand je dis cloud génératif, ça ne veut vraiment rien dire.
15:46 C'est d'avoir des capacités de GPU, de calcul qui sont au niveau de la gourmandise de ces
15:53 algorithmes.
15:54 Donc, il reste un maillon de la chaîne.
15:55 En amont, il y a Nvidia qui va très bien, comme on le sait.
15:58 Et puis, en aval, il y a aussi tout un écosystème qui est de fait mobilisé en France, qui est
16:03 un écosystème intéressant.
16:04 C'est l'écosystème des ingénieurs français.
16:06 On le sait tous.
16:07 En recherche d'excellence en France ?
16:09 Absolument.
16:10 Aujourd'hui, dans toutes les entreprises plutôt américaines qui développent les algorithmes
16:16 de pointe, il y a des ingénieurs français.
16:17 Donc là, c'est aussi une annonce par ce maillon de la chaîne qui permet de mobiliser l'écosystème,
16:23 de le développer autour des deux formations fondamentales pour l'IA, que sont les mathématiques
16:29 et l'informatique.
16:30 On a des masters qui forment les meilleurs, le MVA, l'ENS par exemple.
16:34 Il y a des formations qui donnent naissance à Illwin par exemple.
16:37 Voilà.
16:38 Et donc, à côté de ça, il y a aussi récemment un champion naissant français qui est Mistral
16:47 AI, qui avait levé 100 millions il y a quelques mois, qui a annoncé un modèle open source
16:53 à 7 milliards de paramètres, qui performe aussi bien que le modèle mis dans l'open
16:58 source par Meta qui s'appelle l'AMA2 avec deux fois plus de paramètres.
17:01 Et donc là, leur premier travail, ça a été sur… c'est marrant, ça va un peu à l'inverse
17:06 des supercalculateurs, mais en fait c'est complémentaire.
17:08 C'est des modèles qui sont plus dans la frugalité, qui vont aller chercher de la
17:12 robustesse par la parcimonie.
17:14 C'est bien aussi d'un point de vue ESG.
17:16 Et voilà.
17:17 Donc c'est à mettre en regard des supercalculateurs.
17:20 Merci beaucoup.
17:21 On arrive déjà à la fin du temps qu'on avait ensemble.
17:23 Aimée Lachapelle, fondateur, managing partner, cofondateur d'Emerton Data.
17:27 Robert Vezou, le cofondateur PDG d'Illwin Technologies.
17:30 Merci beaucoup pour vos éclairages.
17:31 On termine cette séquence avec le regard d'un advisor.