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Croix bleue sur fond blanc ; croix blanche sur fond bleu. "Et pas d’autre logo, pas d’autre drapeau que celui aux couleurs de Marseille", annonce Rachid Zeroual au côté de Haïm Bendao, Hassain Rajii et Olivier Spinosa. Le rabbin, l’imam et le prêtre ont répondu hier à l’appel du vice-président des South Winners et des supporters de l’OM "pour lancer un signal de paix" au moment où les armes rugissent au Proche-Orient.

Ici, au pied de Notre-Dame de la Garde, les trois hommes de foi et représentants d’autant de cultes sont venus parler "un seul langage, en défenseurs de la paix, de l’humanité et de la coexistence", a embrayé Hassain Rajii, exprimant leur "soutien indéfectible à un avenir de paix et d’harmonie entre les peuples juif et palestinien".

Les lèvres pincées, les yeux embués de larmes

Les lèvres pincées, les yeux embués de larmes, l’imam a su forcer le respect de l’auditoire en adjurant les acteurs du conflit "à engager le dialogue plutôt que la sonnerie des armes". "Ne laissons pas s’il vous plaît la haine et la guerre, s’inviter chez nous", lancera-t-il à trois reprises, comme pour mieux exhorter "les êtres humains, religieux, présidents d’associations" à "cultiver la paix, la compréhension et la tolérance". Avant d’enlacer "mon frère Haïm", Hassain Rajji s’est fendu d’un sourire : "Merci aux supporters marseillais et ceux qui les dirigent. C’est une première en France de réunir ainsi les trois religions pour la paix".

Et le rire se mêle aux larmes. "L’imam a gagné un pari, alors je parle après lui", glissait Haïm Bendao. Le rabbin de la communauté du 14e arrondissement a plus sérieusement rappelé "que le conflit n’est pas religieux. Il est politique". "À celui qui manque de respect à son voisin, qu’il ait la franchise de reconnaître qu’il déverse sa haine et que la religion n’est qu’une excuse. Dans aucune religion on ne trouve des textes qui véhiculent la haine. Mais des gens sont capables de déplacer une virgule pour la mettre au mauvais endroit, et ça crée des catastrophes." L’homme ne se prétend pas surhumain. "J’ai vu les vidéos du massacre. Ça m’a détruit. Un sentiment de haine, de rage m’a envahi". Malgré tout, Haïm Bendao a "décidé d’être dans le dialogue et d’instaurer le calme".

Rendez-vous au Vélodrome

Quand bien même la douleur supplante parfois la quiétude, "nous sommes là pour crier au nom de ceux qui ne peuvent crier". Car, soufflait le père Spinosa "la paix a le visage de chaque homme, chaque femme, chaque enfant qui pousse un cri". Le recteur de la basilique a appelé l’assemblée du jour à s’agrandir "en devenant chacun ambassadeur de la paix". Le message est passé. Et il trouvera un nouvel écho demain, au Vélodrome, lorsque le douzième homme déploiera une banderole pour la paix. C’est du moins ce qu’ont confié hier les supporters à la Bonne Mère.

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Transcription
00:00 On veut vivre ensemble, coexister et surtout lancer un signal de paix.
00:07 C'est tout ce qui nous importe ici et dans notre ville.
00:10 Si tout le monde est d'accord, on clôturera ce rassemblement par une minute de silence.
00:20 Et le drapeau, la Croix-Marseille qui se lèvera directement.
00:24 Jamais, dans aucune religion, vous aurez des textes qui véhiculent la haine.
00:40 Disons qu'à un moment je pense qu'il était obligatoire de se réunir pour réussir à
00:45 montrer à un certain moment qu'il fallait dire stop aux tensions qui sont en train de
00:49 monter.
00:50 Le fait d'être là réunis aujourd'hui et que les gens voient aussi ce message à la
00:54 télé, ça a une goutte d'eau.
00:55 Mais bon, c'est important qu'ils y soient.
00:57 Ne laissons pas la haine, la guerre s'inviter chez nous.
01:02 C'est tout ce qu'on est là pour, c'est pour convenir à une solution et je crois
01:06 la seule solution.
01:07 La seule et l'unique à mon avis, c'est d'être avant tout un être humain.
01:12 Il faut que tous nous partions de nos différentes confessions, de nos différentes religions,
01:17 de ce qui est le fond de notre humanité, de ce qui est le fond de notre existence, c'est-à-dire
01:23 le désir de paix, le désir de joie, le désir de bonheur, le désir de vivre heureux que
01:28 nous avons tous.
01:29 C'est un peu l'appel de Marseille.
01:31 Oui, puisque ici résonne l'âme marseillaise à la basilique Notre-Dame de la Garde.
01:36 Nous pouvons vivre la paix et si nous vivons la paix ici à Marseille, et Marseille est
01:42 une provocation à la paix, nous pourrons dire oui, la paix est possible.
01:47 On ne veut pas se sentir, aucune communauté, se sentir mal à l'aise dans cette ville.
01:52 Bien au contraire, notre ville, elle sait s'unir à chaque fois qu'il a fallu s'unir,
01:57 c'est une terre d'accueil déjà pour tous les peuples qui ont été opprimés dans ce
02:00 monde et c'est pour nous rappeler en même temps qu'elle en a vu des gens passer, elle
02:05 en verra encore et que c'est ce qui fait notre force.
02:07 Ce qu'il faut c'est la paix, c'est pas que le conflit arrive ici.
02:10 Quand on est au stade, on regarde pas s'il y a des juifs, musulmans ou chrétiens, on
02:14 est tous ensemble, on vit ensemble pour l'OM.
02:16 De toute façon, à Marseille, on a toujours été les premiers à tout amener.
02:19 La Coupe d'Europe, là on ramène le rassemblement.
02:22 [Bruit de la mer]

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