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Christian Prudhomme, le patron du Tour de France, pour évoquer le parcours du Tour de France 2024 entre Florence et Nice.

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Transcription
00:00 C'est un Tour de France qui est inédit par son grand départ et par son arrivée finale.
00:05 Le Tour n'est jamais parti d'Italie, ce qui est assez étonnant
00:09 puisque c'est un pays limitrophe de la France et un pays de grands champions de tradition cycliste.
00:13 On a failli partir de Florence déjà il y a une dizaine d'années
00:16 puisque Florence était candidate pour le Tour 2014.
00:19 Et en fait, ça s'est joué lorsque Bradley Wiggins a gagné le Tour de France en 2012.
00:25 Et là, la victoire de Wiggins sur le Tour, premier Britannique vainqueur du Tour,
00:30 sa présence à la cérémonie d'ouverture en mondiaux vision des Jeux Olympiques de Londres
00:34 où on voyait trois personnages, la reine d'Angleterre à l'époque, Elisabeth II, James Bond
00:38 et Bradley Wiggins en tee-shirt jaune tapant dans le gong.
00:41 Et là, on s'est dit qu'il faut partir du Royaume-Uni au plus près de la première victoire d'un Britannique.
00:44 Et donc du coup, on n'est pas parti de Florence.
00:46 On avait essayé de faire en sorte qu'ils puissent renouveler la candidature un an, deux ans après.
00:50 Ça ne s'était pas fait.
00:51 Et puis, c'est pendant la pandémie, j'ai reçu un message, alors qu'on était tous à l'arrêt,
00:56 en se demandant chacun d'entre nous comment ça allait se passer.
00:58 J'ai reçu un message de Dario Nardella, l'ancien premier adjoint devenu maire,
01:02 me disant "Florence est toujours aussi belle, mais terriblement triste.
01:06 Je n'ai pas oublié mon rêve du grand départ.
01:08 Voyons-nous après la pandémie, ça s'est fait comme ça."
01:10 Ensuite, lui s'est allié avec le président de la région Emilie Romagne,
01:14 Stefano Bonaccini, qui avait sauvé le championnat du monde sur route en 2020
01:19 parce que la Suisse s'était désistée.
01:21 Bonaccini et ses équipes, en trois mois, ont trouvé un circuit qui passait par la côte de Gallisterna
01:27 où un certain Julian A. s'est échappé et est devenu champion du monde.
01:31 Julian A. Philippe, bien sûr.
01:32 Et puis ensuite, le Piémont aussi s'est mis derrière.
01:35 L'Italie unifiée, sans faire référence nécessairement à Garibaldi,
01:39 c'était une évidence qu'elle aurait un grand départ.
01:41 Voilà.
01:42 Mais ça, c'est pour les dix dernières années.
01:46 Si haut, si tôt, c'est à nouveau un tour très difficile qui s'annonce.
01:50 C'est toujours un tour difficile.
01:52 Mais vous savez, ce qu'il faut regarder aussi, c'est le comportement des coureurs.
01:55 J'ai plutôt eu le sentiment que la première heure de toutes les étapes,
01:58 jusqu'à la fin du Tour de France, c'est attaqué de tous les côtés.
02:00 Donc le parcours, il peut être difficile, bien évidemment.
02:03 Il l'est, c'est le Tour de France, c'est la plus grande course cycliste du monde.
02:06 Mais ça dépend de ce que les coureurs en font.
02:08 Et s'ils attaquent à fond pendant la première heure, c'est qu'à priori, ils ont des ressources.
02:11 Forcément, au départ, on y attend les cinq fantastiques.
02:14 Alors, on était un peu inquiets quand on voyait les rapprochements,
02:20 les hypothétiques fusions, etc.
02:22 De se dire, on va avoir des coureurs de très grande qualité dans la même équipe.
02:26 Et là, en fait, ils sont, semble-t-il, bien dispersés.
02:30 Donc ça, ça nous va bien, parce que ça promet évidemment un affrontement formidable
02:34 entre les meilleurs coureurs du monde dans des équipes différentes.
02:37 Et puis aussi, quand on voit le parcours, vous me parlez de montagne,
02:41 vous ne m'avez pas parlé de chrono, mais vous auriez pu le faire.
02:44 Mais en fait, il faut regarder l'étape des chemins blancs et les étapes avec du vent, potentiellement.
02:48 Parce que ça, ça veut dire que vous ne pouvez pas mettre, quand vous êtes manager,
02:52 sept grimpeurs et un leader. C'est juste impossible.
02:55 Parce qu'autrement, avec le vent ou avec les chemins blancs, ça va exploser.
02:58 Donc il y aura un dosage à faire dans les équipes, dans chaque équipe,
03:02 pour savoir si on met un grimpeur par un grimpeur.
03:04 Et là, ils vont peut-être se casser la tête.
03:06 - Est-ce qu'avec un contrôle à monte comme ça, vous avez peur que le peloton soit un peu plus lence à Nice ?
03:12 Par exemple, les sprinters qui pourraient avoir envie d'aller au bout ?
03:15 - Ça, on verra ce qu'il en est. Les sprinters, on ne peut pas se mettre sous la main ou sous la pédale.
03:22 Avec huit étapes potentielles, il n'y aura pas huit étapes qui s'uniront en sprint massif, j'en suis sûr.
03:27 Mais les sprinters, d'un groupe réduit, après des bordures, c'est possible.
03:31 Après, on verra. Ce qui est certain, c'est que la dernière étape, un chrono entre Monaco et Nice, on revendique totalement.
03:38 - Ça va monter haut tôt, ça va aussi monter très haut tard, avec ces cinq dernières étapes dans les Hautes Alpes et les Alpes-Maritimes.
03:44 Ça va être un final très dur. Qu'est-ce que... ?
03:47 - À partir du moment où on arrivait à Nice, il y avait une sorte d'évidence pour moi d'aller à La Bonnette,
03:51 qui est un col absolument magnifique, la plus haute route asphaltée de France.
03:55 Mais c'est très dur d'y aller. À La Bonnette, vous êtes loin. Il faut aller vers l'Italie.
03:59 Donc là, l'arrivée à Nice, ça voulait dire La Bonnette. Dès lors qu'on mettait La Bonnette à 48 heures de l'arrivée, il fallait monter haut tôt.
04:05 Et c'est ce qu'on fait avec le Galibier. Il ne vous échappera pas non plus que, quand on est en Italie,
04:09 il faut bien repasser par quelque part pour rentrer en France. Et qu'on n'avait pas envie de passer par un tunnel.
04:13 On a préféré passer par l'école.

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