Des écoles primaires publiques d’Attécoube sont en ruine (Carton Rouge)

  • l’année dernière
Les enseignants ne se sentent plus en sécurité, les élèves des écoles primaires publiques d’Attecoubé apprennent dans des conditions de précarité, car les établissements scolaires sont dans un état de délabrement total. (Carton Rouge)
Transcript
00:00 De Pell pour garantir un cadre d'apprentissage sain et salubre.
00:07 Bangal et son voisin sont tous deux en classe DCM2, cours moyen 2ème année.
00:14 Ils se retrouvent ici pour évacuer l'eau de leur salle de classe.
00:18 Nous sommes dans la commune d'Atékoubé, précisément à l'école primaire publique municipalité 1E2.
00:25 Oui, nous sommes dans la sublime et charmante commune d'Atékoubé.
00:31 L'eau ça sort en barres, à Corissa. Tous les jours on vient, on vide l'eau, ça nous fatigue.
00:37 On a vraiment besoin d'aide.
00:39 Dans cette salle de classe pleine de bouts et remplie de creux,
00:43 les élèves sont bien obligés d'occuper un espace réduit pour prendre cours.
00:48 Les tout-petits, moins actifs, n'ont d'autre choix que de plonger leurs pieds dans cette haute salle.
00:56 Du courage, les enfants.
00:58 Quand il y a l'eau, ça me fatigue beaucoup, mais pas le choix.
01:03 Les enseignants qui réussissent à mettre les pieds dans cette salle de classe délabrée, dégradée, amochée,
01:11 sont quant à eux, en train de s'installer juste à l'entrée.
01:15 On n'arrive pas à travailler. Les enfants n'arrivent pas. Nous, on n'arrive pas à circuler dans les rangées.
01:20 Ça impacte beaucoup, même sur nous, sur le reste des enfants, parce que nous, on ne finit pas le programme et on va en vacances.
01:27 Dans cette classe de CP1, cours préparatoire première année, le constat est frappant.
01:33 Pas une seule table pour enseignants. Pas une seule.
01:37 Chose grave, pas d'enseignants depuis l'ouverture des classes pour la rentrée scolaire.
01:43 Les enfants sont livrés à eux-mêmes.
01:46 Regardez-vous-même.
01:48 Regardez bien l'ancêtre de la salle, inondée, transformée en air de jeu.
01:55 Quel dommage.
01:57 Depuis matin, les maîtres ne parvenaient pas encore.
02:12 Pour se rendre à la direction de l'établissement, il faut être endurant.
02:17 Invertible par coup du combattant.
02:19 Il faut faire preuve d'abnégation et de bravoure pour affronter cette boue avec ses multiples odeurs.
02:27 Des odeurs nauséabondes, fétides, fades, répugnantes.
02:32 Véritables nids de microbes et d'insectes dangereux.
02:36 Le directeur de l'école n'ose même plus porter ses belles perles de chaussures.
02:41 Il est en train de se faire un délire.
02:43 Il est en train de se faire un délire.
02:46 Il est en train de se faire un délire.
02:49 Il est en train de se faire un délire.
02:51 Une fois dans le bureau du directeur, le constat est net.
02:56 Dc20 est amer.
02:58 Les documents rescapés sont hors d'usage.
03:01 Le directeur de l'école n'ose même plus porter ses belles perles de chaussures.
03:06 Car victime de pied d'athlète.
03:09 Beaucoup de courage à vous messieurs le directeur.
03:12 Tout est à refaire dans cet établissement.
03:15 J'ai fait beaucoup de rapports.
03:17 Quand j'ai fait un rapport, on fait des ampliations.
03:20 On dépose à l'IEP, à la DREN, au ministère, à la mairie.
03:26 Les gens nous disent que le problème sera réglé.
03:32 Mais la situation ne fait que perdurer.
03:36 Ici, dans la sublime et charmante commune d'Atékoubé.
03:42 Plusieurs établissements scolaires sont dans une précarité exagérée.
03:47 Pour preuve, regardons le village Agba Atié.
03:51 Cela fait 11 ans, oui, 11 bonnes années que ces salles de classe sont devenues des lieux d'habitation.
03:59 Certaines ont été transformées en buvette et autres maquées.
04:04 D'autres réaménagées à des fins personnelles.
04:08 Vous n'y croirez pas si l'on vous apprenait que près d'une cinquantaine de familles vivent là.
04:15 Dans cette école, telles des réfugiés, des rescapés, des sans-abri, des victimes bien tempérées.
04:23 Dommage tout ça.
04:25 C'est Raffi que vous voyez là, loue cette salle de classe depuis 4 ans.
04:31 Vous avez bien entendu, il loue cette salle depuis 4 ans.
04:35 4 ans et cela au-dessus de tout ça.
04:39 Quel dommage.
04:40 Dans tout ça, où sont passés les élèves en pleine rentrée scolaire?
04:45 Question.
04:46 Le plan était d'avoir un bureau de co-gestes.
04:50 Mais c'est un directeur qui m'a confié qu'on avait une classe, mais comme la maison est libre, on veut mettre quelqu'un dedans pour vivre.
04:59 Quand ils étaient là, c'est eux qui prenaient les 15 000 avec moi.
05:02 Mais après, la chefurie a décidé qu'ils vont faire l'encaissement.
05:07 Plusieurs enfants ne vont plus à l'école dans ce village.
05:11 Normal et logique si les salles de classe sont utilisées à d'autres fins.
05:16 Dommage.
05:17 Il y a une cour qui est grande, mais ça ne fonctionne pas.
05:20 Dans les élèves, ils sont obligés de faire d'autres vacations.
05:22 Alors que ça ne les arrange pas.
05:24 Donc, beaucoup d'enfants ici ne vont pas à l'école.
05:28 Au groupe scolaire Agba Atié, une autre école plongée dans la précarité depuis plus de 10 ans,
05:34 contiguée à une forêt, donc exposée à tous les dangers,
05:39 le groupe scolaire Agba Atié est situé sous une ligne à haute tension.
05:45 À cela s'ajoute un flanc de colline menaçant de s'effondrer à tout moment et à tout instant.
05:51 Le danger est imminent.
05:54 Ici à Agba Atié, les toilettes pour enseignants et élèves sont hors d'usage.
05:59 Elles n'existent même plus.
06:01 En cause, le manque d'eau.
06:03 Tout se soulage dans la cour de l'école.
06:07 Au vu et au su de tous, que c'est dommage.
06:11 Quand on vient de 7h30 jusqu'à 17h30, il n'y a pas de lieu pour les bisous.
06:15 On reste comme ça.
06:17 Si tu sens une maladie, quand tu prends un véhicule, tu vas à la maison, c'est pour y revenir le lendemain quand ça va.
06:21 L'électricité fait défaut. En clair, il n'y a pas de lumière.
06:25 Tous les tables-bancs sont abîmés, cassés, brisés.
06:29 Et les apprenants partagent à 3 un banc.
06:33 Ce n'est pas tout.
06:35 Ils écrivent et apprennent sur des tableaux fétustes, fatigués, archaïques, décrépits, délabrés, décieux, obsolètes et usés.
06:43 Quel dommage.
06:45 Le président du comité de gestion, Kogessa, de l'établissement,
06:50 affirme ne pas avoir les moyens financiers nécessaires pour faire face à toutes ces difficultés.
06:56 Notamment depuis l'interdiction de toutes les cotisations au sein du comité.
07:01 Il y a une convention qui dit de ne plus encaisser les parents d'élèves.
07:05 La subvention qui vient, c'est une subvention qui vient d'abord en retard.
07:09 Et la subvention est dédiée à d'autres choses.
07:13 Il y a une partie qui est destinée à la composition des élèves.
07:16 Il y a les frais, il y a la formation, les enseignants,
07:21 il y a des dépouillements que nous ont payés, il y a des matériels éducatifs qu'on a créés,
07:26 tous ces éléments pour les élèves.
07:29 Autre groupe scolaire, même réalité.
07:33 A Lokojouro, toujours dans la commune d'Atekoube que dis-je,
07:36 dans la sublime et charmante commune d'Atekoube,
07:40 cinq écoles, et dans l'une de ces écoles,
07:43 presque toutes les salles de classe sont décoiffées depuis six mois.
07:47 Quel dommage.
07:50 L'insécurité est un problème.
07:53 On a un problème d'insécurité même.
08:03 On n'a pas de gardien. Ici c'est un fumoir.
08:06 On a déjà parti mais ça n'a pas marché.
08:08 Sur 24 enseignants sollicités l'an dernier, seulement 13 ont répondu présent.
08:14 L'insécurité de plus en plus grandit sans tas.
08:17 Il manque de matériel didactique et pédagogique.
08:20 Bref, les mauvaises conditions du travail expliquent le refus des enseignants
08:25 de dispenser les cours, de donner le savoir et la connaissance
08:29 aux apprenants du groupe scolaire Lokojouro.
08:32 Quel dommage.
08:33 Nous avons une seule classe de CM2 qui prend quatre autres écoles.
08:38 Nous avons beaucoup de difficultés.
08:41 Depuis un moment, nous demandons aux autorités de nous aider
08:45 mais personne ne vient nous aider.
08:47 Ils arrivent, ils prennent des mesures, ils s'en vont.
08:49 Et depuis là, ça a perdu.
08:51 Désespérés, dépassés, exacerbés par cette situation de précarité,
08:57 certains parents ont fini par retirer leurs enfants de l'école.
09:01 Ils pointent du doigt l'inefficacité, l'impuissance, l'incapacité, l'inutilité du coges.
09:08 Moi, mon enfant ne fréquente plus ici il y a longtemps.
09:11 Mes enfants, je les ai amenés ici.
09:13 Ils sont là pour inscrire leurs enfants.
09:15 C'est parce qu'ils ne vivent pas à côté.
09:17 Ils ne voient pas ce qui se passe.
09:19 L'école, on ne paye plus coges.
09:21 Nous, on n'a plus qu'à ne pas payer coges.
09:23 Ici, on ne paye plus coges.
09:25 Les parents ont cotisé pour mettre la clôture.
09:29 Nous, les parents, on a cotisé en hauteur de 5 000 pour faire la clôture.
09:34 Ils ont dit qu'ils allaient mettre portail, ils n'ont jamais mis portail.
09:36 Vu la souffrance et les échecs que rencontrent ces apprenants et leurs encadreurs,
09:41 vu la vétusté des infrastructures de certains établissements scolaires,
09:46 vu le manque ou l'insuffisance de matériel didactique et pédagogique,
09:51 vu la transformation de certaines écoles de la commune d'Atekoube,
09:55 que dis-je, de la sublime et charmante commune d'Atekoube, en lieu d'habitation.
10:00 La rédaction de RTI 2 ne peut et ne doit rester muette.
10:05 C'est pourquoi elle attribue un carton rouge à la mairie d'Atekoube,
10:09 que dis-je, à la sublime et charmante mairie d'Atekoube,
10:13 première responsable de Kogessa en son sein.
10:16 Une mairie censée réhabiliter les écoles et qui malheureusement reste muette,
10:22 silencieuse, calme, sereine face aux requêtes des chefs d'établissement.
10:27 Carton rouge une fois, carton rouge deux fois,
10:31 carton rouge trois fois, carton rouge quatre, cinq, six et sept fois
10:36 à tous ces vice-présidents de Kogessa des différentes écoles qui,
10:41 malgré la subvention du ministère de l'éducation nationale et de l'alphabétisation,
10:46 donc de l'Etat, n'arrivent pas à faire face aux problèmes, aux difficultés,
10:51 aux obstacles, aux peines de ces élèves et de leurs enseignants.
10:56 Quel dommage que c'est regrettable.
10:59 Écoutez, Mesdames et Messieurs, membres du bureau de Kogessa,
11:03 si vous estimez ne pas avoir plein pouvoir pour manipuler les fonds
11:08 ou la subvention octroyée par l'Etat,
11:11 si vous estimez ne pas avoir le plein pouvoir pour mener à bien votre mission,
11:17 pour mener des actions en vue d'améliorer les conditions de travail des acteurs
11:22 de ces écoles primaires d'Atekoube en South-France,
11:25 alors que faites-vous dans ces établissements scolaires ?
11:29 Quel est votre rôle ? Pourquoi existez-vous ?
11:32 Mesdames et Messieurs, membres du bureau de Kogessa, démissionnez !
11:37 Vivement qu'une solution s'est trouvée pour le bonheur de ces apprenants et de leurs encadreurs.
11:43 En tout cas, la rédaction de RTI 2, pour sa part, a parlé.
11:48 Que ceux qui ont les oreilles pour entendre, entendent.
11:52 !

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