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Transcription
00:00 Alors, si vous êtes là ce soir, on va évidemment parler de médicaments et d'herbocosmétiques,
00:03 mais c'est aussi pour nous parler de ce modèle économique original encore peu répandu en France.
00:08 Le point commun des entreprises suivantes, comme Bosch, Rolex ou encore Ikea,
00:14 c'est qu'ils appartiennent à des fondations.
00:16 Vous, c'est exactement la même chose.
00:19 Les laboratoires Pierre-Fabre sont détenus en majorité par une fondation reconnue d'utilité publique.
00:27 Ça signifie quoi ?
00:28 Ça veut dire que le fondateur de l'entreprise, M. Pierre-Fabre, a souhaité, lorsqu'il est décédé,
00:33 donc en 2013, donner la majorité des titres qu'il détenait à cette fondation reconnue d'utilité publique
00:39 qu'il avait créée en 1998 et qui a été reconnue pour son utilité publique en 1999.
00:45 C'est une fondation humanitaire qui agit en Afrique et en Asie du Sud-Est.
00:49 Je pourrais vous expliquer ce qu'elle fait concrètement.
00:51 Et cette fondation, comme elle est notre actionnaire majoritaire,
00:55 elle recueille 86% des dividendes que nous distribuons.
00:58 10% sont recueillis par les actionnaires salariés,
01:01 puisque les salariés sont actionnaires de l'entreprise depuis 2005.
01:04 Et puis le reste, c'est ce que l'on garde en autocontrôle pour alimenter les deux autres parties.
01:09 Pour alimenter tout ce qui est médicaments et dermocosmétiques ?
01:12 Plus exactement, quand vous regardez le capital d'une entreprise,
01:15 96%, je vous en ai décrit la détention,
01:18 les 4 autres pourcents, c'est ce que l'entreprise garde elle-même en tant que titre.
01:22 Et ça permet d'alimenter les deux autres fonds.
01:24 En revanche, la question que vous posez, c'est les investissements.
01:27 Les investissements, on les fait en amont de tout ça.
01:29 Donc les 200 millions que je disais dans le pitch tout à l'heure,
01:32 en termes de recherche et développement.
01:33 Et puis j'aurais pu rajouter aussi à peu près une cinquantaine de millions par an
01:37 sur l'investissement industriel.
01:39 Et puis à peu près 200 millions aussi sur ce qu'on appelle le business development,
01:42 c'est-à-dire ce qu'on va aller sourcer à l'extérieur de l'entreprise
01:45 pour entretenir notre portefeuille de recherche et développement
01:48 ou d'acquisition de jeunes pousses ou d'autres entreprises,
01:51 comme on l'a fait par exemple récemment avec Memcosmetics
01:54 ou avec la Drôme Provençale.
01:55 - Ah, donc vous achetez en plus des start-up.
01:57 - Des start-up qui démarraient.
01:58 - Donc vous êtes très complet.
01:59 Moi, quand je vous entends parler, je trouve que vous faites figure d'exception
02:01 dans le paysage français.
02:03 On va revenir au démarrage.
02:04 Ça a démarré en 2013, au moment de la disparition de Pierre Fabre.
02:10 Il a voulu pérenniser ce modèle économique qui est totalement original.
02:16 Pourquoi il a voulu faire ça ?
02:16 Vous, vous êtes dans l'entreprise depuis de nombreuses années.
02:18 Je crois que vous l'avez même accompagné puisque vous avez une formation de...
02:21 Vous êtes juriste.
02:23 Comment ça s'est passé ?
02:24 - Alors en fait, ce que souhaitait Pierre Fabre,
02:26 c'était pérenniser ce qu'il avait essayé de créer à peu près sous trois angles.
02:31 Le premier angle, c'était ce modèle mixte,
02:34 c'est-à-dire avec du médicament et de la dermocosmétique,
02:36 alors que c'est quand même...
02:37 Le point commun, c'est la distribution en pharmacie et en parapharmacie.
02:40 C'est le cas notamment en France.
02:41 Mais après, les univers sont très différents en termes de rythme de recherche,
02:44 d'intensité capitalistique, etc.
02:46 Donc pérenniser ça, pérenniser deuxièmement un ancrage en France
02:50 et plus spécifiquement dans le sud-ouest.
02:52 Et puis ensuite, être également à peu près sûr qu'au-delà de lui-même,
02:57 si vous voulez, on continuerait à investir dans l'entreprise correctement,
03:00 notamment en termes de recherche et développement,
03:02 pour être capable d'entretenir les portefeuilles.
03:04 Et en fait, il a donc créé ce modèle,
03:07 donné ses titres à la fondation,
03:09 et puis il a chargé un certain nombre de personnes extérieures à l'entreprise
03:12 de vérifier que sur ce qu'on appelait des lignes générales de continuité,
03:17 eh bien, elles respecteraient ses volontés,
03:19 et notamment les trois que j'ai mentionnées.
03:21 Donc c'est assez exceptionnel, à la fois en évolution capitalistique,
03:25 mais également en volonté, si j'ose dire.
03:27 Et puis maintenant, c'est dix ans après sa disparition,
03:29 puisque Pierre Ferme est décédé en juillet 2013.
03:32 Donc dix ans après sa disparition, le modèle perdure.
03:35 On a été capable de passer un certain nombre d'étapes,
03:37 le Covid, mais aussi une cyberattaque qu'on a connue en 2021,
03:40 qui nous empêchait de produire pendant trois mois.
03:42 Et pour autant, de pérenniser dans ce modèle
03:44 et d'être une entreprise qui fait 10% de croissance et qui continue à investir.

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