«On a un objectif commun», entre Panzani et la grande distribution, l'heure des négociations

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Transcription
00:00 veut dire que cette habitude qui s'est beaucoup ancrée pendant les confinements, on a beaucoup mangé G2Pâte,
00:05 elle perdure, on a pris l'habitude d'acheter de plus en plus de pâtes.
00:14 Vous avez dit tout à l'heure ça dépend des distributeurs, mais justement vos clients ce sont les distributeurs,
00:19 vous êtes en pleine négociation commerciale avec eux, c'est-à-dire que ces fameuses négociations annuelles,
00:26 c'est le moment où les industriels comme vous fixent les prix avec les distributeurs,
00:31 donc ce sont souvent des négociations qui sont tendues.
00:35 En ce moment il y a une proposition de loi d'ailleurs qui est en cours,
00:39 qui est en train de redonner du pouvoir aux fournisseurs lors de ces fameuses négociations commerciales,
00:44 c'est un sujet éminemment brûlant, comment ça se passe en ce moment ?
00:47 - Comme vous l'avez dit Elisabeth, effectivement les discussions sont en cours, nous sommes en pleine négociation.
00:52 - Ça termine début mars en général.
00:54 - C'est fin février, début mars, les discussions avancent,
00:57 évidemment chacune des parties essaie de préserver ses équilibres économiques,
01:02 mais fondamentalement sur le marché des pâtes il y a quand même un point essentiel,
01:06 c'est qu'on a un objectif commun, qui est de maintenir la continuité des approvisionnements,
01:11 d'avoir des produits en rayon,
01:13 et le deuxième évidemment c'est de préserver le tissu industriel français,
01:17 préserver la filière du blé dur en France qui est quand même essentielle pour la souveraineté des moyens.
01:22 - Là-dessus vous êtes tous d'accord, la grande distribution, les fonds de serre,
01:24 le nerf de la guerre c'est le prix, on en est où en ce moment ? Comment vous discutez ?
01:29 - Alors on discute de façon transparente, puisqu'on partage de façon transparente les hausses de coûts,
01:34 c'est pas un secret que l'énergie a augmenté, c'est pas un secret que c'est pour tout le monde,
01:39 donc on essaye chacun d'arriver à un point d'entente
01:43 qui permette de préserver nos équilibres économiques.
01:46 Pour être tout à fait clair, les discussions avancent, elles ne sont pas toujours faciles,
01:50 mais c'est dans un esprit positif, et moi j'ai bon espoir qu'on aboutisse à un accord dans les délais que vous avez évoqués.
01:57 - Vous en pensez quoi vous Albert Mathieu, vous êtes le patron de Tanzanie de cette proposition de loi
02:00 qui pourrait révolutionner les discussions tarifaires annuelles entre les distributeurs,
02:04 les Auchan, Carrefour, Leclerc, et les fabricants, donc vous vous en faites partie, de produits alimentaires,
02:11 parce que c'est une proposition qui aborde des sujets hyper sensibles,
02:16 les réglementations des promotions, les centrales d'achat, les règles de tarification,
02:21 quand il y a un désaccord des partis, vous vous en pensez quoi, cette loi vous...
02:26 - Bon déjà, je pense que cette loi a un avantage et un intérêt, c'est qu'elle comble un peu un vide juridique.
02:34 Le vide juridique en fait, qui est dans une situation où les deux parties n'arrivaient pas à se mettre d'accord,
02:39 il n'y avait pas de cadre sur est-ce qu'on peut continuer à livrer, à quel prix, etc.
02:45 Je pense qu'elle a l'avantage de créer un cadre. Néanmoins, elle est là pour créer un cadre en cas de désaccord.
02:53 Et je pense que dans toute relation commerciale, l'objectif c'est de se mettre d'accord.
02:56 Donc je pense qu'elle a des mérites, je pense que compte tenu des tensions qu'elle génère,
03:00 peut-être qu'elle mérite quelques aménagements, néanmoins aujourd'hui, mon objectif,
03:05 c'est qu'on puisse discuter, qu'on arrive à un accord, si on n'arrive pas à un accord,
03:09 il y a cette loi prévoit qu'il y a une médiation, donc un support pour pouvoir se mettre d'accord,
03:15 et en cas vraiment d'ultra désaccord, ça crée un cadre.
03:19 Mais je pense que la bonne façon d'opérer avec nos partenaires des distributions, c'est de se mettre d'accord.
03:24 - Vous, vous êtes Panzani, vous êtes puissant, c'est beaucoup plus compliqué quand on est une petite PME
03:29 et qu'on rêve d'avoir son produit dans les rayons phares des supermarchés.
03:36 Là, vous, vous travaillez pas d'égal à égal, mais le rapport de force est quand même assez équilibré
03:42 dans ces négociations commerciales.
03:44 - C'est clair que le fait de peser 34% du marché des pattes crée un avantage,
03:49 mais enfin ça c'est pas fait par hasard, c'est aussi parce qu'on a investi dans nos marques,
03:52 parce qu'on investit dans une force de vente qui assure leur présence.
03:55 Donc je pense que, évidemment, ce qui crée la force pour n'importe quelle entreprise,
03:59 qu'elle soit multinationale, locale comme nous, ou une PME,
04:03 c'est d'avoir une marque qui trouve sa clientèle à partir du moment où il y a des consommateurs
04:06 qui cherchent vos produits et qui les achètent régulièrement,
04:10 ça crée un rapport de force plus équilibré.
04:12 - Vous pourriez augmenter jusqu'à combien les prix pour les années qui viennent ?
04:15 - Alors évidemment, d'abord, c'est pas nous qui fixons les prix.
04:18 - C'est pas vous qui le disiez, c'est la grande distribution,
04:20 mais dans ces fameuses négociations commerciales, vous avez quand même un oeil là-dessus.
04:23 - Bien sûr, très clairement, aujourd'hui, je vous donnais juste un cadre,
04:28 s'il fallait qu'on répercute 100% des inflations nouvelles
04:32 qui n'ont pas été répercutées dans nos hausses de prix précédentes,
04:35 il faudrait qu'on augmente de 15% notre prix.
04:37 - En plus des ventes...
04:39 - En plus des 1€.
04:41 - Oui, donc l'augmentation de 28% déjà qu'il y a eu.
04:43 - Voilà, en plus. Ça c'est vraiment les inflations nouvelles,
04:45 notamment l'énergie, qui n'ont pas été récupérées.
04:47 - Donc on arriverait à un paquet de pâtes à 1,30€ là ?
04:49 - Non, c'est 1,15€.
04:51 - 1,15€, oui.
04:53 - Néanmoins, ça ce sont mes besoins,
04:55 en termes de couvrir l'inflation,
04:57 néanmoins, on travaille sur l'efficacité,
04:59 on essaie de faire tourner nos usines avec plus d'efficacité,
05:02 on essaye évidemment, derrière,
05:05 de bien négocier avec nos fournisseurs,
05:07 donc on va couvrir une partie
05:09 de ces surcoûts nous-mêmes,
05:11 il y aura un solde à couvrir,
05:13 et ce solde à couvrir c'est justement ce qu'on est en train de discuter aujourd'hui
05:15 avec la distribution. - Avec la grande distribution.
05:17 - Néanmoins, le niveau de hausse des pâtes ne sera pas comparable
05:19 au chiffre qu'on a pu constater
05:21 depuis maintenant un an et demi.

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