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Comme chaque jour dans le Live Toussaint, BFMTV répond à vos questions.

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00:00 - 20 ans donc pour les automobilistes avec le radar automatique.
00:05 - Effectivement, le fameux radar automatique. Alors 20 ans, on dit que c'est le bel âge.
00:09 Est-ce qu'on commence à être plus raisonnable ? C'est toute la question.
00:13 C'est vrai que jour pour jour, le 27 octobre 2003, c'est Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur,
00:20 et Gilles De Robien, alors ministre des Transports, qui sont allés inaugurer les tout premiers radars.
00:26 Voilà, vous voyez les images. Et Gilles De Robien, à la gentillesse d'être avec nous aujourd'hui.
00:32 Gilles De Robien, j'imagine que vous vous souvenez de ce moment. C'est vrai que depuis, même si ça sauve évidemment des vies,
00:38 ça, c'est absolument incontestable, ce radar, il continue à être détesté. C'est vrai. Parlez français, vous ne regrettez rien.
00:47 - Ah non, je ne regrette sûrement pas d'avoir contribué à sauver peut-être 60 000, 70 000 vies humaines,
00:54 d'avoir évité à peut-être 2 ou 300 000 de nos compatriotes d'avoir un passage à l'hôpital.
01:00 Et donc la contrepartie d'avoir de temps en temps une contravention me semble bien futile par rapport aux vies humaines sauvées.
01:09 - Alors, on voit là, c'était vraiment le tout premier radar qu'on a vu sur les images que vous mettiez en place.
01:15 Aujourd'hui, ils sont désormais 4 600 en France. Est-ce que ça a été compliqué à l'époque à mettre en place ?
01:24 - Oui, ce n'était pas facile parce que ce n'était pas populaire. Mais si on est dans un poste de responsabilité,
01:30 ce n'est pas forcément pour être populaire, mais pour être efficace. Et je crois que ce système qui a été voulu par le président de la République,
01:37 Jacques Chirac à l'époque, qui a été mis en place par Nicolas Sarkozy et moi-même, nous l'avons voulu et nous l'avons installé jusqu'au bout.
01:45 Malgré des critiques. Et je crois que véritablement, on a bien fait parce que ça a sauvé beaucoup de vies humaines.
01:50 Et beaucoup de personnes ont évité, on peut dire, des invalidités partielles ou totales.
02:01 Je crois que c'était quand même un grand succès malgré l'impopularité.
02:04 - Au sein même de votre camp, c'était pas facile.
02:10 - Oui, nous avons tous été, entre parenthèses, victimes des radars.
02:15 Mais il vaut mieux être victime des radars que victime d'un accident de la route, tout simplement.
02:20 - Alors, j'en demande simplement, à quoi servent les radars à part renflouer les caisses de l'État ?
02:27 C'est vrai que ça rapporte, Laurent, 625 millions par an, selon l'association 40 millions d'automobilistes.
02:33 Et ça doit quand même servir aussi à la sécurité routière.
02:36 - Alors, en termes de chiffres, j'ai regardé le prochain projet de loi de finances.
02:40 C'est censé rapporter 770 millions d'euros.
02:45 Et au total, notamment ceux qui sont contre les radars, nous disent que sur 20 ans, ça a rapporté 12 milliards d'euros.
02:52 Mais ceux qui vous disent ça ne vous disent jamais combien a coûté en 20 ans l'insécurité routière.
02:58 Vous savez combien ? 50 milliards d'euros, c'est-à-dire 4 fois plus.
03:02 Parce qu'on parle toujours des morts, on est passé de 7000 morts à 3200 morts à peu près par an en 20 ans.
03:08 Il y a un chiffre qu'on ne vous donne jamais.
03:10 Est-ce que vous savez combien il y a de blessés sur la route tous les ans ?
03:13 236 000, dont 16 000 très graves.
03:18 Et ça, ça coûte un argent fou à la collectivité.
03:21 Donc, ceux que vous prennent les radars, c'est beaucoup d'argent,
03:25 mais ça coûte 4 fois plus à la collectivité.
03:28 Et ça, malheureusement, c'est un chiffre que les antiradars ne donnent jamais.
03:32 Juste à l'époque, Gilles de Robien, vous aviez, je crois, vous étiez sur le chemin avec Nicolas Sarkozy,
03:38 et vous étiez vous-même fait flasher en allant à l'inauguration de ce fameux radar.
03:44 Vous confirmez, vous vous souvenez ?
03:46 Je confirme. Je ne suis pas sûr, je ne suis pas certain que j'étais en excès de vitesse, mais je veux bien le croire.
03:52 Surtout que les voitures ministérielles, parfois, brûlent les vitesses. On a tort.
03:58 Depuis ce temps-là, j'ai été pris par un radar.
04:02 J'ai moi aussi râlé dans mon petit coin, mais je me suis dit que si ça sauvait des vies humaines,
04:06 ça n'avait pas une grande importance.
04:09 Et aujourd'hui, vous avez tous vos points ?
04:11 Je n'ai pas tous mes points. Je crois avoir 9 points sur 12.
04:15 Ça veut dire que je ne suis pas encore suffisamment discipliné.
04:20 Mais ce que je veux vous dire, c'est que ça ne coûte pas seulement de l'argent.
04:23 L'insécurité routière ne coûte pas seulement de l'argent.
04:26 Ça coûte beaucoup de douleurs, beaucoup de peines, beaucoup de deuils, beaucoup d'infirmités.
04:33 Et ça, c'est encore beaucoup plus important que l'argent.
04:36 Alors quand on dit c'est pour renflouer les caisses de l'État, ce n'est pas vrai.
04:39 Ça ne renfloue pas les caisses de l'État, sinon ça se saurait.
04:42 La France, aujourd'hui, a 3 000 milliards de dettes.
04:46 Donc vous voyez que les radars, c'est minuscule à côté.
04:49 Et puis un dernier conseil, si vous voulez vraiment ne pas renflouer les caisses de l'État avec les radars,
04:56 soyons un peu plus sérieux sur la route.
04:58 Et dans ce cas-là, il n'y aura pas de contraventions et il n'y aura pas de recettes pour l'État.
05:02 Tout simplement, ça dépend de nous.
05:04 Ce sera le mot de la fin. Merci beaucoup Gildorobien. Merci d'avoir été avec nous.

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