Dernier Salon tactique de cette Coupe du monde de rugby, retrouvez toutes les explications du succès des Sud-Africains, vainqueurs de la Nouvelle-Zélande 11-12, samedi soir en finale au Stade de France.
Category
🥇
SportTranscription
00:00:00 Salut à tous, salut, bienvenue dans le salon tactique numéro 13, le dernier de cette coupe
00:00:07 du monde de rugby, après la victoire de l'Afrique du Sud bien sûr, contre la Nouvelle-Zélande,
00:00:11 un succès 12 à 11 au Stade de France pour les boxe qui avait gagné d'un petit point
00:00:15 contre la France en quart de finale, d'un petit point contre l'Angleterre en demi,
00:00:20 et les voilà couronnés pour la quatrième fois, le casting vous le connaissez à moitié,
00:00:25 parce que oui, il y a du changement pour une finale, on a fait un peu de banc avec les
00:00:29 finisseurs qui sont rentrés, ceux qui sont toujours là, etc.
00:00:32 Alex Bardot, à gauche de l'écran, nous fait le plaisir d'être là, fidèle au poste,
00:00:36 ça va Alex ? Ça va très bien, et toi ?
00:00:39 Ouais, ça va au Pays Basque, vous vous étonnez pas de la connexion, c'est la connexion basque,
00:00:44 on profite de la vie.
00:00:45 Au centre de l'écran, vous l'aurez marqué, c'est pas Yannick Brue, il a un peu plus de
00:00:49 cheveux, mais il vit aussi du Gers, c'est Pierre-Henri Broncan, Pierre-Henri qui était
00:00:54 entraîneur adjoint durant cette coupe du monde avec l'équipe d'Australie qui connaît
00:00:57 parfaitement ces deux équipes, salut, bienvenue dans l'émission, bienvenue dans le salon
00:01:00 tactique, Pierre-Henri, comment ça va ?
00:01:01 Bonsoir à tous, très bien, ça va très bien.
00:01:05 Très honoré de remplacer Yannick qui prépare son match à Toulouse demain avec l'UBB.
00:01:11 Ouais, il avait des occupations, il nous a dit qu'il a un petit match de rentrée, on
00:01:17 verra, on pourra peut-être l'analyser un jour, ses performances, on en est pas là,
00:01:20 on va d'abord revenir sur cette coupe du monde, trois thèmes messieurs, évidemment,
00:01:24 sur la manière dont les boxe ont construit ce succès, ce succès historique durant cette
00:01:29 rencontre au Stade de France, défensivement aussi, ce sera le deuxième thème, comment
00:01:33 cette équipe sud-africaine a impressionné avec notamment Peter Stabuto à hauteur de
00:01:37 28 plaquages, ils ont plaqué durant 80 minutes ces joueurs de manière très impressionnante,
00:01:43 et le troisième thème, bien sûr, sur cette équipe néo-zélandaise qui a été joueuse
00:01:47 encore une fois, qui a développé pas mal de rugby, qui a eu la possession, mais qui
00:01:50 a perdu et qui est tombée un petit peu de haut.
00:01:53 Première question générale tout simplement, Pierre-Henri, qu'est-ce que tu retiens de
00:01:57 cette finale, sans rentrer dans les détails, on va le faire au fur et à mesure de l'émission,
00:02:00 c'est quoi ton sentiment premier après la victoire des boxe ?
00:02:03 Comme toute finale, c'est une finale très serrée, qui se joue à un point, le dénouement
00:02:11 est cruel pour les All Blacks, mais il faut retenir aussi que les All Blacks ont eu un
00:02:16 carton rouge assez tôt dans la rencontre, et ils peuvent quand même, malgré ça, malgré
00:02:22 cette infériorité numérique, remporter ce match.
00:02:25 Malheureusement pour eux, comme tu as dit en présentation, les Sud-Africains ont gagné
00:02:31 d'un point un quart, d'un point demi, et aujourd'hui, ils sont les champions du monde.
00:02:36 C'est des matchs très serrés, à partir des quarts de finale, c'est des matchs très
00:02:40 serrés.
00:02:41 On dira que c'est les plus forts qui ont gagné, on va l'analyser après.
00:02:47 Moi, j'ai trouvé que c'était une belle finale, sincèrement, il y a eu un seul essai,
00:02:54 mais c'est une belle finale, parce que c'est des matchs de très haut niveau, très serrés,
00:02:59 et toutes les erreurs comptent et pénalisent les équipes.
00:03:03 Alex, ça t'a plu cette finale aussi, toi ?
00:03:07 Oui, elle m'a plu parce qu'elle s'est avérée plus ouverte que ce que je pensais, parce
00:03:13 que je pensais que la pluie allait vraiment faire que le rapport de force allait basculer
00:03:19 assez fortement côté Sud-Africain, et en fait, ça n'a pas vraiment été le cas.
00:03:24 L'Afrique du Sud gagne, certes, mais que d'un point, et elle peut perdre ce match-là,
00:03:31 et elle ne domine pas alors qu'elle est à 15 contre 14.
00:03:34 Après, je reviens toujours à ça, depuis le début de la Coupe du Monde, et je pense
00:03:41 que c'était un peu un des enjeux stratégiques de cette Coupe du Monde, et un des enjeux
00:03:47 pour World Rugby, c'était l'histoire de la possession, de la dépossession.
00:03:50 On se souvient qu'World Rugby en avait eu marre, après la tournée de novembre l'an
00:03:54 dernier, de ce jeu au pied massif, de deux équipes qui se tapaient les unes sur les
00:03:59 autres et qui attendaient la faute de l'autre, et qu'elle avait essayé de changer des choses
00:04:03 dans la manière d'arbitrer le jeu au sol pour favoriser la possession.
00:04:07 Et là, on a vu aujourd'hui, jusqu'à la caricature, presque un match entre une équipe
00:04:11 qui a voulu posséder, peut-être trop, on y reviendra, malgré des conditions hyper
00:04:17 pluvieuses, malgré le fait qu'ils se soient retrouvés à 14, et s'en trouver face à
00:04:21 une équipe qui a choisi de ne pas posséder.
00:04:23 Vraiment, les statistiques sont assez impressionnantes, on est à 209 placages sud-africains contre
00:04:31 95.
00:04:32 Oui, c'est ça, 85% placages, 209 sur 245 dans 28 pour Dutoyer.
00:04:39 Combien de passes, 200 passes néo-zélandais, je crois, c'est ça ?
00:04:42 Oui, c'était 217 contre 83, et je crois qu'ils en avaient déjà fait 101 à la mi-temps
00:04:50 dans mon souvenir, les néo-zélandais.
00:04:52 Voilà, c'est ça.
00:04:53 Donc on est vraiment dans la caricature de l'équipe qui possède contre l'équipe
00:04:57 qui ne possède pas.
00:04:58 World Rugby pourra au moins se dire que ça a servi à quelque chose, parce que l'équipe
00:05:07 qui a cherché à posséder a failli gagner ce match, alors qu'elle était 14.
00:05:12 Donc, on peut se dire qu'ils se satisferont peut-être de ça.
00:05:15 En tout cas, le constat aujourd'hui, c'est qu'il est plus facile quand même de ne pas
00:05:21 porter le ballon au niveau international.
00:05:23 Pierre-Henri en a un tout petit peu parlé en amont, on en a même un peu parlé cette
00:05:28 semaine quand on a discuté de toi qui as vécu la Coupe du Monde de l'Intérieur.
00:05:33 C'est vrai que c'est un des grands débats ou un des grands enjeux ou une des grandes
00:05:38 tendances actuelles, le fait de cette question de possession ou de dépossession et le fait
00:05:45 que la dépossession aujourd'hui est plus facile.
00:05:46 Pierre-Henri ?
00:05:47 Oui, c'est certes.
00:05:48 Oui, oui, tout à fait.
00:05:51 C'est plus facile parce que si on tombe sur des défenses qui sont super bien organisées
00:05:57 aujourd'hui, qui montent très fort comme les Sud-Africains, qui t'empêchent de…
00:06:01 ou qui te pénalisent parce qu'elles te contre par des turnovers, elles te contre
00:06:06 par des pénalités à récupérer au sol.
00:06:08 J'ai l'image de Kichow aujourd'hui qui obtient des pénalités ou de Deon Faurie
00:06:14 qui récupère des turnovers sur les contests au sol.
00:06:16 Donc ensuite les Sud-Africains, ils utilisent beaucoup ce jeu au pied de pression, que
00:06:21 ce soit à l'air ou au sol.
00:06:22 Et voilà, ils occupent le camp inverse, peu de passes, beaucoup de pieds.
00:06:30 Et les Néo-Zélandais ont essayé de jouer en rugby.
00:06:34 On peut dire qu'ils ont failli gagner le match, mais je pense que c'est le double
00:06:41 de passes, plus double de passes, plus double de plaquages tentés par les Sud-Africains.
00:06:47 Mais malheureusement, aujourd'hui, force est de constater que le rugby qui gagne aujourd'hui,
00:06:53 qui te fait champion du monde, c'est un rugby de dépossession.
00:06:57 Et voilà, c'est comme ça.
00:07:00 Donc, il faut s'adapter aussi.
00:07:01 Je pense que les Néo-Zélandais, je m'attendais à beaucoup plus de jeu au pied de la part
00:07:07 des Néo-Zélandais, notamment au début de rencontre.
00:07:09 Ils ont, dès le début de rencontre, essayé d'imposer beaucoup de jeux de passes.
00:07:15 Mais les Sud-Africains, ça fait maintenant presque huit ans qu'ils défendent très
00:07:20 bien avec la même équipe, qu'ils se connectent parfaitement sur les extérieurs, qu'ils
00:07:26 ont, au-delà d'avoir de très bons plaqueurs, ils ont surtout des montées défensives collectives
00:07:32 très fortes et qui te font tomber les ballons, qui t'empêchent de développer un jeu, notamment
00:07:41 sur les extérieurs.
00:07:42 Et tu breaks très peu de fois cette équipe Sud-Africaine.
00:07:49 À part la France, je répète, mais la France en quarts de finale a breaké souvent les
00:07:53 Sud-Africains sur les retours, tu vois, petits côtés, dans les fermées.
00:07:57 Mais après, que ce soit les Anglais ou les Néo-Zélandais, ils ont eu beaucoup de mal
00:08:02 à breaker cette défense.
00:08:03 Qu'est-ce qu'il faudrait ? On sort un peu du cadre de la finale, mais puisque c'est
00:08:08 un peu l'heure du bilan.
00:08:09 Qu'est-ce qu'il faudrait pour toi dans le règlement pour que la possession soit à
00:08:13 nouveau davantage possible, on va dire, ou soit mieux rémunérée ?
00:08:18 Peut-être arbitrer un peu mieux les rucks.
00:08:25 Aujourd'hui, le risque de posséder le ballon, c'est que tu peux te faire pénaliser sur
00:08:31 le jeu au sol quand t'es soutien, offensif.
00:08:33 Et il me semble que parfois, on a des plaqueurs qui sortent pas trop vite de la zone.
00:08:40 On a des secondes plaqueurs qui viennent impacter sur le ballon, qui viennent contester au sol
00:08:46 ou ralentir le ruck.
00:08:48 Et malheureusement, ces joueurs-là, ils sont peu pénalisés, ou pas assez pénalisés
00:08:53 ou pas assez durement pénalisés.
00:08:55 Donc voilà, essayons peut-être d'avoir un arbitrage plus sévère sur ces joueurs-là,
00:09:02 sur ces adversaires qui veulent ralentir tout simplement le ballon pour que la défense
00:09:08 s'organise plus facilement, qu'elle soit en place plus vite.
00:09:12 Et après, la ligne d'hors-jeu peut-être aussi.
00:09:15 Je pense que si on regarde vraiment les lignes d'hors-jeu sur des équipes comme les Sud-Africains
00:09:21 qui montent très vite, je pense que sincèrement, une fois sur trois, ils partent hors-jeu.
00:09:25 On les pénalise pas non plus.
00:09:29 Il y a très peu d'hors-jeu de ligne s'il fait pendant la Coupe du Monde.
00:09:33 On se rend compte que c'est un gros problème parce qu'aujourd'hui, je répète, les équipes
00:09:41 qui veulent attaquer, qui veulent posséder le ballon, elles sont quand même très souvent
00:09:45 pénalisées sur le jeu au sol.
00:09:46 Les soutiens ou les porteurs de balles sont pénalisés.
00:09:49 Donc ça fait peur aussi.
00:09:51 Donc si on veut qu'il y ait un peu plus de passes et de jeux offensifs, il faut récompenser
00:09:56 les attaques.
00:09:57 Elles ne sont pas récompensées aujourd'hui.
00:09:58 Ce n'est pas vrai.
00:09:59 Monsieur Alex, tu vas nous montrer des choses, mais l'Afrique du Sud a été fidèle à ce
00:10:03 qu'elle sait faire.
00:10:04 Elle croit vraiment en ses principes et elle les applique tout simplement.
00:10:08 Je laisse Pierre-Henri expliquer un peu ce qui est vrai.
00:10:14 Les Sudafs, sincèrement, ils sont les champions du monde en 2007.
00:10:18 En 2007, ils ont le même projet de jeu.
00:10:21 Ils font la même chose, c'est-à-dire grossement téléventiles, gros jeu au pied de pression
00:10:26 et jouer les turnovers.
00:10:28 Jouer les turnovers par leurs aillés.
00:10:30 A l'époque, c'était Habana.
00:10:31 Aujourd'hui, c'est Colby ou Warensee.
00:10:33 Mais c'est le même jeu.
00:10:35 Ça fait presque 20 ans qu'ils jouent pareil.
00:10:37 Les Sudafricains, ça fait 20 ans qu'ils sont costauds devant.
00:10:40 Parce que c'est Gabarit Hornorm devant.
00:10:46 C'est un joueur athlétique.
00:10:47 Des garçons comme Dutoy, c'est 2 mètres, c'est 120 kilos, ça court vite, c'est costaud,
00:10:53 c'est dur.
00:10:54 Et eux, ils sont sûrs de leur force, sûrs de leur projet.
00:11:00 Et même contre les Anglais, quand ils ne jouent pas bien, quand ils sont un peu pris
00:11:04 dans le combat, ils restent dans leur plan de jeu et puis finalement, ils passent.
00:11:10 Ils ne gagnent pas les matchs de 20 points en quart de demi et finale.
00:11:14 Mais c'est une équipe qui est très dure à battre parce qu'elle ne te donne rien.
00:11:18 Elle ne te donne rien comme points.
00:11:20 Il faut aller se chercher tous les points.
00:11:22 Et voilà, aujourd'hui, les Sudafricains, ils maîtrisent parfaitement le Nord-Rugby.
00:11:28 Ils ont une confiance absolue, je pense, en Erasmus et le staff.
00:11:34 On voit bien que le coaching, à chaque fois que ça rentre, c'est une plus-value.
00:11:39 On voit bien qu'ils sont capables aussi de changer de joueur entre le quart et la demi,
00:11:44 de la demi-finale.
00:11:45 Et Erasmus, on voit bien que c'est un entraîneur qu'on a vu contre l'Angleterre, où 30 minutes
00:11:52 sort son demi-début, son demi-ouverture.
00:11:54 Bon voilà, il ne fait pas de cadeaux.
00:11:59 L'objectif, c'est que l'Afrique du Sud soit championne du monde.
00:12:03 Il n'y a pas de stars dans cette équipe, finalement.
00:12:08 Les gros joueurs sud-africains sont fondus dans un collectif.
00:12:11 Et c'est la force de cette équipe.
00:12:13 C'est vraiment un collectif qui a été champion du monde aujourd'hui.
00:12:15 Et un groupe de 33 joueurs, plus le staff, qui a été champion du monde.
00:12:19 C'est incroyable.
00:12:20 On en a un peu parlé tout à l'heure en préparant l'émission.
00:12:25 Ils sont revenus, ils ont réutilisé quelque chose qu'ils avaient fait contre les Français
00:12:31 en quart de finale, notamment, et dont on avait parlé pendant l'émission.
00:12:33 C'est le jeu au pied croisé, c'est le chandelle croisé.
00:12:37 Je vais tenter de montrer ça.
00:12:41 Ici.
00:12:42 Alors, je suis un peu rouillé.
00:12:49 Il est tard pour moi.
00:12:52 Il est tard pour moi.
00:12:53 Donc là, on est au tout début de match.
00:12:56 Les Blacks viennent de prendre un jaune.
00:12:58 On va voir que les sud-africains sont dans le couloir gauche.
00:13:01 Ils vont progressivement amener le ballon.
00:13:03 Là, on le voit, le ballon est ici, dans les mains de Paul-Hardy.
00:13:05 Ils vont amener le ballon au couloir opposé, en deux temps de jeu.
00:13:08 Et une fois dans le couloir opposé, on voit ici un replacement.
00:13:14 Alors, ce n'est pas le replacement aussi caricatural, peut-être, qu'on avait vu contre la France,
00:13:17 où ils avaient vraiment laissé quatre joueurs, dont Peter Stef Dutoy, dans le couloir à l'opposé.
00:13:24 Mais là, on en voit au moins deux.
00:13:26 On voit Colby, alors tout petit, ici, devant le panneau Emirates.
00:13:29 Et on voit Peter Stef Dutoy.
00:13:31 Et sur le retour, Paul-Hardy va taper dans la zone ici, là, devant Mouhunga,
00:13:39 avec Colby qui est déjà à hauteur.
00:13:41 Dutoy qui est un peu en retard, mais qui finalement va être quand même présent,
00:13:45 pas forcément au point de chute directement, mais dans le rug suivant.
00:13:48 Et on voit qu'au point de chute, il va y avoir vraiment un duel entre Colby et Mouhunga.
00:13:53 Ça, c'est un truc qu'ils ont beaucoup fait contre les Français, qu'ils ont refait là.
00:13:58 Contre l'Angleterre, je ne me souviens pas.
00:14:00 Pierre-Henri, tu te souviens peut-être.
00:14:01 Mais voilà, ça, ça fait partie de leur stratégie dans le jeu au pied.
00:14:07 Quels avantages ils trouvent à taper comme ça ?
00:14:12 On en avait un peu parlé la dernière fois,
00:14:13 mais quels avantages ils trouvent à taper comme ça, à l'opposé,
00:14:18 via des chandelles croisées comme ça ?
00:14:23 C'est un jeu au pied par le 10, tu vois.
00:14:26 C'est un jeu au pied de pression par le 10, à l'air, contestable.
00:14:30 Ce n'est pas le jeu au pied du 9 contestable, tu le vois,
00:14:33 parce qu'ils préparent le rug pour allonger le rug et se protéger du contre.
00:14:39 Là, c'est un jeu au pied où on dépasse le ballon large.
00:14:41 On revient assez vite sur le numéro 10,
00:14:46 qui a un peu plus de temps, finalement, un peu moins de pression sur lui
00:14:49 pour jouer au pied décroisé comme ça.
00:14:51 Et en laissant les liers, bien sûr, Colby au RNC, au contest,
00:14:55 plus un centre et un troisième aiguille comme Dutoil dans le couloir
00:15:00 pour mettre la pression, pas forcément à l'air, ces joueurs-là,
00:15:04 mais plutôt en bas, sur le contre-rug ou le plaquage.
00:15:08 Bon, voilà, mais je répète, ils faisaient la même chose en 2007,
00:15:13 ça fait longtemps qu'ils le font.
00:15:15 Contre nous, ça a été justement notre lacune, les Français là-dessus,
00:15:19 quand ils ont joué au pied sur Bielbaret, ce jeu au pied contestable.
00:15:23 Sur Rochy.
00:15:26 Sur Rochy, sur l'aile à Bielbaret.
00:15:28 Sur Penoche.
00:15:30 Voilà, c'est chenille.
00:15:34 Et puis, c'est dans la zone 50-22, tu vois.
00:15:38 Ils s'en foutent de l'avancer, en fait.
00:15:41 Ils déplacent le ballon et ils vont jouer au pied.
00:15:44 Leur avancer à eux, elle n'est pas à la main, elle est au pied.
00:15:46 Donc, c'est... Voilà comment ils gagnent du terrain.
00:15:49 Voilà comment ils occupent le territoire adverse
00:15:52 par ce jeu au pied décroisé de pression.
00:15:54 Et où souvent, on le voit bien sur l'image que tu as montrée,
00:15:57 où Mwanga, il est tout seul.
00:15:58 Souvent, quand on joue au pied par le 9,
00:16:01 on a ce qu'on appelle des escortes, des joueurs qui se replacent
00:16:04 et qui vont protéger un peu le réceptionnaire.
00:16:08 Sur ce genre de jeu au pied, il y a peu d'escortes.
00:16:10 Donc, c'est du 1 contre 1, souvent.
00:16:13 Et à la retombée, tout ce qui va tomber par terre,
00:16:15 c'est dangereux.
00:16:16 C'est dans les 22.
00:16:18 Ça peut se retourner.
00:16:20 Mais comme contre nous, ça s'est retourné
00:16:22 contre l'équipe de France.
00:16:23 Mwanga, c'est là-dessus, tu vois.
00:16:24 Donc, voilà, stratégiquement, c'est très bien joué.
00:16:28 C'est très bien joué.
00:16:30 On va voir aussi qu'ils ont utilisé un moment
00:16:33 en deuxième mi-temps pour se protéger, en fait.
00:16:35 Pas pour se protéger, pour enfermer les Néo-Zélandais
00:16:37 dans leur camp.
00:16:39 Ils ont utilisé des jeux au pied qui sont des jeux au pied
00:16:41 presque de...
00:16:43 C'est presque du non-jeu, en fait.
00:16:45 Mais c'est hyper efficace pour aller...
00:16:48 Pour enfermer un adversaire dans ses 22 mètres.
00:16:51 Ici, on a la 64e.
00:16:53 Ils ont déjà un seul point d'avance.
00:16:55 On voit Willem C qui intervient.
00:16:57 Il y a...
00:16:59 C'est pas un coup qui est très jouable,
00:17:00 mais bon, quand même, on pourrait très bien imaginer
00:17:02 une passe de plus à 4 contre 3.
00:17:05 Comme ça, il y a un peu d'avancée.
00:17:06 Mais non, Willem C va choisir de taper en touche
00:17:08 pour gagner une touche...
00:17:09 C'est une touche rasante.
00:17:10 C'est un coup de pied rasant.
00:17:11 La touche va...
00:17:12 Le ballon va atterrir dans les bras...
00:17:14 Pardon, dans les 22 mètres néo-zélandais.
00:17:17 Il y aura une touche pour les Néo-Zélandais,
00:17:18 mais comme ils vont mettre ensuite la pression en dessous
00:17:21 et comme, par ailleurs, les Néo-Zélandais sont très loin,
00:17:23 c'est un ballon très difficile à jouer.
00:17:26 Il y en a un autre comme ça, un peu plus tard dans le match.
00:17:29 Alors là, évidemment, c'est une capture où on voit rien.
00:17:31 J'ai pas eu le temps de les travailler,
00:17:32 on est juste après le match.
00:17:33 Mais il y a Willem C...
00:17:36 Pas Willem C, le rouge, je veux dire,
00:17:37 qui, après un renversement de jeu,
00:17:41 enfin, après une attaque qui était partie vers le côté droit
00:17:45 et qui revient côté gauche, Willem C, pareil, va taper.
00:17:47 Il est ici, Willem C, il va taper dans les 22 mètres néo-zélandais
00:17:50 et enfermer les Néo-Zélandais.
00:17:53 Et je pense qu'il faut aussi souligner qu'il n'y a pas eu
00:17:55 que des jeux au pied comme ça.
00:17:57 Il y a aussi eu, en début de deuxième mi-temps notamment,
00:18:01 une énorme occase pour les Sud-Africains,
00:18:06 née d'un jeu au pied,
00:18:08 le moment où Arenze aplatit dans l'embute, enfin, n'aplatit pas.
00:18:12 C'est ce début de match, il y a trois coups de pied consécutifs
00:18:14 des Néo-Zélandais et des Sud-Africains
00:18:16 qui sont récupérés par eux-mêmes.
00:18:18 Le premier, c'est une chandelle, je crois,
00:18:19 qui est un an avant d'un des frères Barrette.
00:18:22 Le deuxième, c'est un coup de pied rasant de Willem C, je crois,
00:18:27 où il y a le faux essai d'Arenze.
00:18:30 Et je crois que sur un des autres coups de pied,
00:18:32 c'est le moment où Colissi oublie un partenaire à l'intérieur
00:18:35 et ça peut faire essai.
00:18:36 Donc, ils ont aussi cette capacité quand même à savoir garder
00:18:39 le ballon dans le terrain pour mettre de la pression,
00:18:41 pour marquer, en quelque sorte.
00:18:44 Ils ont aussi ça dans leur bagage.
00:18:46 Ce jeu au pied là, ces jeux au pied là,
00:18:48 qui mettent dans les angles, dans les 22 mètres adverses,
00:18:52 on appelle ça un peu le cimetière,
00:18:54 c'est-à-dire que c'est un endroit du terrain où,
00:18:57 quand tu récupères le ballon, tu es de bord de couche,
00:18:59 tu es en T22.
00:19:00 Donc, soit les Sud-Africains vont te pousser à aller en touche,
00:19:05 soit ils vont t'obliger à toi à jouer au pied,
00:19:07 mais dans des conditions difficiles,
00:19:09 avec beaucoup de pression sur le 9 ou le 10.
00:19:12 Donc, soit tu vas leur rendre le ballon
00:19:15 directement par une conquête en touche,
00:19:17 si tu vas jouer en touche.
00:19:18 Soit tu vas laisser le ballon dans le terrain,
00:19:20 mais tu vas leur rendre une opportunité de contre-attaquer
00:19:23 aux Sud-Africains.
00:19:24 Donc, voilà, c'est des jeux au pied.
00:19:26 Sincèrement, c'est très bon tactiquement,
00:19:29 c'est jouer au pied dans le cimetière, comme on dit,
00:19:32 mais je trouve que ça fait partie de leur maîtrise du rugby
00:19:38 aujourd'hui, moderne, du rugby qui gagne, du rugby...
00:19:45 Ce n'est pas de la dépossession,
00:19:46 moi je n'appelle pas ça de la dépossession,
00:19:48 c'est de la pression.
00:19:50 Sincèrement, c'est un rugby de pression, les Sud-Africains.
00:19:53 Ils te mettent sans arrêt sous pression.
00:19:54 Donc, quand ils défendent, ils montent très vite
00:19:56 pour te mettre la pression sur le ballon,
00:19:58 systématiquement, sur le porteur de balle.
00:20:00 Et quand ils attaquent, ils jouent au pied,
00:20:02 en l'air, contestable, ou au sol, comme ça.
00:20:05 Et ils te mettent beaucoup de pression.
00:20:06 Ils ne te rendent pas des ballons faciles.
00:20:09 Je le répète, mais l'Afrique du Sud,
00:20:10 c'est une équipe très dure à jouer,
00:20:11 parce qu'elle ne te donne rien,
00:20:12 elle te met sous pression en permanence.
00:20:14 Et c'est pareil sur la conquête en touche.
00:20:17 Quand tu as le ballon, quand tu as des touches à toi
00:20:20 dans tes 22 mètres, sur ce genre de jeu au pied,
00:20:23 de la part des Sud-Africains, tu es sous pression,
00:20:25 parce qu'ils ont des grands joueurs
00:20:27 très bons sur le domaine aérien, en touche.
00:20:30 Et c'est toujours très dur d'avoir un ballon propre,
00:20:33 de sortir de son camp proprement.
00:20:35 Et voilà, je trouve que c'est l'équipe,
00:20:39 aujourd'hui, dans le monde,
00:20:40 qui maîtrise le mieux ce jeu de pression.
00:20:44 Je ne dis pas qu'il faut jouer comme ça demain,
00:20:45 mais en tout cas, c'est quand même deux fois consécutivement
00:20:50 les champions du monde, quand même, les Sud-Africains.
00:20:51 Ce n'est pas un hasard non plus.
00:20:54 Et voilà, c'est à réfléchir quand même.
00:20:58 Je trouve que c'est un bel outil, en tout cas,
00:20:59 qu'ils utilisent très bien.
00:21:01 - Pierre, en vrai, tu parlais, il y a deux touches importantes.
00:21:04 Avant la demi-heure de jeu, je crois que c'est 25e et 27e.
00:21:07 Il y a deux touches perdues par les Néo-Zélandais.
00:21:09 Il y a un ballon contré par Etzebesh, je pense.
00:21:12 Et ça, on se dit que déjà, ça, psychologiquement,
00:21:14 ça leur fait mal, ça, aux Néo-Zélandais.
00:21:17 Et après, quelques minutes après,
00:21:19 il y a le carton rouge de Sam Kain.
00:21:21 Mais ces deux ballons perdus et ce contre d'Etzebesh,
00:21:24 ça, ça leur met un petit coup sur la tête quand même, au black, non ?
00:21:28 - Oui, mais parce que… Oui, c'est sûr.
00:21:31 Mais parce que c'est une équipe très bonne sur le contre-défensif,
00:21:40 en touche avec Etzebesh, Dutoy, Monster,
00:21:44 ou Sneijman, Kajrand, ou Klein.
00:21:46 C'est des vraies deuxième ligne ou troisième ligne de…
00:21:51 Défensivement en touche très bonne, très vite.
00:21:54 Ça fait partie de la stratégie sud-africaine.
00:21:59 Après, juste, c'est aussi du travail de l'ombre, ça.
00:22:03 Tu vois, c'est du travail sans ballon.
00:22:04 On parle des sauteurs, mais les lifters sont très bons.
00:22:08 C'est pareil sur le jeu au pied.
00:22:11 Quand on joue au pied, c'est bien.
00:22:12 On peut dire on va jouer au pied,
00:22:13 mais il y a des joueurs qui, sans ballon, vont courir,
00:22:16 vont mettre de la pression.
00:22:18 C'est le travail sans ballon, le travail de l'ombre.
00:22:21 Et les sud-africains, aujourd'hui, c'est une équipe, je répète,
00:22:24 qui est championne du monde collectivement.
00:22:26 C'est la meilleure équipe collectivement, vraiment, du monde aujourd'hui
00:22:29 parce qu'elle travaille sans ballon comme personne d'autre dans le monde.
00:22:32 Il y a plus de 200 placards aujourd'hui.
00:22:34 Tu vois, c'est une équipe d'abnégation, c'est une équipe de dur au mal.
00:22:40 C'est vraiment… Ils ont fait une machine de guerre.
00:22:42 Sincèrement, bravo à Erasmus qui a repris cette équipe
00:22:47 juste avant la Coupe du Monde 2019,
00:22:48 qui en a fait une équipe championne du monde en 2019,
00:22:50 championne du monde en 2023.
00:22:53 Et avec ce travail sans ballon, cette conquête en touche,
00:22:56 cette défense en touche, je trouve que c'est bien aussi.
00:23:02 On va montrer peut-être la touche en question,
00:23:07 cette touche-là, la 24e, parce qu'il y a un aspect intéressant
00:23:10 qu'on a un peu abordé à la mi-temps quand on a discuté à la pause.
00:23:15 C'est une touche à l'entrée des 22 mètres sud-africains.
00:23:22 C'est un moment où les Blacks commencent un peu à mettre la pression.
00:23:25 Ils sont dans une bonne phase, on va dire.
00:23:29 Et ce qui est intéressant, c'est qu'on l'avait vu avec Yannick,
00:23:33 les Sud-Africains cherchaient souvent,
00:23:36 cherchaient prioritairement à bloquer l'accès au milieu et au fond de touche.
00:23:42 Et là, on voit bien qu'il y a Ezebet qui est ici et Mostert qui est ici,
00:23:47 qui en quelque sorte verrouille le fond de touche
00:23:49 ou rend difficile l'accès au fond de touche.
00:23:52 Et que souvent, ils laissaient le devant libre.
00:23:54 Or là, on voit que, ce n'est pas forcément ce qui va payer d'ailleurs à la fin,
00:23:58 mais on voit qu'il y a aussi devant Kichov qui est déjà placé dans un demi-bloc.
00:24:05 Tu disais, Pierre-Henri, pour soulever du toit,
00:24:11 qu'est-ce que tu peux en dire, Pierre-Henri ?
00:24:15 Moi, sincèrement, tu vois, l'image, elle est parfaite.
00:24:19 Pour moi, c'est la lacune des All Blacks.
00:24:21 Je t'ai dit que les Sud-Africains étaient durs à jouer parce qu'ils ne te donnent rien.
00:24:25 Là, je suis désolé, mais les All Blacks, à aucun moment,
00:24:27 ils ne devraient lancer un fond au milieu.
00:24:29 Dans ce genre de situation, gagner le ballon ou "winning the ball",
00:24:33 c'est primordial.
00:24:35 Ils doivent absolument lancer sur Adi Savea ou sur Brody Retallick,
00:24:40 qui est juste derrière Savea, mais ils doivent lancer devant.
00:24:44 Même si en demi-bloc avec Steph Dutoy,
00:24:46 sincèrement, si Savea est bien liftée par De Root et Retallick, ils ont le ballon.
00:24:52 Et ça, c'est quand même très All Black, je trouve.
00:24:55 Les All Blacks, ils veulent lancer au fond, au milieu pour lancer le jeu
00:24:59 parce que c'est bien mieux de lancer le jeu
00:25:02 par une passe courte entre le 9 et le 10, par exemple.
00:25:05 Mais la première chose, il faut gagner le ballon.
00:25:07 Il faut gagner le ballon en conquête.
00:25:08 Ils sont dans les 22 mètres.
00:25:10 C'est un ballon important.
00:25:12 Et ça, je trouve que stratégiquement,
00:25:15 tu vois, les All Blacks, ils sont moins forts que les Sud-Africains.
00:25:21 C'est un rugby de rêve qu'ils veulent jouer, les All Blacks.
00:25:24 On l'a bien vu aujourd'hui avec le 100 passes.
00:25:26 Mais moi, je suis désolé.
00:25:29 Aujourd'hui, ils ont été battus parce que tactiquement,
00:25:33 ils sont moins bons aujourd'hui.
00:25:34 Cette équipe est moins bonne que les Sud-Africains.
00:25:37 Voilà, tout le monde sait qu'ils vont laisser le devant, les Sud-Africains.
00:25:41 Et les Néo-Zélandais le savent bien parce qu'ils analysent bien sûr les matchs avant.
00:25:45 Ils les connaissent par cœur.
00:25:47 Et malgré tout, ils vont essayer de lancer entre Ezebeth qui fait 2 mètres 0,2
00:25:53 et Mostert qui est un très bon sauteur aussi.
00:25:56 Tu vois l'image que tu as après.
00:25:58 C'est quand même extrêmement difficile de prendre un ballon en fond d'alignement
00:26:02 avec Ezebeth devant, tu vois.
00:26:05 Et ça, c'est les ballons perdus bêtement, je dirais entre guillemets.
00:26:09 Ils auraient pu lancer, par exemple, derrière du Toit en reculant peut-être dans cette zone-là.
00:26:15 Oui, je t'assure que s'ils lancent juste derrière du Toit,
00:26:18 Ezebeth ne saute même pas.
00:26:20 Il saute même pas.
00:26:21 Et après, ils vont défendre le Molle.
00:26:23 Ils vont mettre beaucoup de pression sur la passe 9-10.
00:26:26 Je suis d'accord, mais quand même, gagner le ballon, c'est la priorité.
00:26:30 C'est la priorité.
00:26:31 Tout le monde voudrait lancer, je te dis, en forme au milieu.
00:26:35 Pour lancer le jeu correctement, bien mieux, etc.
00:26:37 Mais il faut gagner les ballons d'abord.
00:26:41 Surtout à 9-3.
00:26:44 Et après, un début de match un peu compliqué comme ça.
00:26:46 Justin, il y a un autre aspect qui est intéressant pour revenir au jeu au pied rapidement,
00:26:50 c'est qu'une des questions de cette finale, c'était comment les boxeurs,
00:26:55 est-ce que les boxeurs allaient faire comme au mois d'août,
00:26:58 choisir sur les pénalités dans le camp néo-zélandais,
00:27:01 choisir d'aller en touche pour mettre la pression via des Molles,
00:27:04 ce qu'ils avaient fait au mois d'août, ce qu'ils ont fait aussi en demi-finale,
00:27:08 ce qu'ils ont fait en quart de finale.
00:27:09 C'est-à-dire, parfois, tourner le dos à une pénalité tentable
00:27:12 pour aller en touche ou pour la jouer.
00:27:14 Et là, on a vu d'entrée qu'ils ont choisi de prendre les points,
00:27:18 alors même que je pense que la première pénalité,
00:27:20 c'est une pénalité dans les 22 All Blacks,
00:27:24 et ils l'obtiennent, c'est le carton jaune de Friesel.
00:27:26 Donc, ils auraient pu saisir cette opportunité pour aller en touche
00:27:32 et profiter de leur supériorité numérique via le Molle.
00:27:37 Et non, ils ont choisi de prendre les points.
00:27:39 Pierre-Henri, est-ce que tu as un regard là-dessus ?
00:27:41 Est-ce que c'est l'enjeu de la finale qui fait qu'ils sont allés chercher les points ?
00:27:47 Non, c'est la présence de Pollard.
00:27:50 Pollard joue aujourd'hui pour mettre des points au pied,
00:27:54 mais ce n'est pas l'e-book.
00:27:55 Ils ont entièrement confiance dans la qualité du jeu au pied de Pollard.
00:27:59 Ils savent que Pollard, c'est un très bon buteur
00:28:02 qui va convertir ses pénalités en points.
00:28:06 Et c'est la différence, je pense, entre le quart, la demi, la finale,
00:28:10 c'est la présence de Pollard.
00:28:11 Pollard, tu le mets sur le terrain, c'est pour qu'il fasse ça.
00:28:14 C'est son job, c'est un excellent buteur.
00:28:18 Moi, sincèrement, ça ne m'a pas surpris.
00:28:19 C'est plutôt l'inverse, ça m'a surpris que les Néo-Zélandais à 12-6
00:28:22 ne tapent pas les pénalités pour revenir 12-9.
00:28:25 Mais sinon, non, je trouve que ça aussi, c'est prévu avant.
00:28:31 On fait jouer Pollard parce qu'on veut obtenir les pénalités,
00:28:35 qu'on est en finale, que tous les points vont goûter,
00:28:37 qu'on veut mettre 3 points, 6 points, 9 points, 12 points par sa présence.
00:28:43 Et voilà, c'est prévu avant.
00:28:45 C'est le staff, sincèrement.
00:28:49 Tu vois, moi, quand j'ai rencontré en championship
00:28:52 les Sud-Africains avec l'Australie,
00:28:54 je pensais que c'était des idiots, les Sud-Africains, avant de les jouer.
00:28:57 Et Eddie Jones, qui avait été en 2007 avec l'équipe sud-africaine,
00:29:02 m'avait toujours dit, écoute, je t'assure,
00:29:06 les Sud-Africains, c'est tout sauf des idiots, ils calculent tout,
00:29:08 ils ont toujours un plan A, un plan B, stratégiquement, ils sont très forts.
00:29:15 Ils connaissent tous les scénarios qu'il peut y avoir sur un terrain lors d'un match.
00:29:18 Ils anticipent les scénarios.
00:29:20 Et voilà, le scénario qu'ils avaient anticipé,
00:29:22 c'est de faire jouer pour l'or pour convertir les points en pied.
00:29:25 Donc, je pense que dans la semaine,
00:29:27 ils ont peut-être moins travaillé le môle porté que les autres semaines
00:29:30 parce qu'ils savaient qu'ils ne taperaient pas en touche,
00:29:33 du moins en début de rencontre.
00:29:36 - Mais Yannick, c'est un peu ce que nous disait Yannick, Yannick Brue, Alex,
00:29:39 qui est les boxe, comme tu disais, Pierre-Henri,
00:29:41 c'est qu'ils avaient tout anticipé, tous les matchs, les adversaires.
00:29:45 C'est le paroxysme de la réflexion.
00:29:47 C'est ce que disait un peu Fabien Galty avant le quart de finale.
00:29:49 Mais les boxe, c'est ça, en fait.
00:29:50 C'est qu'ils bossent beaucoup aussi.
00:29:52 Ils étudient leurs adversaires.
00:29:53 Ils sont capables de s'adapter à eux sur le banc,
00:29:56 sur les joueurs qu'ils vont mettre, sur Paul Ordre, comme tu dis, etc.
00:29:59 C'est une équipe, comme tu dis,
00:30:01 et moi, je me rappelle cette phrase de Yannick Brue avant le quart de finale.
00:30:04 Il ne faut surtout pas croire que c'est une équipe de bourrin, en fait.
00:30:06 Et c'est vrai, en fait.
00:30:07 C'est une équipe qui réfléchit beaucoup, en fait.
00:30:10 - Oui, c'est exactement ça.
00:30:12 Vraiment, oui, c'est ça.
00:30:13 Après, avec, je pense, Félix Jones,
00:30:17 c'est leur entraîneur de la défense,
00:30:18 qui va être dans le staff anglais après la coupe du monde.
00:30:22 Je pense qu'il est très bon, sincèrement.
00:30:23 Pour l'avoir rencontré quand j'étais en Angleterre à BAF,
00:30:27 il sortait du Munster, il avait été entraîneur au Munster.
00:30:31 Juste avant la Coupe du monde 2019, il était venu une semaine avec nous.
00:30:34 C'est quelqu'un de très intéressant, très réfléchi.
00:30:37 Je sais que c'est lui qui met beaucoup de pression sur les arbitres avant les rencontres.
00:30:41 C'est lui qui rencontre les arbitres dans les previews avant les rencontres.
00:30:45 C'est très dur avec les arbitres.
00:30:47 Et je pense que ça fait partie, avec Erasmus, les autres, bien sûr.
00:30:53 Mais je pense qu'ils ont une équipe qui anticipe tout.
00:31:01 Ce n'est pas des bourrins, c'est sûr.
00:31:02 Et bravo à eux.
00:31:06 Parce que, justement, ils utilisent leur force physique et leur vitesse.
00:31:11 Vraiment, ils optimisent leur équipe.
00:31:15 On voit bien qu'il y a des joueurs sud-africains qui ont été joués en France
00:31:18 dans les clubs de top 14 et qui ont été beaucoup moins performants en club,
00:31:22 tu vois, en top 14.
00:31:23 Aujourd'hui, quand tu les vois jouer avec l'Afrique du Sud, tout le monde dit
00:31:25 « mais ils trichent en France ».
00:31:27 Mais non, ils ne trichent pas.
00:31:28 Mais dans l'équipe sud-africaine, ils sont optimisés.
00:31:30 Ils sont là et ils jouent avec leur qualité et ils utilisent leur qualité.
00:31:36 Et Zebet, c'est un phénomène en équipe d'Afrique du Sud.
00:31:40 Colby, c'est pareil.
00:31:41 Et Deon Fourig était à Grenoble en Pro D2 les dernières années.
00:31:45 Aujourd'hui, c'est un champion du monde, le mec.
00:31:47 Il a 37 ans.
00:31:48 Et Deon Fourig, il l'utilise parce qu'il sait qu'en seconde 8 ans,
00:31:52 il va contester les ballons au sol.
00:31:54 C'est sa qualité numéro 1.
00:31:55 Voilà, je trouve que c'est vraiment une belle équipe aujourd'hui.
00:32:02 Et Vermeulen en est le parfait exemple.
00:32:05 Vermeulen, c'est peut-être son dernier match,
00:32:07 mais Vermeulen, il fait un match hors normes aujourd'hui.
00:32:09 Dans l'ombre, un joueur de l'ombre aussi, mais hors normes.
00:32:13 Il a toujours été bon, Vermeulen, que ce soit en France ou ailleurs.
00:32:16 À Toulon ou ailleurs.
00:32:18 Mais je trouve que Vermeulen, il l'optimise à son âge.
00:32:22 Ils utilisent leurs joueurs avec leur qualité et leurs défauts,
00:32:29 ils n'en tiennent pas compte.
00:32:30 Ils n'en tiennent pas compte.
00:32:31 Alex a associé une machine impressionnante défensivement.
00:32:36 On parlait de la transition vers le deuxième thème.
00:32:39 Parce qu'il est minuit 2.
00:32:40 Tu as compris mon sens de la transition.
00:32:42 Bravo à moi, je me félicite.
00:32:44 Je m'en connais, c'est bravo.
00:32:46 C'est une formidable machine à plaquer, à défendre,
00:32:49 à rien lâcher sur sa ligne.
00:32:50 Même parfois, ils sont en difficulté,
00:32:51 on pense qu'ils vont craquer et ils ne le font pas.
00:32:55 Oui, on revient toujours à cette rush défense qui est à la fois,
00:33:04 qui semble fragile parfois parce qu'on voit des espaces énormes.
00:33:07 Et puis, en fait, qui finit toujours par gagner les bras de fer qu'elle impose.
00:33:12 Elle se découvre, mais c'est pour mieux empêcher l'adversaire de faire des passes.
00:33:17 Et on l'a beaucoup vu en première période,
00:33:19 notamment un peu pendant tout le match.
00:33:23 Mais en première période, les All Blacks ont essayé d'aller la chercher
00:33:27 parfois sur l'extérieur, sur les extérieurs, malgré le ballon glissant.
00:33:32 Et on va voir qu'à la fois le fait que le ballon ait été glissant
00:33:36 et la qualité de montée et de, au-delà de la rush défense,
00:33:39 la qualité de replacement après la montée de la part des Sud-Africains.
00:33:44 Je vais essayer de me faire comprendre à travers les images.
00:33:46 Mais là, c'est une action où on voit un bloc néo-zélandais avec trois joueurs ici.
00:33:54 Animation assez classique des Néo-Zélandais.
00:33:56 Le ballon va aller sur Mouhunga.
00:33:57 On voit que Ecri, Ledeh, Allende sont montés très vite,
00:34:00 que Colby est en train aussi de monter pour essayer de couper à l'intérieur
00:34:07 et pas du tout de contrôler.
00:34:10 Et on va voir, ce qui est intéressant,
00:34:11 c'est que les Blacks vont réussir à faire la passe.
00:34:15 Mais Krill va super bien.
00:34:17 Au lieu d'aller mordre sur le troisième avant,
00:34:20 sur le troisième joueur Sud-Africain, celui-ci,
00:34:23 au lieu d'aller défendre sur lui, il va anticiper sur Mouhunga.
00:34:25 Donc il va mettre la pression à Mouhunga.
00:34:27 Et on va voir que quand Mouhunga a le ballon,
00:34:28 il va choisir de faire une longue passe.
00:34:30 Mais en fait, la pression à la fois de Krill, de Colby ici et de Willem C.
00:34:35 qui est déjà en train de monter à l'extérieur,
00:34:37 va faire que la passe de Mouhunga va aller au sol.
00:34:40 Il n'y a même pas de surnombre à la fin de cette action-là.
00:34:44 Et la défense Sud-Africaine a mangé le terrain
00:34:47 et a forcé l'erreur technique des Néo-Zélandais.
00:34:52 On va voir un peu la même chose sur cet exemple-là avec Ritalik,
00:34:55 qui fait une passe dans le dos du bloc pour Mouhunga à nouveau.
00:35:00 Mouhunga va servir Jordi Barrette.
00:35:02 Et à nouveau, on voit ici qu'il y a quand même 25 mètres de couloir potentiel
00:35:06 à exploiter avec deux Néo-Zélandais pour un seul Sud-Africain.
00:35:10 Et la qualité de réactivité de Krill qui est ici,
00:35:17 qui est monté très vite, mais qui rapidement comprend
00:35:20 qu'il ne va pas réussir à aller attraper Barrette
00:35:23 et qui va vite se replacer pour faire qu'à la fin,
00:35:27 le surnombre qu'on voyait, Krill est déjà là sur Boden Barrette.
00:35:32 Et Colby va pouvoir aller défendre ensuite sur Jordan.
00:35:35 Et qu'est-ce qui se passe ?
00:35:36 Boden Barrette va choisir de ne pas poursuivre cette action-là
00:35:39 parce que le surnombre est annulé et il va taper au pied.
00:35:41 Donc, il y a à la fois la qualité de la montée défensive
00:35:44 et puis après la montée, de la capacité à se replacer
00:35:49 et à ne pas s'arrêter après la montée.
00:35:53 Et puis on voit pareil, à l'intérieur, il y a Colissi,
00:35:54 il y a Mostert, il y a Kitschhoff, il y a Vermeulen,
00:35:56 tous ces joueurs-là, ils vont assurer un deuxième rideau
00:35:59 au cas où il y a une percée.
00:36:02 Là, c'est un autre cas, mais c'est encore autre chose.
00:36:04 Mais voilà, cette qualité défensive, elle est vraiment incroyable.
00:36:13 Puis Henri, je ne sais pas, toi, tu les as affrontés.
00:36:15 Cette semaine, tu nous disais, on pense toujours qu'il y a des espaces
00:36:19 sur les extérieurs, mais en fait, il n'y en a pas.
00:36:22 Oui, mais après, tu l'as bien montré,
00:36:26 c'est-à-dire qu'il y a cette solidarité défensive.
00:36:29 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, il y a 209 plaquages,
00:36:33 mais il y en a 36 de ratés.
00:36:35 Il y a 9 off-floors de concédés,
00:36:38 il y a 7 franchissements néo-zélandais
00:36:40 et à la sortie, il y a un essai.
00:36:42 Donc, ça veut dire que cette équipe-là,
00:36:45 elle peut, par moments, se faire semi-braquer, je dirais,
00:36:48 mais ils ont une telle capacité à jouer les uns pour les autres
00:36:53 et donc à défendre les uns pour les autres,
00:36:55 et qu'ils rattrapent les coups.
00:36:56 Sur les extérieurs, oui, il y a la place.
00:36:58 Quand tu arrêtes l'image, comme tu as fait,
00:37:00 il y a toujours la place sur les extérieurs
00:37:01 contre les Sud-Africains, contre les Sud-Africains.
00:37:05 Mais pour y aller, c'est quand même très dur
00:37:06 parce qu'ils mettent beaucoup de pression sur le porteur de balle.
00:37:09 Donc, ils t'empêchent d'être tranquillement,
00:37:11 de faire des passes tranquillement.
00:37:13 Et ensuite, il y a cette capacité à ce que tous réagissent,
00:37:17 parce que Krill est un excellent défenseur au large.
00:37:20 Je trouve que c'est un garçon qui contrôle beaucoup les extérieurs,
00:37:23 qui joue pour ça d'ailleurs.
00:37:25 Il rattrape beaucoup de coups avec les Eliés notamment.
00:37:28 Ils sont capables de monter fort et parfois de contrôler
00:37:30 quand ils voient que vraiment il y a le sous-nombre.
00:37:32 Et pendant ce temps-là, les Vermelain, les Dutoy,
00:37:36 tous les autres joueurs, tous les autres avants d'ailleurs de cette équipe,
00:37:39 sont capables de revenir, de ne pas lâcher, de se remplacer,
00:37:43 de recréer un rideau défensif rapidement.
00:37:46 Voilà, ça revient à...
00:37:48 C'est le meilleur collectif qui a gagné la Coupe du Monde.
00:37:51 Les Sud-Africains, ils ont le meilleur collectif du monde aujourd'hui.
00:37:56 Vraiment, j'espère que la France sera championne du monde en 2027.
00:37:58 Mais pour être championne du monde, il va falloir qu'on ait ce collectif-là.
00:38:03 C'est-à-dire, aujourd'hui, oui,
00:38:07 Steph Dutoy est le meilleur joueur de la finale, je pense.
00:38:10 C'est l'homme du match.
00:38:11 Mais je t'assure,
00:38:14 on ne peut pas sortir un joueur sud-africain de cette équipe.
00:38:17 Pour moi, c'est un collectif de 23 joueurs qui est champion du monde.
00:38:20 Et ça fait un petit moment qu'ils gagnent les matchs à 23 d'ailleurs.
00:38:25 Et si on veut être champion du monde demain, il faut s'inspirer de ça.
00:38:28 Et aujourd'hui, vraiment, ils ont ça, les Sud-Africains.
00:38:32 Ils ont cette solidarité offensive, défensive,
00:38:35 et sur tout le terrain, pendant 80 minutes,
00:38:37 qui leur permet de rattraper des coups
00:38:40 et puis de gagner les matchs, tout simplement.
00:38:44 Tu le disais, je regardais sur les stats,
00:38:46 là, ils sont à une dizaine à avoir fait au moins 10 plaquages.
00:38:49 Et on parlait de Dutoy quand on est à 28.
00:38:52 Mais Fouri, tu le disais, ce n'est pas le joueur le plus connu de cette équipe,
00:38:55 qui est 21, 21 ce soir.
00:38:59 Alors que c'est incroyable, quand même, ces stats aussi.
00:39:02 Oui, il a rattrapé en défense ce qu'il a perdu en touche,
00:39:06 puisqu'il a été en difficulté dans ses lances.
00:39:08 Mais il a eu une activité...
00:39:12 Aujourd'hui, il est là parce que Malcolm Marks est blessé, d'accord ?
00:39:17 Parce que c'est quand même le talonneur un peu titulaire
00:39:20 ou numéro un bis de l'équipe d'Afrique du Sud.
00:39:24 Donc, ce n'est pas un bon talonneur, je dirais, de conquête,
00:39:28 pas un bon lanceur, pas un très costaud talonneur de mêlée.
00:39:32 Il n'aime pas trop ça.
00:39:34 C'est une sorte d'hybride entre troisième Mignel,
00:39:36 numéro 8 et talonneur.
00:39:38 Mais par contre, comme tu as dit, c'est 21 placages.
00:39:42 Mais parce que c'est sa chance aussi d'être champion du monde,
00:39:47 de revenir de loin.
00:39:48 Il revient de loin, c'est incroyable qu'il soit aujourd'hui
00:39:51 champion du monde, Foury.
00:39:53 Quand il est parti de France, tu t'es en pro de deux,
00:39:56 tu t'es en Elysée, c'est fini, sa carrière est finie.
00:39:59 Et le mec, il est là ce soir au Stade de France,
00:40:02 champion du monde.
00:40:04 Et donc, c'est 21 placages, il rentre dans un collectif.
00:40:11 Je pense que pour jouer pour l'Afrique du Sud aujourd'hui,
00:40:13 tu es obligé de...
00:40:15 C'est non négociable chez eux, je pense.
00:40:18 La défense, de courir, de se relever vite et le travail sans ballon.
00:40:23 C'est une équipe qui travaille beaucoup, beaucoup sans ballon.
00:40:25 Donc là, on a les stats, placage, défense, etc.
00:40:28 Mais les stats de course, d'accélération,
00:40:32 le volume de course sur le terrain, ça doit être énorme.
00:40:35 Ces joueurs-là, ils courent sans arrêt, c'est incroyable.
00:40:41 On peut peut-être un peu regarder quelques highlights
00:40:46 en capture de Peter Stef Dutois,
00:40:48 qui a fait énormément de choses sur le terrain aujourd'hui.
00:40:55 On va juste regarder un des aspects de sa partition de jour,
00:40:59 c'est l'aspect défensif, évidemment.
00:41:02 Il y a une action que j'ai trouvé assez remarquable de sa part,
00:41:04 c'est une balle de contre-attaque très importante à la 76e minute.
00:41:08 Le Black vient de récupérer un ballon.
00:41:10 On voit qu'il y a quand même un coup à jouer sur les extérieurs.
00:41:14 On est sur un ballon de récupération.
00:41:16 Là, il y a Boden-Barel qui a le ballon,
00:41:18 il y a McKenzie dans le dos éventuellement à utiliser.
00:41:21 On voit que Peter Stef Dutois n'est pas dans une situation du tout confortable
00:41:25 puisqu'il est seul dans ce couloir ici.
00:41:27 En fait, il va aller défendre, comme le font les Sud-Africains,
00:41:31 il va aller défendre sur le premier attaquant qui vient.
00:41:33 Il va y aller avec toute sa force et toute sa vitesse, on va dire.
00:41:38 Alors que c'est risqué parce que si Boden-Barel ne fait pas la passe à Boden-Barel,
00:41:45 Peter Stef Dutois défend dans le vide.
00:41:47 En fait, il ne va pas défendre dans le vide,
00:41:49 et il va réussir à intervenir sur Jordi Barret, à le stopper,
00:41:54 à l'empêcher de faire la passe.
00:41:56 En fait, sa rapidité d'intervention fait que Jordi Barret
00:41:59 n'a pas le temps de faire la passe supplémentaire pour Lelyé,
00:42:02 qui doit être l'inner bran à ce moment-là du match.
00:42:05 Il bloque le ballon, il bloque le joueur, il bloque le ballon en même temps,
00:42:07 il bloque la contre-attaque qui aurait pu faire très mal
00:42:10 puisqu'à ce moment-là les Sud-Africains sont à 14,
00:42:11 il reste 4 minutes à jouer, le moindre point encaissé, c'est sans doute la défaite.
00:42:15 Mais au-delà de ça, Dutois a été aussi un joueur très important sur les jeux au pied,
00:42:22 que ce soit les jeux au pied offensifs des Sud-Africains,
00:42:26 on l'a vu un peu tout à l'heure, mais sur les jeux au pied adverses aussi,
00:42:29 sur les replis.
00:42:31 Pendant toute la première mi-temps,
00:42:32 Pierre Henry nous a envoyé des messages pour nous dire de capturer les replis sud-africains.
00:42:41 Là, on le voit sur un coup de pied néo-zélandais,
00:42:45 les Sud-Africains sont montés, mais dès qu'ils voient que le coup de pied part,
00:42:48 ils commencent à se replier, et parmi ces joueurs-là,
00:42:51 il y a Peter Steph Dutois qui est ici,
00:42:53 et on va voir qu'il va être dans le ruck pour soutenir,
00:42:57 et on voit que sur ce ballon-là, à la réception,
00:43:00 sur le ruck, il y a plus de Sud-Africains que de Néo-Zélandais dans la zone,
00:43:05 ce qui est un signe d'un repli très rapide, arrête-moi si je me trompe, Pierre Henry.
00:43:11 On va voir la même chose, là c'est un autre moment, un autre coup de pied néo-zélandais récupéré,
00:43:15 premier joueur arrivé au soutien, Peter Steph Dutois.
00:43:18 Là, c'est à nouveau la même chose,
00:43:21 Pollard qui récupère une chandelle, premier joueur Sud-Africain au soutien,
00:43:24 Peter Steph Dutois, alors qu'il n'était pas proche de Pollard à ce moment-là,
00:43:27 il était au moment du coup de pied, enfin au moment du coup de pied,
00:43:31 il n'était pas proche de Pollard, il était dans le premier rideau.
00:43:35 Voilà les choses, la qualité de Peter Steph Dutois,
00:43:39 et il y avait un autre truc qui m'a marqué pendant le match,
00:43:42 je vais sortir des captures pour l'expliquer un peu,
00:43:48 mais c'est qu'il était aussi,
00:43:51 on va mieux comprendre à travers les quelques exemples,
00:43:54 pourquoi il se retrouvait souvent, y compris dans des phases de jeu plus confuses,
00:43:59 on ne va pas forcément dire après les lancements de jeux Sud-Africains,
00:44:01 pourquoi il se retrouvait dans le couloir opposé pour monter sur les coups de pied Sud-Africains.
00:44:07 Il avait en fait un replacement qui était assez intéressant puisque quand,
00:44:15 je vais essayer de le montrer,
00:44:21 aujourd'hui ce n'est pas Pixar qui a bossé pour nous,
00:44:23 ils n'ont pas eu le temps de nous envoyer les trucs,
00:44:26 il y a eu un dégagement Sud-Africain,
00:44:29 on voit que Willem C va tenter un drop,
00:44:32 mais ce qui est intéressant c'est que Peter Steph Dutois est ici,
00:44:34 et dans son replacement, on voit que lui, il ne cherche pas à se rapprocher de Willem C,
00:44:40 il vise le couloir à l'opposé,
00:44:42 il est déjà en train de courir vers le couloir ici, vers le couloir des 15 mètres à l'opposé,
00:44:46 on va voir la même chose sur cette action là.
00:44:49 Comment ?
00:44:50 Là on ne voit rien.
00:44:52 Ah vous ne voyez pas là ?
00:44:54 Non.
00:44:54 Ah pardon, excusez-moi.
00:44:56 Excusez-moi.
00:44:58 Vous faites bien de me le dire.
00:44:59 Ah ok, parfait.
00:45:00 Donc là, Willem C est en train de tenter un drop,
00:45:05 et on voit que Peter Steph Dutois est ici,
00:45:07 et lui, il ne cherche pas à se rapprocher de Willem C,
00:45:10 il part à l'opposé,
00:45:12 pour déjà anticiper la suite de l'action,
00:45:17 qui sera soit défensive, soit offensive,
00:45:19 mais en tout cas, son replacement, il est vers là-bas,
00:45:21 on voit la même chose sur cette action là,
00:45:23 Willem C est en train de récupérer le ballon là,
00:45:25 et Peter Steph Dutois est en train de partir vers le couloir à l'opposé,
00:45:28 et on va voir, il me semble que c'est sur cette action là,
00:45:30 9 secondes plus tard, donc là on est à 32.06, 9 secondes plus tard,
00:45:34 je ne me rappelle plus exactement comment s'est passé l'action,
00:45:36 mais en tout cas, il y a un joueur qui met la pression dans ce couloir là,
00:45:39 sur Will Jordan en train de récupérer un ballon, c'est Peter Steph Dutois,
00:45:42 qui à la fois grâce à sa taille, sa vitesse,
00:45:45 sa qualité de plaqueur et de combattant au sol,
00:45:49 ou dans toutes les phases de combat, est un joueur magnifique
00:45:52 pour jouer dans les couloirs comme ça,
00:45:54 et mettre la pression, et harceler en quelque sorte.
00:45:59 C'est son job aussi,
00:46:03 c'est ce que lui demandent bien sûr les coachs sud-africains,
00:46:07 c'est-à-dire que c'est un joueur qui est capable aussi d'aller au contest en l'air,
00:46:11 puisqu'il est grand, et après il a beaucoup de vitesse,
00:46:14 Steph Dutois, c'est-à-dire que c'est un second de ligne à la base,
00:46:20 qui est reconverti troisième ligne, parce que justement il a beaucoup de vitesse,
00:46:23 il a beaucoup d'activité, c'est un très bon défenseur, un très bon plaqueur.
00:46:26 Donc voilà, il lui demande de se mettre dans ce couloir,
00:46:29 de se replacer dans ce couloir, de ne pas venir au milieu du terrain justement,
00:46:32 et de rester dans le couloir, parce qu'ils utilisent ce jeu au pied décroisé
00:46:35 qu'on appelle le numéro 10, et qu'il est efficace autant défensivement qu'offensivement,
00:46:40 il a le même rôle en fait.
00:46:42 C'est premier soutien sur le jeu au pied défensif,
00:46:45 quand il doit récupérer le ballon, escorter et vite être premier soutien,
00:46:49 c'est son rôle, et sur le jeu au pied offensif de pression,
00:46:52 c'est le rôle de venir contester ou plaquer très vite le réceptionnaire.
00:46:58 Voilà, il est utilisé avec ses qualités aussi.
00:47:03 Quand tu parles, je peux te montrer.
00:47:05 C'est un autre exemple, tu peux continuer à parler, Pierre-Henri,
00:47:08 mais c'est un autre exemple, il est là dans le couloir,
00:47:10 et c'est lui qui va récupérer le ballon sur cette chande, sur ce coup de pied décroisé.
00:47:14 Il a toujours de l'œillet qui va au contest,
00:47:20 donc il va au contest en l'air avec les œillets,
00:47:23 et lui toujours derrière, on l'a vu contre les Français aussi,
00:47:26 voilà, il a cette capacité, stratégiquement,
00:47:30 il met toujours deux joueurs ou trois en pression sur l'adversaire.
00:47:37 Il est utilisé dans ce rôle-là,
00:47:41 après c'est un super joueur, il sait tout faire.
00:47:47 Il sait tout faire, tu le prends de main, tu peux le faire jouer 4, 5, 6, 7, 8, c'est pareil.
00:47:52 C'est des joueurs hybrides, c'est des super joueurs,
00:47:57 c'est vraiment des super joueurs de rugby.
00:47:59 Et lui aussi deux fois champion du monde, c'est quand même énorme.
00:48:03 Ce n'est pas étonnant qu'il soit le meilleur joueur du monde demain.
00:48:07 Et lui, il n'est pas dans les nominés.
00:48:11 Oh merde !
00:48:12 Pardon.
00:48:13 Si je ne dis pas de bêtises, c'était le CBS côté Sudaf.
00:48:18 Après c'est aussi un joueur d'équipe nationale.
00:48:25 Tu vois, Stéphane Dutoye aujourd'hui, tu ne sais pas où il joue,
00:48:29 tu ne sais pas dans quel club il joue.
00:48:31 C'est presque ça.
00:48:32 C'est vrai, ce n'est pas un joueur de club.
00:48:34 Il nous fait du bien, mais on a du mal à se le payer.
00:48:42 Il faudrait qu'il vienne gratuitement.
00:48:44 S'il aime le magret.
00:48:48 Oui, il doit aimer.
00:48:49 Mais tu sais, c'est un joueur d'équipe nationale, c'est un joueur Springbok,
00:48:56 c'est un joueur de l'Afrique du Sud, ce n'est pas un joueur de club.
00:49:00 Ça, c'est un autre débat.
00:49:02 On change d'heure, mais je pense qu'à Roche, on ne va pas changer le budget demain matin.
00:49:13 Ça va se faire moins facilement, disons.
00:49:20 Dans l'équipe, demain, Peter Stéphane Dutoye a 9.
00:49:24 Combien tu l'aurais mis, Pierre-Henri, toi ? 9 sur 10 ?
00:49:27 C'est une bonne note, 9 sur 10.
00:49:31 Moi, si j'avais eu que des 9 à l'école.
00:49:35 Oui, mais c'est vrai que quand on a le match, tous les messages que je recevais,
00:49:41 c'était Dutoye, Dutoye, Dutoye.
00:49:43 Même Eddie Jones m'envoyait Dutoye.
00:49:46 Ils disent Dutoye en Afrique du Sud.
00:49:48 Dutoye, Dutoye.
00:49:50 Mais c'est vrai qu'il fait une superbe finale, mais il fait une super Coupe du Monde.
00:49:55 Je ne sais pas si tu vois, c'est 9 de même, mais quel est le match où il a eu moins de 9 ?
00:50:02 Tu lui mets moins de 9, c'est ça.
00:50:04 C'est un super joueur, vraiment.
00:50:08 Il a tout, parce qu'il est très agressif en plus.
00:50:14 Et aujourd'hui, il fait une Coupe du Monde sans prendre le carton, sans être pénalisé.
00:50:19 Tu vois, ce n'est pas…
00:50:21 Il n'a pas été pénalisé.
00:50:24 Oui.
00:50:25 Mais en tout cas, aujourd'hui, c'est un beau champion, en tout cas.
00:50:33 C'est un beau champion du monde, sincèrement.
00:50:37 On va quand même parler des perdants, parce qu'ils ne sont pas si mauvais que ça.
00:50:41 C'est nos Zélandais qui ont beaucoup joué, on l'a dit, qui ont fait beaucoup de passes.
00:50:45 Eux aussi, ils sont sûrs de leur force, mais peut-être…
00:50:47 Est-ce qu'ils n'étaient pas un peu trop sûrs de leur force ?
00:50:49 Est-ce qu'ils n'auraient pas dû jouer un peu autrement et s'adapter aussi aux conditions météo ?
00:50:53 Ils jouaient un peu différemment, Pierre.
00:50:55 Moi, je trouve qu'au début de la rencontre, ils ont voulu beaucoup jouer à la main,
00:51:00 beaucoup imposer leur jeu.
00:51:01 Ils se sont un peu trompés, peut-être, au début du match.
00:51:04 Ils ont rectifié après, avec un jeu au pied de pression.
00:51:07 Après, attention, ils ont pris un carton rouge assez tôt aussi dans la rencontre.
00:51:10 Et je trouve que quand ils ont commencé à utiliser un peu le jeu de pression,
00:51:13 à récupérer des ballons et à jouer avec Téléa autour des rucks,
00:51:17 Téléa a cassé beaucoup de plaquages encore aujourd'hui.
00:51:20 Il a franchi justement au bord en attaquant la zone en Malherbe,
00:51:24 la zone aux Pillets et aux secondes lignes justement, sud-africaines, ces zones-là.
00:51:30 Et après, tu joues une finale sans buteur.
00:51:36 Je suis désolé, mais mon gars, ce n'est pas un buteur de haut niveau.
00:51:39 Et ça leur coûte une Coupe du Monde aujourd'hui.
00:51:43 La transformation, elle est en coin, mais il n'y a pas de transformation en coin.
00:51:47 À ce niveau-là, il faut tout mettre.
00:51:49 C'est les buteurs, c'est une finale de Coupe du Monde.
00:51:52 Ils tapent cette transformation, elles passent quatre mètres à côté.
00:51:55 Ce n'est pas un buteur.
00:51:56 Ce n'est pas un buteur pour être champion du monde.
00:51:59 C'est la faiblesse aujourd'hui des Néo-Zélandais.
00:52:01 La faiblesse, elle est tactique.
00:52:02 On l'a vu tout à l'heure sur la conquête en touche.
00:52:04 Gagner le ballon, c'est la priorité.
00:52:06 Eux, ce n'est pas leur priorité aujourd'hui.
00:52:08 Et il n'y a pas de buteur.
00:52:11 Ils ont peut-être des bons buteurs avec Baudin, etc.
00:52:15 Mais c'est l'autre qui bute et l'autre, ce n'est pas un bon buteur.
00:52:18 C'est tout.
00:52:19 Et s'ils prêtent deux fois la pénalty, justement,
00:52:21 tu penses que c'est parce qu'ils n'ont pas un bon buteur
00:52:22 ou c'est parce qu'ils sont sûrs de marquer dans leur tête après ?
00:52:24 C'est particulier.
00:52:26 Le choix est particulier, sincèrement.
00:52:28 Peut-être que Mwanga ne veut pas taper la pénalité.
00:52:31 C'est particulier, mais c'est le super rugby.
00:52:38 Ça, c'est la maladie du super rugby, cette compétition
00:52:41 où finalement, il n'y a pas de pression.
00:52:43 Toutes les équipes néo-zélandaises qui font le super rugby,
00:52:45 elles tapent en touche.
00:52:46 La main en pénalité, elle tape toute en touche.
00:52:49 Il n'y en a pas une qui va prendre les poteaux.
00:52:50 Et Mwanga, le premier, avec les cruisers,
00:52:53 il ne prend jamais les poteaux.
00:52:54 Il tape en touche.
00:52:55 En touche, il va marquer ou obtenir la pénalité.
00:52:59 S'il ne marque pas, ce n'est pas grave.
00:53:00 Tout le monde s'en fout.
00:53:01 Les cruisers, ils gagneront quand même le super rugby,
00:53:05 même s'ils ne marquent pas là.
00:53:07 Malheureusement, c'est une compétition, le super rugby,
00:53:11 qui ne t'habitue pas à être champion du monde.
00:53:13 Les Sud-Africains, mine de rien, ils ont basculé dans le Nord
00:53:18 avec la Coupe d'Europe, avec le championnat celte.
00:53:22 Aujourd'hui, on s'aperçoit que les Sud-Africains sont plus habitués
00:53:26 à un championnat de pression et de scorer pour gagner les matchs.
00:53:30 Alors que le super rugby ne prépare pas à la Coupe du monde.
00:53:36 Ce n'est pas vrai.
00:53:37 On peut raconter un truc.
00:53:40 Après le match contre les Français, nous, on avait eu ce regard sur le match.
00:53:47 On ne va pas tout refaire de l'émission,
00:53:49 mais c'était que les Blacks avaient commencé à sortir du match
00:53:52 à partir de la 50e à peu près.
00:53:54 Quand ils avaient, notamment à l'inaction de la 53e,
00:53:57 Mounga notamment, mais d'autres joueurs,
00:53:59 avaient joué dans leurs 22 mètres et s'étaient fait contrer.
00:54:01 Ils avaient arrêté d'occuper, alors qu'ils l'avaient très bien fait
00:54:04 en première mi-temps.
00:54:05 Ils avaient arrêté d'occuper.
00:54:06 Dans le staff des All Blacks, le sentiment n'était pas du tout celui-là.
00:54:12 Ce n'était pas que les All Blacks étaient sortis de leur match à la 53e.
00:54:16 Le sentiment était au contraire que les All Blacks n'avaient pas assez joué.
00:54:21 Donc, ils ont un côté jusqueboutiste.
00:54:24 On peut trouver que c'est orgueilleux, que c'est prétentieux,
00:54:26 que c'est des esthètes, que c'est des…
00:54:28 On peut tout qualifier, mais en tout cas, ils sont jusqueboutistes
00:54:33 et ils pensent que c'est par le jeu qu'ils s'en sortiront.
00:54:35 Et aujourd'hui, on l'a beaucoup ressenti.
00:54:41 Je trouvais que sur d'autres matchs dans cette Coupe du Monde,
00:54:44 ils avaient trouvé un meilleur équilibre entre occupé
00:54:48 et entre la main et le pied, on va dire.
00:54:54 Et je trouve qu'aujourd'hui, ils ne l'ont pas trop trouvé.
00:54:56 Et notamment, alors qu'on sait qu'ils sont extrêmement doués
00:55:01 pour trouver des solutions par le jeu au pied,
00:55:04 des jeux au pied en diagonale, des jeux au pied par-dessus,
00:55:07 des chandelles, y compris de leur propre camp, pour mettre la pression.
00:55:12 Ils ont vraiment à la fois du talent pour ça et plein de joueurs pour le faire.
00:55:16 Mounga, les frères Barret, Aaron Smith, Will Jordan est très bon avec son pied aussi.
00:55:21 Et là, ils ne l'ont pas beaucoup fait.
00:55:26 À la mi-temps, on s'était dit qu'ils l'ont fait une fois,
00:55:31 ils ont failli marquer d'ailleurs sur ce coup-là.
00:55:33 S'il y a le bon rebond, il y a Essai de Savéa.
00:55:36 Et en début de deuxième mi-temps, ils ont commencé à utiliser un peu plus le jeu au pied.
00:55:40 On a revu quelque chose qu'ils avaient utilisé pas mal,
00:55:43 c'était la chandelle axiale du numéro 9.
00:55:47 Ils l'ont fait deux fois, la première fois ça a été plutôt intéressant pour eux.
00:55:50 Mais ensuite, ils ont arrêté d'utiliser ce jeu au pied offensif-là,
00:55:54 quitte à jouer parfois des coups.
00:55:56 Alors, le paradoxe, c'est que ça leur a aussi rapporté un essai.
00:55:59 Puisque si on prend l'action de l'essai, je l'ai là, j'ai juste une capture,
00:56:06 mais si on prend cette action-là, la passe de Jordi Barrette,
00:56:13 elle est hyper risquée, elle est très longue.
00:56:18 Alors là, il est là, Jordi Barrette, il va faire une longue passe ici.
00:56:22 Donc, tenter ces coups-là, ça leur a rapporté cet essai-là.
00:56:26 Mais il y a d'autres exemples où ça a causé des pertes de balles.
00:56:31 J'ai en mémoire une action, je crois que c'est la 63e minute,
00:56:35 où ils font quelque chose comme 15 temps de jeu.
00:56:38 Je l'ai noté, je ne me rappelle plus précisément.
00:56:40 Je retrouve ma feuille, mais ils font une quinzaine de temps de jeu.
00:56:43 Il y a une longue passe à un moment, pareil, dans le couloir sauté,
00:56:47 récupéré par Will Jordan.
00:56:49 C'est l'action où il se fait un peu soulever par Colby
00:56:51 et arracher le ballon en même temps.
00:56:53 C'était très risqué, trop risqué.
00:56:56 Et peut-être qu'un peu de jeu au pied leur aurait fait du bien.
00:57:02 Des jeux au pied, pas forcément du jeu au pied long,
00:57:05 mais au moins des petits jeux au pied par-dessus, des diagonales,
00:57:08 plus de variations.
00:57:11 Je les avais trouvés très bons en demi-finale,
00:57:15 sur justement leurs jeux au pied, l'occupation.
00:57:19 Quand ils marquent un STC, ils sont dans les 22 mètres adverses.
00:57:22 Dans les 22 mètres adverses, les Role Black,
00:57:24 ils sont très bons dans cette zone de marque,
00:57:26 ce qu'on appelle la zone de marque.
00:57:28 C'est une équipe efficace dans la zone de marque,
00:57:30 qui est capable de multiplier les phases de jeu dans la zone de marque
00:57:32 pour obtenir des pénalités ou marquer des essais.
00:57:35 Mais contre les Argentins, ils avaient été capables,
00:57:37 dans la zone avant, la zone des 50-22,
00:57:40 d'occuper au pied, de mettre sous pression les Argentins,
00:57:43 de récupérer les ballons de contre-attaque après.
00:57:46 C'est-à-dire, prendre du moins le jeu au pied argentin.
00:57:50 Aujourd'hui, ils ont attaqué le match.
00:57:52 Je pense sincèrement que leur projet, c'était de déplacer cette équipe sud-africaine,
00:57:55 déplacer leurs avants, mettre beaucoup de vitesse dans le jeu offensif,
00:57:59 notamment dans la zone 50-22, un jeu beaucoup plus à la main.
00:58:03 Ils n'ont pas voulu affronter les sud-africains sur une bataille de jeu au pied.
00:58:08 Ils ont certainement pensé qu'ils étaient moins bons dans ce domaine-là,
00:58:12 sur le jeu au pied, sur le jeu aérien.
00:58:14 Ils ont voulu plus posséder le ballon et multiplier les temps de jeu,
00:58:19 sauf que contre les sud-africains, c'est dur.
00:58:23 Et c'est vrai qu'ils peuvent gagner le match.
00:58:26 J'en reviens au buteur.
00:58:29 Ils n'ont pas de buteur pour gagner cette finale, malheureusement.
00:58:34 Après, ils ne sont pas loin.
00:58:38 C'est une équipe…
00:58:39 On rappelle ça, jouer un point, c'est vraiment pas loin.
00:58:42 Un point, c'est rien, en fait.
00:58:43 Un point, il y a 14.
00:58:45 14, ça a été compensé parce qu'il y a eu des cartons,
00:58:49 côté sud-africain, des cartons jaunes.
00:58:52 Mais voilà, on a eu deux styles différents.
00:58:57 Aujourd'hui, on le voit bien sur les stats.
00:59:00 Mais les Néo-Zélandais, c'est aussi les sud-africains qui les ont très bien contrés.
00:59:06 Parce que les Néo-Zélandais, quand tu leur laisses un peu plus d'espace,
00:59:10 un peu plus de temps de manipulation du ballon, etc.,
00:59:13 ils sont un phénomène.
00:59:16 Je répète, l'Italie n'est peut-être pas la grande équipe du tournoi destination,
00:59:22 mais s'ils en prennent 100, s'ils prennent 100 points, c'est pareil contre les Blacks.
00:59:27 Il faut quand même marquer les essais contre l'Italie.
00:59:30 C'est une équipe capable, avec un peu d'espace et de temps,
00:59:35 techniquement, c'est les plus forts du monde, je pense, sincèrement,
00:59:37 sur la qualité de passe, la gestuelle, la qualité technique, du pied ou la main.
00:59:45 Mais je pense qu'ils se sont trompés un peu aujourd'hui, sincèrement,
00:59:48 avec des conditions climatiques un peu plus difficiles.
00:59:52 Je pense que leur projet, c'était de déplacer ce pack sud-africain,
00:59:55 qui est lourd quand même, mais ils n'ont pas forcément réussi à le faire par du jeu à la main.
01:00:06 Malheureusement, je pense qu'un peu plus de jeux au pied,
01:00:10 auraient été bénéfiques pour eux.
01:00:15 On voyait bien que les manipulations étaient quand même favorisées par la rush défense.
01:00:22 Tout à l'heure, on a montré ces actions avec les passes dans le dos.
01:00:25 On voit que Mounga, par exemple, n'a pas le même engagement.
01:00:29 Les passes sont un peu plus lentes.
01:00:32 On va dire que Mounga, derrière le bloc, n'a pas le même engagement,
01:00:35 parce qu'il faut d'abord penser à contrôler le ballon.
01:00:37 D'ailleurs, Mounga a fait tomber des ballons importants.
01:00:41 J'en ai au moins un en tête, alors qu'il y a un coup intéressant à jouer.
01:00:45 Ça ne les a pas avantagés.
01:00:47 Ça aurait dû les conduire, peut-être.
01:00:50 Je pense qu'ils se sont dit à la mi-temps.
01:00:52 Les deux coups de pied d'Aaron Smith dans les 5 premières minutes de la deuxième mi-temps,
01:00:57 ça montre qu'ils se sont dit à la pause qu'il faut qu'on utilise davantage cette arme-là.
01:01:02 Mais ils l'ont un peu abandonné ensuite.
01:01:05 C'est regrettable, parce qu'on avait vu, notamment avant le match d'ouverture,
01:01:13 quand on avait bossé sur les Blacks, ici dans le salon Tactic,
01:01:17 qu'ils avaient vraiment cette qualité de jeu au pied,
01:01:20 avec des diagonales, dans toutes les situations.
01:01:23 Même les fesses dans leurs 22 mètres, ils étaient capables de taper des diagonales.
01:01:27 Dans un contexte de test match, avec moins de pression,
01:01:31 quand ils avaient le score aussi, ils étaient capables de faire ça.
01:01:35 Là, ce n'est pas le même contexte.
01:01:38 Mais peut-être que s'ils l'avaient fait un peu plus,
01:01:41 ça aurait créé des situations dangereuses, des situations gagnantes.
01:01:45 Peut-être que ça aurait fait reculer les Sud-Africains,
01:01:48 ça leur aurait fait monter moins vite,
01:01:51 ou créer plus d'incertitudes sur leur replacement, leur repli, leur montée, leur couverture.
01:01:58 - Oui, puis après, c'est une finale, on n'en parle pas trop,
01:02:04 mais je trouve que Favre Declercq et Pollard, ils ont dominé Aaron Smith et Munga.
01:02:09 Et tactiquement, dans la pression défensive,
01:02:14 dans la justesse tactique et technique, je trouve qu'ils ont été meilleurs.
01:02:20 Donc voilà, ça se joue à peu, mais ça se joue à un point.
01:02:25 Mais je trouve que la charnière sud-africaine a vraiment pesé.
01:02:29 Après, vraiment, je tire mon chapeau, parce que quand tu es entraîneur
01:02:33 et que tu gagnes une demi-finale avec une charnière,
01:02:36 de changer complètement ta charnière pour la finale, il faut le faire.
01:02:40 Il faut le faire.
01:02:42 Et Rasmus, c'est le chef, je pense, de ce groupe sud-africain.
01:02:47 Je pense qu'il n'a pas peur de sortir deux joueurs de demi-finale
01:02:52 qui ne sont même pas dans les 23.
01:02:55 Reynard et Lee Bok ne sont même pas remplaçants ce soir.
01:02:59 Alors, ils sont champions du monde, mais pas sur le terrain, pas en finale.
01:03:02 Mais il n'a pas eu peur de changer sa charnière pour une finale.
01:03:06 C'est énorme. C'est énorme.
01:03:07 Je ne sais pas quelle est l'équipe capable de faire ça dans le championnat
01:03:12 ou au niveau international. C'est rare, d'ailleurs.
01:03:15 On va voir. Il s'est déjà arrivé de changer sa charnière entre la demi-finale et la finale.
01:03:20 C'est quand même…
01:03:22 À la sortie, je pense que ça les fait champions du monde.
01:03:29 Avec ça, je trouve que…
01:03:32 Je répète, c'est une belle équipe champion du monde.
01:03:36 On peut parler de l'arbitrage en quart de finale.
01:03:38 On peut en parler…
01:03:40 Si on continue d'ailleurs à en parler, on ne sera pas champions du monde en 2027.
01:03:44 Parce que…
01:03:46 On revient à ce qu'on disait tout à l'heure.
01:03:50 Ce que disait Yannick, ce n'est pas des bourrins, le Sudaf.
01:03:53 Ils ont tout prévu.
01:03:54 Et aujourd'hui, d'avoir une équipe qui change de charnière entre la demi-finale et la finale,
01:03:58 qui tactiquement joue parfaitement contre les Blacks,
01:04:02 ça ne folle pas.
01:04:04 C'est vraiment une grosse équipe champion du monde.
01:04:07 Ce n'est pas le hasard. Ils ne sont pas champions du monde par hasard deux fois consécutivement.
01:04:11 C'est quand même énorme.
01:04:13 Ils dominent le monde aujourd'hui, les Sudafricains.
01:04:16 C'est tout.
01:04:17 Bravo à eux.
01:04:18 Ce qui est intéressant, c'est qu'ils ne s'en foutent du candidaton.
01:04:21 Ce que ça raconte, c'est qu'ils ne s'en foutent de ce qu'on va dire de leur jeu.
01:04:24 Ils pensent à l'efficacité.
01:04:26 Par rapport à ce que Pierre-Henri dit, le fait de changer la charnière entre la demi-finale et la finale,
01:04:32 le fait aussi d'avoir sorti Lee Bok à la 35e minute en demi-finale,
01:04:36 ça raconte aussi un truc, c'est l'idée de projet collectif.
01:04:42 Ils en parlent beaucoup.
01:04:44 Ninaber a dit qu'aujourd'hui, on sait que l'important, ce n'est pas notre destin personnel, c'est Lee Bok.
01:04:51 C'est Lee Bok au-dessus de tout.
01:04:53 Ça paraît bateau, parce que je pense que beaucoup de coachs le disent,
01:04:56 mais le fait que ça soit accepté à ce point-là au sein de leur équipe,
01:04:59 que Lee Bok sorte comme ça à la 35e, ce n'est pas un geste de mécontentement.
01:05:04 Ça ne crée pas une mauvaise ambiance, que Reynac et Lee Bok soient sortis entre la demi-finale et la finale.
01:05:09 Ça raconte beaucoup de choses.
01:05:11 Juste pour l'anecdote, il y a un moment du quart de finale,
01:05:16 que j'avais réécouté avec le son de l'arbitre,
01:05:22 le moment de la pénalité de Pollard, la faute de Quagga Smith,
01:05:25 il met les mains au sol, l'arbitre le récompense quand même,
01:05:30 et au moment de la pénalité de Pollard, juste avant,
01:05:33 il y a Bonambi qui à ce moment-là est capitaine,
01:05:35 il se tourne vers Pollard, puis ensuite vers Deutschwalt,
01:05:37 et il leur dit "fos as africa".
01:05:40 Il leur dit "pour l'Afrique du Sud".
01:05:43 C'est pour dire à quel point ils sont conditionnés, mentalement presque,
01:05:48 il y a une cause en fait, et ça les habite,
01:05:52 et ça se ressent dans l'énergie qu'ils laissent sur le terrain,
01:05:55 dans l'esprit qu'ils ont pour rattraper les coups,
01:05:58 et dans l'esprit qu'ils ont pour accepter leur destin individuel aux uns et aux autres.
01:06:02 Oui, c'est une belle équipe champion du monde pour ça,
01:06:09 parce que je trouve qu'on est dans un sport collectif,
01:06:12 où la cohésion te fait gagner des matchs, des titres,
01:06:18 et eux ils ont démontré qu'ils ont une énorme cohésion,
01:06:22 malgré des stars, ils ont quand même des stars comme joueurs,
01:06:25 mais voilà, ils se fondent dans ce collectif,
01:06:28 et il n'y a pas d'histoire, il n'y a pas d'histoire hors terrain,
01:06:34 on n'en a pas entendu parler de la sortie de Lille-Boc, dans la presse,
01:06:39 eux n'en ont pas parlé, en interne ils ont très bien géré ça certainement,
01:06:44 peut-être que s'ils avaient perdu aujourd'hui ça aurait explosé,
01:06:48 après la finale on aurait entendu peut-être après la défaite,
01:06:53 mais aujourd'hui ça leur donne raison,
01:06:56 et je trouve que c'est une belle leçon,
01:06:59 parce que si tu veux être champion, il te faut avoir ce collectif,
01:07:03 et aujourd'hui ils ont un collectif très fort, très très fort,
01:07:06 c'est pas mieux pour eux.
01:07:09 Plus 3 au Gola Veras, sur la place finale.
01:07:12 Pas mal, plus 3, c'est pas mal.
01:07:17 Merci, merci messieurs, parce que demain, vous savez ce que c'est ?
01:07:21 C'est la reprise du Top 14, est-ce que vous vous en êtes excité par la reprise du Top 14 ?
01:07:25 Tu vas regarder tous les matchs Pierre-Henri ?
01:07:30 Tu vas aller au stade ou tu vas regarder tous les matchs ?
01:07:33 Non, je vais regarder tous les matchs, tranquillement, en famille, tranquille,
01:07:38 avec quelques petites crêpes peut-être, dans l'après-midi, si ma femme en fait.
01:07:46 On peut venir ?
01:07:49 Moi je suis à Bayonne, ça fait un peu loin mais…
01:07:52 Ça va vite, Bayonne, Bayonne, Hoch, Ordan Larocque, c'est à côté, et ça va vite.
01:07:58 Peut-être qu'il y aura Steph Dutoy, peut-être qu'il viendra.
01:08:02 Ah ça va, oui parce qu'il signe à Roche, oui c'est vrai.
01:08:05 Ça l'intéresse.
01:08:06 Il va jouer à Roche la semaine prochaine, il va falloir qu'il s'entraîne cette semaine.
01:08:09 Pas con, il faut le payer en crêpes, ça va te coûter cher en crêpes, ta femme elle va bosser.
01:08:13 Après on peut lui offrir les crêpes, c'est pas grave, s'il veut jouer à Roche.
01:08:21 Merci beaucoup en tout cas, merci Alex, merci Pierre-Henri, c'était super.
01:08:26 Merci à ceux qui nous ont suivis.
01:08:29 Merci Alex, c'était un très beau numéro, on a appris plein de trucs, c'était très bien.
01:08:38 Merci à ceux qui nous ont suivis, ceux qui nous ont envoyés des commentaires,
01:08:41 même des commentaires parfois mécontents parce qu'on n'avait pas assez parlé de l'arbitrage de France-Afrique du Sud.
01:08:46 Je faisais le gendarme, il y en a un qui a dit que je faisais le gendarme.
01:08:49 Il y en a un qui a dit que tu faisais le gendarme.
01:08:51 Après je trouve que celui-là il avait raison, tu faisais trop le gendarme.
01:08:54 Merci Alex.
01:08:57 En tout cas, c'était juste pour dire qu'on s'est estimé que ce n'était pas notre mission de parler de l'arbitrage,
01:09:02 parce qu'on voulait parler de tactique, de stratégie,
01:09:06 et il y avait plein de choses à raconter sur la tactique et la stratégie lors du quart de finale.
01:09:09 L'arbitrage est un élément du résultat final, mais pas le seul et peut-être pas le plus important.
01:09:15 En tout cas on a pris beaucoup de plaisir, on espère qu'on reviendra, peut-être pour le tournoi,
01:09:21 peut-être avec Pierre-Henri, on verra comment les choses évoluent.
01:09:28 On a bien aimé aussi recevoir des messages nous demandant de continuer pendant le tournoi,
01:09:33 donc ça nous donne envie.
01:09:36 Le problème c'est qu'Alex c'était un peu cher, au terme de budget ça peut être un peu cher.
01:09:42 Après si Hoch se rajoute un peu, tu vois.
01:09:46 Apparemment ils ont beaucoup d'argent.
01:09:51 Par contre si l'équipe se manipule, ils perdent.
01:09:56 C'est comme ça qu'on va trouver des joint ventures.
01:10:00 On s'arrange.
01:10:02 Merci beaucoup, merci beaucoup messieurs.
01:10:04 Allez, très bonne fin de soirée.
01:10:06 Ciao, ciao.
01:10:09 [SILENCE]