TJV 2024 dimanche-29-10-2023-reactions-imoca-depart-decale

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Transcript
00:00 Moi je pense que c'est une décision très très sage parce qu'hier on a très bien vu que les prévisions se sont dégradées
00:07 et même ce matin les fichiers n'étaient pas encourageants.
00:10 Je pense qu'il ne faut pas voir du tout ça comme un échec pour la course
00:15 mais plutôt comme un effet assez normal lié au fait qu'on joue avec des systèmes météo qu'on ne peut pas prévoir.
00:23 On n'est pas dans un champ de tennis où tout est maîtrisé, ici on joue avec la météo
00:28 et je pense que la sécurité de la flotte c'est quelque chose de primordial
00:34 et dans tous les cas ça sera une belle histoire, une classe part, on va voir ce que sera notre suite.
00:40 Je pense que ça sera quelque chose qu'on n'a peut-être jamais vécu avant
00:44 mais c'est une belle histoire et on verra comment ça va se continuer.
00:48 Quand j'ai eu l'info, j'ai appelé Gérald tout de suite, il commençait à arriver au bateau
00:54 et je lui ai dit "on ne part pas", il m'a dit "tu rigoles quoi" parce que nous on était focalisés là-dessus.
00:58 Nous on dit de partir, on ne dit pas de partir, c'est une chose, on ne part pas, on ne part pas.
01:05 Le phénomène c'est que ça fait quelques jours qu'on va arriver, les rafales à plus de 100 nœuds,
01:09 ça fait un moment que le système est arrivé, ça fait un moment qu'on discute entre le skipper
01:13 et les météorologues avec qui on travaille, qu'on voit le truc arriver.
01:16 Donc ça fait un moment qu'on sait que ça va être chaud, la flotte IMOCA en plus,
01:20 le premier et le dernier elle est quand même assez disparate.
01:25 Nous on passait les limites, on a rodé avec Jean-Carlo lui aussi.
01:28 - Ces matins c'était quand même un tout petit peu chaud.
01:32 Après moi j'ai pensé à toi. - Si on a une merde à l'heure, c'est fini tôt.
01:35 - J'ai pensé à toi, ça fait combien de temps que tu t'es marié ?
01:38 - C'est le 19 août.
01:40 - Ben voilà, ce n'est pas le bon moment pour donner des mauvaises pincements à ta femme qui t'a atteint à terre.
01:44 Donc regarde les choses de ses côtés.
01:45 - Jean-Carlo c'est mon préparateur montage.
01:48 - Hier nous déjà on trouvait que c'était chaud.
01:50 Aujourd'hui c'est peut-être brûlant mais ça fait plusieurs jours qu'on dit que c'est chaud.
01:53 Après nous coureurs, avec l'équipe, psychologiquement on se dit
01:57 on va affronter, on va se faire secouer.
02:00 Ok, bon, finalement on n'y va pas, maintenant il va falloir voir comment on fait.
02:05 Ça engendre beaucoup de choses.
02:07 Il y a pas mal de sponsors qui sont là, il va falloir se remotiver les troupes, se remotiver.
02:12 Et comme dit Jean-Carlo, tout ce qui ne tue pas rend plus fort.
02:16 - Ça c'est un switch. Après moi j'ai regardé hier les modèles.
02:19 Dans les modèles SMWF, il y avait 105 nœuds en rafale.
02:24 Et les vagues c'était au large à 10 mètres et même au Portugal 8 mètres.
02:28 Donc ça commence à faire quelque chose d'assez original.
02:32 Mais dans tous les cas, moi ce matin comme toi,
02:37 je pense que j'étais même avant toi au bateau.
02:40 Les moteurs étaient allumés, j'étais déjà à l'ordi à faire tous mes checks d'électronique
02:45 et j'étais prêt à la guerre.
02:46 Après, je n'étais pas content mais j'étais prêt à partir, bien évidemment.
02:50 Alors moi effectivement, j'avais dit à Stéphane,
02:54 qui est la team manager de mon équipe,
02:57 d'appeler les ports de l'Orient où je suis basé à l'année
03:00 et d'informer qu'en tous les cas,
03:04 vis-à-vis de la qualif par rapport au Vendée Globe, je suis assez serein.
03:09 Si j'avais vu que c'était vraiment chaud chaud,
03:13 je n'aurais jamais mis en péril les projets dans sa globalité.
03:16 Et donc éventuellement, j'aurais fait un escale.
03:19 Je ne l'ai jamais fait dans ma vie.
03:21 J'ai fait presque 100 courses en solitaire entre la Francpique et compagnie.
03:27 Donc je n'ai jamais fait une chose comme ça.
03:31 Mais je pense que dans la vie, il y a toujours une première fois.
03:34 Et à un moment donné, on a des bateaux qui coûtent beaucoup d'argent.
03:39 Des fois, il faut savoir aussi, regarder loin
03:43 et voir qu'il y a des potentiels risques.
03:47 Et il faut comprendre si on est vraiment prêts à les prendre.
03:51 Et c'est intéressant pour les projets de les prendre.
03:53 Je pense que là, par contre, on peut avoir des avis différents
03:56 en fonction, bien évidemment, de chaque projet.
03:59 Tu parles bien.
04:00 Non, ce n'est pas particulièrement un soulagement.
04:02 Moi, je me sentais prêt.
04:04 Après, je comprends complètement la décision de la direction de course
04:09 qui doit penser à la flotte en entier.
04:12 Moi, je ne regardais qu'à travers mon prisme.
04:13 Et j'avais des solutions pour me dérouter aux besoins.
04:16 Ça faisait partie du jeu, à mon sens.
04:19 Donc non, je ne suis pas soulagé.
04:21 J'étais prêt à y aller.
04:22 J'étais content d'y aller.
04:23 J'étais content d'y aller avec ces problématiques-là de tempête, de dépression.
04:28 Ça fait partie de notre sport.
04:30 Maintenant, je me rallie de toute façon.
04:32 Quoi qu'il arrive à Francis, il aura le dernier mot.
04:35 Et je le soutiens là-dedans.
04:37 Ça, c'est le témoignage du sportif.
04:39 Maintenant, le témoignage du chef de projet,
04:42 de quelqu'un qui va devoir parler devant ses 200 partenaires
04:44 qui sont devant le bateau, c'est un peu plus compliqué.
04:46 Là, il y a de la frustration et c'est très dur.
04:50 J'aurais aimé le savoir hier.
04:51 Je pense qu'on pouvait le savoir hier.
04:52 Mais voilà, comme ça, c'est la météo.
04:54 Et il y a des décisions qui doivent être prises et on ne peut que les suivre.
04:58 Non, ce n'est pas simple.
04:59 Ce n'est pas simple.
05:00 Moi, j'ai la chance d'avoir l'expérience de ça
05:02 parce que j'ai participé à ma première course à l'âge,
05:03 c'était à la Mini Transat 2013, où on a attendu un mois à la maison.
05:06 Donc, j'ai un peu cette expérience.
05:07 Il ne va pas falloir tourner en rond.
05:10 On va en profiter pour se reposer.
05:11 Le bateau est prêt.
05:12 Il faut rester mobilisé, passer par pied.
05:14 Et puis, on va suivre la météo et être prêt à repartir.
05:17 Oui, clairement, c'est un soulagement.
05:19 C'est vrai qu'on regarde cette dépression depuis quelques jours.
05:22 Il y a quelques jours encore, ça pouvait passer,
05:24 mais on savait que ça allait être très engagé
05:26 avec des risques au niveau de la pointe du Finistère.
05:31 Mais là, clairement, hier soir, quand on a vu les dernières données météo,
05:35 c'était vraiment, vraiment...
05:37 On avait vraiment peur, en fait.
05:38 On avait une grosse boule au ventre.
05:40 Et là, on sait la décision, que je trouve légitime,
05:44 du directeur de course, qui ne doit pas être facile à prendre.
05:47 Mais je trouve qu'on est tous soulagés
05:48 parce que ça aurait été...
05:50 Oui, je pense qu'on risquait une catastrophe, clairement.

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