SMART IMPACT - Emission du mardi 31 octobre

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Mardi 31 octobre 2023, SMART IMPACT reçoit Sylvain Waserman (Président directeur général, ADEME) , Sébastien Oum (PDG, Ambriva) , David Mignot (Cofondateur, YesYes) et Raphaël Brochard (Cofondateur & PDG, PICNIC Kiosque)

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00:00 [Musique]
00:07 Bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de la transformation environnementale et sociétale de notre économie.
00:15 Voici le sommaire. Elle joue justement un rôle majeur autour de ces enjeux.
00:18 L'ADEME, l'agence de la transition écologique, a un nouveau patron depuis cet été.
00:23 Sylvain Wassermann viendra nous parler des moyens dont il dispose
00:26 et des leviers qu'il active pour accélérer la mobilisation des entreprises et des collectivités locales.
00:32 Pour notre débat, je vous présenterai un nouveau binôme d'entrepreneurs pour la planète, du Mentora.
00:37 On découvrira les kiosques mobiles, modulables et autonomes en énergie de pique-nique
00:42 qui permettent aussi de lutter contre la désertification.
00:46 Et puis dans notre rubrique Start-up, on va parler du reconditionnement des smartphones et autres consoles de jeux avec la marque YesYes.
00:55 Voilà pour les titres. On a 30 minutes pour les développer. C'est parti.
00:58 [Musique]
01:05 L'invité de Smart Impact, c'est Sylvain Wassermann. Bonjour.
01:08 Bonjour.
01:08 Bienvenue. Vous êtes donc le nouveau président de l'ADEME. Vous avez pris vos fonctions au mois de juillet dernier.
01:13 Tiens, quel bilan pour démarrer au fait de ces premiers mois ? Vous avez commencé par quoi ?
01:18 J'ai commencé par un tour de France. J'ai commencé par un tour de France parce que,
01:22 vous savez, dans ma philosophie de vie, dans mon parcours de vie de chef d'entreprise ou d'élu local,
01:25 je me suis toujours dit qu'il ne faut pas trop qu'on décide tout depuis Paris et que c'est important de voir réellement ce qui se passe sur les territoires.
01:31 Donc j'ai rencontré mes équipes, bien sûr. J'ai rencontré tous les préfets de région qui ont un rôle particulier sur la transition écologique,
01:37 une mission particulière, beaucoup d'élus, président de région, vice-président, beaucoup de partenaires économiques aussi.
01:43 Donc voilà, j'avais besoin de commencer par me nourrir de ces belles expériences, de ces belles réalités et de comprendre un peu les situations,
01:50 ce qui m'a permis d'ailleurs de définir six axes prioritaires qu'on travaille maintenant avec l'ensemble des collaborateurs de l'ADEME.
01:56 Alors on peut les lister rapidement ?
01:58 Oui, absolument. Donc rapidement, le premier, c'est assez interne, mais ça concerne la modélisation de nos ETP.
02:04 Vous savez, dans l'État, il y a un truc qui s'appelle la justification en premier euro.
02:08 Nous, on doit rentrer dans cette logique de justification en premier effectif.
02:10 L'ADEME, c'est 1 000 personnes, c'est des fonds publics, donc il faut justifier de nos ressources et travailler sur ça.
02:16 Le deuxième, c'est l'efficacité carbone de l'euro investi. L'État nous confie 4 milliards.
02:21 Il faut qu'on regarde comme un financier regarderait son retour à investissement.
02:24 Nous, il faut qu'on regarde le retour d'investissement climat et l'impact carbone de l'argent public qui est injecté dans des entreprises, dans des collectivités.
02:31 Ça, c'est le deuxième. Je vais aller un peu vite, sinon je vais vous prendre le temps d'émission.
02:34 Non, non, allez-y, allez-y, c'est très bien. Trois.
02:36 Le troisième concerne la généralisation massive des solutions qui fonctionnent.
02:41 J'étais en Normandie. Il y avait une maîtrise à Isigny qui a une technologie avec qui on a travaillé avec eux
02:46 sur une technologie de PAC haute température, donc pompe à chaleur haute température, qui réinjecte la chaleur fatale dans le processus industriel.
02:51 Je me dis qu'il doit y avoir 150 lettriers en France qui ont le même problème.
02:54 Notre rôle de l'ADEME, c'est aussi d'être l'observatoire de ces bonnes pratiques et de les essaimer rapidement pour être efficaces dans la transition écologique.
03:03 Il y a aussi d'autres sujets sur cette diffusion massive, comme par exemple le fonds chaleur, les réseaux de chaleur.
03:08 On a 500 millions, l'an prochain 800 millions des montants très importants pour aider les collectivités à investir dans ces infrastructures de chaleur au cœur des villes,
03:18 mais aussi au cœur des territoires. Donc là, on doit gérer cette croissance. Donc le troisième chantier, c'est sur cette gestion de la croissance.
03:25 Le quatrième, c'est sur nos valeurs. Vous savez, c'est la première fois que je dirige une organisation dans laquelle vous avez des ingénieurs CDI
03:34 dans une boîte privée qui gère le développement durable, qui quittent leur CDI pour venir prendre des intérims chez nous, parce que nous on a des financements difficiles
03:42 parfois avec des intérimaires, des intérims de 18 mois ou des CDD, parce qu'ils se disent que c'est là que ça se passe. C'est à l'ADEME que ça se passe.
03:49 Ça donne du sens et c'est là que ça se passe. Donc on a un fort pouvoir d'attraction et je crois qu'il n'est pas usurpé, mais ça nous donne aussi des responsabilités
03:57 d'arriver à gérer ça en termes de valeurs, d'organisation. – Il en reste deux, la cinquième. – Il en reste deux, très rapidement. Le troisième, c'est la mobilisation.
04:05 On sait qu'aujourd'hui, la transition écologique ne fonctionnera pas si on n'a pas une forte mobilisation des citoyens, des entreprises, des acteurs économiques et des élus.
04:13 Et là, on invente beaucoup de solutions assez originales et audacieuses sur ça. On pourra y revenir si vous voulez. Et puis la dernière, c'est vraiment la logique de prospective,
04:21 notamment sur la place de l'intelligence artificielle et du numérique dans la transition écologique. On a beaucoup étudié tous l'impact du numérique sur le climat,
04:31 et notamment cette notion de numérique responsable qu'on doit construire, mais assez peu finalement la façon dont ces nouvelles technologies vont aider à la transition écologique.
04:38 Donc voilà ces six axes. J'ai lancé un grand appel à idées pour que tous les salariés de l'ADEME puissent s'exprimer en proposant des idées sur ces six axes.
04:46 On a 550 qui sont remontées. Et donc maintenant, on est dans la construction de ce plan d'action opérationnel.
04:51 – On va commencer à mettre en œuvre, vous l'avez dit, un budget prévisionnel pour 2024 de 4,2 milliards d'euros. Budget en augmentation assez forte,
05:01 avec donc la volonté de territorialiser les décisions. Cet argent, par exemple, quand vous choisissez d'aider une entreprise ou d'investir même dans une entreprise,
05:13 c'est quoi le critère ? C'est d'abord l'efficacité carbone, c'est ça ? C'est vraiment le premier critère ?
05:19 – Alors, il faut répondre en deux temps. D'abord, vous avez raison, jamais l'État, la puissance publique n'a investi autant d'argent dans la transition écologique.
05:28 Et là, jusqu'au cœur des territoires, jusqu'à aider l'entreprise qui se décarbone ou la collectivité qui entame une démarche de transition écologique.
05:35 Donc ça, c'est le premier point, c'est des moyens inédits. 4 milliards d'euros. Il faut quand même se dire qu'il y a trois ans, c'était un milliard.
05:41 Donc on parle d'une très très forte croissance et d'une très forte focalisation, d'une accélération massive.
05:47 Et le 1 milliard, à l'époque, c'était plus pour préfigurer les choses. Aujourd'hui, c'est pour leur déploiement massif.
05:52 Après, comment on fait ? On fonctionne beaucoup par appel à projet, parce que l'appel à projet permet de noter, effectivement, les différents projets.
06:00 Alors, on a des ingénieurs qui font ça, sur des méthodologies qui sont transparentes et ouvertes, notamment sur l'impact des solutions qui sont mises sur la table.
06:08 Oui, il y a une démarche scientifique, d'une certaine façon.
06:12 Ah mais c'est systématiquement une analyse par des ingénieurs, absolument, par des ingénieurs de l'impact.
06:17 En fait, nous, on ne regarde pas qui on aide, peu importe que l'entreprise gagne beaucoup d'argent ou pas, peu importe que la collectivité soit riche ou pas.
06:25 On regarde si le projet en lui-même va contribuer significativement ou pas à l'amélioration de la lutte contre le changement climatique et à la transition écologique, plus généralement.
06:35 Double question. Est-ce que vous aidez prioritairement des PME ? Et est-ce que la hausse du prix des matières premières, l'inflation, on va dire, générale, a freiné les transitions environnementales au sein de ces petites entreprises ?
06:48 Alors, vous mettez le doigt sur un point majeur. Il y a effectivement des mégaprojets sur des grosses entreprises, des acieries, des grosses entreprises sur lesquelles on va participer significativement
07:00 au subventionnement et au financement pour passer par exemple du charbon à l'hydrogène sur de l'acier, pour récupérer de la chaleur fatale dans des équipements industriels lourds.
07:10 Donc ça, c'est les grandes entreprises. Il faut savoir que ça pèse 44 millions de tonnes, les 50 sites les plus carbonés, 44 millions de tonnes de carbone.
07:19 C'est beaucoup ou pas ? Il faut savoir que l'objectif, parce qu'aujourd'hui, j'ai la chance d'arriver à l'ADEME un jour où on a des objectifs précis, les objectifs, c'est 138 millions de tonnes en 7 ans.
07:29 Voilà ce qu'on doit gagner. Jusqu'à 2030, 130 millions de tonnes. Donc 44, c'est beaucoup. Après, on sait, et j'ai été chef d'entreprise d'une petite ETI, on sait que la transition écologique,
07:40 elle doit embarquer tout le monde. Et les acteurs économiques en plus ressentent une responsabilité.
07:45 Mais c'est plus compliqué pour un patron de PME.
07:47 Alors, c'est à la fois plus compliqué et c'est à la fois très accessible. Donc là, on développe, on travaille avec la ministre Olivia Grégoire pour développer une plateforme à destination des PME,
07:56 pour se dire, bon, si je ne sais pas trop comment m'y prendre, comment est-ce que je navigue dans cette complexité-là ?
08:02 Et on s'aperçoit, en fait, qu'en fonction des priorités que vous pouvez avoir dans votre chaîne de production, ou alors si vous n'êtes pas dans l'industrie, dans vos flottes de véhicules,
08:11 ou alors même dans la façon dont vous gérez vos plans de déplacement de salariés, il y a beaucoup d'axes sur lesquels vous pouvez jouer pour aider à la transition écologique,
08:21 et beaucoup de dispositifs qui existent pour vous.
08:23 Et alors, je repose la question, freiné ou pas par l'inflation, par le plus haut prix des matières premières ?
08:28 C'est tout à fait vrai que, mathématiquement, par exemple, quand on regarde l'efficacité carbone de l'euro investi, pour un réseau de chaleur, aujourd'hui, il y a une inflation des prix.
08:36 Et évidemment, ça veut dire qu'il faut plus de milliards d'euros pour faire le même résultat en carbone.
08:40 Donc, effectivement, l'inflation touche comme dans tous les domaines. Cela dit, les moyens sont en tellement forte croissance, comme je vous le disais,
08:49 que là, on est vraiment dans une logique de cibler l'efficacité carbone. Après, c'est vrai que l'inflation, évidemment, comme dans tous les domaines, a un impact.
08:56 Vous avez été élu local en Alsace, maire de Katzenheim, député de Strasbourg. Les collectivités locales, elles donnent l'exemple ou pas ?
09:05 C'est une vraie question. Les collectivités locales, elles jouent un rôle majeur. Je ne le dis pas seulement parce que j'ai été élu local.
09:14 Mais aujourd'hui, tous les maires s'interrogent sur qu'est-ce que je dois faire, comment je dois faire. Et beaucoup ont des initiatives.
09:21 La proposition qu'on est en train de travailler, c'est de se dire comment on accompagne les élus à leur donner des clés pour décrypter la transition écologique.
09:29 On a plein de projets et de possibilités là-dessus. Mais comment on décrypte ça ?
09:33 Pourquoi à 22h30, au conseil municipal de Katzenheim, par exemple, quand vous dites « tiens, on a envie de planter 50 arbres »,
09:41 il y a quelqu'un qui a le réflexe de dire « attention, les arbres qu'on va planter, il faut les arbres du climat de dans 30 ans, pas la même chose qu'on a fait avec nos gars depuis 10 ans ».
09:49 Que quand on regarde la salle des fêtes sur laquelle on veut faire des travaux, attendez, on va la décarboner et changer la source d'énergie ou alors on va vraiment l'isoler.
09:57 Donc quel choix on va faire ? Donc ces questions-là, mais aussi les questions de sobriété d'usage. On veut faire une salle pour les associations.
10:04 Mais au fait, notre école à 19h30, elle est fermée, on ne peut pas réutiliser ça. Donc vous voyez, tous ces réflexes qui aident à la transition écologique.
10:12 Mais aussi de décrypter qui sont les acteurs. Aujourd'hui, une collectivité, on peut l'accompagner, y compris financièrement,
10:18 y compris avec des ressources humaines, sur la façon de conduire leur plan de transition écologique, qui soit adapté à leur territoire.
10:25 Donc voilà, il y a beaucoup d'actions, il y a beaucoup de leviers, mais le message clé, le message clé, c'est vrai pour les PME,
10:32 c'est vrai pour les collectivités de toutes les tailles, le message clé, c'est un message de mobilisation.
10:37 Aujourd'hui, maintenant qu'on a cet objectif précis de décarbonation, notamment, c'est un des objectifs clés de la transition écologique,
10:43 et bien maintenant, il faut qu'on se mobilise et qu'on arrive à créer cette dynamique-là et à accélérer massivement la transition écologique.
10:50 Merci beaucoup Sylvain Wassermann et à bientôt sur Bismarck. On passe à notre débat, le mentorat au service de l'entrepreneuriat responsable.
10:59 [Générique]
11:05 Comme chaque mois dans Smart Impact, je vous présente un binôme d'entrepreneurs pour la planète, le mentorat au service d'un entrepreneuriat responsable.
11:13 Raphaël Brochard, bonjour, bienvenue.
11:16 Vous êtes président cofondateur de Picnic Kiosque, avec nous en duplex Sébastien Houm, le patron, le PDG d'Enbriva.
11:24 Menteur, mentor, l'absus intéressant dans ce binôme. Allez, je commence avec vous. C'est quoi Picnic Kiosque ?
11:32 Eh bien, l'aventure de Picnic Kiosque a commencé il y a maintenant 5 ans de cela. On est trois cofondateurs amis d'enfance.
11:38 On se connaît depuis qu'on a 3 ans. Donc, c'est vraiment la famille. On voulait déjà travailler ensemble. C'est vraiment l'origine.
11:44 Et après, nous, notre raison d'être, c'est de créer des expériences de proximité.
11:48 On permet à nos clients, des entreprises et des collectivités d'aller à la rencontre de leur public, et donc de créer ce lien et d'aller vers.
11:55 Avec des lieux, en fait, quand on dit kiosque, c'est quoi ? C'est des pop-up stores, des kiosques, ça ressemble à quoi ?
12:00 Eh bien, l'idée, c'est de simplifier la vie des utilisateurs par rapport au constat qu'on a fait historiquement et avec un engagement RSE.
12:07 Donc, simplifier la logistique, limiter les impacts environnementaux, des groupes électrogènes sur site, des transports, des convois exceptionnels.
12:14 Donc, comment on le fait ? On le fait grâce aux pique-nique-kiosques, en effet. C'est comme, si vous voulez, des caravanes, des tiny house.
12:19 C'est roulant, c'est comme un principe de véhicule. C'est modulable, connecté et autonome en énergie, renouvelable, ce qui permet d'aller partout rapidement,
12:27 simplement pour faire des agences de terrain, commerce, services de proximité.
12:30 Donc, c'est aussi un outil de lutte contre la désertification.
12:33 En effet, ça permet d'aller dans les campagnes, dans les zones rurales, de créer ce lien, cette proximité sur les commerces manquants, mais également aussi de redynamiser les centres-villes.
12:43 Donc, ça fonctionne pour les régions aussi périurbaines et urbaines, pour aller effectivement recréer ce dynamisme dont on a grandement besoin.
12:49 Et donc, ça permet effectivement de se placer rapidement, facilement un peu partout.
12:53 Sébastien Houm, avant de nous présenter, de nous parler de votre rôle de mentor, je veux bien que vous nous présentiez Ambriva en quelques mots.
13:00 C'est une société qui est spécialisée dans la gestion des achats de devises pour les PMETI, qui font de l'international, qui ont besoin de payer en dollars,
13:08 en devises étrangères pour leurs importations ou pour être payées par des exportateurs en devises étrangères. Voilà ce que l'on fait.
13:16 OK. On parlera d'ailleurs d'internationalisation un peu plus tard. Pourquoi vous avez choisi d'abord la communauté Entrepreneurs pour la planète ?
13:24 Qu'est-ce qui vous a intéressé dans cette démarche ?
13:27 Alors, qu'est-ce qui m'a intéressé dans cette démarche ? C'est d'être capable de pouvoir mettre à disposition mes compétences auprès d'un dirigeant qui était ambitieux
13:36 et qui souhaitait donc réussir sa croissance avec le minimum d'impact négatif dans les décisions qu'il prenait.
13:47 Et donc, vous avez choisi Picnic parce que c'est comme ça que ça se passe. On reçoit tous les mois un binôme. Donc, c'est plutôt le mentor qui choisit l'entreprise qu'il va aider.
13:57 Pourquoi vous avez choisi Picnic Cusk ?
14:00 Je vous dirais que ce serait mentir que ce soit moi qui décide. Je dirais plutôt que c'est nous deux qui nous sommes choisis. Je dirais plutôt ça.
14:10 D'accord. Alors, c'est un binôme qui a été créé en décembre 2022, Raphaël Brochat. Premier bilan, presque un an après. Ça donne quoi ?
14:18 Alors, nous, le mentorat, ça nous a accompagnés depuis le début. Pour remettre les choses dans le contexte, on est vraiment passé par des organisations dès le début de Picnic
14:26 pour des raisons d'organisation pour nous, d'avoir la casquette copain d'enfance et business, de pouvoir grandir ensemble et de jouer sur ces deux tableaux et de pouvoir grandir personnellement et professionnellement.
14:38 Donc, ça, c'était l'enjeu.
14:39 Donc, il y a déjà eu des expériences de mentorat avant celle-ci ?
14:42 Oui, tout à fait. Donc, on était un petit peu expérimenté. Et d'ailleurs, dans ce cadre-là, je renvoie l'ascenseur également. Aujourd'hui, je suis mentor aussi pour des jeunes entrepreneurs,
14:49 notamment dans le 93 où Picnic Kiosque, on est implanté. On a notre usine de fabrication. Donc, effectivement, je participe à ça.
14:56 Alors, l'expérience de Sébastien Houm, qu'est-ce qu'elle vous a apporté ?
14:59 Effectivement, c'était le fait de pouvoir avoir du retour d'expérience, avec de la bouteille, mine de rien. Et je pense qu'il peut y avoir deux éléments.
15:08 C'est quand on a une problématique ou un enjeu, on peut soit tester, expérimenter et probablement se prendre un mur, ça arrive, mais demander sinon comment d'autres ont fait.
15:17 Et ça, ça permet avec le mentorat de se dire effectivement dans cette situation, comment as-tu pu faire ? Et le fait de poser des questions de sa part,
15:25 Sébastien permet aussi de prendre du recul et se dire effectivement d'ouvrir un peu les chakras et de se dire voilà, il y a peut-être d'autres moyens de faire.
15:32 Parce que vous l'avez créé il y a 5 ans, c'est ça, l'entreprise avec Nicolas Renou et Maxime Gauthier. Vous étiez à un moment un peu de blocage.
15:42 Quels étaient les freins que vous ressentiez ?
15:45 C'était surtout pour cadrer notre croissance. Pas trop de freins. Le premier enjeu, effectivement, je l'évoquais, c'est l'aspect co-fondateur,
15:52 amis d'enfance, plus du coup entreprise. L'aspect aussi développement, donc organisationnel, stratégique, comment on construit les équipes aussi,
16:00 au sujet du RH bien entendu, les sujets d'internationalisation et d'industrialisation pour nous en tant que constructeurs, manufacturiers.
16:06 Il y a des gros enjeux là-dessus. Donc de pouvoir nous accompagner dans ces nouveaux enjeux qui sont vraiment liés à de passer d'une startup manufacturière,
16:13 maintenant à une PME. Donc c'est vrai, tous ces enjeux de transition.
16:17 Sébastien Houm, on l'a dit, c'est une histoire d'amitié. Est-ce que c'est si facile de travailler entre amis et qu'est-ce que vous avez apporté à ce trio finalement ?
16:28 Effectivement, c'est une bonne question et c'est ce qui s'est passé dès le début. C'est que Raphaël me disait parfois, j'ai pas l'impression de dire tout ce que je devrais dire.
16:37 Je suis un peu gêné parfois entre ma relation d'amitié que j'ai avec mes amis et ensuite mon rôle de président et ce que je dois dire qui peut parfois être froid et brutal.
16:48 Et je l'ai aidé à mieux agir sur ces relations interpersonnelles qui sont parfois l'élément clé à gérer puisque c'est là où les problèmes peuvent commencer et être de plus en plus prégnant finalement
17:13 dans la gestion d'une entreprise et aller parfois au clash et à ne plus avoir les mêmes valeurs et le même projet d'entreprise.
17:21 Oui, il fallait anticiper là-dessus. Allez-y.
17:23 Et dans cette situation d'ailleurs, moi je n'étais pas là pour le conseiller, j'étais surtout là dans une démarche de coaching et notamment dans cette démarche de coaching,
17:33 c'est de l'aider à trouver ses propres solutions par lui-même.
17:37 C'était vraiment difficile de se dire les choses entre potes en quelque sorte ?
17:42 Alors on se les dit bien entendu.
17:44 Et de temps en temps, ce n'est pas si facile.
17:47 On a traversé nous en 5 ans des périodes compliquées d'un point de vue déjà planète a priori.
17:53 Et puis en tant qu'entreprise, nous notre secteur aussi à l'origine de clientèle est l'événementiel.
17:58 Donc forcément vu le contexte sanitaire qui est passé, on a eu des difficultés là-dessus.
18:01 Dès notre deuxième année, on s'est pris ça. Nous sommes au commun à toute prise là dans la tête.
18:06 Ce qui fait que ça a été aussi difficile en termes de relations avec la distance, les non-dits.
18:11 Donc c'était aussi travailler là-dessus.
18:13 Mais ça va avec toute relation semble-t-il.
18:15 Donc on fait avec, on communique, on va de l'avant, on fait des concessions.
18:20 Et nous, ça travaille en famille, ça va avec cette croissance.
18:24 Et donc effectivement, il y a un amour inconditionnel et une confiance entre nous trois.
18:28 Ce qui fait que comme des marmottes, on en parlait d'ailleurs ce midi tous les trois, on se tire les couttes.
18:33 Quand il y a un peu de courant, je ne sais pas si vous voyez, les marmottes, elles se mettent à côté à côté.
18:36 Elles ferment de passer les vagues un petit peu.
18:38 Et les courants, donc on s'allie comme ça.
18:41 Très bien, vous auriez pu appeler l'entreprise les marmottes aussi.
18:44 C'était une idée.
18:46 L'internationalisation, on va parler de ça parce que ça fait partie de vos objectifs.
18:50 C'était un objectif dès le départ, c'est un objectif récent ?
18:54 Alors en effet, moi par exemple, je suis franco-américain.
18:58 Donc j'ai vécu dix ans là-bas.
18:59 Ce qui fait que j'ai un profil assez international.
19:01 J'ai fait des études et j'y ai bossé.
19:03 On a une solution, nous en tant qu'aménageurs des espaces publics, donc avec les pique-nique-kiosques,
19:08 pour créer ces expériences de proximité, ce lien des agences de terrain, du service, de l'événementiel,
19:13 c'est assez facilement internationalisable.
19:15 Sauf qu'on fait du hardware, on fait des véhicules, du matériel,
19:18 donc la question de production est cruciale à ce niveau-là.
19:20 Donc nous on veut et on est en train de pouvoir trouver des partenaires pour pouvoir fabriquer localement,
19:25 donc en Europe mais aussi à l'international.
19:27 On discutait d'ailleurs avec Sébastien aussi du Québec, où je vais dans deux semaines pour pouvoir affiner les partenariats locaux.
19:32 De pouvoir fabriquer localement et distribuer localement, c'est très important en termes de création d'emplois,
19:38 de création de valeur sur les territoires sur lesquels on s'implante
19:40 et d'apporter notre concept pique-nique-kiosque, l'ingénierie, le marketing et notre savoir-faire d'une manière générale.
19:46 Sébastien Houm, cette stratégie sur l'internationalisation, elle était claire.
19:51 Qu'est-ce que vous avez apporté sur cet aspect ?
19:54 Effectivement, au départ lorsqu'on parle international, on n'a pas forcément d'idée,
20:00 on a des idées pré-conçues plutôt je dirais.
20:03 On va dire tiens, on va aller sur ce pays parce que c'est à l'air exotique, je me vois bien y vivre,
20:08 ou j'ai de la famille qui y vit, mais ça c'est un mauvais choix.
20:12 Il faut clarifier son besoin et son besoin ce n'est pas le sien, c'est le besoin de l'entreprise.
20:18 L'entreprise doit trouver son marché et elle doit se poser des questions.
20:22 Et pour cela, j'ai aidé Raphaël et son équipe à bénéficier d'un réseau d'interlocuteurs français et local dans les pays étrangers
20:29 via le CCEF, le Conseil du Commerce Extérieur de France et l'OSCI,
20:34 qui est une organisation personnalisée d'entreprises privées d'accompagnement à l'international
20:41 qui complète ce que fait la Team France Export et Business France à travers d'offres packagées pour ces institutions publiques.
20:49 On lui a permis d'avoir le maximum d'informations pour pouvoir faire son choix.
20:54 Et notamment, c'était le Canada, pour la partie francophone, mais aussi sur la facilité de pouvoir rentrer en contact avec le marché local.
21:03 Sébastien Houm, je dis souvent quand on parle avec des entrepreneurs de l'entreprise pour la planète que c'est une route à double sens, le mentorat.
21:12 Qu'est-ce que vous en retirez ? Quels sont les bienfaits que vous retirez de cette expérience ?
21:16 C'est vrai, je l'ai fait tout simplement parce que j'avais envie de redonner tout ce que j'avais pu apprendre
21:23 lors du développement de ma propre entreprise, qui a vécu de nombreux challenges durant ces dix dernières années.
21:30 Ça m'a permis aussi d'améliorer ma marque employeur, d'embarquer mes équipes autour d'un projet commun.
21:36 Ça m'a permis aussi de me tenir informé de ce qui se passait en dehors du marché de la finance.
21:42 C'est un challenge aussi intellectuel de mettre à disposition mes compétences auprès de personnes qui en voulaient,
21:48 des entrepreneurs qui en veulent et qui sont engagés dans le domaine de la RSE.
21:53 Et aussi pour moi qui suis dans le domaine de la finance de marché, c'est aussi d'avoir un éveil selon les enjeux de la transition écologique
22:01 et de voir comment est-ce que je peux intégrer ça aussi dans mon business model.
22:05 Et d'ailleurs, on parle des entrepreneurs pour la planète, mais il y a tout juste deux heures de là, dans l'avion,
22:12 j'ai appris que j'allais rentrer dans la promotion de la Convention des entreprises pour le climat sur le thème de la finance.
22:19 Donc il y a vraiment aujourd'hui un collectif qui est en train de se créer autour des sujets de 2SG.
22:25 Et là, je suis vraiment très content parce qu'on parle de collectif, des gens qui se comprennent.
22:30 Et cela donne du sens à mes compétences et aussi du sens à notre entreprise qui veut s'engager dans ce chemin de la RSE.
22:39 Merci beaucoup à tous les deux. La Convention des entreprises pour le climat, on les a aussi reçues plusieurs fois ici.
22:44 C'est vraiment une démarche qui est très intéressante. A bientôt sur Bsmart. Bon vent à vos pique-niques.
22:49 Kiosk, on passe à notre rubrique consacrée aux startups et aux responsables.
22:59 Smart Ideas, la bonne idée du jour, signé David Mignot. Bonjour. Vous êtes le cofondateur de YesYes,
23:05 entreprise créée en 2017 avec Christophe Perrin. Et votre métier, c'est le reconditionnement et la revente de quoi ?
23:12 De nos objets électroniques, c'est ça ?
23:13 Oui, c'est le reconditionnement de produits électroniques et ensuite la revente de particuliers d'entreprise.
23:19 Donc on se parle de smartphones, d'ordinateurs, de tablettes, de consoles de jeu et aussi d'enceintes.
23:26 Pourquoi vous l'avez créé ? C'était quoi l'ambition initiale ?
23:28 On l'a créé parce que mon associé et moi avons travaillé pendant longtemps chez un grand fabricant électronique à vendre des produits neufs.
23:34 Donc on a aussi vu les limites des ventes des produits neufs où on explique tous les 6 mois que celui qui sort est largement meilleur que celui d'avant.
23:43 Et puis aussi une prise de conscience environnementale puisque, comme vous le savez peut-être, 80% de l'impact environnemental d'un produit électronique est lié à sa production.
23:51 Donc moins un produit, mieux c'est.
23:53 Si on prend l'exemple d'un smartphone, il a une durée de vie de 6 à 7 ans mais on le change, nous Français, tous les 3 ans.
24:00 Donc il faut donner des nouvelles vies à ces produits et les reconditionner dans de bonnes conditions.
24:04 Mais c'est ce que vous expliquez. L'économie numérique, l'industrie numérique, elle s'est créée sur ce modèle.
24:10 Elle nous a appris à courir après les nouveautés. Donc c'est quoi ? C'est un changement complet d'état d'esprit ?
24:18 Oui. Et j'irai même plus loin. Les entreprises où j'ai travaillé sont sur ce modèle de vente de produits neufs. C'est leur modèle.
24:27 Et donc là, vous avez raison. Il faut qu'on puisse expliquer aux consommateurs qu'un produit neuf n'est pas une nécessité
24:34 et qu'un produit d'occasion et en l'occurrence reconditionné peut très bien fonctionner si c'est fait dans de bonnes conditions avec des acteurs sérieux qui donnent des garanties sur les produits.
24:44 Alors vous avez quoi ? Un concept d'atelier boutique, c'est ça ? Expliquez-moi.
24:47 Tout à fait. Donc on a commencé avec un concept de vente sur Internet et puis on a poussé ce concept avec un concept d'atelier boutique. Pourquoi ?
24:56 Parce qu'on a découvert que les clients nous disaient "moi je veux voir le produit que j'achète". C'est un produit d'occasion donc je veux voir ce produit reconditionné.
25:03 Et surtout, j'aimerais savoir où ça a été fait et qu'est-ce qui se passe si j'ai quoi que ce soit.
25:08 Et donc on a lancé il y a maintenant un an et demi notre premier atelier boutique à Caen.
25:12 Donc une très belle boutique avec 200 m² de surface de vente et comme son nom l'indique vous avez à la fois les produits qui sont présentés mais vous avez nos techniciens qui sont présents ici.
25:21 On les voit travailler.
25:22 On les voit, il y a une verrière un peu comme dans des restaurants et vous voyez les techniciens qui sont là en train de réparer les produits.
25:27 Et donc ça c'est très rassurant pour les consommateurs qui ont toute cette conscience de se dire "j'aimerais pas se reconditionner mais j'ai des doutes d'où ça vient, qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qui a été changé".
25:38 Donc là on le fait en toute transparence et en toute réassurance pour les consommateurs.
25:41 Ça fonctionne ? Vous êtes en train de le dupliquer ce modèle ?
25:44 Oui alors ça fonctionne très bien puisque celui de Caen a ouvert il y a un an et demi et c'était un vrai succès.
25:50 Donc on a ouvert le deuxième atelier boutique à Toulouse.
25:53 Pour les Toulousains c'est juste à côté de la place du Capitole.
25:56 On a ouvert cet été et l'objectif c'est évidemment d'en ouvrir d'autres, d'en ouvrir une dizaine, une douzaine dans chaque région de France dans les prochaines années.
26:03 Avec aussi un engagement sociétal notamment en matière de réinsertion des jeunes c'est ça ?
26:10 Oui tout à fait. Alors il y a un engagement environnemental qui est important à préciser puisque tous nos produits viennent de France,
26:15 viennent du marché français pour des raisons d'économies circulaires évidentes.
26:20 Et comme vous le précisiez il y a également un engagement social puisque on fait de la réinsertion de jeunes de moins de 25 ans avec la mission locale de Caen ou de Toulouse
26:29 donc qu'ils soient en échec scolaire ou professionnel.
26:31 On travaille aussi avec des entreprises adaptées notamment à Caen, une entreprise qui s'appelle Andy Job qui fait de la réinsertion de personnes en situation de handicap.
26:38 Si on revient à l'enjeu environnemental, vous l'avez évoqué en nous rappelant que le bilan carbone d'un produit électronique c'est d'abord sa fabrication
26:47 mais qu'est-ce qu'on économise ? Est-ce que vous avez fait votre bilan d'impact positif en quelque sorte depuis que vous avez créé l'entreprise ?
26:55 On suit nous tous les mois le nombre de produits qu'on a reconditionnés et quelle est l'économie globale qu'on a généré.
27:05 Évidemment il vaut mieux racheter des produits reconditionnés, notre activité va dans ce sens-là.
27:12 Bien sûr, ça c'est une évidence. La seconde main évidemment va avoir beaucoup moins d'impact.
27:19 Est-ce qu'il y a encore des freins dans l'esprit des consommateurs ? Vous nous avez dit on a créé l'atelier boutique un peu pour ça. C'est quoi les freins ?
27:24 Les freins c'est ce qu'on se disait, c'est qu'il y a une intention, il y a une réalité économique, ça coûte moins cher, une réalité écologique on l'a vu
27:32 mais il y a parfois des expériences négatives puisque sur le marché de reconditionner il y a beaucoup d'acteurs, il y a parfois des plateformes, on ne sait pas trop qui fait quoi
27:39 et il peut y avoir eu des déceptions. Nous, nous sommes là pour lever ces freins, rassurer et notre objectif c'est de faire préférer l'achat d'un produit reconditionné chez nous, chez Yes Yes, à l'achat d'un produit neuf chez un fabricant.
27:53 Merci beaucoup David Mignon et bon vent à Yes Yes. Voilà c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
27:59 Merci à toutes et à tous de votre fidélité à la chaîne des audacieuses et les audacieux. Salut !
28:04 [Musique]

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