Ziad Medoukh, professeur de français à Gaza, était en direct dans le Live Toussaint.
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00:00 Nous sommes maintenant en direct avec Ziad Médouk,
00:01 qui est professeur de français dans les universités de Gaza.
00:04 Bonjour. – Bonjour.
00:06 – Merci de nous rejoindre. Où vous trouvez-vous actuellement ?
00:10 – Au centre-ville de Gaza.
00:13 – Quelle est la situation sur place ?
00:16 – Écoutez, depuis 25 jours, rien n'a changé pour les Palestiniens de Gaza.
00:20 Les bombardements israéliens intensifs se poursuivent jour et nuit.
00:24 Le nombre de victimes ne cesse de s'alourdir.
00:26 Les victimes civiles en majorité ont des femmes, des personnes âgées.
00:31 Oui, mais ce sont Palestiniens, selon les chiffres officiels
00:35 du ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne
00:39 et des organismes internationales présents sur place.
00:43 Des chars ont mené des incursions limitées sur les frontières,
00:48 à l'est et au nord de la bande de Gaza.
00:52 C'est quelque chose d'humanitaire catastrophique pour les déplacer,
00:55 pour les Palestiniens de Gaza, mais rien n'a changé.
00:59 Donc, après 25 jours, la situation est chaotique,
01:02 catastrophique pour 2 400 000 Palestiniens qui attendent une solution politique.
01:10 – On voit sur des images qui nous sont parvenues ce matin
01:13 des soldats israéliens qui progressent à l'intérieur de la bande de Gaza
01:20 et qui vont probablement arriver jusqu'à vous d'ici à quelques heures ou quelques jours.
01:24 – Non, ça c'est la propagande.
01:26 Donc, vous comme médias, j'aimerais bien que vous soyez plus objectifs.
01:29 Arrêtez de répéter toujours la propagande et les mensonges de l'armée de l'occupation.
01:33 Moi, je suis citoyen de Gaza, j'entends le bruit,
01:36 mais voilà, ça c'est la mensonge de depuis 25 jours,
01:41 le plus important pour nous ce sont les victimes civiles.
01:43 Mais, juste maintenant, on ne voit pas de ma fenêtre,
01:46 moi je suis loin de, même pas dans 5 minutes de la plage.
01:50 Donc, je ne vois ni chars ni soldats israéliens,
01:52 mais dire que les chars sont arrivés à Gaza,
01:55 donc ça c'est malheureusement de la propagande de l'armée de l'occupation israélienne.
01:59 – Donc, les images qu'on est en train de diffuser, c'est quoi ?
02:02 C'est des images qu'on invente ?
02:04 – Non, non, ça c'est des images sur les frontières.
02:08 Jusqu'à maintenant, moi je suis un témoin objectif.
02:11 Quand il y a des événements sur place,
02:14 je peux témoigner en toute objectivité comme preuve de français.
02:17 J'ai un respect pour les médias francophones,
02:19 mais pour le moment, les images qui me proviennent
02:22 par les rares chaînes de télévision qui sont captées à Gaza,
02:26 parce que le réseau de communication est interdit par l'occupation,
02:30 que les chars et les soldats sont à la frontière,
02:33 ils sont à l'est et au nord de la bande de Gaza.
02:35 Mais ils ne sont pas pénétrés ni sur la plage de Gaza,
02:38 ni dans la ville de Gaza.
02:39 – Hum.
02:41 Aujourd'hui, qu'est-ce que vous comptez faire, vous, à titre personnel ?
02:47 – Écoutez, moi depuis le premier jour, j'ai décidé de rester,
02:50 je resterai, comme je viens de le dire, je préfère mourir chez moi.
02:54 On peut bien niquer, mieux d'être déplacé, d'être humilié,
02:57 donc voilà, c'est pour cela.
02:59 Pour le moment, à part le bruit des avions militaires israéliens,
03:04 le bruit des chars israéliens qui sont très loin de chez nous,
03:08 à 3, 4 kilomètres et surtout,
03:10 le bruit des bateaux militaires de la marine israélienne,
03:13 on ne voit pas, mais pour le moment, on est chez nous,
03:16 donc heureusement que je ne suis pas seul.
03:18 Il y a presque 900 000 Palestiniens qui ont décidé de rester dans le Nord,
03:21 malgré le risque, malgré l'incontestation des bombardements israéliens
03:25 qui visent des villes à bon coup.
03:27 – Quelle est la situation au niveau de l'eau, de l'électricité ?
03:32 – Écoutez, la situation humanitaire s'associe,
03:34 parce qu'à part 18 camions qui entrent par le passage de Rafah
03:38 au-dessus de la bombe de Gaza côté égyptien,
03:41 qui contient seulement des bouteilles d'eau et quelques médicaments,
03:48 donc c'est insuffisant pour faire face au besoin de déplacer les habitants sur place,
03:53 pour l'eau, c'est très rare.
03:55 Mais pour nous, j'aimerais bien vous dire une information très importante,
03:59 nous, on s'adapte les Palestiniens de Gaza,
04:01 mieux de manger trois repas, on mange un repas,
04:04 on ne fait pas beaucoup d'utilisation d'eau,
04:07 mais donc, l'électricité, le plus important pour nous,
04:10 ce n'est pas la nourriture, ce n'est pas l'eau, ce n'est pas l'électricité,
04:12 malgré que les besoins sont énormes, malgré que ces besoins sont vitals,
04:15 mais le plus important, c'est assurer la sécurité de nos enfants,
04:18 et pour cela, les Palestiniens de Gaza, ils sont toujours là,
04:21 ils sont confiants, mais ils demandent l'arrêt immédiat,
04:24 ça veut dire que si le monde officiel veut bouger,
04:26 il faut qu'il arrête immédiatement les bombardements intensifs
04:31 qui malheureusement visent les civils palestiniens,
04:34 hommes, femmes, et personnes âgées à bon coup.
04:37 – Merci beaucoup monsieur, merci pour votre intervention en direct sur BFMTV.