• il y a 2 ans


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00:00 Je vous disais, je le répète pour nos auditeurs...
00:02 - Des exemples concrets.
00:03 - Oui, alors, ceux qui n'étaient pas là il y a 10 minutes ou un quart d'heure.
00:06 Vous nous avez appelés vendredi, vous trouvez que la police se conduit mal,
00:09 vous êtes noir, et vous dites "c'est parce que je suis noir
00:13 que je suis maltraité depuis toujours dans la société française par les policiers".
00:16 Donc je veux des exemples précis.
00:19 - Moi je vais vous donner un exemple très précis,
00:21 puisque si je vous donne l'exemple de mon cas personnel,
00:23 on pourra toujours dire que je mens.
00:24 Je vais vous donner l'exemple...
00:25 - Non mais je vous donne un exemple très précis.
00:27 - C'est votre exemple qui m'intéresse.
00:28 Les autres ne m'intéressent pas.
00:29 - Je vais vous donner un exemple très précis.
00:30 On va prendre par exemple un exemple très simple, l'affaire Zecler.
00:33 On a tous vu les images.
00:34 - Mais non, je ne veux pas de ça.
00:35 - Pourquoi vous ne voulez pas de ça ?
00:36 - Parce que je veux vous.
00:38 - Mais...
00:39 - Est-ce que vous...
00:40 - Oui, moi, à Lyon, à la Seine, effectivement, il n'y a pas de souci.
00:44 - Mais vous, ça m'intéresse, puisque vous dites que vous êtes maltraité.
00:46 - Vous voulez des exemples simples, mais des exemples, tu en vois là.
00:49 J'en ai, il m'est arrivé parfois de me faire contrôler par la police.
00:53 Et lorsque je demande aux policiers "pourquoi vous me contrôlez ?"
00:55 ils sont incapables de me dire quel est le motif du contrôle.
00:58 Et moi, je comprends le motif du contrôle.
00:59 C'est qu'on a vu un black dans un volant, on n'a rien à faire,
01:02 on doit répondre à des chiffres.
01:04 Eh bien, c'est le bon cobaye.
01:06 - Alors, Mathieu Vallée vous répond.
01:08 - Écoutez, non, moi, je ne suis pas une entreprise, je suis un service public.
01:11 Donc, on ne doit pas répondre à des chiffres.
01:12 On ne retranscrit pas dans nos ordinateurs.
01:14 - C'est ce que vous dites, monsieur.
01:15 On sait tous comment ça se passe.
01:16 - C'est parlé de Mathieu Vallée.
01:17 - C'est gentil.
01:19 Ce n'est pas parce qu'on n'est pas d'accord qu'il faut me couper la parole.
01:21 Et donc, du coup, je vous disais qu'on n'avait pas de statistiques à remplir.
01:24 D'abord, monsieur, ça vous a peut-être échappé,
01:26 mais la police nationale, c'est la police la plus contrôlée au monde.
01:30 On est ceux qui sommes les plus contrôlés et les plus sanctionnés
01:33 dans la fonction publique d'État, c'est-à-dire par rapport à nos pères,
01:35 les professeurs, les agents du fisc et tous les gens qui ont l'honneur de servir à l'État.
01:39 Ensuite, on a sur nous maintenant les caméras piéton.
01:41 On porte aussi à Rio une sorte de matricule qui permet d'identifier.
01:45 Monsieur, monsieur, les policiers, quand ils veulent utiliser sa marche,
01:47 vous avez une plateforme.
01:48 Vous avez depuis 13 ans, depuis 2010, une plateforme de signalement IGPN
01:53 où aujourd'hui, avec l'article, il faut faire des signalements.
01:55 Et enfin, vous avez le défenseur des droits.
01:57 - Je dis à Louis D, j'ai été contrôlé.
02:00 Et il demande pourquoi vous me contrôlez ?
02:03 Pourquoi vous me contrôlez ?
02:05 Tous les Noirs disent ça.
02:06 Tous les Noirs disent, je suis plus contrôlé qu'un blanc,
02:09 parce qu'effectivement, soit je suis dans le quartier qu'il ne faut pas,
02:12 soit manifestement, c'est ce qu'ils rapportent.
02:16 - Donc répondez à cette question.
02:19 Est-ce que dans la police, peut-être parce que vous êtes dans des quartiers
02:24 où les Noirs sont surreprésentés par rapport à d'autres quartiers ?
02:27 C'est des quartiers où il y a plus de délinquance ?
02:30 - D'abord, moi j'y suis fu de ces quartiers.
02:32 Ça dérange souvent mes contradicteurs,
02:33 parce que souvent, ils ont l'impression d'avoir le monopole du cœur
02:35 et le monopole des origines.
02:37 Moi, j'ai, monsieur, des origines méditerranéennes.
02:38 J'ai grandi dans un quartier et pour autant,
02:41 j'ai jamais subi contrôle au facesse de violences policières
02:43 ou de racisme systémique.
02:44 Pourquoi ? Parce que d'abord, je me tenais bien.
02:46 Ma mère, bien bien éduquée.
02:47 - Parce que vous êtes blanc, monsieur.
02:48 - Et je ne commettais pas d'infractions.
02:49 - On est tous bien éduqués, monsieur.
02:50 - Non, mais ça, c'est une fausse excuse.
02:51 - On est tous bien éduqués, monsieur.
02:52 - C'est les excuses des femmes.
02:53 Non, il y a des gens qui nous insultent,
02:54 il y a des gens qui nous crachent dessus.
02:55 - Moi, je suis très bien éduqué, monsieur.
02:56 - Mais je ne parle pas de vous, monsieur.
02:57 Je parle des gens dans certains quartiers
02:59 qui font du trafic de stupéfiants, qui font du rodéo.
03:01 - Non, mais quand il dit...
03:02 - Je parle de moi, monsieur.
03:03 - Quand il dit "pourquoi vous contrôlez ?"
03:05 Est-ce que le policier doit répondre ?
03:06 - Je viens à Pascale Proulx.
03:07 Je sais qu'il y a de la patience,
03:08 mais la patience, c'est la mère des sûretés.
03:10 Je dis simplement qu'à Garges-Légonès,
03:12 quand j'étais garde jeune de la paix en 2006,
03:14 en sortie d'école,
03:15 vous aviez effectivement,
03:16 lorsqu'on faisait des réquisitions du procureur de la République
03:19 qui nous permet en gare de Garche-Charcel,
03:20 le RERD, si vous connaissez, monsieur,
03:22 en fait, on avait une réquisition du procureur de la République
03:24 qui, par exemple, nous permettait de midi à 14h
03:26 de faire des contrôles d'identité.
03:27 - Oui.
03:28 - Je vous le dis, monsieur,
03:29 on était en gare avec mes collègues,
03:30 on était soit une patrouille de trois policiers, moi y compris,
03:32 et lorsqu'on avait des gens qui se présentaient
03:34 au portique, au tripod, pour passer leur titre de transport,
03:37 on avait majoritairement des personnes originaires
03:39 de l'Afrique subsaharienne ou nord-africaine,
03:42 parce que c'était majoritairement ces populations
03:44 qui composent ces quartiers et qui aujourd'hui le sont.
03:46 Mais je ne peux pas être le responsable
03:47 d'une majorité de personnes
03:49 dont on met les mêmes origines,
03:51 les mêmes confessions,
03:52 et les mêmes parcours.
03:53 - Vous faites semblant de ne pas comprendre ce que je dis.
03:55 - Je ne fais pas semblant, monsieur.
03:56 - Vous faites semblant, parce que vous parlez là
03:57 des réquisitions.
03:58 - Oui.
03:59 - Je ne parle pas de réquisitions.
04:00 - On n'est pas d'accord qu'on a dans ces quartiers
04:02 une majorité de concentrations de personnes
04:03 qui ont les mêmes origines, les mêmes parcours,
04:04 les mêmes confessions, monsieur ?
04:05 - On ne parle pas de ça, cher monsieur.
04:07 - Je vous parle de la réalité du terrain.
04:09 - Allez dans la réalité...
04:10 - Sortez de votre idéologie et allez sur le terrain, monsieur.
04:12 - Non mais de quel terrain vous parlez, monsieur ?
04:14 Du terrain des plateaux ?
04:16 - Non, du terrain du champs-bac de nuit à côté.
04:19 Je sais que vous êtes dans les attaques personnelles,
04:20 c'est une marque de la France insoumise
04:21 de s'attaquer personnellement aux gens.
04:22 - Mais laissez la France insoumise tranquille, monsieur.
04:24 - Vous avez les mêmes principes.
04:25 Vous avez sûrement fait leur école, j'en sais rien.
04:27 - Vous savez, la France insoumise,
04:28 si vous voulez parler avec la France insoumise,
04:29 appelez-les, vous avez leur contact.
04:30 - Non, j'ai un représentant qui ne s'en assume pas devant moi.
04:32 - Je ne suis pas du tout représentant de la France insoumise.
04:34 - Dans vos propos, on ne dirait pas.
04:35 - Mais monsieur...
04:36 - Allez-y, parlez-moi du terrain, monsieur,
04:37 puisque visiblement vous êtes plus que moi.
04:38 Dites-moi.
04:39 - En tout cas, on vous voit davantage sur les plateaux télé
04:42 et à la radio, d'ailleurs, on se demande...
04:44 - Parce que je travaille la nuit, monsieur.
04:45 - Vous venez avec moi la nuit.
04:46 - Avec grand plaisir, monsieur.
04:47 - Très bien.
04:48 Préfecture de Paris, 4 rues de Lutèce, 75 001 Paris, monsieur.
04:51 - Vous ne cessez de me couper la parole.
04:53 - Parce que vous dites beaucoup de bêtises.
04:55 - Pas du tout, parce que j'ai l'impression que ce que je dis vous dérange.
04:58 - Non, oui, ça me dérange.
04:59 - Vous souffrez de la contradiction, cher monsieur.
05:01 - Non, je ne souffre pas de la contradiction,
05:02 je souffre que vous disiez des âneries, monsieur.
05:04 Je travaille la nuit et vous contestez que je travaille la nuit
05:06 parce que vous ne le voyez pas.
05:07 - Je ne conteste pas que vous travaillez la nuit.
05:08 - Très bien, en avant.
05:09 - Je me demande...
05:10 - Je réponds.
05:11 - Attends deux secondes, je pose juste la question.
05:14 Je pose juste la question avec un drapeau blanc
05:16 et n'essayez pas de pervertir ma question.
05:19 - Je ne pervertirai pas du tout, monsieur.
05:20 - Moi, je me pose la question comme d'un votation.
05:22 - Alors posez votre question, monsieur.
05:23 - Non mais ma question...
05:24 Vous m'avez tellement coupé que j'ai perdu le fil.
05:27 En définitive, ce que j'essaie de dire,
05:29 c'est qu'aller dans les quartiers, poser la question...
05:32 - J'en suis sûr, monsieur.
05:33 - Vous êtes...
05:34 - Allez dans les quartiers, poser la question...
05:35 - Vous finissez, c'est marrant.
05:36 - Que je rigole ?
05:37 - Pourquoi vous rigolez ?
05:38 - Vous avez bégayé quand j'ai dit que j'étais issu d'un quartier.
05:40 Pourquoi il y a des quartiers ?
05:41 - Ah non, mais je ne conteste absolument pas
05:43 que vous êtes issu d'un quartier ou quoi que ce soit.
05:45 On tourne en rond.
05:46 Donc allons dans le concret.
05:47 Un exemple très simple.
05:48 Tout à l'heure, moi je parlais d'un exemple à moi
05:50 et Mathieu Vallée est en incapacité
05:52 de répondre à votre question.
05:53 Pourquoi, lorsque je pose la question aux policiers...
05:55 - Mais on ne contrôle pas plus des personnes, non.
05:57 Je veux dire, dans certains quartiers,
05:58 il y a une surreprésentation des personnes...
06:00 - Vous avez parlé de réquisition.
06:02 - Mais allez où ?
06:03 - Moi, lorsque les policiers m'ont contrôlé,
06:05 il n'y avait pas de réquisition.
06:06 Ils m'ont juste vu au volant d'une voiture.
06:08 - Alors, je vous réponds.
06:09 - Au volant d'une voiture.
06:10 - Monsieur, ok, vous vous mettez à côté,
06:12 on va vous contrôler.
06:13 Et lorsque je leur demande
06:14 "Est-ce que vous avez commis une infraction au code de la route ?"
06:16 "Non, pourquoi vous me contrôlez ?"
06:17 - Mais c'est une question d'état d'esprit.
06:19 - Non.
06:20 - Je veux dire, vous ne pouvez pas les aider, les policiers.
06:22 Pardonnez-moi de dire comme ça.
06:24 - Je n'approuve pas.
06:25 - Laissez-moi terminer.
06:26 - Je n'approuve pas.
06:27 - Vous êtes déjà dans un contrôle de police,
06:31 dans quelque chose...
06:32 Vous n'avez rien à vous reprocher.
06:34 - Rien, strictement.
06:35 - Ça va durer deux minutes.
06:37 - Mais je ne comprends pas cet état d'esprit.
06:40 Moi, j'ai été contrôlé comme vous.
06:41 - Nos ancêtres se sont battus pour que la loi nous protège.
06:44 Et aujourd'hui, vous me dites que lorsque je suis mis en justice...
06:47 - Je ne dis pas ça, mais ce n'est pas d'injustice.
06:49 - Je ne devrais rien dire.
06:50 - Je pense qu'il est possible qu'il n'y ait pas d'injustice à vous contrôler.
06:53 - Bah je vais y aller.

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