• l’année dernière
Laurent Nunez, préfet de police de Paris, s'est exprimé à la suite de l'incident survenu ce mardi matin dans le RER C. Une Française âgée de 38 ans, connue des services de renseignement, a proféré des menaces et fait l'apologie du terrorisme. Son pronostic vital est engagé après que les policiers ont ouvert le feu. 

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Transcription
00:00 Alors je tiens évidemment à préciser qu'il y a une enquête judiciaire qui est ouverte,
00:03 donc moi je m'en tiendrai à relater des faits tels qu'ils se sont déroulés,
00:06 tels qu'ils m'ont été rapportés par les effectifs de police placés sous mon autorité,
00:11 et évidemment l'enquête judiciaire permettra de faire la lumière complète, exhaustive sur ces faits.
00:18 Justement, ces faits, quels sont-ils ? Les faits sont les suivants.
00:21 Ce matin à 7h20, pour être précis,
00:25 sur la ligne RER C, nous avons eu deux signalements qui étaient à peu près concomitants.
00:33 Le premier provenant d'une passagère qui est descendue en gare de Choisy-le-Roi,
00:39 et qui s'est adressée à un agent, non pas de police, mais un agent de la SNCF.
00:44 Le second signalement est provenu d'un appel qui a été effectué sur le numéro d'urgence de la SNCF
00:51 par un deuxième passager de la ligne RER C.
00:55 Les deux signalant exactement les mêmes faits,
00:58 c'est-à-dire qu'une dame qui portait un voile intégral,
01:01 tenait un certain nombre de propos qui étaient assez menaçants,
01:06 parlant de "commission d'attentat", utilisant un certain nombre de mots,
01:11 tels qu'ils m'ont été rapportés comme "vous allez tous y passer", "à la WACBAR", "boum", je cite.
01:17 Et donc ces deux personnes ont relaté ces faits de la même façon.
01:22 Encore une fois, un signalement en gare de Choisy-le-Roi à un agent compétent de la SNCF,
01:28 et puis par ailleurs un appel qui a été transmis au numéro d'urgence de la SNCF.
01:34 Évidemment, les forces de l'ordre se sont immédiatement portées sur place
01:39 et ont essayé de retrouver cette personne, à la fois par une présence physique
01:43 et en faisant usage évidemment des caméras, des nombreuses caméras de vidéoprotection.
01:48 À peine quelques dizaines de minutes après, quelques minutes après,
01:52 la personne en question a été vue, a été reconnue,
01:56 et sont intervenues dans un premier temps des fonctionnaires de la SUJ,
02:01 donc de la police de la SNCF, et puis des policiers locaux,
02:05 qui un peu avant 8h, donc ont demandé à cette personne de s'asseoir au sol
02:12 et compte tenu du risque, des mots qui avaient été prononcés,
02:15 et du risque que cette personne soit en détention d'armes ou d'explosifs,
02:20 ont à ce moment-là instauré un périmètre de sécurité.
02:24 La gare a été évacuée, selon le protocole maintenant bien rodé, bien connu.
02:30 Les accès à cette station ont été évidemment immédiatement fermés,
02:38 périmètre de sécurité, et il a été fait appel évidemment au service de déminage,
02:43 et notamment ceux du laboratoire central de la préfecture de police.
02:47 Donc la personne était donc, à ce moment-là, assise,
02:51 et les fonctionnaires de police l'entouraient.
02:55 Le laboratoire est arrivé sur place, et puis à un moment cette personne s'est levée,
03:00 et s'est dirigée vers les fonctionnaires de police,
03:03 qui lui ont à ce moment-là adressé un certain nombre de sommations.
03:08 La première évidemment de ne pas bouger, la seconde de faire apparaître ses mains,
03:12 de manière à pouvoir s'assurer qu'elle n'était pas armée ou détentrice d'explosifs.
03:16 Cette personne a donc refusé d'obtempérer à ces sommations,
03:20 et puis les méseffectifs ont procédé à des tirs d'armes à feu.
03:24 Madame la procureure de la République a donné le nombre de tirs qui ont eu lieu,
03:29 donc je n'y reviens évidemment pas,
03:32 et donc la personne a été touchée, a été blessée,
03:34 et immédiatement évidemment les fonctionnaires se sont portés à son secours,
03:38 les sapeurs-pompiers sont arrivés sur place,
03:40 dans le même temps qu'il a été procédé à la vérification
03:42 par le laboratoire central de la préfecture de police,
03:45 qui était déjà sur place, qui venait d'arriver,
03:48 et il a été vérifié que cette personne n'était pas en possession,
03:52 ou ne détenait pas sur elle d'explosifs, ce qui effectivement était le cas.
03:58 Voilà, donc cette personne a été prise en charge,
04:00 comme l'a rappelé Madame la procureure de la République,
04:01 son pronostic vital demeure au moment où on se parle, engagé,
04:05 et donc elle a été prise en charge et conduite à l'hôpital
04:08 où elle est en cours de traitement au moment où je vous parle.
04:12 Donc voilà ce que je peux vous dire sur cette affaire,
04:15 vous dire évidemment que je salue la réactivité de toute une chaîne de sécurité
04:20 qui est partie finalement de passagers qui ont été alertés
04:24 par le comportement étrange, suspect, menaçant de cette personne,
04:28 pour signaler les faits aux forces de police
04:32 par l'intermédiaire des forces de sécurité de la SNCF,
04:35 comme le veut le protocole très habituel que nous avons dans ce genre de situation.
04:40 Donc voilà ce que je peux vous dire à ce stade,
04:43 concernant cette personne dont l'identité n'est pas encore certaine,
04:47 je tiens à le dire, cette personne était démunie de pièce d'identité,
04:50 évidemment c'est la première question que l'on se pose dans ce genre de situation,
04:54 elle aurait révélé une identité à l'hôpital,
04:57 donc sous réserve que cette identité soit la bonne,
05:00 je dis bien sous réserve que cette identité soit la bonne,
05:04 c'est une personne de sexe féminin qui était connue des services de police,
05:10 j'insiste bien, des services de police,
05:12 pour des faits précédents qui remontaient à juillet 2021,
05:16 où vêtue également d'un voile intégral,
05:19 elle déambulait avec un tournevis à la main,
05:21 tenait des propos à caractère religieux
05:23 et pouvait avoir une attitude menaçante qui avait conduit à son interpellation,
05:27 d'ailleurs avec l'aide à l'époque de militaires du dispositif Sentinelle,
05:32 et donc elle avait été un temps placée en garde à vue,
05:34 puis souffrant manifestement de troubles psychiatriques,
05:37 elle avait été à ce moment là internée,
05:39 je suis très prudent, je dis bien sous réserve que l'identité de cette personne soit la bonne,
05:43 voilà pour ce qui est des faits,
05:46 encore une fois moi je tiens à saluer la réactivité des fonctionnaires, des effectifs,
05:51 qui sont intervenus très rapidement sur une situation qui était décrite comme étant extrêmement menaçante,
05:57 avec encore une fois une personne dont le corps était totalement dissimulé,
06:01 qui tenait des propos qui ont été jugés très menaçants par deux passagers,
06:05 et je dois dire évidemment que les fonctionnaires de police qui ont eu à prendre en compte cette personne,
06:11 m'ont confirmé évidemment que les menaces telles qu'elles avaient été formulées et signalées par ces deux passagers,
06:16 correspondaient à ce qu'ils voyaient et à ce qu'ils pouvaient entendre,
06:20 voilà donc je salue encore une fois la réactivité de nos forces de l'ordre,
06:25 maintenant la justice est saisie,
06:26 d'abord l'IGPN évidemment pour l'usage des tirs, des armes à feu,
06:31 évidemment, et puis la direction régionale de la police judiciaire,
06:34 madame la procureure de la République de Paris a saisi la police judiciaire,
06:38 pour des faits qui sont des faits d'apologie, de menaces de mort d'une part,
06:42 et puis d'autre part comme elle l'a dit elle-même,
06:44 d'intimidation sur personne dépositaire de l'autorité publique,
06:48 voilà exactement la nature des faits,
06:50 voilà ce que je tenais à vous dire pour apporter une clarification,
06:54 puisque assez légitimement vous vous posez de nombreuses questions,
06:56 mais assez légitimement vous comprendrez que maintenant moi je m'en remets évidemment,
07:00 aux investigations judiciaires qui viendront confirmer,
07:04 affirmer un certain nombre de points,
07:05 mais moi je vous rapporte ce que mes effectifs ont vu,
07:09 et encore une fois je veux saluer leur réactivité,
07:11 dans le contexte que nous connaissons qui est un contexte d'urgence attentat,
07:14 il y a une chaîne de sécurité qui s'est mise en place,
07:16 qu'il faut saluer, des passagers qui font des signalements,
07:19 et des forces de l'ordre qui réagissent vraiment très rapidement,
07:21 pour essayer de faire plus qu'essayer, donc contenir d'éventuelles menaces,
07:27 voilà ce que je tenais à vous dire ce matin.
07:30 Est-ce que vous pensez que si c'était organisé,
07:32 est-ce que vous avez une question sur les auteurs,
07:34 en témoignant pas d'une action précise ?
07:36 Non pas du tout,
07:38 moi encore une fois c'est l'enquête qui donnera les motivations de cette personne,
07:45 si c'est bien cette personne,
07:47 elle souffrait manifestement de troubles psychiatriques,
07:49 moi je n'ai pas d'autres éléments à vous donner à ce stade,
07:52 c'est l'enquête qui permettra de le dire,
07:55 c'est une personne qui avait été en 2021,
07:57 vous imaginez bien, compte tenu du niveau de protection qui est le nôtre depuis plusieurs années,
08:02 que son cas avait été examiné,
08:04 et qu'elle n'était pas inscrite au fichier au FESPRT évidemment,
08:08 mais elle était suivie dans nos cellules de prévention de la radicalisation,
08:13 et d'accompagnement des familles qui traitent plutôt les personnes qui souffrent de troubles psychiatriques,
08:18 ou qui sont dans des situations sociales assez dégradées,
08:21 mais nous n'avions pas d'inscription au FESPRT,
08:23 elle était connue des services de police pour ce fait de juillet 2021,
08:27 mais encore une fois j'insiste, l'identité n'est pas confirmée à ce stade,
08:30 c'est uniquement une identité déclarative,
08:32 et donc il faut rester évidemment très très prudent.
08:36 Le point d'unical n'est pas perdit en France,
08:38 que vous assurez-vous que vous pouvez se promener sans être inquiété ?
08:40 C'est la dissimulation totale du visage dans l'espace public qui est interdite,
08:45 moi je ne sais pas si son visage apparaissait ou pas,
08:47 en tout cas je peux vous dire que très régulièrement,
08:49 les policiers quand ils contrôlent ce type de personnes,
08:53 ils font respecter la loi de ce point de vue, ça je peux vous l'assurer.
08:56 En tout cas c'est les instructions que je passe,
08:58 et je sais qu'elles sont respectées parce qu'ils m'en ont rendu compte très régulièrement.
09:00 Sur les faits, vous avez fait mention de la présence des services de déminage,
09:03 est-ce qu'ils sont arrivés après ou avant les tirs ?
09:06 Ils sont arrivés avant les tirs, comme je l'ai précisé, ils sont arrivés avant les tirs.
09:10 Est-ce que les policiers étaient sûrs qu'il n'y avait pas de bombes ?
09:15 Évidemment non, encore une fois l'enquête le dira,
09:20 il faut les laisser s'exprimer, ils vont le faire non pas devant le préfet de police,
09:24 moi je suis une autorité administrative, mais devant les enquêteurs,
09:27 et voilà, moi j'ai toute confiance dans la justice,
09:29 et j'ai en même temps toute confiance dans mes fonctionnaires de police,
09:31 qui encore une fois ont fait face à une situation qui aurait pu être dangereuse,
09:36 elle aurait pu être dangereuse, c'est toujours facile de faire l'histoire après,
09:40 mais quand on voit ce qu'ils nous étaient remontés, ce qu'ils nous étaient rapportés,
09:44 croyez-moi cette situation était extrêmement menaçante.
09:46 Certains agents sont encore sur place, le secteur est bloqué, est-ce que vous...
09:49 Pour l'instant oui, pour l'instant il y a toujours un périmètre,
09:52 la station en question est toujours fermée évidemment,
09:54 puisque vous vous en doutez, il y a des investigations judiciaires qui sont en cours.
09:57 Voilà, j'en termine là, je vous comprendrai, je suis resté sur du factuel,
10:01 et c'est maintenant la justice qui fera toute la lumière sur cette affaire.
10:04 La justice actuelle, elle a été apprendue dans le train ou sur le quai ?
10:07 Elle a été apprendue sur le quai, elle a été isolée, mise sur le quai,
10:10 la gare a été évacuée, voilà, il y a tout un protocole qui a été respecté,
10:14 et plus que jamais évidemment, vous le constaterez avec les faits de ce matin,
10:18 les forces de l'ordre sont comme nous le demande le ministre de l'Intérieur,
10:21 sur le qui-vive, et nous sommes évidemment très réactifs.
10:23 Voilà, je vous remercie de votre attention, merci beaucoup.
10:25 Une question sur le rapport de l'Etat libre,
10:27 est-ce que les moutons des actes dits sont agressés par le président ?
10:32 Non, honnêtement là-dessus, chaque fois qu'il y a des actes,
10:35 ce sont des actes antisémites, chaque fois que c'est le cas,
10:40 il y a des investigations judiciaires qui sont lancées,
10:42 c'est le cas pour ce phénomène que vous décrivez,
10:44 mais comme pour toutes les atteintes antisémites en ce moment,
10:46 qui, il faut le dire, augmente, explose même,
10:50 et systématiquement il y a des enquêtes, on travaille avec de la vidéoprotection,
10:53 moi le ministre de l'Intérieur, sur ce fait précis, m'a alerté dès hier soir,
10:58 parce que c'est un phénomène qui est finalement très récent,
11:01 ces étoiles de David Bleu qu'on retrouve dans certains endroits de la capitale,
11:04 notamment cette nuit il y a eu le 14ème, il y a eu beaucoup de réactions,
11:07 le ministre de l'Intérieur est très attentif sur ce sujet,
11:09 il m'a demandé de déployer tous les moyens,
11:11 tous les moyens, pour retrouver les auteurs,
11:13 et c'est ce que nous allons faire, notamment à l'aide de la vidéoprotection,
11:16 et voilà, donc les investigations vont se poursuivre,
11:19 nous avons déjà quelques pistes sur certains secteurs de la capitale et en Petite-Couronne,
11:24 et nous allons, comme nous le demande le ministre de l'Intérieur,
11:26 pour tous les actes antisémites,
11:28 que les gens sachent bien que nous finirons toujours un jour ou l'autre par les retrouver.
11:31 Merci beaucoup.

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