TRANSPORTS - Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports, est l'invité de RTL Bonsoir

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Femme menaçante sur le RER C, alertes à la bombe dans les aéroports, l'A69... L'actualité liée aux transports est chargée. Pour en parler, Clément Beaune, le Ministre délégué chargé des Transports, est l'invité de RTL Bonsoir.
Regardez L'invité de RTL Soir du 31 octobre 2023 avec Marion Calais et Julien Sellier.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Julien Cellier, Marion Calais et Cyprien Signy.
00:07 RTL bonsoir jusqu'à 20h.
00:09 18h21, RTL bonsoir. L'émission continue avec notre invité événement maintenant, c'est le ministre des transports. Bonsoir Clément Beaune.
00:17 Bonsoir. Nous évoquions à l'instant dans le journal cette femme
00:21 menaçante dans le RER ce matin à Paris. Vous vous êtes rendu d'ailleurs sur place
00:26 aujourd'hui dans cette fameuse station bibliothèque François Mitterrand. On vous a vu échanger avec des agents SNCF. C'est leur
00:32 intervention qui a permis d'isoler l'individu ? Oui absolument. Je crois que le dispositif de vigilance
00:39 renforcé que nous avons mis en place est utile.
00:41 Il y a eu une alerte qui a été donnée par des passagers aux agents de la SNCF et la police. Les agents de la SNCF
00:47 se sont immédiatement rendus sur place et
00:51 une station après l'alerte ont pu intervenir à la station bibliothèque François Mitterrand. Je veux saluer leur courage, leur sang-froid, leur
00:57 professionnalisme. Et puis la police est arrivée rapidement ensuite sur les lieux. Ça a été en termes de sécurité
01:02 une intervention exemplaire. On ne savait pas exactement quelle était la nature de la menace par définition
01:07 mais cette mesure de précaution qui a consisté à isoler la personne menaçante tout de suite
01:12 et à évacuer la gare en quelques minutes a été la bonne décision.
01:17 Et je veux vraiment saluer leur travail. C'est pour ça que je me suis rendu à la bibliothèque
01:20 François Mitterrand pour saluer les agents de la SNCF et évidemment nos policiers qui ont fait ensemble un travail
01:26 exemplaire de protection. Vous avez pu échanger avec ces agents. Ils vous ont dit quoi en fait ? Plusieurs voyageurs ont donné l'alerte
01:32 et il y a cette femme qui menaçait de se faire sauter. C'est comme ça que ça s'est passé ? Oui il y avait à bord
01:37 une femme qui était très menaçante, qui disait des choses du type "tout va sauter, tout va exploser".
01:44 Évidemment les passagers se sont inquiétés, ont donné l'alerte, ce qui était le bon réflexe et très rapidement ensuite à une station suivante
01:50 les agents de la SNCF, de la Sûreté Ferroviaire, ont pu intervenir, l'ont écarté,
01:55 lancé l'évacuation de la gare avec la police rapidement et ensuite la police est intervenue sur les lieux à leur suite.
02:01 Il y a une enquête de l'IGPN qui a été
02:04 ouverte car cette femme a été grievement blessée. Elle a reçu plusieurs balles à l'abdomen. On sait maintenant qu'elle ne portait pas d'explosifs.
02:10 Est-ce que l'intervention policière vous semble proportionnée ?
02:13 Il y a deux enquêtes qui sont ouvertes, ce qui est normal. Une enquête pour
02:18 Apologie de Terrorisme et d'autres faits qui visent la personne menaçante, cette dame, et puis une enquête qui est lancée par l'IGPN, c'est normal.
02:25 C'est la procédure habituelle parce que comme il y a eu
02:27 usage d'armes de la part des forces de l'ordre, il est normal qu'il y ait cette enquête. C'est comme ça que fonctionne notre état de droit.
02:32 C'est l'enquête qui déterminera les circonstances, ce n'est pas à moi de le faire. C'est cette enquête de l'Inspection Générale de la Police Nationale,
02:38 évidemment.
02:39 Mais je veux dire très clairement, je veux remercier les agents de la SNCF et les agents de la Police Nationale qui ont permis
02:46 d'écarter la menace. Ensuite, les conditions d'intervention, c'est cette enquête administrative qui les déterminera, évidemment, et c'est normal ainsi.
02:54 Cette intervention a lieu dans un contexte pesant.
02:57 Clément Beaune, les fausses alertes à la bombe se multiplient dans les transports, dans les gares, dans les aéroports. Est-ce que vous avez un chiffre d'ailleurs
03:03 actualisé du nombre de coups de fil malveillants des dernières semaines ?
03:07 Sur les aéroports, on sait le total qui est d'exactement 100 alertes entre le 18 octobre et le week-end dernier.
03:14 Il n'y a pas eu d'alerte depuis
03:16 samedi soir, dimanche matin.
03:19 Malheureusement, on ne peut jamais écarter le fait que des gens malveillants, des gens qui pensent faire une petite blague,
03:25 ou vouloir jouer avec les peurs, continuent à le faire. Mais je leur dis, nous serons extrêmement fermes. Une première sanction
03:31 d'interpellation qui est déjà tombée pour quelqu'un qui avait fait une alerte à la gare de Lyon le 19 octobre dernier,
03:36 donc en quelques jours l'enquête a été faite, l'interpellation
03:39 effectuée, et à chaque fois qu'il y a une alerte, pour les 100 dans les aéroports et quelques-unes dans les gares,
03:43 nous avons eu un dépôt de plaintes et une saisine par mais-service du procureur. Avec beaucoup de fausses alertes qui viennent d'adresses hébergées par un serveur
03:51 internet en Suisse, est-ce que le dialogue a été amorcé avec la justice suisse qui ne fait pas partie de l'Union Européenne ?
03:56 Oui, vous avez raison. Alors, il y a eu plusieurs
03:59 types d'alertes et plusieurs types d'adresses e-mail qui ont été utilisées.
04:04 Souvent des adresses répétitives, alors est-ce que c'est une même personne ? Est-ce que ce sont des gens qui s'imitent les uns les autres dans
04:09 cette compétition stupide ?
04:11 Je ne sais pas le dire, c'est l'enquête qui le déterminera. Bien sûr, nos autorités judiciaires, à chaque fois que c'est nécessaire,
04:15 saisissent leurs homologues d'un autre pays.
04:17 Ça peut être long avec la Suisse ?
04:20 Ça peut être un peu plus long parce que c'est pas un pays de l'Union Européenne,
04:22 et que nous avons un cadre juridique dans l'Union Européenne qui s'appelle le DSA, peu importe le nom technique, une protection
04:27 pour sanctionner ou faire coopérer en tout cas les plateformes, les réseaux sociaux, beaucoup plus vite. Ce qui montre bien que
04:33 ces lois européennes servent et que certains pensent pouvoir les contourner en allant ailleurs. Mais je vais le dire,
04:38 parfois ça prendra un peu plus de temps que dans d'autres hypothèses, mais à chaque fois il y aura enquête,
04:44 il y aura identification, et à la fin, si le délit est caractérisé, il y aura sanction. Et ça a commencé, donc que chacun le sache,
04:50 c'est deux ans de prison dont on parle et 30 000 euros d'amende qui peut même monter à 45 000 euros. Donc on parle pas
04:55 de choses légères et de petites plaisanteries.
04:57 Et à chaque fois aussi il y a un trafic
04:59 interrompu dans les gares, dans les aéroports.
05:03 Alors à chaque fois, ça je veux rassurer chacun, l'alerte est prise au sérieux. C'est systématique.
05:07 Alors l'alerte, quand elle est identifiée, elle donne toujours lieu à une analyse
05:11 par les autorités de l'aviation civile et par les préfectures, et à une mesure qui peut être soit une évacuation,
05:18 soit ce qu'on appelle une levée de doute. C'est à dire on fait intervenir par exemple des chiens détecteurs d'explosifs ou
05:23 les forces de sécurité, les agents privés. Donc le trafic n'est pas systématiquement interrompu ? Non, parce qu'il y a une évaluation de chaque alerte.
05:29 Pour deux raisons. D'abord parce que sinon, ça serait la prime à tous les petits blagueurs du monde.
05:34 Donc c'est pris au sérieux à chaque fois. Évidemment, il y a une analyse et une intervention
05:39 d'un certain type, pas toujours une évacuation. Et l'évacuation, je le dis aussi,
05:42 on pourrait appliquer un principe de précaution maximale. D'abord ça perturberait beaucoup les choses, mais ça créerait des risques de sécurité aussi.
05:48 Parce que quand vous évacuez tout un aérogare,
05:50 vous agglutinez les gens
05:52 à l'extérieur ou dans un endroit qui peut être aussi une cible. Donc il y a à chaque fois par les préfets et par l'aviation civile
05:57 une analyse, cas par cas. Clément Beaune, évoquons maintenant une autre menace sur les transports. C'est la météo avec cette tempête sur le nord-ouest
06:04 demain soir. On a appris que le trafic TER allait être
06:07 interrompu en Bretagne, Normandie, Pays de la Loire, Centre-Val de Loire et dans les Hauts-de-France
06:11 jeudi. Est-ce que c'est une mesure de précaution ou est-ce que vous pensez que les installations vont souffrir ?
06:15 Oui, c'est une mesure de précaution parce que les installations peuvent souffrir. Est-ce qu'on ne veut pas ?
06:19 Et c'est pour ça que dans cinq régions, à partir de demain en fin de soirée, toute la journée de jeudi, il y a
06:25 interruption des circulations TER. On ne voudrait pas qu'il y ait un risque, d'abord, ou qu'il y ait des situations où un train soit parce qu'il y a
06:32 une coupure électricité, parce qu'il y a une difficulté,
06:34 au milieu du réseau ou des gens stockés dans une gare, ce ne serait pas sérieux. Et donc il est tout à fait
06:40 important qu'on prenne cette mesure de précaution et d'information en donnant des délais suffisants aux gens pour s'organiser. Je le dis de manière générale,
06:47 dans les régions concernées, dans les départements en vigilance orange en particulier, tous ceux qui peuvent
06:53 reporter leurs déplacements sont invités à le faire et à suivre évidemment les informations de Météo France tout particulièrement qui vont s'actualiser
07:00 d'ici demain en fin d'après-midi. D'ores et déjà, on le sait,
07:03 jeudi, il n'y aura pas de circulation de ces TER dans cinq régions et demain en fin de journée,
07:07 l'aéroport de Brest sera fermé pour plusieurs heures jusqu'à jeudi matin, au moins, le temps que la tempête passe.
07:14 Vous nous avez parlé des TER et concernant les TGV et l'aérien, hormis l'aéroport de Brest, il risque d'y avoir des annulations ?
07:19 On adaptera le dispositif en cours de route. Pour le TGV, ce n'est pas tout à fait les mêmes situations que le TER,
07:24 parce que les tombs sont le même matériel, les voies sont souvent mieux protégées, donc il y a moins de risques, par exemple, de chute d'arbres,
07:29 qui est un des risques sur les TER. Donc, je le dis, on adaptera le dispositif via la SNCF dans la journée de demain.
07:34 On essaiera d'informer le plus tôt possible s'il doit y avoir des mesures d'annulation ou de retard.
07:39 Donc, j'invite chacun à suivre les informations locales, les informations de la SNCF et les informations de Météo France
07:45 pour le transport en voiture ou en train.
07:48 Clément Beaune, je voudrais aussi évoquer avec vous le projet d'autoroute A69 entre Toulouse et Castres,
07:53 pour réduire de 20 minutes le temps de trajet. La ZAD a été évacuée il y a dix jours.
07:58 Le climatologue Christophe Cassouc, auteur du rapport du GIEC, a fait part de son dégoût,
08:03 avec des mots très durs envers ceux qui défendent, comme vous, le projet "classe politique d'une médiocrité confondante, climato-cynisme".
08:10 Que lui répondez-vous ?
08:12 Il a le droit d'avoir son opinion, et scientifique, et là je crois, personnelle aussi,
08:17 même s'il y a d'autres scientifiques qui ont alerté sur le sujet de la route en général.
08:20 Mais c'est très important ce qui se passe.
08:23 Dans une démocratie, on peut être scientifique, on peut être climatologue, on peut être militant associatif, c'est son droit.
08:28 J'ai une famille scientifique, je respecte cela infiniment.
08:31 Mais la décision démocratique, elle appartient aux élus et à l'État.
08:34 Et ce projet, ça fait plus de 20 ans qu'il est confirmé, reconfirmé, voulu par les élus.
08:39 J'ai encore moi-même demandé pour clarifier les choses, qu'il y ait une réunion avec les élus de toutes les sensibilités politiques en préfecture.
08:45 Librement, ils se sont exprimés, ils ont confirmé ce choix.
08:48 Dans une démocratie, on l'a vu au moment du Covid, c'est très important d'avoir l'avis de la science et l'éclairage de la science.
08:53 C'est ça qui fait que je vais abandonner certains autres projets routiers,
08:56 que j'ai réduit les crédits, comme jamais, consacrés à la route, et que j'augmente ceux pour le train.
09:01 Mais la décision, dans une démocratie, elle appartient aux élus locaux, aux parlementaires, à l'État, selon les cas.
09:07 Il faut respecter ça.
09:08 Les élus sont assez formés, selon vous, puisque Christophe Cassou a formé des élus.
09:12 Il en ressort finalement dégoûté, pour reprendre ces termes.
09:17 Il a l'impression que cette formation des élus aux enjeux climatiques n'a pas servi.
09:21 Mais les choses ont complètement changé. Alors, est-ce qu'il faut accélérer ? Oui.
09:24 Mais je prends cet exemple des routes, par exemple.
09:27 On a aujourd'hui quatre fois moins de kilomètres d'autoroutes actuellement, là, en construction, que ce qu'on avait il y a 20 ans.
09:34 J'ai décidé, et ce n'est pas pour rien, ce n'est pas parce qu'on est effectivement éclairé par la science,
09:38 c'est parce qu'on est éclairé même par des associations qui se mobilisent.
09:40 Je respecte ça.
09:41 On va diviser par deux les crédits consacrés aux routes.
09:44 On augmente considérablement les crédits consacrés aux trains.
09:46 C'est cinq fois plus de kilomètres passagers consacrés aux rails qu'à l'autoroute ou qu'à la route aujourd'hui.
09:52 Donc, les choses ont beaucoup changé.
09:54 Est-ce qu'il faut faire plus, notamment pour le transport ? Oui.
09:56 Mais la route, c'est important aussi.
09:58 C'est 85% des déplacements des Français.
10:00 Est-ce qu'il y a une stratégie de décarbonation où la route n'existe pas ? Non.
10:03 Est-ce que la route peut elle-même devenir plus verte ? Évidemment.
10:07 Parce que la route de 2030, ce n'est pas la route à la papa où vous avez des voitures thermiques,
10:12 où vous n'avez pas de covoiturage, il y aura des voitures plus propres,
10:14 il y aura des bus, des transports collectifs, il y aura du covoiturage.
10:17 Tout ça, on l'incite aussi.
10:19 Si vous faites la transition écologique en disant "je ne parle pas de la route, j'ignore la route, il n'y en a plus",
10:23 vous n'adressez pas la totalité du problème.
10:26 Depuis ce débat sur la 69, vous avez expliqué recevoir des menaces de mort, des messages agressifs.
10:31 Ce sont des messages qui sont quotidiens, ça continue ?
10:33 Oui, heureusement, menaces de mort, c'est très rare, même si ça m'est arrivé dans le passé.
10:37 Mais des messages d'invectives, d'insultes, si je les ai finalement dénoncés, ce n'est pas pour mon cas.
10:44 C'est parce que malheureusement, dans d'autres projets ou dans d'autres cas,
10:47 beaucoup d'élus, beaucoup de responsables politiques reçoivent ce type de menaces, parfois très graves.
10:53 Il ne faut rien laisser passer, donc il faut le dire.
10:55 Il faut porter plainte, il faut réguler.
10:56 C'est la question des réseaux sociaux aussi, qui sont souvent des réservoirs de haine.
11:00 Vous allez porter plainte ? Vous avez porté plainte ?
11:03 Je ne reviens pas sur chaque cas, mais oui, ça m'est arrivé pour les cas les plus graves,
11:06 et je le referai pour chaque cas grave où il y a une menace directe.
11:09 Parce que, encore une fois, ce n'est pas pour être dans une procédure.
11:12 Parce que si on laisse passer ce genre de comportement, si au fond, collectivement,
11:16 on s'y habitue, c'est la vie, c'est les réseaux, c'est la politique, c'est les médias d'aujourd'hui.
11:20 Non, il faut un sursaut collectif là-dessus aussi.
11:22 Je le redis, la haine va toujours entraîner la haine et la violence va toujours exacerber la violence.
11:27 Et donc, il faut absolument que quand on est un responsable politique, pas pour soi-même,
11:30 mais pour ses proches, pour sa famille, pour le débat public, on ne laisse pas passer cela.
11:35 L'opinion oui, la violence non.
11:37 Merci Clément Beaune d'avoir été l'invité événement aujourd'hui de RTL.
11:40 Bonsoir, vous le ministre des Transports.
11:43 Merci beaucoup d'avoir été avec nous, d'avoir passé un moment avec nous dans l'émission ce soir.
11:46 Merci.
11:47 (Générique)
11:52 Émission qui revient dans quelques secondes, alors avec tout autre chose.
11:56 D'abord RTL Insights, c'est Halloween et RTL accompagne une famille déguisée en quête de friandises.
12:01 Tout autre chose, on vous l'avait prévenu.
12:02 Il y aura aussi une nouvelle visoconférence avec Alex qui entre en studio avec moult feuilles en main.
12:07 Cher Alex, le menu ce soir ?
12:09 Écoutez, j'ai relu, c'est vraiment très très marrant aujourd'hui.
12:11 (Rires)
12:12 Donc, que je serais vous, je resterais.
12:14 (Rires)
12:15 Ça c'est du teasing, tout de suite.
12:16 RTL
12:18 [SILENCE]

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