Loyer impayé : la colère d'une propriétaire en détresse

Touche pas à mon poste

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Transcript

00:00 Cindy, racontez-nous, vous venez de Strasbourg, vous louez un logement, quel type de logement est acquis ?

00:07 - Oui, tout à fait, c'est ça. J'habite actuellement Strasbourg. Avant, j'habitais une petite ville qui s'appelle Noyon, à côté de Compiègne.

00:17 Et j'ai acquis un appartement en 2021 dans lequel, en fait, j'ai vécu jusqu'à fin juillet 2023.

00:24 - C'était votre résidence principale ? - C'était ma résidence principale que j'ai choyée.

00:28 Et d'ailleurs, j'ai apprécié de vivre là. - Vous avez toujours un emprunt sur cette résidence principale ? - Absolument.

00:34 - Voilà, vous avez toujours un emprunt. Vous êtes obligée de déménager ? - Voilà. Alors, j'ai décidé de déménager pour plusieurs raisons.

00:42 Et actuellement, voilà, je vis à Strasbourg, oui, absolument. Mais avec mon emprunt.

00:47 - Voilà. Et vous avez toujours cet emprunt, donc, sur cet appartement ? - Oui.

00:50 - Il se situe à Compiègne. Vous avez... - À côté. À côté de Compiègne. Noyon. La petite ville s'appelle Noyon.

00:54 - À côté de Compiègne, très bien. Et vous avez donc des locataires... - Voilà.

00:59 - Qui, en fait, n'ont jamais payé ? - Qui n'ont jamais payé. Depuis leur entrée dans les lieux, ils n'ont...

01:04 Ils ne se sont jamais acquittés de leur loyer. 1 euro passé. - Non mais alors attendez, c'est incroyable.

01:07 Y a personne qui a fait... C'est vous qui les avez choisis, ces locataires ?

01:10 - On sait... - Ou c'est une agence ? Comment ça s'est passé ? - Non. Alors, j'avais essayé de passer par une agence.

01:16 Et en fait, finalement, j'ai... J'ai envie de dire... J'ai joué la carte du social.

01:22 Et j'ai choisi ces locataires qui, à l'époque, oui, étaient au RSA. Mais j'estime que même si on est au RSA,

01:28 on peut quand même trouver un logement en France. Et voilà, j'ai été sensibilisée par leur situation.

01:35 Et du coup, je les ai choisis absolument, oui, en tant que locataires.

01:39 - Il est de combien, le loyer, si c'est pas indiscret ? - Non, pas du tout. C'est un loyer, alors on va dire...

01:43 Or, Ile-de-France, pour un 3 pièces de 657 euros, charges comprises. Il y a très peu au regard des loyers payés en Ile-de-France.

01:51 - Donc vous choisissez ces locataires, ce sont des gens que vous connaissez,

01:55 que vous avez recommandés ? Comment ça se passe ?

01:57 - Non, non, non, en fait, on s'est rencontré via un réseau social.

02:00 - Via un réseau social ? - Oui, oui, oui, oui.

02:02 - D'accord, vous vous mettez d'accord ? - On se met d'accord.

02:05 - Oui. Et est-ce que le loyer couvrait votre remboursement d'emprunt ?

02:09 - Une partie, oui, oui. Oui, oui, oui, absolument, oui. Oui, oui. Voilà.

02:14 Mais pour autant, depuis le mois d'août, là nous sommes le 1er novembre,

02:19 aucun euro versé au titre du paiement des loyers.

02:22 - Alors, Cindy n'était pas trop inquiète parce qu'en fait, dans le dossier qu'elle avait,

02:26 l'APL devait couvrir en grande partie le montant du loyer.

02:30 - Alors Yann, je vais expliquer à ceux qui nous rejoignent.

02:32 Donc c'est vous, effectivement, qui nous avez parlé de Cindy

02:35 parce que vous avez aidé Cindy, enfin vous aidez Cindy à vous sortir de cette situation.

02:40 D'abord, première chose, effectivement, les locataires, j'imagine que vous les avez appelés, Cindy.

02:45 Vous avez échangé avec Yann. Est-ce que vous avez...

02:48 - Alors nous, pour encore, Cindy nous a appelés la semaine dernière.

02:51 Notre métier à nous, c'est de racheter des problèmes immobiliers, d'accord ?

02:54 Que ce soit du squat, des loyers impayés, des biens en péril ou beaucoup d'indivisions conflictuelles.

03:00 Parce qu'aujourd'hui, on parle beaucoup de squat dans les médias,

03:02 mais il y a différentes formes de squat.

03:04 Il y a la personne qui va rentrer, qui va casser la porte et s'installer.

03:07 Il y a la personne qui est agrée, qui est une personne de compagnie.

03:10 Et au moment où la personne de compagnie a les clés et s'installe dans la maison,

03:14 ça, il y en a beaucoup. Il y a aussi beaucoup d'indivisions conflictuelles.

03:18 Ce sont des successions qui se passent mal.

03:20 Monsieur et Madame Dupont décèdent. Ils ont 4 enfants.

03:23 Les enfants... 3 enfants sur 4 veulent vendre pour payer les frais de succession.

03:27 Et le quatrième va bloquer tout ça en s'installant dans la maison sans rien payer.

03:31 C'est aussi du squat vis-à-vis des frères et sœurs.

03:33 Donc il y a différentes formes de squat.

03:35 - Dans le cas de Cindy...

03:36 - Pour ce qui est dans le cas du dossier de Cindy,

03:39 Cindy a voulu jouer la fibre sociale.

03:43 Elle a accepté ces personnes parce qu'elle pensait que son loyer serait payé en grande partie par l'APL.

03:48 Et il restait un...

03:49 - Il restait à 100 euros.

03:52 - Il restait un tout petit bout à payer.

03:54 Donc elle s'est dit "je prends peu de risques".

03:55 Et puis finalement, une fois dans l'appartement, les gens n'ont plus rien payé du tout.

03:59 Ils n'ont jamais payé un mois de loyer.

04:01 - Non. Non, parce que... Alors j'ai la triple peine.

04:03 C'est-à-dire que... On va dire aussi que l'institution aussi n'est pas facile

04:07 et ne facilite vraiment pas les choses.

04:09 Et là aussi, je suis assez en colère vis-à-vis de ça.

04:12 Parce que, en fait, comme l'Équateur venait de nos départements,

04:16 il a fallu faire ce qu'on appelle un transfert de dossier.

04:20 Ça a pris beaucoup de temps.

04:22 Et puis la CAF aussi, enfin, répond, je suis désolée de le dire, mais bien souvent à côté.

04:26 Et du coup, le dossier a beaucoup, beaucoup de mal à avancer.

04:29 Par exemple, sachez pour la petite histoire que quand vous êtes bailleur,

04:33 vous pouvez avoir un identifiant bailleur, etc. etc.

04:36 Je n'ai eu de cesse de réclamer cet identifiant.

04:39 Enfin bref, de faire les choses bien comme il faut.

04:42 Et pour l'instant, lettre morte.

04:43 - Comment ça s'explique ça, Yann ?

04:45 - Alors, je pense qu'à un moment, les propriétaires auraient intérêt

04:51 à prendre une assurance de loyer impayée.

04:53 Parce que forcément, l'organisme va regarder la solvabilité

04:56 et le sérieux des papiers qui ont été transmis aux propriétaires.

04:59 Et ça évite de se retrouver dans des situations pareilles.

05:01 - Mais comment on va-t-elle faire pour...

05:03 - Alors aujourd'hui, il y a deux solutions.

05:05 C'est où, effectivement, on a conseillé à Cindy de prendre un avocat

05:09 qui va essayer de faire une procédure d'expulsion

05:12 pour que l'occupant soit expulsé et puis qu'elle récupère son appartement.

05:16 Mais tout ça ne va pas se faire du jour au lendemain.

05:18 En règle générale, une procédure, c'est entre 18 et 24 mois.

05:22 Donc ça met du temps.

05:23 - Et on rentre en trévivernale.

05:24 - Oui. - Il y a la trévivernale qui a commencé aujourd'hui.

05:27 Mais pour autant, on n'a pas encore la date d'audience.

05:29 Il faut la prendre.

05:30 Donc je pense très sincèrement qu'elle ne verra pas...

05:36 Son appartement ne sera pas libre avant 2026.

05:40 Donc elle va devoir pendant 18 mois payer son crédit sans percevoir de loyer.

05:45 - Comment vous allez faire ?

05:46 - Alors merci de poser cette question parce qu'en fait, elle est cruciale.

05:50 Donc le tableau très pessimiste, finalement, que Yann vient de décrire,

05:56 il est quand même assez réel.

05:57 Alors les choses sont claires.

06:00 Moi, je ne vais pas attendre et en arriver là.

06:03 C'est-à-dire qu'effectivement, les délais de saisine des tribunaux sont très très longs

06:09 parce que, tout le monde le sait, les tribunaux sont engorgés,

06:15 de moins en moins de magistrats, etc.

06:16 Bien.

06:18 Une fois que le bail sera résilié,

06:21 il faut encore l'accord du préfet pour procéder à une expulsion.

06:25 Donc moi, j'ai envie de dire une chose très simple,

06:30 c'est que si le préfet refuse l'expulsion, j'entame une grève de la faim.

06:36 - Oh !

06:37 - J'entame une grève de la faim et l'État sera responsable de mon état de santé.

06:44 Ça, c'est très clair.

06:45 Ça, je le dis très clairement.

06:47 Après, il faut savoir aussi que les bailleurs se mobilisent.

06:51 Alors moi, je ne suis pas du tout le porte-parole, ce soir, de tous les bailleurs de France.

06:56 Mais simplement, nous sommes en train quand même de nous organiser pour pouvoir manifester.

07:03 Parce que, pourquoi ça se passe comme ça ?

07:05 C'est parce que la loi, qui a certes changé depuis le 27 juillet 2023,

07:11 n'est pas encore assez efficace vis-à-vis de ce genre de situation très compliquée pour nous, les bailleurs.

07:18 Très compliquée.

07:20 Après, on parlait tout à l'heure de GLI, c'est-à-dire la garantie loyer impayée,

07:24 mais encore, faut-il pouvoir rentrer dans les critères d'éligibilité.

07:29 Et ça, tout le monde ne l'est pas.

07:31 - Donc 5 à 7, vous ne vous en sortez pas aujourd'hui.

07:35 Vous êtes vous-même dans une difficulté financière.

07:37 C'est ça qu'il faut raconter et expliquer à ceux qui le regardent.

07:40 Vous-même, aujourd'hui, vous avez du mal à boucler vos fins de mois et à payer votre habitation à Strasbourg.

07:46 - Mais tout à fait, puisque là...

07:47 - Vous êtes dans le rouge tous les mois.

07:48 - Mais tous les mois.

07:49 Et c'est-à-dire qu'à Strasbourg, moi, je suis locataire.

07:52 J'ai à noyons mes charges de l'appartement à payer.

07:58 J'ai le crédit à rembourser.

08:00 C'est très facile de faire un tableau Excel de entrée-sortie.

08:04 Oui, tous les mois, je suis dans le rouge.

08:06 Oui, je ne pourrais pas emmener mes enfants en vacances.

08:10 Et j'espère que le ministre de la Justice pourra entendre ce cri de détresse.

08:16 Oui, j'aimerais bien pouvoir emmener mes enfants en vacances.

08:18 Et je ne vais pas pouvoir.

08:19 Pendant combien de temps ? Je ne sais pas.

08:21 Mais de toute façon, moi, je suis là aussi ce soir pour faire comprendre

08:27 que ça ne va pas être possible que cette procédure dure des années.

08:31 Ça, c'est hors de question.

08:33 Je le dis solennellement, je ferai une grève de la faim.

08:36 Alors justement, c'est ce que vous évoquiez.

08:38 Quand est-ce que vous entamez une grève de la faim,

08:41 peut-être pour que ce message passe et que les autorités vous entendent ?

08:45 Eh bien, écoutez, moi...

08:46 Vous vous êtes fixé une échéance ?

08:47 Oui, bien sûr.

08:48 Oui, oui, oui.

08:49 Quand ?

08:49 Ça va bien sûr dépendre des délais de saisine des tribunaux.

08:54 Mais à partir du moment où le bail est rompu, il faut qu'il parte.

09:01 Parce que le problème, c'est que la loi leur permet encore des délais

09:04 et encore et encore et encore des délais pour pouvoir rester figé chez moi

09:10 à ne rien payer.

09:11 Ça, ce n'est pas possible.

09:12 Ce n'est pas normal.

09:13 Il faut que ça change.

09:14 Diane ?

09:14 Alors, première étape, il faut d'abord prendre un avocat spécialisé en droit immobilier.

09:18 Ça va lui coûter de l'argent, beaucoup d'argent.

09:20 Et c'est ça, Cindy.

09:21 Le problème, c'est qu'elle n'a pas les moyens.

09:23 C'est ça, c'est ce que vous nous dites.

09:25 Un avocat spécialisé dans le droit immobilier, très concrètement,

09:30 c'est entre, pour une fourchette moyenne des avocats,

09:34 c'est entre 1 500 et 2 000 euros.

09:36 Un budget.

09:37 Voilà.

09:37 Après, bien sûr que les locataires peuvent être condamnés à l'article 700 plus aux dépenses,

09:43 c'est-à-dire de rembourser les frais du CIE.

09:45 Là, j'en suis déjà assez sans le droit.

09:45 Qu'est-ce que vous allez prendre en avocat ?

09:47 C'est ce que vous allez prendre en avocat ?

09:49 Nous avons proposé à Cindy de l'accompagner et de l'aider

09:53 en prenant un avocat près de chez elle.

09:56 On peut aussi contribuer aux frais de procédure.

09:59 Aujourd'hui, le plus important, c'est de prendre un avocat spécialisé en droit immobilier

10:03 et de prendre un avocat multicasquette qui ne maîtrise pas tous les rouages de l'expulsion.

10:08 Ça, c'est la première étape.

10:09 La deuxième étape, effectivement, il y aura une date d'audience,

10:11 ensuite un délibéré et un jugement qui sera rendu.

10:14 Ensuite, il y a un délai qui est incompréhensible de deux mois.

10:17 Et à partir de là, effectivement, l'avocat pourra demander l'assistance de la force publique

10:21 pour que ces gens soient expulsés.

10:24 D'accord ?

10:24 Néanmoins, si Cindy ne peut pas tenir financièrement jusque-là,

10:28 il reste une dernière possibilité.

10:30 Nous pouvons lui racheter son bien en l'état avec les occupants

10:34 et faire nous-mêmes les procédures.

10:36 Moi, j'insiste bien sur le fait que je ne conseille à aucun propriétaire

10:42 de se rendre justice soi-même.

10:44 – Et c'est ça.

10:44 – D'accord ?

10:45 – On ne peut pas changer la serrure de l'appartement

10:48 ou même si l'locataire ne le fait pas.

10:50 – Il ne faut pas d'un problème créer un nouveau problème.

10:53 Donc, il ne faut jamais se rendre justice soi-même.

10:56 D'accord ?

10:57 Et puis, si demain, Cindy, au vu de son tableau Excel,

11:01 n'y arrive pas financièrement, l'autre possibilité,

11:04 au lieu de se rendre malade à faire une grève de la faim,

11:07 nous pouvons lui faire une offre de rachat.

11:09 Certes, elle y perdra un petit peu et pas tous les éléments sur le coude,

11:13 mais nous, nous rachetons beaucoup de biens de partout en France

11:19 à différents propriétaires qui ont différents problèmes.

11:21 D'accord ?

11:22 Et puis, c'est une manière de pouvoir sortir des problèmes

11:25 et puis de passer à autre chose.

11:27 – Mais oui, mais Cindy, vous l'envisagez, cette solution ?

11:30 – Écoutez, moi, l'appartement, je l'ai acheté

11:33 pour pouvoir ensuite le léguer à mes enfants.

11:35 C'est vrai que ce serait un crève-cœur de devoir vendre cet appartement.

11:41 Moi, l'idée de départ, c'était d'y rester quelques temps

11:44 puisque de toute façon, je savais que j'allais déménager à Strasbourg.

11:49 Mais l'idée de départ, effectivement, était de léguer un bien à mes enfants.

11:53 Je me suis aussi endettée pour ça.

11:56 Alors après, bien sûr, c'est très gentil qu'on puisse aussi

11:59 me proposer cette solution de sortie,

12:01 mais honnêtement, je ne le fais pas de gaieté de cœur, vraiment.

12:05 Et le problème, parce qu'il faut quand même qu'on mette bien les choses

12:08 dans leur contexte, c'est que c'est à cause de comportements

12:11 comme ça complètement délictueux que certains propriétaires en arrivent là.

12:16 – Et certains propriétaires ne veulent plus louer leur logement.

12:19 – Mais certains propriétaires sont retournés au SDF.

12:21 – Notamment, où il y a des logements vacants parce que les propriétaires

12:24 ne veulent pas être exposés à ce genre de dossiers.

12:26 – Moi, j'ai eu à traiter beaucoup de dossiers,

12:29 et il y en a quelques-uns qui me reviennent à l'esprit comme ça,

12:31 d'une propriétaire qui avait un très joli pavillon à Montreuil.

12:34 Et les voisins nous appellent parce que la maison était squattée,

12:37 il y avait beaucoup de nuisances.

12:39 Donc on se rapproche de la propriétaire, je l'appelle,

12:42 et je lui dis "Bonjour madame, est-ce qu'on pourrait se rencontrer

12:44 par rapport à votre maison qui est squattée ?

12:45 Ah, j'ai pas de maison, moi j'ai pas de maison, j'ai rien du tout."

12:48 Et en fait, beaucoup de personnes âgées oublient leurs problèmes

12:53 et refusent de les affronter.

12:55 Et puis ils nous disent "J'ai pas de maison".

12:56 Alors du coup, on a pensé sur le coup qu'on avait fait une erreur,

12:58 et après vérification, "Non, c'était bien la dame qui était propriétaire,

13:01 je suis allé la voir."

13:02 Et beaucoup de personnes âgées refusent d'être confrontées à ces problématiques

13:06 et puis font abstraction de leurs problèmes en les ignorant.

13:09 – Oui, en les ignorant, effectivement, parce que ça fait peur,

13:11 ça paraît insurmontable.

13:13 – Et à cause de ces cas, il devient de plus en plus compliqué

13:16 de devenir locataire.

13:17 – Il faut montrer pas de blanche.

13:19 Et clairement, il y a quelques mois, j'ai déménagé,

13:22 j'ai dû montrer avoir un garant,

13:23 et on m'a même demandé de faire 12 chèques,

13:27 12 chèques, un par mois, qui n'auraient pas été encaissés

13:30 pour montrer que, oui, j'ai les moyens de pouvoir les payer au mois par mois.

13:33 Donc ça va quand même très très loin là.

13:35 – Oui, bien sûr.

13:35 – Il suffirait que peut-être les lois changent et que les lois sont appliquées,

13:38 parce que les lois sont toujours dans le sens, entre guillemets,

13:41 de ceux qui commettent le problème.

13:43 Quelqu'un qui squatte un appartement, vous allez devoir payer,

13:46 ils ont tout cassé et c'est au propriétaire.

13:48 Le problème, déjà, il part des lois,

13:49 donc si les lois peuvent être refaites ou appliquées,

13:51 déjà on pourrait avancer, parce que c'est toujours celui qui loue

13:54 et qui veut aider les gens qui ont tort.

13:56 Donc on est dans un monde qui va un peu à l'envers,

13:58 parce que, moi ça me scandalise.

13:59 – Oui, mais d'ailleurs je rejoins complètement Pascal,

14:03 et c'est pour ça que des propriétaires, et je ne les défends pas bien sûr,

14:06 mais se retrouvent complètement à bout,

14:09 parce qu'ils n'ont pas d'échappatoire.

14:11 Ils n'ont pas d'échappatoire, enfin vous avez tous suivi l'actualité,

14:15 d'un propriétaire qui a dû quand même squatter son appartement,

14:17 enfin je veux dire, d'une autre qui a été condamnée

14:22 parce qu'elle a osé récupérer sa maison.

14:25 Mais comment ? Et faites la loi !

14:27 Par contre, elle a quand même un peu avancé, évolué, etc.

14:30 – On ne va pas vite.

14:31 – Mais c'est vraiment un grain de grille, enfin une goutte d'eau,

14:34 enfin je veux dire, il faut avancer.

14:36 – C'est vrai qu'on taxe beaucoup les propriétaires,

14:38 moi j'ai dans ma propre famille un neveu,

14:40 qui a loué comme ça, socialement, à une famille démunie,

14:44 pour vraiment un salaire, un loyer ridicule.

14:47 Ils sont partis non seulement à la cloche de bois,

14:49 mais ils ont arraché toutes les lattes du parquet,

14:51 ils ont fait pour plus de 20 000 euros de dégâts.

14:53 – Alors quand on veut louer un appartement à usage très social,

14:59 c'est préférable de se rapprocher d'un organisme

15:03 comme Humanisme et Habitat ou comme Coalia,

15:05 et puis c'est eux qui vont prendre en charge ces personnes,

15:07 et puis qui vont suivre, et souvent d'ailleurs,

15:09 ils se portent caution pour ces personnes en grande précarité.

15:11 Donc c'est important de se faire accompagner.

15:14 – Oui voilà, il faut se faire accompagner dans ces démarches.

15:16 – Il y a des organismes qui font des logements très sociaux,

15:19 Humanisme et Habitat est une référence, Coalia en a une aussi,

15:22 et bien il ne faut pas avoir peur de les appeler,

15:24 et c'est eux qui vont vous payer le loyer,

15:26 et ensuite se faire payer le loyer par les occupants.

15:29 Donc c'est beaucoup plus rassurant.

15:30 – Et pour ceux qui veulent louer un bien,

15:33 qui ont besoin de louer un bien,

15:34 peut-être sur lequel il y a encore un emprunt,

15:37 quand on déménage, quelle est la procédure à suivre

15:40 pour limiter le risque d'impayer ?

15:43 Parce que ce n'est pas en demandant des cautions ou des chèques,

15:46 je ne suis pas sûre que si le compte n'est pas crédité,

15:48 il n'est pas crédité, le chèque…

15:50 – Alors il faut prendre une assurance de loyer impayé, d'accord ?

15:54 Et puis l'organisme va faire la sélection

15:56 entre les différents candidats qui voudront louer, d'accord ?

16:01 Et puis l'avantage c'est que s'il ne paye pas,

16:02 vous percevez l'assurance, vous serez payé.

16:05 Et puis pour tous ceux qui ont des maisons

16:07 ou des appartements qui sont vacants,

16:09 issus bien souvent de succession,

16:11 et on se rend compte sur le terrain que 95% des biens squatés

16:15 sont des biens issus de succession.

16:17 Madame Dupont décède, la maison est fermée,

16:19 les herbes poussent devant le portail,

16:21 les gens passent, voient que c'est inoccupé,

16:24 et c'est comme ça que se crée le squat.

16:25 C'est bien là, la meilleure façon de sécuriser,

16:28 c'est de mettre une alarme.

16:30 Parce que forcément s'il y a une alarme…

16:31 – M. Pascal quoi !

16:33 – Moi d'entendre être comme ça, ça me choque,

16:35 je me rends des comptes dans le pays dans lequel on vit,

16:37 les gens squat et ils sont invirables.

16:40 On devrait en 24 heures envoyer les flics,

16:42 ils foutent le coin dehors, le bien appartient aux gens.

16:44 Moi ça me scandalise.

16:46 Moi quand j'entends la dame dire "il ne faut pas se faire justice soi-même",

16:48 c'est vrai, il ne faut pas, mais je comprends les gens qui le font.

16:51 Moi ça me met dans des états, les gens se saignent,

16:53 elles veulent léguer quelque chose à ses enfants,

16:54 moi ça me fout dans des états d'entendre des trucs comme ça.

16:57 – Et quand on est obligé de prendre des assurances,

16:58 tous les intermédiaires on se dit "c'est tellement simple

17:00 de traiter le particulier à particulier,

17:02 d'obliger à multiplier les procédures",

17:04 c'est vrai que c'est chiant aussi et en même temps c'est indispensable.

17:06 – Bien sûr, et puis il ne faut pas non plus oublier

17:08 qu'une assurance vous prend entre 4 et quand même 5 % sur votre loyer.

17:13 Après, moi, est-ce que j'ai fait l'erreur de ne pas prendre une GLI ?

17:19 Alors déjà, encore une fois, il faut pouvoir être éligible.

17:23 Et encore une fois, j'ai le droit en tant que propriétaire de me dire

17:28 "ben oui, moi ces gens-là, c'est vrai qu'à l'époque ils m'ont touchée".

17:31 Encore une fois, parce que, comme vous le disiez tout à l'heure,

17:34 ça devient de plus en plus compliqué d'être locataire,

17:37 oui, j'ai estimé avoir le droit de faire un GLI.

17:41 – Vous avez voulu aider un couple, une famille,

17:44 ils vous ont touchée avec leur parcours,

17:48 ils avaient la possibilité, malgré leur revenu, de verser ces 100 euros,

17:53 vous aviez vérifié tout ça avec eux et ils n'ont pas respecté leur engagement,

17:57 ils ont abusé de votre gentillesse.

18:00 – Absolument, donc ils seront expulsés.

18:01 – Donc ils seront expulsés.

18:03 – Absolument, oui, ils seront expulsés.

18:04 – Ils seront expulsés, Yann, vous serez capable de comprendre ce que vous avez signé.

18:07 – Il faut le dire, beaucoup de locataires qui chaque mois payent bien leur loyer

18:11 avec des consultaires qui sont contents.

18:13 – Exactement, comme Maxime par exemple.

18:15 Il en a de la chance, votre propriétaire.

18:17 – Si on dit un cas, et il y en a, nous on ne traite que des problèmes,

18:21 mais ce n'est pas un cas à part, il faut être très vigilant,

18:24 et puis faire attention, et puis se faire entourer

18:26 ou par une assurance ou par un organisme social.

18:29 – C'est ça, il s'en souviendra. Merci beaucoup en tout cas.

18:31 [Musique]

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