Bruno Solo, acteur

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Transcript
00:00 - Alors Bruno Solo, deux ans après le succès de votre livre "Les visiteurs d'Histoire" où vous organisez un dîner chez vous avec
00:06 de grandes figures de l'histoire, et bien là, dans "Le voyageur d'Histoire", vous êtes un peu comme Marty McFly avec sa
00:12 DeLorean, vous voyagez, vous baladez dans le temps et vous allez rencontrer qui vous voulez, c'est ça votre idée de départ ?
00:17 - J'ai fait un casting au départ, j'ai fait un casting des personnes que j'avais envie de rencontrer parce que tous sont liés ou à mon
00:25 histoire personnelle ou familiale ou culturelle ou géographique aussi, comme pour Rabelais avec Meudon,
00:29 puisque j'habite à Meudon, et ou alors intellectuel, à chaque fois j'ai eu envie effectivement et ce travail de
00:37 distribution, de casting, il a été très long
00:39 parce qu'il fallait que les historiens avec qui je travaille ou sur lequel je m'appuie, le travail de documentation, d'archives,
00:44 il fallait qu'il y ait des choses
00:46 intéressantes à dire, qui n'aient pas déjà été redites, qui n'aient pas une sorte de redondance, voilà, et finalement après avoir arrêté au bout de
00:54 six mois mes neuf
00:56 hôtes, et bien je les ai choisis et à chaque fois j'ai tenté d'aller les voir,
01:01 non pas comme dans le premier où il y avait une sorte de convention, où ils arrivaient à la maison, ils s'installaient, on discutait,
01:06 là il fallait que je trouve une justification, on tape pas à la porte de Jacques de Molay ou de
01:12 Hildegarde de Bingen ou de Cléopâtre ou de Rabelais,
01:15 comme ça juste en se présentant, en leur disant "j'adore ce que vous faites et je voudrais discuter avec vous", donc à chaque fois c'est ce
01:20 que vous disiez en exergue de
01:22 l'émission, effectivement à chaque fois j'essaye de les voir pour de bonnes raisons. - Y'a un lien.
01:27 - Eugène Bullard, puisque vous ne savez pas qui c'est, Eugène Bullard c'est un des personnages les plus fabuleux de l'histoire,
01:32 que l'histoire a un petit peu oublié, c'est un homme issu de l'esclavage noir qui a quitté les Etats-Unis,
01:40 le sud raciste des Etats-Unis, pour venir en France, terre de liberté, il est devenu pilote d'avion,
01:46 décoré pendant la seconde guerre mondiale, batteur et patron des plus grandes
01:52 cabarets français de l'avant-guerre, juste avant la première guerre mondiale, des années folles comme on dit,
01:58 ami de Josephine Baker. - Louis Sam Strong.
02:00 - Il a été boxeur, il a été jockey, il a été comédien de théâtre, c'est un homme au destin absolument incroyable et qui a fini
02:08 liftier
02:09 au Chrysler Building
02:11 à New York, un peu dans une misère, un peu oublié, et qui a été réhabilité il y a peu de temps, moi je suis pas quelqu'un qui
02:17 découvre, je suis quelqu'un qui narre l'histoire, qui va à la rencontre de gens qui ont déjà été évoqués,
02:23 mais comme je m'implique dans la rencontre et que je discute avec eux, évidemment ça donne une
02:28 vision un peu transversale et un peu différente d'un simple travail universitaire.
02:31 - Et son histoire vous a touché aussi parce que donc il était batteur, vous avez longtemps hésité entre devenir batteur ou acteur,
02:38 vous auriez aimé être bacteur, évidemment, on vous appelait "tape dure" c'est ça ?
02:42 - Oui, enfin ça c'est pour le...
02:44 Je jouais dans un groupe qui s'appelait "Mozart Fucker"
02:46 - C'est trop l'hymne !
02:48 - Non je l'ai inventé pour le livre.
02:50 Mon groupe s'appelait "Paradox" c'était un nom de la con, mais j'étais tape dure, j'étais un batteur de rock, et là évidemment je
02:57 viens dans son cabaret de jazz, je lui demande, c'était un argument tout trouvé,
03:01 pour qu'il puisse me recevoir, je lui demande s'il veut pas me donner des cours de batterie de jazz,
03:05 le rock n'ayant pas été inventé, je me situe toujours dans le contexte de l'époque, c'est-à-dire je suis pas quelqu'un qui avoue voyager dans le temps,
03:11 je suis quelqu'un qui intervient dans leur présent et dans leur réalité avec mes connaissances du futur.
03:18 Evidemment, ce qui m'aide à faire haï la narration et à me mettre dans leur moment.
03:23 - Et alors votre voyage commence par celle que vous appelez "l'icône féminine la plus illustre de l'histoire de l'humanité"
03:29 Cléopâtre, le monde entier la connaît, pourtant elle a jamais eu droit à sa biographie, ce qui complique un petit peu le travail de l'historien,
03:35 mais permet aussi de laisser une plus grande place à l'imagination, et alors vous imaginez des dialogues que vous auriez eus
03:41 avec ces personnages, donc là vous arrivez dans le palais de Cléopâtre, vous poussez une porte, certi d'or, et la délèce elle est là en face de vous,
03:49 elle vous dit "qui va là ?" et vous écrivez "cette voix est la plus séduisante des mélodies que j'ai jamais entendues",
03:55 mais vous lui répondez "pardon madame, je cherchais les toilettes".
03:59 Franchement ça valait le coup de faire le voyage pour ça.
04:02 - Alors effectivement j'essaie toujours de faire une introduction à mes personnages qui soit un peu drôle, un peu distancié,
04:09 parce que voilà c'est aussi mon ADN de ne pas mettre trop de solennité dans les rencontres que je fais,
04:15 même si après ce que je dis est établi, documenté, sérieux, archivé, enfin voilà c'est un travail de longue haleine entre le moment où je fais le casting,
04:24 le moment où je travaille avec le matériau que m'amènent les historiens,
04:28 et le moment où le livre sort, il se passe environ deux ans, deux ans et demi quand même.
04:32 Donc c'est un long travail, mais j'essaie effectivement de m'impliquer personnellement avec la Comtesse de Ségur,
04:38 je raconte aussi comment je l'ai découvert de manière un peu surprenante.
04:40 - On en parlait tout à l'heure.
04:41 - Et avec elle, effectivement, je me perds comme une sorte d'esclave qui serait perdue dans son palais, qui demande son chemin,
04:48 et parce que je l'intrigue, et parce que c'est une déesse, elle me pose des questions et je commence à remonter le canevas de son existence
04:56 si incroyable, si bouleversante, de cette grande femme politique qui a été rabrouée, brocardée à son époque,
05:03 et pour lequel même Suétone, dont je parle dans le deuxième chapitre, a dit beaucoup de mal,
05:08 parce qu'elle était l'incarnation de la manipulatrice dans l'esprit de beaucoup de Romains,
05:12 alors qu'en fait elle était une femme très patriote, très intelligente, parfois machiavélique, c'est vrai,
05:18 mais en fait qui s'est toujours battue pour son peuple et ses idées.
05:20 - Et on va continuer à parler de tous ces personnages que vous croisez dans ce livre, Bruno Solo,
05:24 vous êtes notre invité jusqu'à 11h, et dans deux minutes, on va dresser votre portrait sonore.
05:28 - Thomas Hill sur Europe 1.