L'édito de Gauthier Le Bret : «Jean-Luc Mélenchon : un danger pour 71% des Français»

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Dans son édito du 03/11/2023, Gauthier Le Bret revient sur le fait que Jean-Luc Mélenchon soit un danger pour 71% des Français. 
Transcript
00:00 71% des Français, pour être très précis, estiment que Jean-Luc Mélenchon est un danger pour la République.
00:06 28% que non. C'est sans doute ce second chiffre qui est intéressant.
00:10 Il a fait 22% à la présidentielle. Au moins une partie de ce bloc ne l'a pas quitté.
00:15 Et encore là, il ne faut pas trop vite céder à la théorie du suicide politique.
00:19 Il baisse dans les sondages, c'est vrai, mais il ne s'effondre pas.
00:22 Il compte en fait sur un solide vote communautaire et ensuite, pourquoi pas, un vote utile à gauche.
00:28 Ce qu'il a fait en 2022, c'est moins certain qu'il le ferait en 2027 s'il était candidat.
00:32 Vous allez le voir dans un instant. Ce qui est sûr, c'est que c'est un bon candidat.
00:35 Ça a été en tout cas un bon candidat de premier tour. C'est un très mauvais candidat de second tour.
00:41 Il serait incapable de rassembler.
00:43 Bon, à droite, dans tous les partis, vous vous doutez, il y a plus de 80% des sympathisants qui le trouvent dangereux.
00:47 Ce n'est pas une surprise. Ce n'est pas très intéressant.
00:48 Non, ce qui est intéressant, c'est à gauche, 8% seulement à la France insoumise.
00:52 Donc, il plaît encore à ses propres sympathisants. Mais après, vous le voyez, 67% aux partis socialistes,
00:59 67% à Europe Écologie Les Verts, quasiment 7 sympathisants sur 10 pour ces deux partis.
01:06 On voit que Jean-Luc Mélenchon est devenu en fait le pire ennemi de la NUPES et de cette alliance de gauche.
01:11 Certains à gauche, justement, commencent à faire le constat que Mélenchon n'est plus forcément celui qui peut rassembler.
01:17 Oui, et pas n'importe qui. Les Français ne le connaissent pas. Il s'appelle Pierre Jouvet.
01:20 Il est du parti socialiste, mais c'est lui qui a négocié au nom du PS l'alliance NUPES.
01:26 Et il est ce matin dans les colonnes du Figaro et il explique que Jean-Luc Mélenchon apparaît comme plus effrayant que Marine Le Pen.
01:34 Vous voyez cette première déclaration. J'ai deux extraits à vous montrer.
01:36 Considérez-vous, Jean-Luc Mélenchon, comme un problème pour la NUPES ?
01:39 En tout cas, il n'apparaît pas aujourd'hui comme une solution.
01:42 À vrai dire, Jean-Luc Mélenchon et les siens devraient répondre à cette question.
01:45 Sont-ils prêts à dire que leur objectif est, comme nous, d'avoir une candidature commune de la gauche et des écologistes en 2027
01:51 et de l'emporter face à la droite et l'extrême droite ?
01:53 Et donc, sont-ils prêts à s'inscrire dans un processus collectif de désignation pour y parvenir,
01:58 si à l'inverse, ils sont dans une stratégie personnelle pour la présidentielle qu'ils l'assument ?
02:03 Et donc, deuxième extrait, il dit effectivement que Jean-Luc Mélenchon est plus effrayant que Marine Le Pen.
02:06 Et il se base sur des sondages pour dire cela. On l'a vu en début de semaine.
02:10 C'est lui qui est jugé comme le plus repoussant, comme personnalité politique, le plus rejeté.
02:15 Et aujourd'hui, la France insoumise apparaît comme plus dangereuse que le Rassemblement national.
02:19 La réalité, dit-il, c'est qu'aujourd'hui, Jean-Luc Mélenchon apparaît comme une personnalité plus effrayante que Marine Le Pen.
02:25 D'ailleurs, s'il y avait une qualification de Jean-Luc Mélenchon au second tour face à elle,
02:29 le risque qu'il perde serait immense, majoritaire, disons-le,
02:32 quand un responsable de gauche parvient à susciter ce niveau de rejet.
02:35 Référence donc au sondage de cette semaine où c'est la personnalité politique à 62% la plus rejetée par les Français, de crainte, d'inquiétude.
02:43 Il doit s'interroger. Visiblement, ce n'est pas ce que fait Jean-Luc Mélenchon en ce moment.
02:46 Le problème pour la gauche, Gauthier, c'est que personne n'émerge pour le remplacer.
02:49 Ah ben ça, c'est très frappant, effectivement.
02:50 Certains auraient pu profiter de ces outrances, de ce cordon sanitaire
02:54 qui est en train de se former autour de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise pour émerger.
02:58 Eh bien, ce n'est pas le cas. Certains s'opposent à lui, mais de manière très, très timide.
03:02 On pense notamment à Olivier Faure, le patron du PS.
03:05 Le PC suspend sa participation à la NUPES, mais ne la quitte pas.
03:09 Le PS, pareil, ils font un moratoire, mais ne claquent pas la porte.
03:12 Personne n'ose véritablement l'affronter les yeux dans les yeux.
03:15 C'est ce qui provoque la colère de l'ancien député et ancien ami de Jean-Luc Mélenchon.
03:20 Julien Dray, il était hier chez Laurence Ferrari.
03:23 C'est si on n'affronte pas Mélenchon, alors il gagnera.
03:26 Et il y a une partie de la classe politique, et y compris à gauche, je m'excuse.
03:29 Alors vous parlez du PS.
03:31 Du parti socialiste, mais même au sein, je vois bien les déclarations au début du 7 octobre
03:36 d'un certain nombre de dirigeants, de M. Ruffin, qui était plutôt d'une clarté absolue,
03:40 mais qui commence maintenant à se poser des questions.
03:43 La gauche doit comprendre que si elle n'affronte pas Mélenchon,
03:46 elle va disparaître au profit d'un sectaire dangereux.
03:50 Voilà, comme ça a été le cas auparavant.
03:52 Et donc, quand on est de gauche, maintenant, il faut l'affronter politiquement.
03:55 Et je vous le dis honnêtement, si personne ne le fait, moi, je vais m'en charger.
03:59 Il est vrai qu'il est révélé il y a quelques jours, sur le même plateau de Laurence Ferrari,
04:02 que Jean-Luc Mélenchon l'avait contacté il y a plusieurs mois pour lui demander
04:05 de le réconcilier avec la communauté juive de France.
04:08 Depuis, il a fait un autre choix, Jean-Luc Mélenchon,
04:10 celui de ne pas qualifier le Hamas de groupe terroriste.
04:13 (Générique)

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