L'édito de Gauthier Le Bret : «Jean-Luc Mélenchon : un «handicap» pour la gauche»
Dans son édito du 14/05/2024, Gauthier Le Bret revient sur l'image actuelle de Jean-Luc Mélenchon aux yeux des Français, jugé notamment comme «loin des préoccupations actuelles des Français».
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00:00 6h53, la politique avec vous, Gautier Lebret. Jean-Luc Mélenchon est un handicap pour la France insoumise.
00:06 La nupèce et le retour de la gauche au pouvoir, c'est le sentiment de plus de 7 Français sur 10, selon un sondage de l'institut IFOP.
00:13 Gautier, l'image du leader insoumis s'est considérablement dégradée.
00:18 Considérablement. Les Français sont extrêmement sévères avec Jean-Luc Mélenchon depuis sa dernière présidentielle en 2022.
00:25 Vous l'avez dit, Romain, les Français jugent que le leader insoumis est un handicap à la fois pour son parti LFI à 76%,
00:33 pour la nupèce, l'alliance de gauche à 79%, et enfin, pour permettre, ce qui est quand même important,
00:39 ce qui devrait quand même être l'ambition d'un parti politique et d'une formation comme la nupèce, c'est-à-dire revenir au pouvoir,
00:45 eh bien Jean-Luc Mélenchon serait un obstacle pour revenir au pouvoir quand on est de gauche à 80% des sondages.
00:51 C'est tous les Français qui s'expriment dans ce sondage.
00:54 Ensuite, ce qui est intéressant, évidemment, c'est la manière dont il est perçu par les Français.
00:58 Il est jugé dépassé à 66%, inquiétant à 61%, et alors loin des préoccupations des Français,
01:06 car seul 31%, le juge proche de leurs préoccupations, il perd 22%.
01:13 Il ne parle que de Gaza, donc, s'il vous plaît, il ne parle plus du pouvoir d'achat, de la vie quotidienne.
01:17 Et les Colombes, aujourd'hui, on a bien vu avec cette histoire derrière les Restos du Cœur,
01:20 elles sont au meeting de Marine Le Pen et pas au meeting de Jean-Luc Mélenchon.
01:23 Donc, il est jugé à seulement 31%, proche des préoccupations des Français.
01:28 Il perd 22 points en deux ans.
01:32 Attaché aux valeurs démocratiques, seulement 28% pour les Français.
01:35 Là aussi, il perd 21 points, capable de rassembler les Français.
01:39 22% seulement, il perd 18 points.
01:41 Et tout est comme ça, son image se dégrade considérablement.
01:44 Enfin, et c'est quand même important, seul un Français sur cinq
01:48 souhaite voir Jean-Luc Mélenchon une nouvelle fois candidat à la présidentielle.
01:52 Il est source de division à gauche.
01:54 Voilà, alors pourquoi les Français disent cela ?
01:56 Évidemment, ça ne sort pas de nulle part.
01:58 À la France Insoumise, il est source de division avec Raquel Garido, avec Alexis Corbière,
02:03 avec Clémentine Autain, avec François Ruffin.
02:05 Ils ont affiché leur désaccord à différents moments, sur l'affaire Katnins,
02:09 au moment de la bordélisation de l'Assemblée nationale, au moment de la réforme des retraites.
02:13 Évidemment, sur le Hamas, qui ne serait pas un groupe terroriste pour Jean-Luc Mélenchon.
02:17 Et ces frondeurs, quelque part, on les entend moins,
02:20 notamment pendant cette campagne des Européennes.
02:22 La faute à qui ?
02:23 À Rima Hassan, notamment, qui capte tout l'espace et qui fait même de l'ombre,
02:27 à la tête de liste, Manon Aubry.
02:29 Elle a été imposée par qui, Rima Hassan ?
02:30 Tiens, par Jean-Luc Mélenchon, avec pour conséquence de faire, je vous le disais,
02:34 de Gaza le sujet unique de ces Européennes.
02:38 Et tant pis, encore une fois, pour les classes populaires et pour les autres sujets.
02:42 Alors, pour la NUPES, Mélenchon est responsable, là aussi, de son éclatement,
02:46 de son implosion, avec son refus d'appeler au calme, notamment pendant les émeutes.
02:51 Et puis, évidemment, ses prises de position toujours plus outrancières depuis le 7 octobre.
02:55 Il a encore critiqué de manière très véhémente le député PS Jérôme Getsch,
02:58 qu'il accuse d'être responsable de l'annulation de sa conférence à l'Université de Lille.
03:04 Et enfin, un handicap pour revenir au pouvoir quand on est de gauche.
03:07 C'est certain, il n'incarne pas du tout une gauche de gouvernement
03:12 proche de la social-démocratie, comme on a pu connaître avec François Hollande
03:15 ou François Mitterrand.
03:17 Jean-Luc Mélenchon, il cherche vraiment le pouvoir, Gauthier ?
03:19 On est en droit de se poser la question, franchement.
03:22 Il est dans une stratégie de telle polarisation, aux extrêmes, de clivage.
03:26 C'est la stratégie du premier tour, de cliver pour rassembler son camp.
03:31 Mais après, il faut rassembler plus de 50 % de la population.
03:35 Et franchement, ça semble impossible, même avec Marine Le Pen en face,
03:39 sauf énorme surprise. Alors, quelle est sa stratégie ?
03:41 Sa stratégie, par contre, c'est d'arriver au second tour face à Marine Le Pen,
03:44 d'aller chercher les fameuses 400 000 voix manquantes,
03:47 et d'aller les chercher où ? D'aller les chercher dans les cités.
03:50 Et puis, son pari à Jean-Luc Mélenchon, c'est de dire qu'il redeviendra
03:54 l'homme fort à gauche et que les autres électeurs de gauche
03:57 revoteront pour lui, en se bouchant le nez, peut-être,
03:59 mais ils voteront quand même pour lui, parce que l'électeur de gauche,
04:02 il est comme tout le monde, il a envie de gagner.
04:03 Et d'ailleurs, il ne faut pas prendre pour argent comptant ce qui va se passer
04:06 le 9 juin, parce qu'il y a cinq ans, Yannick Jadot était l'homme fort à gauche.
04:09 Il était arrivé troisième de l'élection, premier homme à gauche.
04:12 Deux ans plus tard, il fait moins de 5% à la présidentielle.
04:15 Donc, l'objectif de Mélenchon, c'est de se retrouver face à Marine Le Pen
04:19 au second tour et après, ça sera lui ou le chaos.
04:21 Donc, ça sera le chaos.
04:23 [Musique]
04:26 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]