Dans son édito du 07/12/2023, Gauthier Le Bret revient sur la sortie polémique du président du Sénat, Gérard Larcher, sur le patron de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.
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00:00 Absolument. Alors au préalable,
00:01 à fin utile romain,
00:03 c'est pas bien de dire des gros mots.
00:04 On ne doit pas dire "ferme ta gueule"
00:06 comme nos parents nous l'ont appris.
00:08 Surtout quand on est président du Sénat
00:10 et le deuxième personnage de l'État,
00:12 ça donne une mauvaise image du débat public,
00:14 même si c'est un cri du cœur de Gérard Larcher
00:17 et que sans doute, sans doute de nombreux Français
00:20 doivent s'exprimer comme le président du Sénat,
00:23 mais chez eux, pas dans les médias.
00:24 Donc, c'est pas bien.
00:26 Alors vous imaginez,
00:27 les Insoumis sont scandalisés depuis 24 heures.
00:29 On les comprend face à ce dérapage indigne
00:31 du président du Sénat.
00:33 Eux qui ne dérapent jamais,
00:34 n'insultent personne,
00:36 se conduisent toujours formidablement bien,
00:39 y compris quand ils sont perquisitionnés.
00:41 Ils ne crient pas sur les policiers,
00:43 ne crient pas "la République, c'est moi",
00:45 n'ont pas été condamnés pour rébellion.
00:47 Bon, j'arrête avec l'ironie
00:48 parce que les Insoumis qui jouent aux indignés,
00:50 ça va deux secondes.
00:51 Thomas Porte, sans que cela ne gêne personne,
00:53 le président du Sénat est venu ce matin
00:55 sur RTL insulter Jean-Luc Mélenchon.
00:58 La caste médiatique va garder son silence.
01:00 "Coucou, c'est nous".
01:01 Et les tweets indignés vont rester dans la partie brouillon.
01:04 "On vous voit".
01:05 Alors Thomas Porte, nous aussi on le voit.
01:07 L'homme qui a mis son pied sur un ballon
01:09 à l'effigie d'Olivier Dussopt.
01:11 Un simulacre de décapitation.
01:13 Et il vient faire la leçon.
01:14 Il a d'ailleurs été exclu de l'Assemblée nationale
01:17 pour tumulte.
01:18 Hugo Bernalicis, autre député LFI.
01:20 "Quand la bourgeoisie nous insulte,
01:22 le système politico-médiatique applaudit".
01:24 Ce "ta gueule" est révélateur de la supercherie.
01:27 On ne lâche rien et on continuera de gueuler si besoin.
01:30 Bah oui, il gueule, Hugo Bernalicis.
01:32 La semaine dernière, il perdait ses nerfs en commission
01:35 et il s'est mis à hurler sur tout le monde.
01:37 Pareil, il a été sanctionné à l'Assemblée.
01:39 Et alors le pire, celui qui ose tout.
01:41 Je ne parle même pas d'Adrien Quatennens
01:42 qui devrait se résoudre au silence
01:44 depuis sa condamnation pour violences conjugales.
01:46 Non, je parle de Manuel Bompard
01:48 qui compare Gérard Larcher à Jean-Marie Le Pen
01:51 parce que c'est...
01:52 Alors ça c'est autre scène.
01:52 Voilà, vous voyez le tweet.
01:53 Après avoir manifesté avec des antisémites.
01:55 Donc là, il parle de la manifestation
01:56 contre l'antisémitisme, justement.
01:58 Gérard Larcher reprend les mots de Jean-Marie Le Pen.
02:01 La droite républicaine est morte.
02:03 Alors, parce qu'on fait souvent la comparaison
02:05 entre Jean-Marie Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
02:07 Voilà, il fallait oser.
02:08 Car qui est le nouveau Jean-Marie Le Pen ?
02:10 Celui qui dit "ferme ta gueule" comme Gérard Larcher
02:12 ou celui qui s'en prend tour à tour
02:14 à Yael Brun-Pivet qui camprait à Tel Aviv
02:16 pour reprendre les mots de Jean-Luc Mélenchon ?
02:18 À Patrick Drahi, patron d'Altice ?
02:20 À Jonathan Arfi, patron du CRIF ?
02:22 À Rutel Kriev, sous protection policière de Puy ?
02:25 Tous de la communauté juive, tous cibles de Jean-Luc Mélenchon.
02:28 Jean-Marie Le Pen a fait la même chose
02:30 dans un meeting dans les années 80
02:31 avec notamment Jean-Pierre Elkabache et Yvan Levaille.
02:33 Il a été condamné pour antisémitisme insidieux.
02:36 Que Manuel Bompard fasse très attention à cette comparaison
02:39 car elle lui reviendra toujours en boomerang.
02:42 Et ce "ferme ta gueule" de Gérard Larcher
02:43 arrive après de nombreux dérapages des Insoumis.
02:45 Oui, alors il faut juste rappeler
02:46 après quoi effectivement intervient ce "ferme ta gueule".
02:48 Après la bordélisation de l'Assemblée
02:50 et l'outrance permanente.
02:51 J'ai parlé de Thomas Porte tout à l'heure
02:53 au moment de la réforme des retraites.
02:54 Après le refus d'appeler au calme pendant les émeutes.
02:57 Je rappelle la police tue de Jean-Luc Mélenchon.
02:59 L'amalgame des amalgames.
03:00 Le refus évidemment de qualifier le Hamas de terroriste.
03:04 Et puis j'avais oublié une condamnation,
03:05 une autre condamnation de Jean-Luc Mélenchon
03:07 pour injure publique après avoir traité des journalistes d'abrutis.
03:11 Bref, pour reprendre une image,
03:13 les Insoumis qui donnent des leçons de maintien à Gérard Larcher,
03:17 c'est un peu comme si le camembert disait "tu pues" au Roquefort.
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