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M. Siriki Sangaré PDG d'OPES HOLDING donne plus de détails sur les logements réseaux en Côte d'Ivoire...
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Logements sociaux en Côte d'Ivoire

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Transcription
00:00 Le déficit en logements en Côte d'Ivoire se chiffre à 600 000 logements par an.
00:04 Pour juguler ce problème, le gouvernement lance en 2012 les logements sociaux
00:09 avec pour objectif 60 000 logements à construire.
00:12 Aujourd'hui encore, le problème du logement se pose avec acuité en Côte d'Ivoire.
00:16 Pour analyser la situation, nous avons l'honneur de recevoir pour vous
00:19 M. Seriki Sangaré, président de OPES Holding,
00:21 président de la Chambre nationale des promoteurs et constructeurs agréés,
00:25 président de la Fédération des promoteurs immobiliers de l'Afrique de l'Ouest.
00:29 Bonjour président.
00:33 Bonjour à vous.
00:34 Alors à cette présentation, il faut ajouter également que vous êtes le président
00:37 du comité d'organisation du Forum international du logement social, économique et de standing.
00:42 La quatrième édition s'est tenue en juin dernier.
00:44 Est-ce qu'on peut faire le bilan justement de ces quatre éditions ?
00:47 Merci, je pense que quand on parle de logement, il faut bien entendu parler de regroupement.
00:52 C'est dans ce sens que nous avons vraiment voulu travailler avec tous les partenaires
00:56 qui sont liés à la chaîne de production.
00:57 C'est dans ce sens que nous sommes la quatrième édition du Filos qui s'est tenue en juin
01:02 et il y a eu beaucoup d'engouement parce que les problèmes qui se sont rencontrés
01:06 depuis la mise en phase 1 du programme présidentiel du logement social, économique et standing.
01:12 Donc il fallait se retrouver en tant que professionnels, retrouver les institutionnels
01:17 et retrouver aussi les acteurs privés pour pouvoir trouver des solutions.
01:20 Et les solutions, on les sait tous, tournent autour de la sécurisation du foncier,
01:25 de la structuration des financements et bien étendu la part de l'État
01:28 qui est la commercialisation du logement social aussi,
01:32 la mise en place d'une fiscalité attrayante.
01:34 Donc on a essayé de travailler justement avec l'État pour parler d'exonération,
01:39 pour essayer de réduire, tant bien qu'il y ait mal de déficit,
01:42 qui se chiffre à 600 000 de façon conjoncturelle et à 60 000 de façon structurelle.
01:47 Donc avec nos partenaires extérieurs, nous avons pu travailler sur les mécanismes de financement,
01:53 la structuration, on a trouvé des moyens de faire comprendre à nos autorités
01:58 qu'aujourd'hui ce programme ne peut pas être un programme essentiellement privé.
02:05 Il faut que l'État joue essentiellement un rôle très important.
02:09 La cible qui est en face, c'est une cible qui a 80% dans le secteur informel.
02:13 Donc il faut mettre des lévis en place de sorte que la commercialisation puisse se faire de façon fluide.
02:19 Ceux qui ne sont pas bancarisables, qui ne sont pas bancarisés,
02:21 doivent être accompagnés par l'État par la mise en place d'un fonds de garantie.
02:26 Puis on s'est rendu compte aussi que les banques commerciales que nous avons aujourd'hui
02:30 n'ont pas la capacité de suivre ce programme-là.
02:33 Donc il faut faire appel à des banques de développement pour pouvoir rassurer vraiment les investisseurs.
02:38 Quand on parle de logement, il y a deux choses qu'il faut voir.
02:41 Il y a le logement standing et le gros problème c'est le logement social.
02:44 Et le logement social, la cible, ce sont les personnes qui n'ont pas des revenus
02:48 suffisamment élevés pour pouvoir s'acquérir de logement.
02:51 Quel bilan pouvons-nous faire justement de ce programme de logement social
02:54 lancé en 2012 comme on l'a annoncé avec 60 000 logements ?
02:58 Une deuxième phase a été également annoncée par le gouvernement.
03:01 Le programme de logement socio-économique et standing, c'est un programme qui existe.
03:04 Il y a des efforts qui sont faits de part et d'autre,
03:06 tant du côté institutionnel que du côté privé.
03:09 Nous essayons de mettre ensemble une synergie pour pouvoir satisfaire le besoin.
03:12 Malheureusement, il y a eu beaucoup de choses qui n'ont pas fonctionné
03:15 et nous avons un retard considérable aujourd'hui.
03:20 L'État s'attend à ce qu'il y ait une première phase de 60 000 logements.
03:24 Ce qui n'a pas été fait bien évidemment parce qu'il y a eu un certain nombre de problèmes
03:28 qui sont liés surtout à la structuration du financement.
03:32 Pour la deuxième phase, est-ce que ces problèmes ont été...
03:34 C'est pour ça d'ailleurs que nous avons jusqu'à présent réalisé au-dessus de 40 000 logements.
03:38 Vous savez, le plus difficile ce n'est pas de faire une erreur,
03:41 c'est de persévérer dans l'erreur.
03:43 Donc on s'est compris, on a essayé d'expliquer.
03:47 Et je pense que les réformes ont été faites dans ce sens-là
03:50 pour pouvoir aller justement vers une deuxième phase
03:53 de 150 000 logements à suivre cinq années à venir.
03:55 Le plus difficile, c'était d'abord le risque de performance.
03:58 Parlons des réformes, président.
03:59 Quels sont les points essentiels qui ont été mis sur la table
04:02 pour justement régler les problèmes qui ont eu lieu lors de la première phase ?
04:06 Les réformes ont porté essentiellement sur le foncier qui est la base.
04:10 Les banques ont besoin d'avoir une garantie d'abord hypothécaire.
04:14 Si le foncier n'est pas sécurisé, aucun investisseur n'est sécurisé.
04:18 Vous comprenez que même produire 1 000 logements, ça devient un problème.
04:21 Parce que les garanties hypothécaires, c'est ce qui permet de faire la production en masse.
04:24 Donc les premières réformes ont été faites dans ce sens-là.
04:27 Et le deuxième point, évidemment, tout ce qui est fiscalité,
04:30 tout ce qui est exonération fiscale, il y a eu des réformes qui ont été prises dans ce sens-là.
04:35 Et nous avons travaillé essentiellement sur la commercialisation.
04:37 Et le plus difficile pour les banques, c'est comment dénouer l'opération qui a commencé.
04:41 On prend le logement certes, il faut une contrepartie.
04:43 Quelle est la contrepartie ?
04:44 En matière de logement, ce qui est la contrepartie pour nous, ça doit être l'État.
04:48 Ça doit être des personnes qui sont soutenues par l'État.
04:52 Vous savez qu'être propriétaire d'un logement,
04:56 ce n'est pas permis à tout le monde dans un premier temps.
04:59 Donc l'État doit pouvoir créer un patrimoine, faire de l'allocation simple.
05:03 Le tout, c'est d'être logé décemment.
05:04 Et puis, dans une deuxième phase, permettre aussi de faire de l'allocation en vente.
05:08 Ou même, c'est la possibilité de faire des achats directs.
05:11 Sauf que dans notre cas, et dans nos différents pays subsahariens,
05:14 le gros problème, c'est que le taux de bancarisation n'excède pas 20%.
05:18 Donc l'État doit soutenir ceux qui sont dans les 80% qui ont en réalité besoin de logement.
05:23 Et même ceux qui sont bancarisés, qui n'ont pas le SMIC qui permet d'avoir accès au logement.
05:28 Donc il faut faire des logements dont le loyer ne dépasse pas 25 000.
05:31 Vous savez que c'est très difficile.
05:33 Donc c'est pour dire que le rôle que nous jouons,
05:35 le rôle que l'État doit jouer, c'est de pouvoir loger les gens décemment.
05:39 Alors Président, on est en plein sur cette question.
05:42 Les principaux défis justement liés au financement du logement social
05:45 ramenaient à la Côte d'Ivoire.
05:46 Qu'est-ce qui est possible de faire en ce moment en Côte d'Ivoire ?
05:49 Est-ce qu'il y a la possibilité de revenir à l'époque de Foué-Boigny avec les locations en vente ?
05:53 Qu'est-ce qui bloque au niveau du financement ?
05:54 En Côte d'Ivoire, ce qui bloque au niveau du financement,
05:56 c'est qu'on a tendance à tous aller vers les banques commerciales.
05:59 Et nos banques de l'habitat, même dans nos régions,
06:01 ce sont des banques qui sont des banques statut commerciales.
06:04 Et ces banques commerciales ont des contraintes vis-à-vis de nos banques centrales.
06:07 Elles ne peuvent pas suivre les productions de logements.
06:09 Ça c'est un. Il faut que nous puissions permettre à nos banques de l'habitat
06:13 pour que ces banques-là aient un statut de banque de développement.
06:15 Ces programmes de logements sociaux, ce sont des programmes de développement.
06:19 Donc ce sont des banques de développement qui peuvent suivre.
06:21 Aujourd'hui, tant que nous ne développons pas notre programme
06:25 autour des banques de développement, ça ne va pas marcher.
06:27 Ça c'est un. Et deux, ça c'est ce qui concerne la production
06:30 avec des taux qui doivent être très intéressants sur une période
06:33 vraiment allant jusqu'à 25 ans. C'est ça qui est le plus important.
06:36 Et maintenant il y a les accuereurs.
06:38 Les accuereurs peuvent être financés,
06:40 sauf qu'on n'a pas suffisamment de ressources pour le faire.
06:43 Donc il y a des refinancements qui se font à l'international.
06:46 Donc, il faut absolument que nos crédits hypothécaires puissent être développés.
06:51 Aujourd'hui, les prêts hypothécaires ne dépassent même pas 3%.
06:54 Si vous allez dans les autres pays, en Europe et tout ça,
06:56 vous avez des taux d'accuereurs qui sont souvent moins que 0%.
06:58 C'est 1%, 2% en France quand vous n'allez pas acheter un logement.
07:01 Tout simplement pourquoi ? Parce que les banques ont un risque.
07:03 Et le risque impacte négativement sur le taux de crédit.
07:06 Quelles sont les pistes de solution ?
07:08 Les pistes de solution, justement, c'est qu'il faut travailler avec les propriétaires terriens,
07:12 travailler avec tout le monde et mettre un système de cadastre viable et fiable.
07:16 Immatriculer vraiment systématiquement toutes les terres,
07:19 c'est vrai que ça demande beaucoup d'efforts, beaucoup d'argent
07:22 et beaucoup de volonté de part et d'autre.
07:24 Il n'y a pas qu'un État. Il est très important de créer un comité de gestion du foncier,
07:29 un vrai comité de gestion du foncier et travailler sur l'immatriculation des terres avec les professionnels.
07:35 Alors, au-delà du financement, il y a le problème de la réglementation.
07:38 La réglementation adaptée justement à la construction des logements abordables.
07:42 Est-ce que cette réglementation en vigueur en Côte d'Ivoire facilite les choses ?
07:46 Le ministère a mis en place un système de réglementation
07:49 qui permet à chacun de travailler dans les normes.
07:52 Ce qui est très intéressant, c'est que si on travaille normalement, on a moins de problèmes.
07:56 Si on ne travaille pas normalement, on se retrouve faisant des problèmes.
07:58 On dit chez nous que le radin dépense deux fois.
08:00 Le logement n'est que l'aboutissement de tout un processus.
08:04 Il y a les études qu'il faut faire.
08:05 L'ingénieur VRD doit faire les études pour voir les canalisations, les assainissements.
08:09 Entre-temps, l'urbanisme va faire son plan d'urbanisme.
08:12 Les ingénieurs vont faire tout le travail du contrôle.
08:15 Les architectes vont travailler.
08:16 Nous sommes en maître d'ouvrage.
08:18 Il y a les maîtres d'oeuvre qui travaillent pour toutes les études.
08:20 Si ce n'est pas bien réalisé, on peut sortir le logement après à des inondations.
08:24 Il y a dans le cas des immeubles qui s'écroulent.
08:27 Le ministère a mis en place un programme pour agréer les programmes.
08:31 Il faut être promoteur d'abord pour pouvoir agréer et exercer la profession.
08:35 Mais au-delà de ça, il faut avoir pour chaque programme un agréement.
08:39 Cela permet de surveiller et de suivre tout ça.
08:42 Je pense que c'est une très bonne chose.
08:43 Le logement social a une caractéristique sociale.
08:46 Mais les gens doivent bien vivre.
08:48 Il ne faut pas créer des ghettos.
08:50 Il faut créer des environnements qui sont quand même sages.
08:51 Justement, parlant de ghetto aujourd'hui, avec la démographie galopante
08:55 et l'anarchie qui s'installe dans nos villes,
08:58 la problématique des villes nouvelles se pose avec acuité également en Côte d'Ivoire.
09:02 Quel est justement votre regard sur cette question ?
09:04 C'est de penser à des villes durables
09:07 qui permettent à tout le monde d'être dans un écosystème favorable.
09:11 Donc, il y a des commodités, il y a le respect des normes,
09:14 il y a le respect de l'environnement, il y a aussi du civisme.
09:17 Or, quand nous nous retrouvons aujourd'hui dans nos petits programmes
09:21 de trois logements, cinq logements, six logements, de façon anarchique,
09:25 il y a d'abord l'étalement de la ville.
09:27 Ça coûte très cher à l'État.
09:28 L'État doit financer la VRD primaire.
09:31 Ça ne sert à rien de faire un programme immobilier de 50 logements
09:34 dans un endroit très loin où il n'y a pas d'accès.
09:36 Parce que quand on parle de ville, il y a l'eau, il y a l'électricité,
09:39 et ainsi de suite, il y a des commodités.
09:41 Ce qu'on appelle la VRD ?
09:42 La VRD primaire.
09:43 Et ça coûte très cher à l'État quand on étale les villes.
09:46 Donc, il faut créer des villes à hauteur et qui fonctionnent.
09:49 Or, quand on pense à une ville, on prévoit déjà tout ça.
09:52 On prévoit la structuration des routes.
09:54 On prévoit l'assainissement, comment ça va se passer.
09:56 On prévoit le culte.
09:58 On prévoit la mobilité.
09:59 On prévoit un centre commercial, ainsi de suite.
10:02 Et on prévoit tout ce qui va avec la ville.
10:03 Et c'est ça qui est pour moi très important.
10:06 Alors, président, on termine sur cette question.
10:08 Les Ivoiriens se plaignent toujours des promoteurs immobiliers.
10:12 Les coûts des logements sont encore exorbitants.
10:15 Est-ce qu'il y a de l'espoir ?
10:16 Quelles sont les perspectives ?
10:17 Le bâtiment, l'immobilier, c'est tout un écosystème.
10:20 Si les matériaux de construction sont chers,
10:21 bien évidemment, ça va se répercuter sur les coûts.
10:24 Donc, vous savez, vous entendez très souvent
10:26 quand le bâtiment va, tout va.
10:27 Ça veut dire que tout se retrouve dans le bâtiment.
10:29 Vous avez du fer, vous avez du ciment, vous avez tout.
10:31 Alors donc, quand on arrive à ce stade-là,
10:33 dire que les logements coûtent plus cher aujourd'hui,
10:36 je dis non parce que c'est en fonction de la vie
10:39 que nous menons aujourd'hui.
10:40 Mais un effort est évidemment fait au niveau de l'État,
10:42 surtout quand je n'ai pas de logement social.
10:44 L'État a plafonné les prix des logements sociaux
10:47 à 12,5 millions et des logements économiques à 23 millions.
10:51 Quand on parle de logements chers,
10:53 c'est sûrement les logements standing,
10:54 les logements moins standing.
10:56 Alors, ceux qui sont dans cette tranche-là,
10:58 généralement, ce sont des personnes qui ont le moyen,
11:00 qui demandent des matériaux de qualité à importer,
11:04 qui demandent aussi du barbe à importer.
11:06 Donc, l'un dans l'autre, avec le coût de la vie,
11:11 qui est aussi cher, donc ça se répercute là-dessus.
11:14 Mais il faut rassurer les Ivoiriens
11:15 que les efforts qui sont faits,
11:17 c'est de permettre à chacun, en tout cas,
11:19 d'avoir un petit chez soi,
11:21 que ce soit en location, que ce soit en pleine propriété
11:24 ou que ce soit en location-vente.
11:25 Les efforts, nous sommes en train de le faire
11:27 et nous travaillons dans la cheville avec le gouvernement.
11:29 C'est ça notre rôle, c'est de pouvoir travailler
11:31 de sorte que tout ce qui peut impacter négativement
11:34 sur le coût de logement soit exonéré
11:36 ou subventionné par l'État, je parle du cas du logement social.
11:39 Les travaux là-dessus, les réformes sont faits dans ce sens-là.
11:42 Donc on peut rassurer vraiment nos compatriotes
11:44 que notre rôle, c'est ça.
11:45 Et je pense qu'ensemble, la main dans la main,
11:48 on pourra y arriver.
11:49 Vous avez une petite citation qu'on affectionne bien,
11:51 "Vaut mieux un petit..."
11:52 "Vaut mieux un petit chez soi qu'un grand chez les autres."
11:54 C'est ça qui est très important.
11:55 C'est avec cette belle citation
11:57 que nous allons refermer cette interview.
11:58 Monsieur Cyril Kisangaré,
11:59 merci d'avoir accepté notre invitation.
12:01 Et puis, merci de nous avoir suivis.
12:03 Chers internautes, on se retrouve très bientôt
12:05 pour un nouveau numéro de l'invité de la rédaction.
12:07 Sous-titrage Société Radio-Canada
12:11 ♪ ♪ ♪

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