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J’aimerais faire une pause dans l’avalanche de souffrances qui frappe les israéliens et les palestiniens...

Le billet d'humeur de Sophia Aram dans le 7/10 (8h55 - 6 Novembre 2023)) Retrouvez tous les billets de Sophia Aram sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-billet-de-sophia-aram

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Amusant
Transcription
00:00 Sophia Aram, c'est à vous, bonjour, on vous écoute.
00:03 Bonjour et bien, j'aimerais faire une pause dans l'avalanche de souffrance qui frappe
00:06 les Israéliens et les Palestiniens pour saluer la dignité avec laquelle les responsables
00:10 politiques, les religieux, les commentateurs, les militants et les citoyens du monde ont
00:14 exprimé leur compassion envers les victimes du pogrom du 7 octobre et les victimes des
00:18 bombardements israéliens sur Gaza sans distinguer les victimes, ni les douleurs, ni les peines.
00:24 L'unanimité avec laquelle l'ensemble de la communauté internationale a exigé la
00:27 libération des otages israéliens, appelé à la mise hors d'état de nuire du Hamas
00:31 tout en exigeant l'arrêt immédiat des bombardements israéliens ainsi que l'arrêt du blocus
00:35 force le respect.
00:36 Nul doute que cette détermination ne manquera pas de faire émerger une autorité palestinienne
00:40 digne de ce nom, permettra d'accélérer la démission de l'extrême droite au pouvoir
00:44 en Israël, d'enclencher le démantèlement des colonies et la reprise d'un processus
00:48 de paix dans un dialogue nourri et constructif.
00:50 Et voilà que j'ai encore envie de chanter Imagine.
00:52 Mais non, je déconne, aucun risque que je chante, vu que depuis le 7 octobre c'est
00:58 plutôt la fête du slip de l'indignité, le concours lépide, les raccourcis hasardeux,
01:04 les amalgames douteux et les comparaisons foireuses.
01:08 A commencer par la foire mondiale de l'antisémitisme qui a ouvert ses portes dès le 7 octobre
01:12 au soir.
01:13 C'est d'ailleurs tout l'avantage d'un pogrom réalisé sur le sol israélien contre
01:17 des Israéliens, c'est de permettre à la fanfare nauséabonde de commencer à jouer
01:20 sans même prendre le temps d'un détour compassionnel à l'égard des victimes, vu
01:24 qu'il s'agit de juifs.
01:26 Et ce qui a permis d'accompagner en musique les manifestations de joie que les plus aînés
01:31 ont organisées le soir même et d'être chaud bouillant pour accueillir tous ceux
01:34 qui ont préféré attendre pudiquement les bombardements israéliens sur Gaza pour vomir
01:38 leur haine des Israéliens.
01:40 Enfin des Israéliens, non pas seulement.
01:42 Vu qu'encore une fois, comme il s'agit de juifs, c'est l'occasion d'en vouloir
01:45 à tous les juifs, tous ceux qui, comme vous le savez certainement, sont partout et nulle
01:49 part, dirigent le monde et la finance, trustent les médias et le pouvoir avec, du coup, un
01:53 succès mitigé, voire des résultats en demi-teinte, vu la haine des juifs s'exprimant
01:57 partout, y compris joyeusement sur la ligne 3 du métro parisien.
02:00 * Des casues, des grands-mères, on est des nazis, on est fiers ! *
02:05 Voilà donc des gamins goguenards pouvant tranquillou péper, chantonner leur haine
02:10 des juifs et des grands-mères en terminant par « on est des nazis, on est fiers », sur
02:15 le ton de « oh là là, on est trop des petits foufous quand on chante fièrement nos
02:18 pulsions exterminatrices ». Une banalisation de la Shoah qui change un peu de la ritornelle
02:23 antisémite consistant à comparer les juifs à des nazis, voire à affirmer qu'ils seraient
02:27 pire que des nazis, ce qui revient à dire qu'au fond, les juifs l'auraient bien mérité.
02:30 Alors, à ceux qui se demandent comment cette banalisation de l'antisémitisme a pu s'installer,
02:35 je laisse la réponse à Samuel Sandler qui explique pourquoi il n'est jamais invité
02:39 à témoigner de l'assassinat de ses petits-enfants pendant la tuerie d'Ozaratora, quand Latifa
02:43 Ibn Zlaten, elle, est invitée systématiquement.
02:46 Il conclut par ces mots.
02:47 « Je vais vous dire ce que je ressens au fond de moi-même.
02:49 L'assassinat d'enfants juifs, ça n'intéresse personne. »
02:52 Merci Sophia Aram.

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