Les 4 vérités - Éric Ciotti

  • l’année dernière
 Thomas Sotto reçoit Éric Ciotti, président du parti Les républicains sur le plateau des 4 vérités. 


Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin essaie de convaincre les Républicains de voter son projet de loi immigration à l’Assemblée, mais Éric Ciotti, invité de Thomas Sotto dans les 4 vérités, déclare qu’il n’est « pas très adepte de la communication surabondante et mensongère » du gouvernement et de celle « du ministre de l’Intérieur en particulier. » Il cherche avant tout « l’honnêteté et l’efficacité », et, selon lui, ces propositions ne sont pas à la hauteur. Le rebute en particulier l’article 3 permettant la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension, sorte selon lui d’« en même temps migratoire » particulièrement inefficace, dont les jurisprudences empêcheront en plus son application, et qui n’aura, en somme, que des conséquences négatives, notamment celle d’accroître les flux. Si cette mesure « dangereuse » est présentée, les Républicains envisagent de déposer une motion de censure. 
La tête de liste Reconquête ! aux élections Européennes Marion Maréchal a quant à elle présenté lundi 6 novembre en conférence de presse le « lancement d’un comité national pour un référendum sur l’immigration ». Cette proposition est là aussi jugée « pas sérieuse » et « pas réaliste » par le député de Nice, qui suggérait il y a quinze jours une pétition sur le sujet. Celle-ci n’a réuni que 15 000 signatures en 7 jours. 
 


Éric Ciotti souhaite une « révolution en matière migratoire »
 


Avec son parti les Républicains, Éric Ciotti dit avoir posé « le seul texte sérieux », un changement de cadre qui permettrait de déroger au droit international sur les questions migratoires au nom des intérêts de la Nation, avec des propositions de modification de la constitution, notamment un vote chaque année par le parlement, la demande d’asile dès la frontière, et une expulsion facilitée « sans jurisprudences qui empêchent le gouvernement de le faire. » « Nous, ce qu’on veut, c’est une révolution migratoire, qu’on reprenne la main sur notre destin ». 
Depuis hier, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti est jugé pour prise illégale d’intérêts. Le président des Républicains voit dans ce procès des « arrières pensées corporatistes », ou tout du moins politiques. Il ne portera en tout cas pas d’accusations sur le ministre. 
Un nombre maximum d’actes antisémites a été constaté en France ces dernières semaines : 1040 actes antisémites et 486 interpellations depuis le début du conflit Israël-Hamas, selon Gérald Darmanin. Sur ce sujet, Éric Ciotti s’étonne que presque un mois plus tard, il n’y ait toujours pas eu d’hommage pour les victimes. Pour l’instant, la priorité est de « libérer les otages », et l’homme politique se dit effrayé que certains posent des « excuses atténuantes » au Hamas, qui « doit être combattu pour ses actes insupportables. »
Enfin, à propos des têtes de liste Européennes, rien n’est encore confirmé, mais François-Xavier Bellamy pourrait bien être celui qui représentera les Républicains en juin 2024.

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Transcript
00:00 - Bonjour et bienvenue dans l'EKB. - Bonjour. Merci.
00:04 - Gérald Darmanin vous fait la danse des 7 voiles pour vous convaincre de voter son projet de loi sur l'immigration.
00:09 C'est toujours agréable d'être courtisé. Est-ce que vous allez céder aux avances du ministre de l'Intérieur ?
00:14 - Je ne suis pas très adepte du voile, vous l'avez compris. Je ne suis pas très adepte de la communication, je dirais, surabondante et un peu mensongère.
00:25 - De qui ? De Gérald Darmanin ?
00:26 - Oui, du gouvernement, du ministre de l'Intérieur en particulier. Moi, ce que je souhaite... Oui, on le voit bien, tout le monde le dit.
00:34 Ce que je souhaite, c'est qu'on soit efficace. Que d'où disent les Français ? Qu'il y a trop d'immigration ?
00:39 Parce qu'ils voient les problèmes que cause cette immigration, qu'on n'a plus la capacité à intégrer, qui est massive, qui provoque des problèmes de sécurité,
00:49 qui provoque des problèmes de séparatisme, de communautarisme.
00:53 - D'ailleurs, face à ça, moi, je propose des solutions. Vous les voterez, ces solutions, ou pas ?
00:56 - Ces solutions, aujourd'hui, elles ne sont pas à la hauteur des problèmes. Nous, nous voulons aller dans le sens de réponse efficace.
01:05 Vous savez, plus il y a d'immigration, plus il y a de lois. Plus il y a de lois, plus il y a d'immigration.
01:11 - Là, il y a des codages qu'on a votés hier.
01:12 - Ça fait 40 ans que ça dure. On n'a jamais atteint autant de records en matière migratoire. Et donc, il faut changer de cadre.
01:20 C'est ce que proposent les Républicains. Nous, nous demandons une modification de la Constitution, parce que c'est le seul moyen,
01:28 c'est le seul moyen de limiter massivement les entrées avec des plafonds migratoires, de limiter l'asile qui a été dévoyé,
01:36 et de faciliter les expulsions. C'est les trois volets d'entre eux.
01:39 - Donc, c'est non, aujourd'hui, pour le projet de loi ?
01:41 - Aujourd'hui, le projet de loi, nous en débattons. Nous en débattons au Sénat. Les sénateurs apportent des modifications.
01:47 Il y a un point sur lequel nous disons très clairement que jamais nous ne l'accepterons, et nous sommes en phase avec nos amis sénateurs,
01:56 avec Bruno Retailleau, c'est le message de régularisation.
01:59 - C'est l'article 3 sur les métiers en tension.
02:01 - Au-delà des discours du ministre de l'Intérieur, il y a une forme de "en même temps politique".
02:05 On fait semblant de mettre des mesures plus dures, qui seront rendues inefficaces, comme les précédentes lois.
02:11 Rappelons-nous celles portées par M.Colomb, c'était les mêmes discours, aussi martiaux.
02:15 Elles seraient inefficaces, parce qu'il y a des jurisprudences, des conventions, qui empêchent les gouvernements d'agir.
02:21 - Nous sommes très ouverts sur la forme, a dit Olivier Dussopt, le ministre du Travail, ce qu'on ne peut comprendre pas.
02:25 On peut sortir l'article 3 de la loi, et on fera passer la mesure d'une autre manière. Ça, ça vous irait ou pas ?
02:30 - Ce que je vous disais, c'est que nous...
02:31 - Si ça sort de la loi, est-ce que vous votez la loi ?
02:33 - Non, nous refusons le "en même temps migratoire". Voilà.
02:36 On ne peut pas dire, d'un côté on durcit, et de l'autre on assouplit. On lance un message à l'entrée illégale sur le territoire.
02:44 Si on régularise, il faut bien comprendre, si on dit "on va régulariser ceux qui sont arrivés parce qu'ils travaillent de façon illégale",
02:52 il faut bien le rappeler, ils sont rentrés illégalement, ils travaillent illégalement, mais finalement, c'est pas grave, on va les régulariser.
02:59 - Mais on en a besoin, c'est une mesure de bon sens, largement partagée, a dit Elisabeth Borne hier.
03:03 - Mais c'est faux. On a 5 millions de Français inscrits à Pôle emploi, et on a 400 000 étrangers qui sont en situation régulière, eux,
03:13 qui sont inscrits à Pôle emploi, et on aurait besoin d'aller chercher des personnes qui se trouvent en situation irrégulière.
03:19 - Vous reprochez le gouvernement...
03:20 - C'est une douce fable, c'est pas réaliste.
03:22 - Vous reprochez le gouvernement d'être dans le flou, je veux que vous soyez très clair.
03:25 Vous, tant qu'il y aura l'article 3, ou une mesure qui ressemble à l'article 3, même si c'est hors de la loi, ça sera non pour le projet de loi immigration ?
03:32 - Absolument, c'est très clair, je l'ai dit depuis le début, on ne tergiverse pas, nous nous opposons à ce, en même temps, politicien,
03:40 qui n'aura que des conséquences négatives. Si on lance un message à ceux qui veulent venir en France, que quel que soit leur mode d'arrivée,
03:48 de façon illégale, un jour ils auront des papiers en France, eh bien on va encore accroître des flux qui sont déjà aujourd'hui insupportables,
03:56 et qu'on ne peut plus qu'accepter et assimiler.
03:59 - Vous passez votre temps à dire qu'on a un énorme problème avec l'immigration, c'est ce que vous dites depuis 5 minutes déjà.
04:03 Certains vous reprochent même d'en faire une obsession, chers Républicains.
04:06 - Ce n'est pas une obsession, c'est les Français qui le disent.
04:08 - Comment allez-vous expliquer justement aux Français et à vos électeurs que vous ne voterez pas un texte dont la philosophie est d'abord de durcir
04:14 les lois contre l'immigration et contre l'immigration irrégulière ?
04:17 - Je conteste cette philosophie, justement. Ce n'est pas ça la réalité du texte. Ce texte, il envoie des messages contradictoires.
04:24 Et comme ces messages sont contradictoires, ils s'annulent. Nous, ce que nous voulons, c'est une véritable révolution en matière migratoire,
04:32 qu'on reprenne le cours de notre destin.
04:34 - Est-ce que vous déposerez vos mots de censure sur ces 7 lois ?
04:37 - Nous utiliserons tous les moyens, s'il y a cette mesure dangereuse, pour éviter qu'elle passe.
04:42 - Y compris le vote de motion de censure ?
04:44 - Y compris. C'est une arme institutionnelle qui est dans les mains des parlementaires.
04:50 On pourra, on pourrait l'utiliser parce que cette mesure de régularisation, je le redis, ce n'est pas une posture politicienne,
04:57 elle est extraordinairement dangereuse. Si on lance ce message, on aura plus d'immigration.
05:03 Et si on a plus d'immigration, on a plus de problèmes. On voit bien ce qui se passe avec le conflit israélo-palestinien.
05:09 Qui manifeste ? Ce sont souvent des personnes qui sont issues de l'immigration.
05:14 - Vous faites un lien entre l'article 3, les métiers d'intention qui vous posent problème et le conflit israélo-palestinien ?
05:19 - Oui, parce que c'est un message à l'immigration irrégulière. C'est un message à l'immigration irrégulière.
05:26 Je suis député des Alpes-Maritimes, à la frontière franco-italienne.
05:30 Chaque jour, en moyenne, 200 clandestins sont interpellés, sont renvoyés en Italie et ils reviennent.
05:38 Si demain, on dit "vous pourrez avoir des papiers en France", que va-t-il se passer ?
05:42 Ils vont venir encore plus nombreux. Ils vont venir notamment de l'Afrique subsaharienne, avec des modes de vie, avec des cultures qui sont différentes.
05:51 Et qui sont très difficiles à assimiler aux valeurs de la République française.
05:55 - Marion Maréchal a lancé un comité pour un référendum sur l'immigration.
05:58 En vous invitant, vous, Jordane Bardella et Nicolas Dupont-Aignan à le rejoindre.
06:02 Vous vous demandez également un référendum sur l'immigration.
06:05 D'abord, qu'est-ce que vous répondez à Mme Maréchal ? Vous êtes prête à aller chercher les 4,8 millions de signatures qu'il faut ?
06:10 - La proposition, elle n'est pas réaliste. Elle n'est pas sérieuse juridiquement. Elle n'est pas possible.
06:14 Non, elle n'est pas possible.
06:16 - C'est le nombre de... Ah oui, parce que la Constitution aujourd'hui ne permet pas...
06:19 - La Constitution ne le permet pas. Il faut être sérieux quand on dit des choses.
06:22 On ne peut pas être dans des slogans, comme le fait le gouvernement ou comme certains le font, pour s'y opposer.
06:28 Nous, nous avons posé le seul texte sérieux, responsable, juridiquement étayé, qui a été rédigé par des conseillers d'État, par des juristes et des noms...
06:36 - Mais vous poserez quelle question sur l'immigration ?
06:38 - On va vérifier la Constitution.
06:40 - Ça sera quoi, votre question ?
06:41 - Trois questions très claires, trois questions que nous voulons mettre en place dans la Constitution.
06:45 - Lesquelles ?
06:46 - C'est la réforme de la Constitution.
06:47 - Plafond migratoire.
06:48 - Les quotas.
06:49 - On décide chaque année, le vote par le Parlement. Aujourd'hui, ce n'est pas possible.
06:52 - C'est dans le jeu de la proposition de moi.
06:54 - Aujourd'hui, ce n'est pas possible. La Constitution, le Conseil constitutionnel s'y opposerait.
06:57 L'asile à la frontière, c'est-à-dire qu'aucune demande d'asile n'est faite sur le territoire national, elle est faite à l'extérieur.
07:04 Si on l'accepte, c'est-à-dire qu'on octroie le statut de réfugié, alors la personne peut venir en France.
07:10 Mais les autres, et aujourd'hui les trois quarts, sont des faux réfugiés, ceux qui demandent l'asile, qui est une procédure dévoyée.
07:16 Et la troisième, on reprend notre destin en matière d'expulsion.
07:20 On expulse ceux que l'on souhaite, sans qu'il y ait des jurisprudences, qui empêchent le gouvernement,
07:27 et donc le peuple français, de décider qui il veut sur son territoire.
07:31 En gros, cette modification de la Constitution permettrait de décider qui on accueille et de décider qui on ne veut pas.
07:37 Est-ce que vous irez à Saint-Denis le 17 novembre à l'invitation du chef de l'État pour le deuxième acte des entretiens de Saint-Denis ?
07:42 On en débattra dans les instances des Républicains, mais moi je suis toujours ouvert au débat, au dialogue, c'est un principe.
07:51 Après, il y a des lignes qu'on a posées, j'ai écrit au président de la République,
07:56 notamment sur cette réforme de la Constitution, sur les questions de pouvoir d'achat,
08:01 mais par principe, je ne suis pas hostile au débat.
08:03 Plutôt oui.
08:04 Depuis hier, le ministre de la Justice comparait devant la Cour de justice de la République,
08:07 il est jugé, Éric Dupond-Moretti, pour prise illégale d'intérêt présumée.
08:10 Il a choisi de rester à son poste durant son procès.
08:13 "Pour moi et mes proches, ce procès est une infamie", a dit Éric Dupond-Moretti.
08:17 Est-ce que vous diriez, comme Élisabeth Borne, qu'il a toute votre confiance, le garde des Sceaux ?
08:20 Je ne comprends pas trop ce procès, et j'y vois quand même des arrières-pensées très corporatistes ou politiques.
08:28 En tout cas, je ne ferai pas personnellement, je ne porterai pas d'accusation sur le ministre de la Justice.
08:37 Il faut rester en poste, ça vous convient ?
08:39 Il y a un débat, je crois que ce n'est pas à certains syndicats de la magistrature de décider qui est membre du gouvernement,
08:46 parce que derrière tout ça, il y avait un peu cette posture.
08:49 Éric Ciotti, on a atteint un nombre inédit d'agressions antisémites en France depuis les attentats du Hamas,
08:54 vous l'évoquiez tout à l'heure.
08:55 Est-ce que vous souhaitez une grande manifestation qui rassemblerait tout le monde pour dire non à l'antisémitisme ?
09:00 J'ai demandé déjà qu'il y ait un hommage aux 40 victimes françaises du terrorisme islamiste du Hamas.
09:10 Ce qui s'est passé le 7 octobre en Israël a été l'attentat, je dirais,
09:16 ou en tout cas l'attaque terroriste qui a causé le plus de morts français depuis l'attentat de Nice.
09:23 Je suis étonné, le président de la République l'a dit, que presque un mois plus tard,
09:28 il n'y ait toujours pas eu cet hommage pour les victimes.
09:32 Je pense aussi que la priorité est de tout faire pour libérer les otages.
09:36 Tous les otages.
09:38 J'ai l'impression qu'il y a une forme de banalisation, qu'on justifie cette attaque terrifiante, sordide,
09:45 qu'on pose aujourd'hui des circonstances atténuantes à ce qu'a fait le Hamas.
09:51 Le Hamas c'est Daesh, le Hamas c'est l'ennemi de la liberté, le Hamas c'est l'obscurantisme.
09:58 On doit le combattre et il doit être éradiqué.
10:01 Et tous ceux qui participent au soutien au Hamas, doit être combattu,
10:05 et notamment ces actions, ces actes antisémites, totalement insupportables.
10:10 On est au bout, on va déborder.
10:11 J'ai une dernière question que vous allez devoir répondre juste par un prénom et un nom.
10:14 Qui va conduire la liste des Républicains aux Européennes ?
10:16 On est au bout, on n'a pas le temps. Un prénom, un nom.
10:18 Alors il faudra que vous m'auriez invité.
10:20 François-Xavier Bellamy ?
10:21 C'est un candidat de grande qualité.
10:23 C'est votre candidat préféré ?
10:24 Ça peut être celui qui conduit notre tête de liste.
10:26 Nous le définirons. Nous avons quelques semaines pour le faire encore.
10:30 On a de la chance, on n'a plus le temps.
10:31 C'est un candidat de qualité.
10:32 Merci, bonne journée à vous.

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