Roissy : une prière collective fait beaucoup parler...

  • l’année dernière
Avec Fadila Maaroufi, cofondatrice et directrice de l'Observatoire des Fondamentalismes à Bruxelles.

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##CA_BALANCE-2023-11-08##

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Transcription
00:00 Sud Radio André Bercoff.
00:02 "Ça balance pas mal !"
00:04 Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:07 "Prière, évidemment, ce n'est pas du tout la même prière,
00:10 mais c'est une prière qui a eu lieu, une trentaine de voyageurs ont prié dimanche dernier, ce dimanche dans l'aéroport,
00:16 en dehors des zones de culte dédiées.
00:19 Alors voilà, c'était une prière pour l'islam, enfin une priérie musulmane,
00:26 et ça a fait polémique, c'était une trentaine de voyageurs en partant pour la Jordanie,
00:32 qui se sont inclinés, qui ont fait la prière,
00:35 et il y a des lieux, mais ils l'ont fait effectivement dans une des salles de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle,
00:40 et ça a été, alors ça a succité pas mal de polémiques,
00:44 et Augustin Romanet a dit "Oui, c'est fâcheux, c'est la première fois, mais il ne faut pas trop monter en épingle."
00:50 Alors, Fadila Marouvi, bonjour,
00:53 vous êtes cofondatrice et dérictrice de l'Observatoire des fondamentalismes à Bruxelles,
00:57 vous avez infiltré, on en a parlé, le réseau des frères,
01:00 mais quelque part je me demandais,
01:02 est-ce que c'est vraiment si grave, que ce soit juif, chrétien ou musulman,
01:06 si des gens ont envie de prier à un moment donné à un aéroport, sans gêner les passages,
01:11 est-ce vraiment si grave ?
01:13 Comme ça, on parlera évidemment du reste, mais est-ce que ça vous choque, vous ?
01:18 - Alors, pour moi, ce n'est pas une question de choquer ou pas,
01:21 c'est ce qu'est-ce que ça signifie en fait, qu'est-ce que ce geste signifie ?
01:24 Et pour moi, c'est ça où le problème se situe, surtout à ce niveau-là,
01:27 c'est une démonstration de force qui est en train de se passer.
01:30 - Vous pensez que c'est voulu comme démonstration de force ?
01:33 - Je pense, parce que des prières, on en a déjà vu à d'autres moments,
01:38 dans les rues notamment, que ce soit dans les rues de Paris,
01:42 - D'Europe ? - D'Europe, un peu partout,
01:44 et c'est vraiment une démonstration, parce qu'on montre évidemment,
01:49 et surtout à l'heure actuelle, avec ce qui se passe avec le conflit israélo-palestinien,
01:52 et on abordera un peu plus longuement plus tard,
01:55 mais ça montre surtout qu'une visibilité, le fait que la Ouma est bien présente,
02:01 on est en groupe, parce que quand on voit les images,
02:03 ce n'est pas deux, trois individus, c'est quand même tout un groupe,
02:06 donc ça a un impact et ça a évidemment une influence sur la visibilité de l'islam politique,
02:13 il y est entre autres de montrer les normes islamiques,
02:17 de s'imposer dans l'espace public, parce que c'est ça dont il s'agit.
02:21 - Alors justement, s'imposer dans l'espace public,
02:23 et vous vous dites que, en fait, vous en parlez depuis longtemps,
02:28 avec je dirais un certain courage, parce que vous êtes, je sais, menacé de mort,
02:31 vous avez eu beaucoup de réactions très hostiles,
02:34 mais c'est quoi pour vous, ça fait partie d'une entreprise politique globale, organisée ?
02:41 - Alors, pour moi, c'est...
02:45 La personne avec qui j'ai co-fondé d'ailleurs l'Observatoire,
02:48 Florence Bergeau-Blackler, qui est chercheuse au CNRS,
02:51 et qui a fait son livre sur le frérisme, qui elle-même a eu des menaces évidemment,
02:55 le démontre très bien, c'est-à-dire qu'on est en train d'essayer de normaliser,
03:00 de nous rendre, de rendre les sociétés sharia-compatibles,
03:04 et donc ça passe par quoi ?
03:05 Ça passe par la visibilité des pratiques religieuses,
03:09 mais qui est posée comme acte politique, clairement,
03:12 c'est-à-dire que ce soit par le marché halal,
03:15 mais que ce soit aussi par le côté visible extérieur,
03:19 les signes comme le port du voile,
03:21 comme le fait de crier "Allah Akbar" lors de manifestations,
03:25 donc toutes ces manifestations qui sont montrées à l'extérieur,
03:31 contribuent et participent à la visibilité d'un islam qui est plutôt politique,
03:35 avec l'objet toujours qui est le même, c'est-à-dire une visée califale,
03:39 une théocratie, au bout de cours, ce qui est voulu par les frères musulmans.
03:42 Et qui veut s'étendre au-delà du Moyen-Orient.
03:46 Tout à fait, c'est la prophétie, le projet califal mondialisé,
03:53 c'est-à-dire que les frères musulmans ont ce projet,
03:56 ils le disent d'ailleurs depuis des décennies,
03:59 que leur projet c'est rendre le monde entier musulman.
04:04 C'est ça, mais sous la bannière, effectivement, califale.
04:08 Mais est-ce que c'est consubstantiel,
04:14 c'est vraiment les frères musulmans qui ont établi cette théorie ?
04:19 Parce que ça existait effectivement, Hassan el-Banna, on le sait,
04:23 c'est depuis 1928, le fondateur,
04:26 donc ça fait pratiquement un siècle, etc.
04:29 Et est-ce que les conflits comme celui qui se passe actuellement au Proche-Orient,
04:33 enfin qui n'est pas nouveau lui aussi, il a presque un siècle,
04:35 mais ce qui se passe actuellement entre Israéliens, Palestiniens, Gaza ou ailleurs,
04:40 est-ce que ça exacerbe ça ?
04:43 Ça joue quel rôle en fait pour vous, Fadila Maroufi ?
04:46 - Alors pour moi, ce conflit Israël-Palestine,
04:49 en fait, dépasse complètement le conflit tout simplement d'Israël-Palestine.
04:52 C'est-à-dire qu'ici on n'est pas dans une guerre uniquement de territoire,
04:55 on sait que le Hamas est un groupe qui fait partie de la branche des frères musulmans,
05:00 on sait que leur objectif, et ils le disent clairement,
05:03 c'est Israël dehors, et d'ailleurs tous les slogans le démontrent.
05:07 - Du Jourdain à la mer ?
05:08 - Oui, exactement. Et d'ailleurs c'est un slogan qu'on retrouve ailleurs,
05:13 dans d'autres pays, ailleurs dans le monde, en dehors même de ces pays,
05:18 on l'entend dans les manifestations qui se passent à Bruxelles,
05:21 qui se passent à Paris, qui se passent aux Etats-Unis, qui se passent en Angleterre.
05:26 Donc clairement ici, l'objectif c'est finalement pas deux États,
05:30 mais qu'un seul État. Et donc on ne peut pas négocier, évidemment,
05:33 puisqu'on entend aussi des personnalités qui disent qu'il faut absolument cesser la guerre,
05:38 qu'il faut négocier avec les opposants, etc.
05:43 pour essayer de sauver les Palestiniens qui sont victimes.
05:49 Sauf que nous sommes en face de personnes qui ne veulent pas cesser la guerre,
05:53 qui veulent évidemment éradiquer Israël complètement.
05:57 Et on le voit à l'extérieur, notamment aussi en Europe et dans nos propres pays.
06:01 - Donc effectivement, ça va au-delà du conflit territorial à Gaza et ailleurs.
06:08 Mais justement, dans ces populations européennes et américaines,
06:14 on sent aujourd'hui, Charles Gaff parlait du pathos, etc.
06:18 Ce sont les émotions, ce sont presque les hystéries de part et d'autre
06:22 qui se manifestent très très très violemment.
06:24 Et pour vous, c'est un signe de...
06:27 Vous appréhendez un futur d'affrontement, je veux dire, ici en Europe et au-delà du Proche-Orient ?
06:34 - Écoutez, il y a eu un appel du chef du Hamas qui s'adressait à tous les musulmans,
06:40 donc toute la Houmma, partout dans le monde, il appelait à se révolter.
06:44 - C'est Ismail Haniye au Qatar, enfin il s'est appelé du Qatar, oui.
06:47 - Et on sent bien que dans toutes les manifestations,
06:50 il y a, par le biais des cris de Allah Oubar, qui galvanise les gens,
06:54 qui fait un appel aux musulmans d'attaquer Israël,
07:00 mais d'attaquer aussi tous les juifs en réalité.
07:02 Parce qu'en réalité, ce qui se passe derrière le mot Israël,
07:04 ou le terme "antisionisme", c'est le terme juif.
07:07 Et on voit une explosion d'actes antisémites un peu partout dans le monde,
07:12 des gens qui se font agresser, des insultes, "sales juifs", etc.
07:17 Donc je pense que ça va au-delà. On est clairement dans un antisémitisme
07:21 qui est en train de se libérer complètement.
07:23 On voit les propos qui sont tenus contre les juifs,
07:27 et on sent bien, et on voit bien que ce n'est plus juste un conflit
07:30 entre Israël et Palestine pour deux nations.
07:33 - Mais ça n'a jamais été que les juifs,
07:35 puisque vous savez, c'est le territoire d'Islam, Dar al-Salam,
07:39 et Dar al-Harb, le territoire de la guerre, effectivement.
07:42 Et c'est au-delà, effectivement, vous savez,
07:45 "mécréants" ou "pas mécréants", etc.
07:48 Mais quand même, très sincèrement, il y a énormément de musulmans
07:53 qui ne sont pas, qui ne prennent pas part à cela,
07:56 qui n'ont pas du tout envie de rentrer dans une guerre sainte.
08:00 Et est-ce qu'il y a, de la part des...
08:04 dont vous faites partie, mais est-ce qu'il n'y a qu'une minorité
08:07 de gens qui s'expriment là-dessus, comme vous ?
08:10 Ou est-ce qu'il y a quand même beaucoup de gens,
08:11 moi j'en connais, qui n'ont pas du tout envie de rentrer,
08:14 et qui, d'aucune manière...
08:16 Regardez ce qui se passe, quand même,
08:18 avec les accords d'Abraham, on en a parlé,
08:20 il y a quand même toute une partie de la région
08:23 qui ne s'est pas vraiment exprimée,
08:26 pas fortement, c'est le moins que l'on puisse dire.
08:29 - Alors, il faut qu'on rappelle que ça fait quand même 40 ans
08:32 que dans nos pays, nous avons les frères musulmans
08:35 dans tous les lieux mosquées, ou lieux où se rassemblent les musulmans.
08:41 Il y a l'idéologie frériste et wahhabiste, en fait,
08:43 qui ont progressé et qui ont endoctriné plusieurs générations.
08:47 On est à 3, 4, voire 5 générations d'enfants endoctrinés
08:51 avec l'idéologie et l'islam politique.
08:54 Donc, finalement, même si nous avons des musulmans
08:57 qui ne sont pas toujours tous conscients,
08:59 mais on sent quand même que l'idéologie a bien imprégné,
09:02 on sent que l'antisémitisme est bien présent,
09:04 et c'est ça, finalement, c'est ce résultat-là.
09:07 Donc, là, quand on dit "est-ce que c'est une minorité ?"
09:09 je pense qu'il y a une minorité, surtout, de personnes
09:13 qui sont capables de voir que nous avons affaire à des frères musulmans,
09:17 qui sont capables de voir qu'il y a eu un endoctrinement
09:20 et qu'il y a eu un impact sur la jeunesse musulmane,
09:24 mais il y a quand même une minorité qui se laisse,
09:27 dangereusement, prendre par tous ces récits, par tous ces discours.
09:31 Et on le voit notamment par le fait que, quand on regarde,
09:34 quand il y a eu le massacre le 7 octobre en Israël,
09:39 on a eu très très peu, voire quasiment pas,
09:42 vraiment, de voix qui se sont élevées.
09:43 Tous les gens qui, d'habitude, vont fêter le vivre-ensemble
09:48 avec la communauté juive ou chrétienne, etc.,
09:51 là, on ne les a pas entendus, on ne les a pas entendus non plus,
09:53 nommer les choses et dire "le Hamas est un groupe terroriste".
09:56 Ça a été plutôt un silence très très lourd.
09:59 - On va en parler, on va continuer à en parler après une petite pause.
10:02 A tout de suite. - En 0826 300 300, bien sûr, à tout de suite.
10:06 - Avec Fadila Maroufi, cofondatrice et directrice
10:10 de l'Observatoire des fondamentalismes à Bruxelles.
10:12 On parlera du café laïque, d'ailleurs, c'est à Bruxelles, bien sûr.
10:15 - C'est à Bruxelles et à Paris. - Et à Paris, c'est ça.
10:17 On va en parler. Alors, juste, je voulais vous demander
10:20 que pensez-vous, vous parlez des actes antisémites, etc.
10:23 Mais on vous répondra aussi "oui, mais ceux qui dénoncent les actes antisémites
10:29 ne dénoncent pas les bombardements israéliens à Gaza".
10:31 Il dit "voilà, oui, alors comme les autres disent, oui,
10:35 on n'a rien dit sur effectivement les massacres du 7 octobre
10:39 et des tortures, etc. Mais les autres ne disent pas grand-chose
10:45 sur ce qui se passe aujourd'hui à Gaza avec des milliers de morts".
10:47 Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
10:51 - Alors, Israël a été attaqué le 7 octobre.
10:54 Il y a eu un véritable massacre qui a quand même tué plus de 1500 personnes
10:57 et ils ont kidnappé plus de 230 personnes, enfants, femmes, etc.
11:04 qui sont toujours en otage auprès du Hamas.
11:07 Quand les gens appellent Israël pour demander justement de négocier
11:12 ou de cesser cette guerre, ils oublient quand même qu'il y a toujours des otages
11:17 et qu'on ne peut pas négocier non plus avec un groupe terroriste
11:20 qu'ils ne veulent pas négocier. Ils veulent l'extermination d'Israël.
11:24 Ils veulent éradiquer l'Israël. On ne peut pas négocier avec des gens.
11:27 - Ils l'ont dit d'ailleurs. - Et ils le disent.
11:29 Donc on ne peut pas négocier avec des gens qu'ils ne veulent pas négocier.
11:31 Et ça, on l'oublie très souvent.
11:33 Je pense qu'Israël, évidemment, doit attaquer.
11:39 Il ne peut pas faire autrement parce que cesser cet affrontement ou abdiquer
11:45 ferait qu'évidemment, on prendrait ça comme une faiblesse de leur part
11:49 et une faiblesse aussi du monde occidental.
11:52 Donc je pense que là, malheureusement, c'est un fait et il faut en tenir compte.
11:57 D'autre part, Israël a demandé justement à créer un passage pour les Gazaouis
12:03 pour qu'ils puissent partir.
12:04 Or le Hamas leur interdit le départ parce qu'ils se servent des gens comme boucliers humains.
12:09 Donc au moins, je serais, on va dire, les personnes qui veulent absolument la paix
12:16 dans cette région, qu'ils mettent pression sur le Hamas justement
12:20 pour un, qu'ils libèrent les otages et deuxièmement, qu'ils demandent
12:24 à ce que le Hamas se livre pour cesser enfin la guerre.
12:29 - Qui ne dirige pas, oui, qui ne dirige plus cela.
12:32 Alors juste par rapport à l'Occident, vous parlez des actes antisémites ou autres,
12:35 enfin, ou anti-israéliens ou anti-sionistes.
12:39 Vous parlez des réactions de l'Occident et vous les trouvez très mitigées.
12:44 Juste un mot, il y a eu une ex-employée du Quai d'Orsay qui a arraché des votages,
12:47 on l'a vu dans tous les réseaux sociaux, qui a arraché des votaux d'otages du Hamas à Paris.
12:52 Sophie Pommier, pour ne pas la nommer, on l'a vu en train d'arracher des affiches d'otages israéliens.
13:00 Et elle a dit "oui, Israël assassin", etc.
13:02 Pour vous, c'est un climat, c'est quoi ?
13:05 Et je parle pas seulement de cet accident ou incident, mais dans l'Europe et en Occident.
13:12 - Oui, ça démontre plusieurs choses.
13:15 Tout d'abord, cette personne fait partie et membre du comité éditorial de l'Orient 21,
13:20 qui est une revue des sciences humaines dirigée par Alain Greche,
13:23 et qui est aussi un compagnon de route de François Burga.
13:27 François Burga, qui on sait, a toujours soutenu les frères musulmans et continue de les soutenir.
13:33 Et d'ailleurs, il a fait partie des personnes qui ont participé à la campagne contre Florence Bergeau-Blacklard
13:39 et qui a lancé les attaques.
13:40 Donc, elle fait partie de ces gens, notamment à l'université,
13:45 qui ont été éduqués et qui ont fait propager, en fait,
13:52 et qui ont aussi fait diplômer des frères musulmans au sein de nos universités,
13:56 qui ont gangréné les universités.
13:59 Et ce qui fait que nous avons des personnes qui sont islamo-gauchistes
14:03 ou qui sont même collaborateurs, parce que pour moi, ce sont des collabos.
14:06 Et je pense que les...
14:08 - Collabos, vous y allez pas un peu fort, quand même ?
14:10 On n'est pas occupé par l'État islamique en France ?
14:13 - C'est quand même tout comme.
14:15 Quand on voit les actes, ce qui est en train de se passer,
14:18 quand on voit les attentats qu'il y a eu, ce n'est pas rien.
14:21 Quand on voit les actes antisémites, ce n'est pas rien.
14:24 D'ailleurs, les actes antisémites ne datent pas d'hier,
14:28 ils ne datent pas que depuis le conflit israélo-palestinien.
14:30 On va se souvenir quand même de Sarah Halimi, la manière dont elle a été assassinée, massacrée aussi,
14:36 et d'autres actes antisémites qui étaient du même ordre.
14:40 - Pour le Bataclan, ce n'était pas antisémite.
14:42 C'était une attaque islamiste contre l'Occident.
14:45 - Contre l'Occident.
14:46 - Donc il y a les deux, en fait. Il y a ça qu'il ne faut pas oublier.
14:50 Charlie Hebdo, ce n'était pas contre les juifs de Charlie Hebdo.
14:54 - Mais si vous voulez, en fait, le conflit israélo-palestinien permet aux islamistes de rassembler l'oumah autour d'une problématique.
15:01 Et donc, c'est à ça qu'on peut mettre en lien avec le reste des attaques.
15:06 Et donc, c'est pour ça que, pour moi, il n'est effectivement pas...
15:11 Le problème n'est pas que le conflit israélo-palestinien, il va beaucoup plus loin.
15:15 Et s'attaque à l'Occident, il est lié à l'Occident.
15:18 Quand on parle des Etats-Unis, on a très souvent aussi lié les Etats-Unis et les sionistes ou les juifs.
15:24 On l'a vu aussi avec le 11 septembre, on a tout de suite...
15:27 Les complotistes ont dit "Ah mais ce sont les juifs qui étaient derrière ces attaques,
15:31 c'est pas du tout Ben Laden, etc. ou Al-Qaïda."
15:34 Donc on voit que très souvent, en fait, il y a un parallèle qui est fait entre les deux.
15:39 - Alors que, juste un mot, il y a les 3000 morts du 11 septembre qui étaient dans les Twin Towers,
15:45 sont affichées sur le mur, là, tout le monde sait qu'on va à New York, mais y'a beaucoup de non-juifs dans ces 3000.
15:52 Donc, on avait dit que, vous savez, on avait averti les juifs de quitter l'eau vers le 10.
15:57 Mais, pour terminer avec ça, Fadila, qu'est-ce qu'on peut faire, qu'est-ce qu'il faut faire ?
16:02 Alors, café laïque, parlez-nous du café laïque, c'est quoi ?
16:05 - Alors, quand on dit "qu'est-ce qu'on peut faire", ce qu'on peut faire d'abord, c'est armer les gens au niveau argumentaire.
16:10 D'abord, savoir de quoi on parle. - Et en me rendant intellectuel et mental.
16:14 - Et en me rendant intellectuel, évidemment. Ah, intellectuel, parce que je vois déjà les gens qui vont crier en disant...
16:18 C'est, voilà... C'est d'abord comprendre ce à quoi on a affaire.
16:23 Jusqu'à présent, en fait, on n'a pas essayé de comprendre les phénomènes,
16:26 ou en tout cas, on l'a vu sous un prisme avec le regard et la pensée occidentale.
16:31 Mais il faut se mettre à la place d'un musulman.
16:34 Et c'est pour ça que des gens, on va dire, de personnes issues de familles musulmanes,
16:39 commencent à se lever, même s'ils ne sont pas nombreux, mais ils existent,
16:41 comme Boëlem Sansal ou d'autres, d'ailleurs, le disent parce qu'ils ont une expérience avec les années noires,
16:48 en Algérie, puis dans d'autres pays.
16:50 On sait très bien qu'est-ce qu'il y a derrière, qu'est-ce qui se cache derrière.
16:55 Donc, il faut voir avec le regard de ces personnes,
16:59 et de se dire, ce qu'ils veulent, c'est un califat mondialisé.
17:02 Donc, il faut comprendre, finalement, ce à quoi on a affaire.
17:05 À partir du moment où on comprend ce à quoi on a affaire, on peut mettre des solutions.
17:09 C'est pour ça qu'au Café Laïque, notre objectif, c'est d'abord que les citoyens soient au courant de ce qui se passe,
17:16 qu'on puisse aborder les sujets d'une manière libre et qu'il n'y ait pas de tabou,
17:20 et ensuite, de, effectivement, armer avec des arguments,
17:24 armer intellectuellement pour que les gens comprennent, pour qu'ils puissent analyser la situation,
17:28 et ensuite, trouver des solutions concrètes.
17:30 - Vous avez un site ? - Alors, il y a le site, c'est www.cafla.be
17:35 - Cafla. C-A-F-L-A, tout attaché, .be.
17:39 Voilà, pour ceux qui sont intéressés, qui ont envie de suivre, cafla.be.
17:44 - Alors, c'est à Bruxelles et à Paris. - Et .be, c'est tout.
17:48 - Voilà. - Très bien. Merci, Fadila Marouf.
17:51 - Merci, Fadila Marouf, d'avoir été avec nous.
17:52 Je rappelle que vous êtes cofondatrice et directrice de l'Observatoire des fondamentalismes à Bruxelles.
17:56 on va se retrouver dans un instant sur...

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