Première prise de parole de Galthié depuis le mondial

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00:00 -Bonjour Fabien, Winnie Claret, RMC Sport.
00:02 On a compté, ça fait 24 jours,
00:04 qu'on attendait tout, je pense, impatiemment,
00:07 votre nouvelle prise de parole depuis la défaite.
00:10 Est-ce que vous avez pris ce temps de l'analyse ?
00:12 Qu'est-ce que vous pouvez nous dire
00:14 de cette élimination en quart de finale
00:17 et de cette défaite contre l'Afrique du Sud ?
00:19 -Sur la conférence,
00:21 on est partis pour combien de temps ?
00:23 Adrien ? 25 minutes, c'est ça ?
00:26 Je vais essayer de partager et d'être efficace
00:29 par rapport à toutes les questions que vous avez posées.
00:31 La première des choses, c'est qu'il y a eu une conférence d'après-match
00:34 qui durait un quart d'heure, qui était menée par World Rugby.
00:36 Et donc, Antoine Dupont et moi-même,
00:38 nous sommes venus répondre aux questions, bien sûr, à chaud,
00:40 après la défaite.
00:42 Et ensuite, la compétition s'est terminée
00:45 avec une semaine après les demi-finales et la finale.
00:49 Et je pense que quand tu te fais sortir en quart de finale,
00:51 tu laisses la compétition se dérouler
00:53 et tu laisses à l'honneur les équipes qui sont en demi-finale
00:56 et en finale.
00:57 Ensuite, après, les joueurs sont partis dans les clubs.
01:01 Et là aussi, je pense qu'il y a un temps
01:04 où il faut laisser le top 14 reprendre,
01:06 je parle du rugby français.
01:09 Et puis, si vous regardez de près ou de loin,
01:12 les sélectionneurs qui se sont exprimés,
01:13 c'est bien sûr les vainqueurs.
01:15 C'est bien sûr le sélectionneur néo-zélandais
01:18 qui a perdu en finale et qui s'est retiré.
01:22 C'est Eddie Jones qui s'est retiré aussi.
01:25 Ensuite, sur les équipes qui ont été éliminées
01:28 sur les phases finales,
01:30 il y a eu peu de temps ou peu d'expression
01:34 de la part des sélectionneurs.
01:35 Donc déjà, je crois qu'il faut laisser du temps,
01:39 du temps à plusieurs choses.
01:42 D'abord, la compétition,
01:43 laisser la place à ceux qui ont gagné
01:44 et ceux qui sont allés le plus loin possible en compétition.
01:48 Et puis, pour nous, si je parle de moi ou de nous,
01:52 ça dépend en quel nom je dois m'exprimer,
01:55 en nom de qui.
01:56 Il y a d'abord le temps du deuil, je crois.
01:58 Le temps du deuil, pour nous,
01:59 ça a été une énorme déception.
02:02 Je parle de nous, je parle de l'équipe,
02:04 je parle de moi-même.
02:05 Quatre ans de travail acharné,
02:07 quatre ans de travail acharné,
02:09 quatre ans de travail réussi, qu'on le veuille ou non,
02:12 quatre ans de travail réussi
02:13 et plus de 80 % de victoire avant ce match
02:15 avec tous les records que vous connaissez,
02:18 quatre ans de progression cohérente,
02:20 quatre ans de développement de cette équipe,
02:23 quatre mois de préparation sur la compétition.
02:27 Le seul objectif que nous voulions atteindre,
02:29 notre objectif, c'était d'être champions du monde
02:31 et il n'y en avait pas d'autres.
02:33 La déception aurait été la même
02:34 si on avait perdu un demi-final d'un point.
02:36 La déception aurait été la même
02:37 si on avait perdu un final d'un point.
02:39 La différence, c'est qu'on aurait vécu une semaine en plus
02:43 et on voulait vivre une semaine en plus,
02:45 une semaine de plus, une semaine en plus,
02:47 une semaine ensemble,
02:49 et on aurait vécu,
02:51 entre la demi-finale et la finale, une semaine de plus.
02:53 La différence, elle est énorme
02:54 parce qu'on voulait vivre,
02:57 et l'objectif, c'était de vivre ces moments-là,
03:00 les moments pour lesquels on travaille depuis quatre ans.
03:03 Et donc, la déception est énorme.
03:06 Donc, dans un premier temps, je crois qu'il y a un deuil
03:08 à respecter pour moi,
03:10 mais aussi pour le staff, mais aussi pour les joueurs.
03:13 Ensuite, on a, de manière informelle,
03:16 on a échangé entre nous,
03:18 que ce soient des membres du staff,
03:20 que ce soient des membres du staff partant,
03:22 que ce soient des joueurs,
03:24 pour essayer de prendre des nouvelles,
03:25 pour savoir comment ça allait,
03:26 comment chacun vivait ce moment-là.
03:31 Et je dirais que le mot qui revient,
03:37 et que je partagerai avec vous, c'est "il faut l'accepter".
03:40 Il faut accepter.
03:42 Il faut accepter la défaite.
03:44 Il faut accepter le fait de ne pas avoir atteint l'objectif.
03:47 Et ensuite, il faut dépasser, dépasser cet état-là.
03:51 Et je dirais que ce temps,
03:54 vous avez compté 28 jours, je crois, c'est ça ?
03:56 24 jours.
03:57 C'est peu. C'est peu.
03:59 C'est peu.
04:01 Mais c'est le sport d'haut niveau.
04:04 Je vais dire peut-être des banalités,
04:06 mais c'est la compétition.
04:08 Et lorsque j'avais présenté aux joueurs,
04:10 en début de semaine,
04:12 la planification du match face à l'Afrique du Sud,
04:17 mais aussi la planification à venir.
04:19 C'est-à-dire que la planification à venir,
04:21 c'était les deux semaines qui suivaient
04:24 la demi et la finale.
04:26 J'avais présenté aussi l'autre option.
04:27 Et voici aussi l'autre option.
04:29 C'est-à-dire que le lendemain, ça s'appelle dislocation.
04:33 C'est-à-dire que le lendemain,
04:35 à midi, il faut avoir quitté l'hôtel
04:36 parce que l'Argentine arrivait à 14h.
04:40 Et ça, c'était une option qu'on avait partagée,
04:42 que j'avais évoquée, qui était possible.
04:48 Donc c'était les deux options.
04:50 Ça veut dire très bien que notre ambition
04:52 était clairement d'être champion du monde
04:54 et que ça faisait 4 ans qu'on avait monté ce projet
04:57 pour gagner des matchs.
04:58 Pour gagner des matchs.
05:00 Pour gagner des titres.
05:02 On en a gagné un.
05:03 Donc il n'y a pas "dès".
05:05 Nous avons fait second dans le premier tournoi,
05:07 ex aequo au point.
05:09 Nous avons fait second dans le second tournoi.
05:11 Nous avons fait le grand chien dans le troisième tournoi.
05:13 Et nous avons fait second dans le quatrième tournoi.
05:18 Nous avons gagné toutes nos tournées en France.
05:20 Nous avons perdu la tournée en Australie.
05:22 Nous avons gagné la tournée au Japon.
05:24 Et nous avons perdu la finale de l'automne cup
05:28 sur ce qu'on appelle le butanor en Angleterre.
05:31 Donc nous avons performé,
05:34 mais par rapport à l'objectif qui était de redevenir
05:37 une nation majeure du rugby mondial, nous l'avons fait.
05:40 Nous sommes remontés au ranking 1, 2, 3, 2,
05:45 aujourd'hui 4.
05:47 Nous avons gagné 80% des matchs.
05:51 Je ne rentrerai pas sur les statistiques et sur les records.
05:54 Mais l'objectif, qui était l'objectif suprême,
05:57 c'était d'être champion du monde.
05:59 Nous avons échoué.
06:01 Donc dans un premier temps, nous avons un deuil à faire,
06:03 un deuil collectif.
06:05 Comme je disais aussi aux joueurs,
06:06 on est tous responsables de notre carrière.
06:09 C'est-à-dire, joueurs et staff, on se tient par la main.
06:11 C'est-à-dire que la performance des uns et des autres
06:14 fera ou pas qu'on sera champion du monde.
06:17 Fera ou pas que notre destin sera celui-là ou au nôtre.
06:21 Et on est tous aussi responsables de notre destin
06:24 dans la difficulté et dans la défaite.
06:27 Et c'est le cas aujourd'hui.
06:28 Donc c'est vrai que j'avais prévu de vous parler,
06:33 de m'exprimer plus tard, plutôt fin novembre.
06:36 Mais devant l'insistance, devant les demandes,
06:40 eh bien, on a décidé, j'ai décidé d'accélérer le processus
06:46 et de vous répondre et de passer du temps avec vous
06:48 pour partager cette peine aussi.
06:54 Partager cette peine et cette douleur immense
06:57 de nos supporters, de nos familles,
07:03 de nos clubs, des joueurs,
07:08 et je dirais presque de la France.
07:11 Parce que le fait de ressortir de la bulle,
07:15 depuis quatre semaines, depuis 24 jours,
07:18 je me suis rendu compte comment les Français,
07:23 je veux pas être démago,
07:25 mais comment les Français nous ont aimés,
07:28 ont aimé cette équipe et ont supporté cette équipe
07:30 et ont vécu toute l'aventure.
07:34 Ça a démarré il y a quatre ans,
07:36 mais c'est vrai qu'on a senti rapidement un souffle,
07:40 un soutien, un support
07:42 dans le sens qu'on a donné à notre mission il y a quatre ans,
07:49 c'était rassembler, fédérer et partager.
07:51 On y est arrivé de différentes manières.
07:53 On y est arrivé tellement fort que je dirais
07:57 que c'était presque inespéré de trouver tout ce soutien,
08:01 toute cette passion autour de notre équipe.
08:04 Et en sortant, on le sentait bien pendant la compétition
08:08 ou avant même la compétition,
08:09 mais en ressortant et en revenant au contact des familles
08:13 et de la vraie vie, en sortant de la bulle,
08:15 je me suis rendu compte comment les Français nous soutenaient,
08:20 nous aimaient, mais je parle à l'imparfait,
08:22 mais je pourrais parler au présent aussi.
08:24 Et c'est pas être démago que de dire que...
08:28 C'est que des messages de soutien,
08:30 que des messages de partage et d'affection
08:36 que nous donnent aujourd'hui les Français.
08:38 Évidemment, ça va pas nous donner le titre champion du monde,
08:43 mais voilà ce que je peux témoigner.
08:48 Et si vous avez une autre question...
08:52 -Bonjour, Fabien, Nicolas Dupin de Bessade, Canal+.
08:56 Pardon de vous emmener sur le quart de finale.
09:00 Est-ce que vous avez le sentiment,
09:01 vous parliez beaucoup de stratégie cette semaine-là,
09:04 de vous être trompé sur la stratégie et sur le coaching ?
09:07 -Absolument pas.
09:09 Absolument pas.
09:11 Ca aussi, c'était bien de prendre le temps
09:14 pour revenir sur le match, de travailler.
09:18 Donc moi, vous savez, j'ai travaillé avec beaucoup d'analystes,
09:20 avec beaucoup d'images, avec beaucoup de données.
09:25 Et un point, un point,
09:28 un point, c'est rien, mais un point, c'est tout.
09:30 Donc à partir de là, on peut tout remettre en question, évidemment.
09:33 Et on fera pas l'économie, je ferai pas l'économie
09:36 de remettre en question la réflexion,
09:39 comme on le fait après chaque match,
09:40 après chaque victoire ou après chaque défaite,
09:42 mais absolument pas.
09:44 Quand vous rentrez 11 fois dans la zone de conclusion
09:50 avec le ballon, 11 fois sur le match,
09:53 c'est que par rapport à nos objectifs,
09:55 c'était 50 % de plus que nos objectifs.
09:57 C'est-à-dire qu'on avait l'ambition de rentrer 6 fois
09:59 avec le ballon dans la zone de conclusion.
10:01 Nous sommes rentrés 11 fois.
10:02 Nous avons marqué 3 fois.
10:04 Et je rajoute une pénalité qui nous a été donnée,
10:06 que nous avons transformée en points.
10:09 C'est qu'à un moment, sur le dernier geste,
10:14 sur les dernières options, sur le dernier choix,
10:17 sur des faits de match, des faits de jeu,
10:20 eh bien, ça n'a pas suffi.
10:22 Il aurait fallu peut-être rentrer 12 fois,
10:24 ou 13 fois, ou 14 fois.
10:27 Ce qui est sur les matchs,
10:30 j'ai pris les 7 matchs de phase finale,
10:34 et j'ai même pris les 2 matchs qui sont pour moi
10:36 les 2 plus gros matchs de poules,
10:37 c'est-à-dire Nouvelle-Zélande-France
10:39 et Afrique du Sud-Irlande.
10:42 Nous sommes la seule équipe à s'être procurée
10:44 autant de temps fort sur ces matchs.
10:48 Ce qui nous amène à...
10:49 Bon, on travaille sur des logiciels,
10:50 on travaille sur des datas,
10:54 à un potentiel de marque de 37 points.
10:57 De 37 points.
10:59 Nous avons marqué seulement 28.
11:01 Donc tactiquement, quand vous êtes en position
11:04 et que vous avez marqué 37 points,
11:05 sur des données, purement des données,
11:06 c'est que tactiquement, face à l'Afrique du Sud,
11:09 c'est que, tactiquement,
11:10 vous n'êtes pas trop trompé sur un plan offensif.
11:13 Sur un plan offensif.
11:15 Sur un plan défensif,
11:16 on a encaissé 29 points,
11:19 et l'Afrique du Sud rentre pour la première fois
11:23 et pose un rec dans nos 22
11:26 à la 55e minute.
11:30 Avant ça, ils ont marqué 3 essais sur 3 fulgurances.
11:34 Deux duels gagnés sur le 3e rideau,
11:38 où on a été battus.
11:39 On a été battus en l'air,
11:40 mais parfois, on peut être battus en l'air,
11:42 comme c'est arrivé un 2e mi-temps,
11:43 mais on peut reprendre le contrôle du jeu en bas.
11:46 Ça n'a pas été le cas.
11:47 C'est-à-dire que sur les 2 premiers essais,
11:49 sur les 3 premiers essais sud-africains,
11:51 c'est soit deux joueurs au pied qui amènent le déséquilibre,
11:54 et ensuite la marque des Sud-Africains.
11:57 Donc deux joueurs au pied, haut de pression,
11:58 ou bien un tournoi vert, un joueur au pied de chasse,
12:00 comme ce qu'amènera le 4e essai.
12:04 Donc les Sud-Africains ont été hyper efficaces,
12:07 hyper réalistes sur l'expect goal.
12:10 Ils ont un potentiel de marque de 24,
12:12 ils en marquent 29.
12:13 Bravo.
12:15 Bravo, parce que ça montre que c'est une équipe
12:17 qui est capable d'utiliser ses armes
12:21 de manière très efficace.
12:23 Et ils vont le reproduire en finale,
12:26 le même scénario.
12:28 Donc sur un plan tactique, je pense que...
12:30 Sur un plan tactique et stratégique,
12:32 je pense qu'on a...
12:34 Si c'était à refaire, je reprendrais la même stratégie.
12:37 Absolument la même.
12:40 Le coaching, je sais que c'est un débat aussi,
12:42 parce que quand vous perdez,
12:44 vous dites que le coaching n'a pas apporté
12:45 ce qu'on aurait pu espérer.
12:49 Il était prévu qu'on coache plus tôt.
12:52 On a retardé un petit peu le coaching sur certains postes.
12:55 On nous a semblé que c'était le bon moment
12:58 pour intégrer les joueurs qui étaient sur la feuille de match.
13:02 On meurt à un point.
13:04 Et ce que je voudrais aussi signifier,
13:07 et qui me semble remarquable aussi,
13:09 c'est que malgré tous les faits de jeu,
13:11 malgré ce scénario de match,
13:15 on avait aussi un objectif dans tous nos matchs.
13:19 Quoi qu'il arrive,
13:21 on joue la gagne jusqu'à la dernière action.
13:23 Quoi qu'il arrive.
13:24 Sur les 44 matchs qu'on a joués,
13:26 on a perdu 9 matchs, c'est-à-dire 20%.
13:29 Sur les 9 matchs perdus,
13:31 il y en a 2 qui sont perdus à 2 marques.
13:33 C'est-à-dire en Irlande, en 2023, et en Écosse, en 2020.
13:37 Les 7 autres défaites, elles sont perdues à une marque.
13:40 C'est-à-dire à une marque de pied.
13:43 Pas d'essai.
13:45 Donc jusqu'à la fin, et une fois de plus jusqu'à la fin,
13:48 notre équipe est en capacité d'aller récupérer
13:52 la victoire sur la dernière possession.
13:54 Elle ne le fera pas, on perdra.
13:56 Mais je voudrais féliciter le joueur parce que,
13:58 malgré l'ensemble du scénario, du match, de l'événement,
14:02 ils sont restés focus jusqu'à la dernière possession
14:05 pour essayer d'aller arracher cette victoire.
14:07 - Bonjour, Arnaud Bertrand, Rubis Magazine.
14:20 La prochaine Coupe du Monde, c'est dans 4 ans, c'est loin.
14:22 Est-ce que vous pensez que l'équipe peut encore progresser
14:24 ou est-ce qu'elle a vraiment atteint son apogée
14:27 après cette Coupe du Monde ?
14:29 - Lorsqu'on a remonté l'équipe après la Coupe du Monde au Japon,
14:33 on avait une équipe qui avait 24 ans de moyenne d'âge
14:36 et 8 sélections.
14:38 On s'est avancé face à l'Afrique du Sud
14:40 avec une équipe de 27 ans de moyenne d'âge et 33 sélections.
14:44 En face de nous, le Sud-africain avait 31 ans de moyenne d'âge
14:47 et 66 sélections.
14:48 Trois Coupes du Monde, une demi-finale perdue
14:51 face au All Black en 2015 de 2 points
14:55 et un match gagné pour la 3e place.
14:57 Un titre champion du monde en 2019
15:00 et un titre maintenant de champion du monde
15:05 avec cette composition d'équipe.
15:08 Je pense que dans 4 ans, l'équipe, si elle ne bouge pas,
15:13 elle aura 31 ans de moyenne d'âge.
15:16 Et avec les rotations et le principe de sélection,
15:21 on peut espérer qu'elle aura 25 sélections de plus.
15:24 Dans le meilleur des cas, elle aura presque 60 sélections,
15:27 ce qui ne sera pas le cas,
15:29 puisque on sait très bien que nous, notre manière de travailler,
15:32 on ne sélectionne pas les joueurs "les plus sollicités"
15:36 durant l'hiver, donc ils ne partent pas en tournée.
15:38 Donc ça donne un potentiel de 8 sélections pour les meilleurs.
15:42 Et ensuite, l'âge va faire que peut-être
15:46 certains joueurs vont quitter le groupe.
15:49 Mais je pense qu'on peut monter sur l'expérience collective
15:53 et sur la maturité collective de 2 ans, voire 3 ans,
15:59 et de 20 sélections.
16:01 Donc à partir de là, je pense que cette équipe
16:05 sera sûrement encore plus forte, plus expérimentée
16:09 que celle qui a perdu face à l'Afrique du Sud
16:13 d'un point dans la quarte finale.
16:21 -Bonjour, Fabien, Olivier François du Parisien.
16:24 Est-ce que tu as parlé de deuil ?
16:26 -Excusez-moi, j'ai pas entendu.
16:28 -Tu as parlé de deuil, c'est fort.
16:31 Est-ce que les joueurs ont l'air marqués aussi ?
16:33 Est-ce que tu t'es posé des questions
16:35 avant de te relancer dans l'aventure,
16:37 même si tu avais dit que ton contrat courait jusqu'en 2028 ?
16:41 Est-ce que tu t'es posé des questions ?
16:43 Comment tu allais faire pour reprendre la main
16:45 et pour relancer une équipe qui est forcément marquée
16:48 psychologiquement ? Et toi-même, est-ce que tu t'es posé des questions ?
16:51 -La blessure, la douleur...
16:55 Je pense que c'est d'abord une douleur.
16:58 C'est une blessure et une douleur,
16:59 mais quand on joue à ce niveau
17:02 et quand on joue pour l'équipe de France
17:06 et quand on joue aux Coupes du monde,
17:07 il faut être prêt à gagner,
17:10 mais il faut être prêt aussi à vivre ce qu'on a vécu.
17:14 Donc la douleur, la blessure...
17:16 Elle est presque, je dirais, normale.
17:20 Il n'y a qu'une équipe qui n'a pas mal, en fait.
17:22 C'est le Champion du monde.
17:24 Les autres rentrent avec différents sentiments,
17:28 mais c'est que des émotions désagréables.
17:30 Donc c'est notre cas.
17:32 Je pense que...
17:35 Pour en avoir parlé avec les leaders,
17:36 puisque j'ai eu tous les leaders
17:39 durant ce laps de temps au téléphone,
17:43 on a échangé tranquillement,
17:46 je pense que la blessure, ça fera une cicatrice
17:49 et la cicatrice, on l'aura à vie.
17:51 Mais ça fait partie de notre chemin.
17:53 Quand on fait de la compétition de haut niveau,
17:57 on ressent beaucoup de joie,
17:59 on ressent beaucoup d'excitation,
18:01 on ressent beaucoup d'émotions positives,
18:02 mais on vit aussi des émotions très douloureuses.
18:06 Et ça fait des cicatrices, ça fait des balafres.
18:09 Et celle-là, on l'aura, bien sûr.
18:12 On va l'avoir avec nous, mais...
18:15 Pour en avoir vécu de nombreuses déceptions,
18:19 c'est jamais un handicap.
18:22 Après, avec le temps,
18:25 ça devient doucement, mais sûrement,
18:29 ce qu'on appelle de l'expérience, du savoir.
18:32 Et si on est capable de se poser les bonnes questions,
18:36 la possibilité d'être encore meilleur.
18:42 Donc c'est vrai que, pour répondre à votre question,
18:46 on a tous fait ou à faire,
18:52 ou nous sommes tous en train de faire
18:53 une sorte d'introspection,
18:57 d'abord personnelle, individuelle,
18:58 et puis ensuite collective,
19:01 sur ce qu'on a vécu, bien sûr.
19:03 -Fabien, bonjour. Ici, au milieu, au fond,
19:09 Henri Ignacia, Canal+, Infosport+.
19:12 Est-ce que vous pensez pouvoir travailler
19:14 dans les mêmes conditions que la précédente préparation,
19:17 où les clubs, tout le monde a vraiment optimisé,
19:20 que c'est à savoir le temps de présence des joueurs
19:23 à votre disposition ?
19:24 Est-ce que tout devrait se passer de la même façon ?
19:27 Il n'y a pas de raison ?
19:28 On a déjà entendu certains clubs, peut-être,
19:30 tirer un peu la langue, la sonnette d'alarme,
19:32 disant que ça ne va pas pouvoir être possible
19:33 de les payer autant
19:35 pour aussi peu, parfois, de disponibilité.
19:41 -D'abord, je crois que...
19:43 Pendant 4 ans, quand même, l'équipe de France a été un succès.
19:51 Globalement, 80%.
19:55 Lorsque...
19:58 Le premier tournoi 2020,
20:01 quand on a commencé le tournoi, il y avait 50 000 places
20:03 qui étaient vendues pour l'Irlande,
20:04 puisqu'on recevait l'Irlande,
20:06 et 15 000 places qui étaient vendues pour l'Italie,
20:08 puisqu'on recevait l'Italie.
20:11 Sur les matchs de préparation de l'été,
20:14 du mois d'août,
20:17 à Saint-Etienne, face à l'Écosse,
20:19 à Nantes, face au Fidji,
20:22 et puis au Stade de France, face à Australie,
20:24 c'était guichet fermé.
20:26 En fait, lorsque l'équipe de France marche bien,
20:30 fonctionne bien,
20:32 c'est d'abord pour tous les clubs du rugby français,
20:34 c'est-à-dire les 2 000 clubs,
20:36 des ressources supplémentaires.
20:38 Un euro investi...
20:40 L'équipe de France, c'est un centre de recettes,
20:42 ce n'est pas un centre de coûts.
20:43 Un euro investi pour l'équipe de France,
20:45 c'est x20 pour les ressources
20:48 de la Fédération française du rugby, c'est 90 %.
20:51 Et ensuite, par effet ricochet,
20:54 lorsque l'équipe de France tourne bien,
20:56 c'est les stades pleins en 2e division,
20:59 en Nationale 1 et en 1e division.
21:00 On marche ensemble.
21:02 C'est-à-dire qu'entre le top 14,
21:07 la Pro D2, la Ligue,
21:09 et la Fédération française du rugby, on marche ensemble.
21:11 Donc je veux croire qu'on va continuer à marcher ensemble.
21:17 Et je veux croire que tout le monde a bien compris,
21:19 je crois que tout le monde a bien compris
21:20 l'intérêt pour les 2 institutions
21:24 d'être associées dans les bons moments,
21:26 dans les très bons moments, et il y en a eu beaucoup,
21:29 comme dans les moments plus difficiles.
21:31 Ça s'appelle la solidarité.
21:37 - Oui, Fabien, je suis tout derrière Axel May à Europe 1.
21:40 Combien de temps vous avez mis avant de revoir le match ?
21:43 Et puis là, très concrètement,
21:44 qu'est-ce que vous allez faire maintenant
21:46 d'ici le tournoi des Destinations ?
21:48 C'est quoi votre programme ?
21:50 - Alors pour revoir le match,
21:53 je vais regarder...
21:54 Je veux dire, je pense que je l'ai rouvert.
21:58 J'ai regardé les demi-et la finale.
21:59 J'ai pas regardé...
22:01 J'ai juste regardé les coups d'envoi
22:03 jusqu'au coup de sifflet finale.
22:04 J'ai pas regardé ce qu'il y avait avant.
22:06 J'ai pas regardé l'emballage.
22:08 J'ai regardé le contenu,
22:09 parce que c'est passionnant, j'aime le rugby,
22:11 et je veux comprendre comment on gagne une demi-finale
22:13 et comment on gagne aussi une finale,
22:15 voir comment ça s'est passé.
22:17 Et je pense que j'ai regardé...
22:21 J'ai regardé la finale.
22:24 Je me souviens très bien, c'était dans le train,
22:26 entre la gare d'Austerlitz et la gare de Cahors.
22:29 Donc il y a 5h30 de train.
22:32 Et là, je l'ai rouvert.
22:33 J'avais assez de batterie,
22:35 j'avais l'ordinateur qui était bien chargé.
22:37 Et je l'ai regardé, je l'ai regardé une première fois là.
22:40 J'avais reçu déjà beaucoup de données
22:42 de la part de mon staff,
22:44 et beaucoup d'analyses
22:46 de la part de mes data scientists.
22:48 Et j'avais aussi...
22:51 Je pense que c'est 4 jours après ou 5 jours après,
22:55 travaillé avec Jérôme Garcès pour écrire,
22:57 comme on le fait toujours, attention,
22:59 on travaille toujours main dans la main avec des arbitres.
23:05 Envoyer les clips qui nous semblaient intéressants à questionner
23:09 sur trois principes de jeu qui nous semblent importants.
23:12 La clé, c'est safety, c'est speed et space.
23:15 Donc il y avait 9 clips
23:17 que j'avais montés avec Jérôme Garcès,
23:19 que j'ai envoyés à jouer le juge et à Waterloo de Bille,
23:23 et à Benoît Kiffre aussi, et son équipe,
23:25 parce qu'on avait besoin d'avoir des réponses
23:27 sur les décisions qui ont été prises pendant ce match.
23:29 Il y en avait 9.
23:30 Donc c'est à peu près le cinquième jour.
23:33 Sachant qu'on n'était plus une urgence pour Waterloo de Billle
23:36 puisqu'ils préparaient les demi-finales.
23:38 Donc vous savez, pour partager avec vous,
23:41 lorsqu'on joue un match international,
23:43 le protocole qu'on a avec...
23:46 Je parle de Waterloo de Billle arbitrage,
23:47 et je veux dire le juge et son staff,
23:49 c'est d'envoyer au fil de l'eau des questions sur des images
23:53 qui nous concernent et qui concernent l'adversaire,
23:55 puisqu'on va jouer et on identifie des choses qu'ils font,
23:59 on demande si c'est toléré, si ça va être sifflé,
24:02 et des choses que l'on fait, si c'est toléré, ça va être sifflé.
24:04 Toujours sur les trois principes qui sont
24:06 safety, speed and space.
24:09 Donc c'est à peu près le cinquième jour
24:12 où il a fallu que je rouvre pour valider avec Jérôme
24:15 les clips qu'on allait envoyer.
24:16 Mais c'était pas tout à fait de bon cœur, c'était assez difficile.
24:19 On va dire que c'était purement professionnel.
24:21 Mais ça s'est fait.
24:25 Et ensuite, je l'ai revu au fil de l'eau,
24:28 je pense maintenant à peu près une dizaine de fois.
24:32 Mais j'ai six caméras, sept caméras, huit caméras,
24:35 et puis j'ai beaucoup de données,
24:37 donc j'ai croisé beaucoup d'informations
24:42 pour étudier ce match et pour pouvoir vous répondre correctement déjà,
24:45 et pour pouvoir répondre aussi aux joueurs,
24:47 puisqu'on a pas mal débriefé aussi entre nous,
24:49 avec le staff, sur le match.
24:53 Et la dernière question que vous m'avez posée,
24:58 c'est le programme.
24:59 Donc le programme, c'est en fait,
25:01 lundi, j'ai un rendez-vous avec Jean-Marc Lhermé,
25:08 la DTN, pour faire un point sur une vision globale
25:12 de la saison à venir.
25:14 Ensuite, au mois de décembre,
25:15 on a deux séquences à s'entraîner,
25:17 entraîner avec les U20 et les U20 développement,
25:21 et le staff qui va se remettre à travailler.
25:23 Donc on va travailler sur le protocole de préparation
25:28 et la planification des semaines du tournée 6 Nations,
25:31 puisque le premier match, c'est le 2 février,
25:33 à Marseille, face à l'Irlande.
25:35 Et on a aussi programmé, puisque vous avez posé la question,
25:39 un meeting avec la Ligue, mi-décembre, avec Jean-Marc,
25:43 pour travailler justement sur les accords
25:46 qui ont déjà été signés,
25:47 mais il est important de travailler, comme je vous l'ai dit,
25:50 main dans la main, dans les bons et dans les moments plus difficiles,
25:54 en pensant que le meilleur est à venir.
25:57 -Une dernière question.
25:58 -Fabien, demain, Emmanuel Meafou sera français, officiellement.
26:06 Est-ce que le vivier est là, sur des postes compliqués,
26:10 comme la 2e ligne, le poste de pilier droit ?
26:13 Est-ce que vous avez de quoi renouveler cette équipe de France ?
26:17 -En fait, c'est vraiment intéressant,
26:19 parce qu'au fil de l'eau, on oublie vraiment les séquences passées,
26:24 et je me souviens très bien, lorsqu'on a pris l'équipe de France
26:28 après la Coupe du Monde au Japon, en 2019,
26:31 on m'a beaucoup tapé sur l'épaule et on me disait "bon courage".
26:34 On me posait les mêmes questions, "mais il y a personne à droite,
26:37 il y a personne encore aussi à droite derrière,
26:39 il y a personne là, il y a personne là, il manque."
26:42 Et en fait, on s'est rendu compte qu'à un moment,
26:45 finalement, lorsque l'on crée l'aspiration
26:48 et qu'on est en capacité d'apporter la bonne méthodologie
26:50 pour bien préparer l'équipe de France, pour qu'elle soit performante,
26:52 en fait, on peut être surpris par les potentiels
26:56 qu'il y a dans le rugby français.
26:57 Ça a été aussi notre façon de travailler,
27:01 et de la même manière que je vais voir les enfants du PUC s'entraîner,
27:05 je leur dis "mais les enfants, vous pouvez penser
27:07 qu'un jour, vous pourrez jouer en équipe de France."
27:09 En fait, il faut que tous les joueurs de Pro D2, de Top 14,
27:13 de Nationals, de centres de formation,
27:15 pensent qu'ils peuvent avoir l'ambition de jouer en équipe de France.
27:18 Ils peuvent jouer en équipe de France.
27:20 Et vous avez parlé de Meafoo,
27:23 mais il y a beaucoup de joueurs aujourd'hui
27:25 qui ont le potentiel pour jouer en équipe de France,
27:28 qui ont aussi l'ambition de jouer en équipe de France.
27:29 Là, quand on a préparé la Coupe du Monde,
27:31 pendant les quatre mois, je dirais que les quatre mois,
27:34 on a travaillé avec les moyens de vins de Pau,
27:36 on a travaillé avec les moyens de vins de Biarritz,
27:38 on a travaillé avec les moyens de vins de Dax,
27:41 on a travaillé avec les moyens de vins de Montmarsan,
27:43 on a travaillé avec les moyens de vins de Bayonne,
27:46 on a travaillé avec les moyens de vins de Grasse, de Monaco,
27:49 de Nice, du Stade français, du Racing.
27:53 A peu près 300 gamins, ainsi que leurs éducateurs,
27:56 sont venus partager nos séances de travail.
28:01 Plus de leurs éducateurs.
28:02 Donc, rassembler, fédérer et partager,
28:06 ça se situe là aussi.
28:07 C'est-à-dire que faire monter,
28:09 par aspiration et par transmission,
28:14 tout le niveau du rugby français,
28:16 et surtout faire penser et dire aux joueurs
28:19 qu'ils peuvent joindre l'équipe de France.
28:21 Il faut venir chercher le maillot,
28:24 à deux conditions.
28:27 Un, respecter le cadre qu'on va leur proposer,
28:29 puisqu'on va repartir sur un protocole de quatre ans,
28:32 et il y aura un nouveau impact,
28:33 où on va leur demander, est-ce qu'ils sont d'accord ou non,
28:36 de respecter le cadre qu'on va construire avec eux,
28:39 qu'on va leur proposer.
28:41 Et deux, l'objectif collectif,
28:43 c'est aussi un objectif individuel,
28:45 c'est-à-dire la leçon à retenir, peut-être,
28:49 de cette expérience-là,
28:50 c'est qu'il n'y a pas de limite à l'exigence.
28:52 Il n'y a pas de limite à l'exigence
28:54 pour les joueurs de rugby français
28:55 et pour avoir l'équipe de France la plus forte possible.
28:58 Soyons exigeants collectivement,
29:01 soyons exigeants individuellement.
29:04 Essayons de monter tous, encore d'un cran, notre niveau.
29:10 Et c'est à ce prix qu'on sera encore plus performants.
29:19 -Merci. C'est donc la fin de cette conférence de presse.
29:20 Merci à tous.
29:22 [SILENCE]