Sandrine Bermond, référente harcèlement dans l'académie de Besançon

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00:00 Belfort Montbéliard.
00:01 8h moins le quart, l'invité du 6/9 sur France Bleu Belfort Montbéliard, avec votre invité
00:05 Thierry nous parlons de cette journée nationale de lutte contre le harcèlement à l'école.
00:09 Aujourd'hui tous les élèves du CE2 à la Terminale se verront proposer de remplir un
00:13 questionnaire d'auto-évaluation sur le harcèlement.
00:17 Alors que pensez-vous de cette initiative ? Êtes-vous ou avez-vous été confronté
00:20 au harcèlement scolaire ? On attend vos témoignages au 03 84 22 82 82.
00:25 Bonjour Sandrine Bermond.
00:27 Bonjour Thierry.
00:28 Vous êtes référente harcèlement de l'académie de Besançon.
00:33 Concrètement, qu'y a-t-il dans ce questionnaire qui sera distribué aujourd'hui aux élèves ?
00:37 Alors en fait, il y a trois types de questionnaires.
00:41 Un questionnaire à destination des élèves de l'école élémentaire, un questionnaire
00:47 à destination des collégiens et un questionnaire à destination des lycéens.
00:52 Et chaque fois, il y a une trentaine de questions.
00:56 Les élèves sont amenés de façon anonyme à répondre sur la façon dont ils vivent
01:02 leur scolarité, s'ils se sentent bien à l'école, s'ils sont béqués, s'ils
01:07 se sentent en sécurité, s'ils se sentent bien.
01:10 Voilà.
01:11 C'est vraiment un point pour les lycéens s'exprimer sur leur bien-être à l'école.
01:17 Alors ce questionnaire, vous l'avez dit, est destiné aux élèves, mais les parents
01:21 ont un rôle à jouer également.
01:23 Nous avons en ligne Laura.
01:26 Bonjour.
01:28 Laura qui doit normalement être en ligne, qui doit peut-être nous entendre.
01:33 Bonjour Laura.
01:34 - Oui, bonjour.
01:35 - Bonjour.
01:36 Vous habitez Ericourt.
01:37 Je crois que votre enfant était victime de harcèlement.
01:41 Est-ce que vous l'aviez remarqué ?
01:42 - Non, non, non, non.
01:43 Je n'ai jamais dit que mon enfant était victime de harcèlement.
01:48 Mais pour moi, étant maman, justement, on le voit au changement de comportement de son
01:53 enfant.
01:54 Un enfant qui a une joie de vivre, qui explose de bonheur, qui au bout d'un certain temps
02:00 rend député de l'école et se renferme complètement, c'est qu'il y a quelque chose.
02:05 - Donc les parents doivent être vigilants et faire remonter la formation, c'est ça ?
02:11 - Oui, pour moi, ils doivent être vigilants.
02:14 Ils doivent aussi communiquer avec leur enfant.
02:16 Parce que c'est vrai que c'est un thème qui a été abordé à l'école où est scolarisé
02:19 mon fils.
02:20 Il faut communiquer.
02:22 Il ne faut pas hésiter à essayer de faire ouvrir son enfant soit à soi, en tant que
02:29 parent, ou soit de réorienter vers quelqu'un vers qui il sera plus ouvert.
02:33 - Merci.
02:34 - Merci beaucoup Laura de nous avoir appelés en direct ce matin depuis Ericourt.
02:39 Sandrine Bermond, vous comptez également sous les parents pour vous faire remonter des informations
02:43 ?
02:44 - Bien sûr, évidemment.
02:46 Les parents et les élèves eux-mêmes.
02:49 Toutes les sensibilisations qu'on fait, le travail qui va être mené aujourd'hui, c'est
02:56 vraiment pour dire aux élèves, parlez-nous de vos difficultés et parlez-nous dès qu'elles
03:01 apparaissent, dès que vous voyez les premiers signes.
03:04 Et Laura a raison, c'est-à-dire vraiment être attentif aux changements de comportement,
03:11 aux mots de ventre, au refus d'aller à l'école, vraiment quelque chose qui peut troubler les
03:16 parents en disant "mais ça ce n'est pas comme d'habitude, mon enfant n'est pas aussi bien
03:21 que d'habitude".
03:22 Il faut nous alerter, il faut bien sûr en parler avec son enfant, s'assurer qu'il va
03:27 bien, s'assurer que ça se passe bien pour lui à l'école et puis au moindre doute en
03:33 parler à l'école.
03:34 - Sandrine Bermond, référente harcèlement dans l'académie de Besançon et l'invité
03:38 du 6-9 France Bleu Belfort Montbéliard.
03:40 Sandrine Bermond, la difficulté parfois c'est comment différencier une situation de harcèlement
03:45 réel d'une simple mauvaise blague ? Vous allez répondre à cette question, mais tout
03:50 d'abord je vous propose d'écouter les témoignages de ces jeunes belfortains.
03:53 On Laura a posé la question.
03:54 - C'est compliqué, une situation de rigolade ça serait entre deux personnes qui se connaissent
03:58 depuis longtemps et une situation de harcèlement ça serait plus envers quelqu'un que tu ne
04:03 côtoies pas trop, où on ne connaît pas sa vie.
04:05 - Je dirais que ça dépend un petit peu le ton et l'humeur qu'on utilise, le ton sur
04:10 lequel on le dit et l'humeur qu'on prend en le disant.
04:13 - Pour moi quand c'est une mauvaise blague c'est plus des gens qu'on aime qui nous font
04:16 des mauvaises blagues alors que quand c'est pas une mauvaise blague c'est des gens qu'on
04:21 aime pas forcément ou qui nous aiment pas forcément.
04:23 Ils le font une fois mais ils recommencent après.
04:25 - La différence c'est qu'une plaisanterie c'est une fois et le harcèlement c'est plusieurs
04:29 fois c'est quand ça dure.
04:30 Donc une plaisanterie ça doit être une seule fois, tu le fais, tu rigoles, tu t'excuses,
04:34 s'il le prend mal c'est fini quoi.
04:35 - Sandrine Bermond, référente harcèlement dans l'académie de Besançon, vous avez entendu
04:39 ces témoignages, c'est pas toujours facile de différencier le harcèlement à la mauvaise
04:45 blague ?
04:46 - Non c'est pas toujours facile et tous ces jeunes ont eu des propos qui sont concrètement
04:51 adéquats c'est-à-dire que chacun est capable de ressentir si on lui fait une blague qui
04:55 a de mauvais goût ou si c'est quelque chose de répété, donc vraiment, qu'il lui nuit
05:01 et donc il ne parvient pas à s'exprimer et finalement ce qui compte c'est le ressenti
05:06 de la personne, si cette blague continue, si malgré les efforts pour dire "je souhaite
05:14 que ça s'arrête, ça continue" et bien c'est peut-être le prémice du harcèlement.
05:20 Et puis une blague qui ne fait pas rire la personne qui est censée rire à cette blague
05:25 et bien c'est pas une blague de mauvais goût, c'est un comportement qui est déplacé et
05:29 qui doit cesser.
05:30 - Dans l'académie de Besançon environ 10% d'élèves se disent harcelés, c'est à peu
05:37 près dans la moyenne nationale, mais qu'est-ce qui se passe après ? Est-ce qu'il faut à
05:41 chaque fois que la justice prononce des peines exemplaires ?
05:45 - Alors moi je ne vais pas parler pour la justice, pour l'instant ce qui est important c'est
05:53 que la justice soit informée et que pour les cas les plus graves, elle puisse agir
05:58 et c'est le procureur de la République qui va décider.
06:01 Ce qui ne nous empêche pas de notre côté de gérer les situations de façon à ce qu'elles
06:07 cessent immédiatement.
06:08 - Et bien merci beaucoup Sandrine Bermond, je rappelle que vous êtes référente harcèlement
06:15 dans l'académie de Besançon et que c'est aujourd'hui la journée nationale de lutte
06:18 contre le harcèlement à l'école.
06:20 Merci d'avoir été en direct avec nous, bonne journée à vous.

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