JO 2024: la sprinteuse Wided Atatou a ouvert une cagnotte pour financer sa préparation

  • l’année dernière
Wided Atatou est sprinteuse, spécialiste des épreuves de 100 et 200 mètres, et était présente aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021. Face à l'absence de financement, elle a été contrainte d'ouvrir une cagnotte pour financer sa saison.

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Transcription
00:00 Je ne vais pas vous mentir, à un moment, quand on pose les cartes sur la table,
00:03 on peut être aussi en effet découragé.
00:05 Les Jeux Olympiques, je les prépare depuis que j'ai 15 ans en réalité.
00:08 Donc on va tout faire pour.
00:10 Ma situation est assez particulière.
00:20 L'année dernière, j'ai perdu mon statut.
00:22 En tout cas un salaire qui me permettait d'allier un grand partiel.
00:26 Après les Jeux Olympiques, j'ai pu bénéficier de ce statut-là.
00:28 J'ai fait les Jeux de Tokyo 2021.
00:30 Et ensuite, du jour au lendemain, je me suis retrouvée avec
00:33 quasiment 40 heures de travail par semaine.
00:35 Je dois vraiment serrer un peu mon emploi du temps.
00:38 C'est très rythmé.
00:39 Heureusement, mon employeur connaît la femme, l'athlète et la professionnelle.
00:43 Donc j'ai pu négocier des heures d'aménagement en semaine pour pouvoir m'entraîner.
00:48 Le jongle entre le travail, les soins et l'entraînement, malheureusement,
00:53 j'aimerais justement réduire mon temps de travail sur mon service.
00:56 C'est pourquoi, au vu de ma situation, j'ai décidé d'ouvrir une cagnotte
00:59 et de solliciter des partenaires.
01:01 Mais c'est vrai que c'est assez compliqué à un an des Jeux.
01:05 Il faut savoir qu'une saison classique, c'est 20 000 euros en moyenne.
01:08 Et une saison olympique, c'est entre 20 et 30 000 euros.
01:11 Parce que justement, on a des compétitions à faire qui sont essentiellement à l'étranger.
01:16 On est sur un système de ranking.
01:17 Un ranking qui est sur un classement.
01:20 Plus vous allez dans des compétitions UP, plus vous avez des points
01:25 entre guillemets.
01:26 Bien évidemment, il faut être performant.
01:28 Mais c'est le même cercle.
01:31 Il faut un budget pour préparer une saison olympique et une saison classique.
01:35 Notre sport, l'athlétisme, c'est un sport très ingrat, très difficile.
01:38 Ça demande énormément de sollicitations.
01:41 Après, ce n'est pas les mêmes visées médiatiques.
01:43 Ce n'est pas le foot, ce n'est pas le rugby.
01:45 C'est compliqué de financer des saisons, sachant qu'il y a des aides.
01:49 Il y a des aides, mais elles ne sont pas allouées aux sportifs.
01:52 Et c'est ce qui met aussi les sportifs en difficulté.
01:54 On demande aux athlètes d'être professionnels sur leur lieu de travail
01:58 et professionnels sur l'entraînement.
02:00 C'est pourquoi aujourd'hui, je suis là pour parler,
02:04 pour vraiment essayer d'ouvrir certaines consciences
02:07 et essayer de faire bouger les choses, en tout cas à mon échelle,
02:09 comme je le peux.
02:11 Après, malheureusement, je ne peux pas m'appitoyer sur mon sort.
02:13 Je sais qu'il y a les Jeux olympiques dans moins d'un an.
02:15 Il faut essayer de composer avec les choses que l'on a.
02:18 Mais après, il ne faudra pas venir se plaindre.
02:20 Il ne faudra pas venir se plaindre.
02:21 On ne nous donne pas les moyens.
02:23 En tout cas, pas suffisamment.
02:24 Il ne faut pas demander à un sportif de faire des performances
02:27 de niveau international, de niveau mondial,
02:29 avec 45 heures de travail dans les jambes.
02:33 Moi, mes Jeux olympiques, je les prépare depuis que j'ai 15 ans, en réalité.
02:36 Donc, on va tout faire pour.
02:38 Après, j'espère que j'aurai un peu plus de chance pour l'Opus cette année.
02:43 Je ne vais pas vous mentir, à un moment,
02:45 quand on pose des cartes sur la table,
02:47 on peut être aussi, en effet, découragé
02:49 parce qu'on consacre notre vie à notre sport.
02:51 Moi, ça fait depuis mes 15 ans que je m'entraîne.
02:53 Ça fait depuis 2018 que je suis dans le haut niveau.
02:55 Donc, je sais ce que c'est.
02:56 Mais à un moment, c'est important aussi d'avoir une certaine reconnaissance,
03:00 un minimum, surtout quand on amène son pays au plus haut niveau.
03:04 Je pense qu'il faut avoir un minimum de retour.
03:07 Et c'est ça aussi qui peut, en effet, venir décourager les athlètes.
03:10 Après, du fait que j'ai fait justement une Olympiade
03:13 et que j'ai du soutien,
03:15 et que les Jeux olympiques aussi sont à Paris, pour le coup,
03:17 c'est ce qui aussi, quelque part, m'a fait tenir.
03:19 Et puis, je pense que ça serait aussi donner raison
03:23 aux personnes qui ont tort d'abandonner.
03:25 Et je trouve ça pas juste.
03:29 ♪ ♪ ♪

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