Pascal Praud et vous - «On est pris à la gorge, aux tripes» : un reporter d'Europe 1 évoque les images des massacres du Hamas
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00:00 Je suis content d'accueillir dans ce studio Wilfried Devilleur, qui est reporter à Europe 1.
00:05 Bonjour Wilfried.
00:07 - Bonjour.
00:07 - Et merci d'être avec nous. Faut-il montrer les images de l'attaque terroriste du Hamas au grand public ?
00:12 Des journalistes, notamment de la rédaction d'Europe 1, ont pu voir ces terribles images.
00:15 Nous serons dès le début de cette émission avec vous Wilfried.
00:19 J'étais invité à voir ces images, je n'ai pas voulu les voir.
00:24 Je n'ai pas voulu les voir.
00:25 Et évidemment, c'est un choix à chaque fois personnel, forcément.
00:31 Je ne sais pas si Géraldine avait été conviée à voir ces images.
00:35 - Je pense que j'aurais été comme vous Pascal.
00:37 - Voilà.
00:37 Vous, vous avez accepté de les voir, vous les avez vues.
00:42 Et je voulais entendre votre témoignage.
00:44 D'abord sur la motivation que vous avez eue à les voir, et ensuite sur l'état dans lequel vous êtes ce matin.
00:49 - En fait, moi je pense que c'était important pour ma part, vraiment à titre personnel, d'aller voir ces images.
00:56 Parce que j'étais en Israël il y a deux semaines, je vais y retourner dans les prochaines semaines.
01:01 Et voilà, pour faire correctement mon travail, il faut aussi, je considère, savoir de quoi je parle.
01:08 Et donc pour moi, parler de l'atrocité sans avoir vu cette atrocité, je trouvais que c'était aussi un peu à côté.
01:17 Donc c'était important de voir ces images pour savoir exactement de quoi je parlais quand je parlais d'atrocité.
01:23 Après, c'est sûr que c'est des images qui chamboulent.
01:26 En y allant, bon, je m'attendais à voir des choses atroces,
01:29 mais c'est vrai qu'en ressortant on est quand même pris à la gorge, pris aux tripes par ce qu'on voit.
01:33 Parce que voilà, c'est 45 minutes de projections, d'images,
01:39 c'est des meurtres, des massacres, des enchevêtrements de corps parfois, du sang partout.
01:46 Donc c'est vrai que c'est assez horrible.
01:49 Et puis il y a aussi l'acharnement des terroristes qui vont parfois taper sur la tête de cadavres de militaires ou de civils.
01:59 Ou, je me rappelle d'une image que j'ai vue hier,
02:02 où c'est un terroriste qui essaye de décapiter une personne inanimée, de la décapiter à coups de bine de jardin.
02:10 Et c'est atroce en plus.
02:13 C'est vraiment une image qui m'a vraiment secoué.
02:15 J'avais du mal à encaisser en fait cet acharnement.
02:19 - Et ce qui est frappant aussi, c'est une forme d'exultation, de joie,
02:26 je ne trouve pas d'autre terme, qu'ont tous ces terroristes.
02:32 C'est ça qui est frappant, paraît-il, à la vue de ces images.
02:36 - Oui, c'est vrai que c'est aussi quelque chose qui ressort où voilà,
02:39 c'est des terroristes qui ont déjà l'impression qu'ils sont "shootés",
02:45 mais je pense que c'est vraiment de la haine qu'on peut lire dans leur regard,
02:49 et en même temps, exactement, une sorte de ferveur presque joyeuse, de ferveur destructrice.
02:56 Et c'est vrai que ça aussi, c'est quelque chose de choquant,
02:59 et puis ils disent beaucoup "Allahou Akbar", il y a des cris religieux.
03:04 Et donc, c'est vrai que ça m'avait aussi marqué.
03:08 On voit aussi certains regards de haine, et c'est vrai, d'une certaine joie.