• l’année dernière
Sophie se confie avec beaucoup de courage sur le combat qu'elle mène contre le cancer du sein.
Une femme émouvante, une battante.
Une Femme qui Existe!
Transcription
00:00 [Musique]
00:06 Hello Dailymotion, je m'appelle Sophie.
00:08 Aujourd'hui, on va parler de ma lutte contre le cancer du sein.
00:12 Je m'appelle Sophie, j'ai 45 ans, bientôt 46 dans moins de 15 jours.
00:16 Je suis Martine Kees, je travaille dans le milieu bancaire depuis 24 ans.
00:22 Précisément, je suis chargée d'affaires professionnelles et entreprises.
00:25 Je suis célibataire et j'ai deux chiens.
00:28 Octobre Rose, pour moi, c'est le mois de sensibilisation au dépistage du cancer du sein.
00:35 C'est un mois où on parle de nous, des femmes touchées par le cancer du sein.
00:38 C'est un mois aussi pour nous rappeler qu'il est important de faire des dons pour la recherche,
00:43 mais aussi de faire des dons pour aider les associations qui luttent contre le cancer du sein
00:48 et qui nous aident à traverser cette épreuve.
00:52 Mon histoire avec ma tumeur a commencé précisément le 9 février,
00:56 où lors d'une de mes sorties, en m'habillant, je sens une grosseur assez suspecte et étrange.
01:04 J'en parle à mes amis présents avec moi ce soir-là.
01:07 Je leur dis précisément, je sens quelque chose de pas très net dans mon sein, je vais mourir.
01:12 Je dis exactement ces mots et ils me rétorquent que je suis trop négative,
01:17 ce qui est un peu vrai, d'être un peu positive,
01:20 que c'est sûrement une boule de graisse, de ne pas m'inquiéter.
01:22 Donc c'est ce que je fais les jours qui suivent.
01:25 J'essaie de ne pas m'inquiéter, de rester positive.
01:28 Mais ça m'était difficile parce que la masse grossissait de jour en jour et m'inquiétait de jour en jour.
01:36 Donc dix jours après, je décide de faire une mammographie.
01:40 J'en ai suivi une échographie et une biopsie qui a confirmé le verdict.
01:46 Et mes amis proches m'ont jeté dans un avion.
01:53 Je me suis retrouvée 48 heures après à Paris.
01:57 J'ai été admise à Gustave Rossi, à Villejuif.
02:01 Et là, le ciel m'est tombé une deuxième fois sur la tête
02:05 parce que j'apprends qu'il y a quatre types de cancer du sein
02:10 et que j'ai chopé le plus foudroyant, le plus virulent,
02:14 et le qui progresse le plus vite, le triple négatif.
02:17 Et là, ça a été le coup de massue.
02:24 J'avais déjà réalisé avant de monter dans l'avion,
02:27 mais l'annonce était encore plus dure.
02:32 Pour moi, c'était ce jour-là la véritable annonce.
02:34 Il faut se suivre régulièrement pour moi.
02:37 Déjà pour les femmes comme moi qui sont touchées par le cancer
02:40 ou qui ont été touchées, c'est pour éviter les risques de récidive.
02:43 Et pour celles qui ne le sont pas, c'est pour prévenir
02:46 avant qu'il ne soit trop tard.
02:48 Aujourd'hui, j'ai déjà fait six mois de chimio.
02:53 Il me reste à peu près huit mois de combat, on va dire, si tout va bien.
02:56 La semaine prochaine, je me fais opérer.
03:00 Ensuite, j'aurai de la radiothérapie pendant un mois et demi,
03:04 à peu près, un peu plus de mois.
03:06 Et ensuite, j'aurai ce qu'on appelle de l'immunothérapie,
03:09 qui est une sorte de chimio de prévention, de conservatrice,
03:13 pour éviter les risques de récidive pendant encore sept mois.
03:18 Donc, on va dire que j'ai fait un tiers du parcours.
03:21 Alors, je suis soutenue. J'ai de la chance d'avoir beaucoup, beaucoup, beaucoup d'amis.
03:25 Je suis soutenue par ma famille.
03:28 Alors, de loin, puisque pour la plupart, ils vivent en Martinique.
03:32 Malheureusement, et ça m'a beaucoup touchée,
03:36 je crois que ça me touche encore un peu, j'en ai perdu dans ce combat des amis.
03:40 Mais j'ai fini par me dire que ce n'était pas de véritables amis.
03:44 Mais c'est vrai qu'il y a des gens qui étaient très chers à mes yeux,
03:49 pour qui j'aurais décroché la lune.
03:54 Je ne peux rien dire.
03:56 J'aurais décroché la lune.
03:58 Des gens pour qui j'avais beaucoup d'amour et de bienveillance,
04:00 et qui aujourd'hui ne me parlent plus.
04:03 Je ne saurais dire les raisons.
04:06 Qui aujourd'hui, n'ont pas pris mes nouvelles, qui ne m'ont pas soutenue.
04:11 Heureusement, ça ne fait partie que d'une minorité.
04:14 Mais c'est vrai que ça fait mal quand ça arrive.
04:16 Mais comme je te disais, j'ai fini par me dire qu'ils n'étaient pas de véritables amis.
04:21 Et excuse-moi.
04:25 Excusez-moi du moins.
04:29 Mais sinon, j'ai beaucoup de messages de soutien, de bienveillance, d'amour.
04:36 Beaucoup de personnes qui me donnent de l'énergie, qui me rassurent, qui me donnent de l'espoir.
04:42 J'en ai beaucoup.
04:44 J'ai beaucoup de gratitude envers ces gens-là.
04:47 Je suis très reconnaissante.
04:50 Je ne suis pas malheureusement en contact avec des femmes qui traversent la maladie au même moment que moi.
04:57 À part celles que je rencontre en chimio.
05:00 Parce que généralement, on est deux ou trois dans la chambre lors des séances de chimio qui durent à peu près trois heures.
05:06 Donc on a le temps de papoter.
05:08 Mais je ne suis pas en contact régulier.
05:11 Ce n'est pas un choix volontaire, c'est contextuel.
05:15 Mais je suis quand même soutenue par l'association Amazon.
05:21 Notamment la présidente Alexandra Arnay est une amie et m'a soutenue dès le premier jour de l'annonce.
05:27 En me donnant des conseils.
05:29 Jusqu'à maintenant, elle m'accompagne.
05:33 J'étais présente lors de la conférence en juin de l'association "Je suis une femme et j'existe" sur la complémentarité homme-femme.
05:44 Et ce jour-là, il y avait un sexologue.
05:47 Et j'aurais aimé que la question de la sexualité soit abordée lors d'un traitement contre le cancer.
05:57 Parce que ces sujets ne sont pas forcément abordés par l'oncologue qui nous reçoit.
06:02 On nous administre des médicaments, je parle notamment de la chimio, qui perturbent l'équilibre hormonal.
06:10 Et donc du coup, ça altère le désir sexuel.
06:14 On le ressent bien, soit par une absence du désir sexuel ou par une diminution.
06:19 Et c'est vrai qu'on ne nous apprend pas à gérer la difficulté, la souffrance du moins,
06:27 qui résulte de la difficulté des relations intimes, affectives et sexuelles.
06:34 Parce que forcément, ça crée des troubles sexuels.
06:41 Et on ne sait pas comment gérer ça.
06:45 Merci à tous d'avoir suivi mon interview.
06:48 Et je vous invite tous à donner des dons, à donner de votre personne, de votre temps,
06:55 pour nous aider contre la lutte contre le cancer,
06:58 et nous soutenir et nous apporter votre énergie.
07:02 Et nous insuffler votre force, la force que l'on n'a pas forcément tous les jours.
07:06 [Musique]

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