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Les habitants du quartier du Tonkin de Villeurbanne sont à bout après que 3 fusillades, liées au trafic de drogue, ont éclaté en 5 jours. Les dealers ne se cachent pas et font partie du paysage. Pour en parler, le maire de la ville, Cédric Van Styvendae.
Regardez L'invité de RTL Midi du 14 novembre 2023 avec Agnès Bonfillon et Eric Brunet.

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00:02 RTL midi. Agnès Bonfillon, Eric Brunet.
00:07 Ça fait un an et demi que c'est dur.
00:09 Trafic de partout, on se fait insulter aussi.
00:11 Je suis pas rassuré en fait.
00:12 Même moi en étant adulte, j'ai quand même pas réussi de sortir aussi.
00:15 On va réagir à quel moment ?
00:17 À quel moment la ligne rouge allait passer ?
00:19 C'est un quartier qu'on aime, qu'on adore.
00:21 Chacun doit faire sa part.
00:23 Les habitants du quartier du Tonquin de Villeurbanne sont à bout.
00:26 La semaine dernière, trois fusillades en cinq jours liées au trafic de drogue.
00:31 Les dealers ne se cachent plus, font partie du paysage.
00:35 Nous sommes avec Cédric Van Stievendel, le maire de Villeurbanne.
00:39 Bonjour monsieur le maire.
00:41 Bonjour.
00:42 Alors ce n'est pas nouveau, vous demandez des effectifs supplémentaires,
00:46 des moyens supplémentaires.
00:48 La préfecture en a annoncé ce week-end.
00:51 Êtes-vous satisfait ?
00:55 Comme vous le dites, ce n'est pas nouveau et on ne découvre pas la situation.
00:59 Au lendemain de mon élection, il y avait déjà eu des tirs liés à la reconfiguration du trafic de drogue suite au Covid.
01:05 Donc avec le préfet de l'époque, nous nous étions mis en ordre de bataille.
01:09 On se voit tous les deux mois avec la préfète maintenant qu'il a remplacé
01:12 pour définir les cibles à prioriser en matière de trafic de drogue.
01:16 Mais là, on a passé un cap supplémentaire.
01:18 Et c'est vrai que ma colère aujourd'hui, elle est celle des habitantes et des habitants.
01:23 Depuis trois ans que nous demandons des effectifs dédiés à ce quartier
01:26 avec un dispositif qui s'appelle les quartiers de reconquête républicaine.
01:29 Donc une vingtaine de policiers nationaux qui sont affectés au territoire
01:33 et affectés au trafic de drogue en particulier.
01:36 Jusqu'à présent, je n'ai pas trois fois écrit au ministre sans mettre en scène cela,
01:40 parce que je pense que ce n'est pas comme ça qu'on doit travailler.
01:42 Mais enfin, puisque votre présentateur a fait de l'humour là-dessus, je vais me permettre également.
01:46 On est dans un pays où même le père Noël répond au courrier.
01:49 Si le ministre de l'Intérieur pouvait le faire également,
01:51 ce serait la moindre dépolitesse républicaine, me semble-t-il.
01:53 Alors que faut-il pour enfin ramener de la sécurité dans ce quartier du Tonquin ?
01:59 Est-ce que ça n'est qu'un problème de moyens ?
02:01 Non, ce n'est pas qu'un problème de moyens.
02:05 Et ce qui fait que je suis en colère aujourd'hui, c'est qu'il y a eu un certain nombre d'exigences
02:08 qui ont été posées, à la fois à l'attention de la ville,
02:11 en lui demandant d'augmenter ses effectifs de police municipale.
02:14 Ce que nous avons fait, il y a plus de 56 policiers embauchés,
02:16 alors qu'il y en avait à peine 30 quand je suis arrivé.
02:19 On nous a demandé de déployer de la vidéoprotection, je l'ai fait.
02:22 Nous avons multiplié par deux les caméras sur l'ensemble de la ville,
02:25 ce sera par trois à la fin du mandat.
02:27 On nous a demandé d'avoir accès à ces flux de vidéos en direct
02:30 pour les services de police nationale, nous avons donné cet accès.
02:33 Les habitants se sont mobilisés avec nous,
02:35 et c'est pour ça qu'ils sont en colère aujourd'hui,
02:37 parce qu'en fait ça fait trois ans qu'ils essayent de reprendre le contrôle de l'espace public
02:41 en organisant des événements, en organisant des actions pour les enfants.
02:45 C'est-à-dire que ce ne sont pas du tout des habitants qui sont sur un registre de milices,
02:48 ce sont des habitants engagés pour leur quartier, qui l'aiment, qui veulent le sauver.
02:51 Donc c'est quand même rare qu'on ait une telle alliance entre la police nationale,
02:55 la ville et les habitants, suffisamment rare pour que le ministre se branche
02:59 plus précisément sur ce quartier et qu'il affecte les moyens nécessaires
03:02 à aller plus loin et à combattre un certain nombre de points de deal
03:05 qui aujourd'hui sont des vrais plais pour le quartier,
03:07 qui sont des points de deal extrêmement rémunérateurs.
03:10 Et c'est pour cela aussi qu'il y a des actes aussi violents,
03:13 c'est qu'il y a énormément d'argent en jeu.
03:15 Je ne lui refile pas la patate chaude, je lui demande juste de se mettre
03:18 autour de la table à un moment où on a besoin d'éléments de renfort
03:22 en matière de ressources humaines, et pas simplement ponctuellement.
03:25 Je suis très heureux que la préfète ait obtenu ces renforts,
03:27 mais ce n'est pas suffisant pour traiter en profondeur la situation sur le Tonkin.
03:31 – Est-ce que vous demandez par exemple des opérations du type que l'on a vu à Marseille
03:36 avec des brigades spécialisées qui viennent intervenir dans les quartiers ?
03:42 – Oui, c'est ce que j'évoque quand je parle de quartier de reconquête républicaine,
03:45 puisque quand vous avez ce dispositif, vous êtes doté en tant que ville
03:48 d'une brigade de sécurité territoriale, c'est 20 personnes dédiées au quartier
03:52 et au trafic de drogue, et aujourd'hui je crois que le ministre a accès
03:55 à toutes les données qui indiquent que nous faisons partie des territoires
03:58 qui sont concernés par ce type de dispositif, au vu de l'ampleur du trafic de drogue.
04:02 Encore une fois, on est là, on est présent, la police municipale se bat aussi
04:06 aux côtés de la police nationale, donc il n'y a pas du tout de volonté de ma part
04:09 de dire au ministre "débrouillez-vous", et d'ailleurs les habitants lui ont
04:12 également écrit, et ils sont aussi sur cette posture, ils sont prêts
04:16 à faire des choses avec lui, c'est quand même assez inespéré d'avoir
04:19 une telle alliance pour que le ministre ne s'en saisisse pas,
04:22 et pour l'instant la seule réponse que j'ai c'est un renvoi à 2024
04:25 pour le rencontrer, ça ne me semble ni à la hauteur de la situation,
04:28 ni à la hauteur d'une demande de la 20ème ville de France
04:31 en termes d'effectifs de population, donc je lui demande de revoir sa position.
04:35 Merci beaucoup Cédric Van Stievendel, on vous rappellera pour savoir
04:39 si le ministre de l'Intérieur a effectivement entendu votre message,
04:42 je rappelle que vous êtes le maire de Villeurbanne, merci beaucoup.
04:45 Dans un instant RTL midi, votre vie, si vous aimez voyager,
04:49 mais si vous avez peur de prendre l'avion, nous avons peut-être une solution
04:52 pour vous, à tout de suite.
04:54 Votre avis compte.
04:55 Venez l'exprimer sur RTL au 3210.
04:58 ♪ ♪ ♪
04:59 [SILENCE]

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