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00:00 Ce matin, on parle immobilier avec vous, on parle de concrètement vous loger.
00:05 On se rend bien compte que les prix augmentent, que les banques prêtent de moins en moins,
00:10 que quand on est locataire, pour changer d'appart c'est compliqué parce qu'il n'y a pas forcément
00:14 beaucoup d'annonces sur le marché, qu'il y a beaucoup de concurrents surtout.
00:17 Est-ce que c'est devenu plus compliqué de vous loger et pourquoi ? Vous témoignez sur
00:22 le Facebook France Bleu et il y a beaucoup de réactions justement.
00:25 Oui, on a notamment Elisa sur le Facebook France Bleu Besançon qui paye visiblement
00:28 740 euros pour un F5 mal isolé au chauffage électrique avec un miniterrain sur Jura Nord.
00:35 Elle trouve que c'est carrément trop cher.
00:37 C'est l'avis d'Elisa sur le Facebook France Bleu.
00:39 Il y a Philippe qui nous donne un avis assez intéressant.
00:41 Il nous dit "les locations touristiques sont en fait plus rentables pour les propriétaires,
00:45 du coup le marché se réduit, les prix augmentent, sans parler des logements vacants pour diverses
00:49 raisons".
00:50 C'est d'ailleurs pour ça que le gouvernement est en train de changer la fiscalité sur
00:54 ces logements.
00:55 Jérôme en fait sur le Facebook résume assez bien la situation.
00:57 Il nous dit "Jérôme, le problème aujourd'hui c'est que pour bien vivre, la priorité c'est
01:00 se loger, se nourrir et se soigner et toutes ces charges en fait sont en train d'augmenter
01:05 considérablement.
01:06 Du coup, il ne reste plus rien pour le reste, notamment pour s'épanouir, pour les loisirs,
01:10 pour la culture, éventuellement pour les voyages".
01:12 Voilà, c'est l'avis de Jérôme qui nous dit que finalement, ce sur quoi on ne peut
01:15 pas transiger puisqu'il faut bien se loger, se nourrir, se soigner, ça devient tellement
01:20 cher qu'en fait il n'y a plus rien d'autre pour le reste.
01:22 Et puis il y a Kit qui nous parle aussi de l'effet confinement et Covid.
01:25 Kit qui nous dit "Trop trop cher quand je vois les prix des loyers à Besançon, Dole
01:29 et maintenant même dans les petits villages depuis le confinement, pour le jardin peut-être
01:33 nous dit Kit, même si on achète une maison, on rembourse au moins par mois et là-dessus
01:38 l'État ne fait rien nous dit Kit ce matin.
01:41 Oui, visiblement le logement ça vous préoccupe, il y a aussi les logements qui sont mal isolés,
01:46 on parle beaucoup de diagnostic énergétique, de passoire.
01:51 On a Séverine qui se plaint de son logement et de son propriétaire qu'elle trouve un
01:54 peu négligent, qui ne prend pas ses responsabilités.
01:57 Dans son logement, elle ne peut plus utiliser une chambre.
01:59 On a régulièrement des locataires qui effectivement trouvent que les propriétaires ne font pas
02:04 assez de travaux.
02:05 Des propriétaires effectivement qui, lorsqu'ils s'expriment eux, disent qu'ils sont de plus
02:09 en plus contraints.
02:10 On se rend compte surtout quand on vous écoute, quand on vous lit que finalement tout est
02:13 bloqué, tout est sclérosé, tout est rigide partout.
02:15 On va voir effectivement si c'est le cas avec une spécialiste de l'immobilier Karine
02:20 de Tondal qui est entrée dans le studio France Bleu.
02:23 Elle est l'invitée du FISNAP.
02:24 Et puis je dis à Séverine que si elle a des soucis avec ses propriétaires, qu'elle
02:27 n'hésite pas à appeler France Bleu.
02:28 On reçoit régulièrement la DIL, notamment, et d'autres organismes qui peuvent vous filer
02:32 des coups de main.
02:33 Dans France Bleu Besançon, à votre service à 9h.
02:34 Ici matin, revient dans un instant.
02:38 Nous allons nous régaler avec de l'escargot.
02:43 Une star dans le monde gastronomique, nous parlerons sport, avec du tir couché en compagnie
02:48 de Cristal.
02:49 Une compétente et championne dans notre région.
02:51 Le web en question est notre magicien.
02:53 Soyez là.
02:54 Ici, c'est le 6/9, France Bleu Besançon.
03:10 7h47, nous sommes mardi aujourd'hui, le 14 novembre.
03:16 Bienvenue.
03:17 Comme je vous le disais à la fin du seminaire, on ira rencontrer une association absolument
03:21 incroyable de passionnés.
03:22 Passionnés par les trains et pas les miniatures.
03:25 Vous le verrez.
03:26 Mais avant ça, ce matin, on parle donc de se loger, de la crise du logement.
03:29 La Franche-Comté n'est évidemment pas épargnée.
03:31 On en parle ce matin avec notre invitée, Karine Letondal, agent immobilier depuis 27
03:36 ans à Besançon et vice-présidente de la Chambre syndicale FNAIM.
03:39 Bonjour Karine Letondal.
03:40 Bonjour.
03:41 Alors, quand on dit crise immobilière, on a tout dit et rien dit.
03:45 Où se situe le problème en fait ? C'est quoi ?
03:46 C'est trop cher, il n'y a pas assez de biens.
03:48 On parle des ventes, on parle des locations.
03:50 Quand on dit crise immobilière ici dans le dos, qu'est-ce que ça veut dire exactement
03:55 ?
03:56 Donc effectivement, le marché immobilier est très compliqué à l'heure actuelle.
03:59 Les prix flambent, ont flambé.
04:01 Les taux d'intérêt sont très hauts.
04:03 Donc là aujourd'hui, on a des prix hauts, des taux d'intérêt hauts.
04:05 Il y a peu de logements en location à l'heure actuelle.
04:09 Donc ça devient très compliqué de se loger.
04:11 Alors, quand vous dites que les prix flambent, est-ce qu'on a une idée de l'augmentation
04:14 par exemple par rapport à ce que vous avez connu il y a un an, il y a deux ans, il y
04:17 a cinq ans ? Est-ce qu'on a une idée de combien ça a augmenté ?
04:21 Alors aujourd'hui, ce qu'il faut savoir, on a un exemple concret par rapport à l'augmentation
04:26 des taux d'intérêt.
04:27 Il y a un an, un couple pouvait emprunter 300 000 euros.
04:31 Aujourd'hui, même revenu, même condition, la banque leur prête 240 000 euros.
04:37 Ça c'était en un an ?
04:38 En un an, un couple a perdu 60 000 euros par rapport à l'augmentation des taux d'intérêt.
04:44 Parce qu'aujourd'hui, on parle effectivement, les taux augmentent, mais on ne se rend pas
04:48 compte au niveau des chiffres.
04:50 Il n'y a pas si longtemps, on était à moins de 1%.
04:53 Donc effectivement, c'était là aussi que ce n'était pas normal.
04:56 Les taux d'intérêt augmentent.
04:57 Aujourd'hui, on est à plus de 4%.
05:00 Donc le fait de passer de 1 à 4%, donc on a trois points de différence, sur certains
05:05 budgets, ça devient très compliqué.
05:06 Donc, qui est impacté à l'heure actuelle ?
05:09 Ce sont les primo-accédants.
05:10 Donc pour ceux qui nous écoutent, qui ne savent pas, primo-accédants, ce sont des
05:13 personnes qui achètent pour la première fois.
05:15 Donc la plupart du temps, n'ont pas d'apport, ou très peu.
05:18 Malheureusement, ils ont des refus de prêt.
05:20 Vous êtes en train de nous dire en fait que quand on est jeune ou primo-accédant,
05:24 qu'on veut acheter son premier bien, en fait on n'y arrive plus aujourd'hui.
05:26 Ça devient très compliqué.
05:27 Donc effectivement, crise du logement.
05:29 Karine, quand je vous entends, j'ai l'impression qu'en gros c'est la faute des banques.
05:34 Il est vrai qu'il y a des silences qui parlent parfois plus que des mots.
05:41 Il est vrai que les banques n'arrangent pas les choses, parce qu'effectivement il faut
05:45 un apport, il faut un CD.
05:48 Ils calculent le reste à vivre.
05:51 Donc si vous êtes famille recomposée, malheureusement il y a de plus en plus de familles recomposées,
05:56 donc si le reste à vivre n'est pas conséquent, il y aura un refus de prêt.
06:01 À l'heure actuelle, la banque elle autorise 33% du taux d'endettement.
06:06 Là, ils s'entraînent de voir en fonction de certains revenus, de repousser à 35 ou
06:11 à 37.
06:12 On peut emprunter jusqu'à 25 ans, pareil, ils s'entraînent de voir si on ne peut pas
06:16 emprunter sur 27 ans pour pouvoir justement favoriser l'accession au prêt.
06:23 Vous à l'agence, vous avez beaucoup comme ça de couples, de familles qui se voient
06:27 refuser finalement leur dossier auprès des banques et qui sont obligées soit de réviser
06:31 à la baisse, soit d'abandonner tout simplement le projet d'acheter.
06:34 Donc on se rend compte qu'en agence immobilière, on a plusieurs sortes de clientèles, on a
06:38 effectivement des premiers haussé dents qui ne franchissent même plus la porte de l'agent
06:41 puisqu'ils savent que ça va être un refus.
06:43 On a des clients, pareil, des jeunes qui viennent nous voir en disant "mais de toute manière
06:46 moi il faut que j'achète maintenant parce que si les taux d'intérêt continuent d'augmenter,
06:49 je ne pourrai plus acheter" parce que les prix ils baissent mais pas tant que ça non
06:53 plus.
06:54 Enfin on sent qu'il y a quand même une baisse mais pas tant que ça.
06:55 Parce que certains vendeurs disent "ben non, on va attendre, on a toujours connu des hauts
07:00 et des bas dans l'immobilier, comme je vous ai dit, moi ça fait 27 ans que je fais ce
07:03 métier là, nous en tant qu'agent immobilier, on doit effectivement chaque année se réajuster
07:08 par rapport au marché".
07:09 Donc on a des vendeurs qui veulent baisser parce que malheureusement il y a des problèmes
07:13 de santé, des problèmes de maladie, c'est au cas par cas.
07:16 Et on a des couples qui ont des revenus aisés, alors par contre là, je trouve qu'il n'y
07:22 a pas de crise du tout.
07:23 Des budgets 400, 500, 600, 700...
07:24 - Sur les gros budgets, tout va bien ?
07:26 - Tout va bien.
07:27 - Vous Karine Le Tondal, agent immobilier, quelle est votre marge de manœuvre ? Est-ce
07:31 que vous pouvez faire pression un petit peu sur les vendeurs pour qu'ils baissent les
07:37 prix en leur expliquant que le marché aujourd'hui il est comme ça ? Est-ce que vous pouvez avoir
07:40 une action éventuellement auprès des banques pour défendre un dossier ? Parce que vous
07:44 connaissez éventuellement, vous avez appris à connaître les candidats à l'achat et
07:49 que c'est un bon dossier à défendre.
07:51 Quelle est finalement la marge de manœuvre ? En quoi ça peut être intéressant de passer
07:55 par un agent immobilier ?
07:56 - Alors l'avantage de travailler avec un agent immobilier, c'est qu'on a un suivi vendeur.
08:00 Donc là on fait réellement notre métier.
08:03 On part de l'estimation, on conseille notre client en lui disant "Aujourd'hui le marché
08:08 il est comme ça".
08:09 Il est vrai qu'on a certains vendeurs qui ne veulent pas écouter, qui disent "On verra,
08:12 je ne suis pas pressée".
08:13 Les délais de vente, quand un bien est bien estimé, normalement il se vend dans les 3
08:19 mois.
08:20 A l'heure actuelle, comme on est en période de crise, on passerait plus de 4 à 5 mois.
08:24 Donc on a certains vendeurs qui sont impatients, on a des vendeurs qui nous appellent régulièrement,
08:28 ils sont en souci parce qu'il n'y a pas de visite.
08:30 On leur dit quand il n'y a pas de visite c'est qu'il y a un problème au niveau du prix.
08:34 Mais généralement ils vont nous dire que c'est nos photos, nos textes de pub.
08:37 Ils ont du mal à entendre que c'est le prix.
08:40 Parce qu'aujourd'hui, qui est encahéreur, ce qu'il regarde, c'est le prix.
08:43 Au niveau bancaire, aujourd'hui, j'ai le cas dans la journée, les banques, il y a certains
08:50 dossiers qui sont cordés, mais là, cet après-midi, sur un dossier, j'ai la banque qui se déplace
08:55 pour être sûre du financement de leurs clients.
08:57 Ils viennent visiter la maison.
08:58 Donc c'est la première fois que j'ai ça sur un dossier.
09:00 - Donc ils sont vraiment extrêmement frileux et pointilleux.
09:05 - Voilà.
09:06 - Kay, le Tondal, merci en tous les cas d'être venu nous expliquer.
09:11 En fait, on se rend compte que tout est finalement bloqué par cette situation de banques qui
09:17 prêtent de moins en moins, de vendeurs qui n'ont pas envie de perdre de l'argent, qui
09:22 ne veulent pas baisser les prix.
09:23 Juste peut-être en dernière question, vous sentez que ça peut changer ou non ? On est
09:28 quand même bien les deux pieds dans la crise.
09:30 - Alors, l'avantage qu'on a sur Besançon, on vient de changer de zone.
09:33 On est classé en zone B1.
09:34 Donc ça, ça va donner une bouffée d'oxygène.
09:36 - On ne va pas se passer en zone tendue.
09:37 - Voilà.
09:38 Effectivement, au niveau des investisseurs privés qui vont pouvoir investir dans du
09:42 neuf et donc ça va pouvoir générer des appartements en location avec des loyers qui
09:48 seront plafonnés, des revenus plafonnés.
09:50 Donc, ça va donner une bouffée d'oxygène au marché byzantin.
09:52 - Et bien voilà un petit espoir.
09:53 Merci d'être venu nous parler d'immobilier.
09:56 Karine Le Tondal, agent immobilière à Besançon depuis 27 ans et présidente de la Chambre
10:01 syndicale FNAIM.
10:02 Bonne journée à vous.
10:03 - Merci d'avoir été avec nous ce matin à 7h54.