Retour sur les massacres du 7 octobre : Après un témoignage bouleversant depuis Israël qui fait couler les larmes sur le plateau, Jean-Marc Morandini préfère rendre l'antenne

  • l’année dernière
Ce matin, nouveau moment bouleversant dans Morandini Live quand Ingrid, une influenceuse connue en Israël a témoigné en direct et en exclusivité depuis Israël. Elle a pu visiter les Kibboutz qui avait été attaqués et nous a montré des images de ces lieux où on peut encore sentir l'odeur de la mort un mois après".

Sur le sol des signes de la vie qui s'est arrêtée brutalement avec des affaires d'enfants ou des mèches de cheveux montrant les violences qu'ont subi les habitants. Des moments très forts qui ont provoqué des larmes sur le plateau chez les invités qui étaient présents.

De son côté, Jean-Marc Morandini a souhaité évoquer les images qu'il a pu voir hier lors d'un visionnage privé, organisé par l'Ambassade d'Israël, revenant sur ces attaques, avec des documents à la limite du supportable. Visiblement très ému une nouvelle fois en racontant certaines scènes, le journaliste a soudain brutalement rendu l'antenne alors qu'il était submergé par l'émotion. Se contentant d'un simple "à demain", il a préféré ne pas poursuivre son récit par pudeur face à ces drames.
Transcript
00:00 ça sent encore un mois après, ça sent la mort, c'est terrible l'odeur qu'il y a sur place.
00:06 Et puis vous savez aussi de savoir, je me suis rentrée dans une maison entièrement brûlée,
00:11 bon j'en ai vu plusieurs mais une m'a particulièrement marquée, parce que je sais
00:15 que dans cette maison, dans ce mamad, une famille entière a été brûlée, a été retrouvée,
00:21 les uns enlacés, ils étaient enlacés ensemble, c'est deux, c'est les parents et quatre enfants.
00:28 Une grosse partie de la maison a été brûlée, d'ailleurs il y a même un toit qui est
00:33 complètement effondré sur une partie de la maison. Et une autre partie de la maison,
00:36 il y a de la suie sur les murs et on voit encore des signes de vie, donc on voit un piano au pied
00:43 d'un lit, on voit une bouteille, enfin une bouteille, un pot de protéines, on imagine l'ado
00:49 qui va à sa salle de sport, on voit des legos et puis on sait que tout le monde est mort ici et
00:56 dans des conditions pas possibles, je veux dire on sait que c'est une famille et qu'ils se sont
01:00 enlacés pour être brûlés. Vous savez dans toutes les maisons dans lesquelles je suis rentrée,
01:04 j'ai vu les portes des mamads, alors les mamads c'est ces abris qu'il y a dans les maisons en
01:09 Israël qui sont censés vous protéger quand il y a des roquettes qui vous tombent sur la tête,
01:13 c'était pas fait spécialement pour les terroristes. Toutes les portes des mamads,
01:16 c'est en fer, c'est épais comme ça, toutes les portes sont défoncées, soit elles ont été
01:21 défoncées au lance-grenade, soit vous avez des tirs de balles, je ne sais pas quelles balles
01:26 ils avaient pour que ça puisse rentrer là-dedans, soit elles sont déformées, signe que quoi ? Signe
01:31 que toutes les familles se sont réfugiées dans leurs mamads. J'imaginais quand j'étais là-bas la
01:36 peur qu'elles devaient avoir ces familles, c'est traumatisant, c'est terrible.
01:43 On va écouter dans votre reportage, il y a le témoignage d'une des personnes qui vous
01:46 accompagne et qui explique ce qu'il a le plus touché, le plus terrorisé, ça dure 30 secondes,
01:50 mais ce qu'il dit est totalement glaçant. C'est quoi l'image qui t'a le plus choqué,
01:56 qu'est-ce qui t'a le plus choqué de tout ce que tu as vu ? C'est des bébés, des bébés avec des
02:00 coups de marteau, des bébés avec des morceaux de corps d'enfants, des petites mains d'enfants
02:06 coupées, ça m'a choqué, des marteaux dans la tête, des gens sans tête, sans pied, bon je peux plus.
02:13 Il y a tout qui m'a choqué, ça veut dire on est là dans un cauchemar pendant plus qu'un mois,
02:18 là maintenant, un mois et un jour. Ingrid, c'est vrai que son témoignage il est très fort parce
02:23 que quand il est arrivé sur place, quand ils ont vu ce qui s'est passé sur place,
02:26 c'était l'horreur absolue. C'était l'horreur absolue, ils vivent ça depuis un mois. Ils nous
02:32 ont raconté aussi tout au long du chemin d'autres choses que j'ai filmées et que je n'ai pas montré,
02:36 ça c'est ce que vous avez vu, mais ils nous ont témoigné aussi parce qu'on a pris le chemin de
02:40 Zderov pour se rendre à Berri. Tout le long du chemin, on sait que des terroristes ont tiré
02:45 dans les voitures. Tout le long du chemin, on a pu voir encore, parce qu'ils y sont encore,
02:49 les objets personnels des gens sur la route. Ils ont enlevé les voitures, les corps,
02:53 mais tout n'a pas encore été débarrassé. Et chacun des deux, autant Mendi que vous avez vu ici,
02:59 mais Djamal qui est également musulman israélien et qui était là et qui travaille avec Zakaria et
03:03 qui a ramassé les corps, les deux nous ont témoigné tout le long de la route de ce qu'ils
03:06 ont vu. Un, on disait "Vous voyez là, j'ai ramassé une jeune fille, elle était loin dans le champ,
03:11 on lui a tiré une balle dans la tête, elle était à moitié dénudée. Plus loin, Djamal nous dit "Là,
03:18 j'ai trouvé le corps d'un homme, il sortait de sa maison". Donc là, on arrivait déjà vers le Kfar,
03:23 il sortait de sa maison, il était allongé par terre, il était en short rose et en t-shirt rose.
03:28 "Sous son corps, on a trouvé une grenade". Ça, ils nous l'ont témoigné aussi beaucoup,
03:33 beaucoup sous les corps des morts, il y avait des grenades parce qu'ils voulaient aussi faire
03:37 exploser après les gens qui venaient les secourir. C'est terrible, c'est terrible.
03:42 On a aussi trouvé dans une maison, on y était sur place, ça aussi j'ai des vidéos, on a trouvé
03:46 un plan, les plans qui étaient dans les mains des terroristes. On l'a trouvé d'ailleurs dans
03:51 cette maison en sanglanté que vous avez vu où une jeune fille a été martyrisée, il n'y a pas
03:55 d'autre nom. On a trouvé des cheveux à elle dans plusieurs endroits de la maison, du sang dans
03:59 plusieurs endroits de la maison. Djamal était avec nous, il lit l'arabe donc il a pu nous lire ce
04:04 qui était écrit sur ce plan, c'est des terroristes qui l'ont amené sur ce plan. C'est marqué,
04:09 c'est marqué exactement, il savait où il devait rentrer, qu'est-ce qu'il devait faire et il devait
04:14 en dernier lieu prendre le contrôle sur le Maghen David Adam qui est notre croix rouge et sur les
04:21 pompiers également, il savait très bien ce qu'ils faisaient. C'était un massacre organisé et comme
04:25 vous l'avez dit, des enfants martyrisés, des mains coupées. Quand on l'entend parler, vous savez,
04:31 puis après je le vois dans la voiture, sa fille l'appelle et il lui sourit au téléphone. Franchement,
04:38 ces gens ce qu'ils font... – Merci Ingrid, merci beaucoup pour votre témoignage.
04:43 Madi, vous êtes en larmes en écoutant ces témoignages ? – Oui, c'est dur.
04:48 – Je vais vous dire qu'hier, je suis allé voir les images et il y a des photos d'enfants qui sont
05:04 terribles. – C'est pour ça que moi j'ai du mal quand j'entends certaines personnes dire que ce ne sont
05:12 pas des attaques terroristes, qu'on relativise sur ce qui s'est passé. – Il y a des photos d'enfants
05:17 terribles, il y a des scènes qui sont terribles parce qu'elles ont été filmées avec les caméras dans
05:22 les maisons. Je racontais hier soir cette image qui moi va me hanter longtemps, je pense. C'est ce
05:26 papa qui tente de s'enfuir dans le jardin avec ses deux enfants. Il y a des terroristes qui lancent
05:31 une grenade et le papa saute sur la grenade pour protéger ses enfants. Ses enfants sont pleins de
05:37 sang, un a perdu un œil. Le terroriste, en fait, froidement va dans le frigidaire, prend l'eau et
05:45 puis le plus grand des enfants qui doit avoir dix ans demande à son frère, lui dit "mais est-ce que
05:50 tu vois encore de cet œil ?" Non, parce qu'il s'aperçoit que son frère a perdu son œil dans
05:54 l'explosion. Et le grand se met à hurler en disant "mon père est mort, pourquoi je suis en vie ?" Il
06:04 hurle, il est en sang, il est à genoux, il hurle et il dit "mais pourquoi je suis en vie ?" Et ensuite
06:08 vous avez ces images des terroristes qui sont morts de rire, qui sont heureux, qui font la fête parce
06:12 qu'ils ont fait ça. C'est une horreur. On se retrouve demain.
06:14 Non, c'est des enfants.
06:16 *musique*

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